• 30 Septembre 2015

    Publié par Michel El Diablo

    photo d'illustration

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    Les émotions compassionnelles et les réactions xénophobes, le flux des images télévisées et les sondages erratiques qui influent sur la « communication » des gouvernances de l’Union européenne laissent paraître une seule certitude : l’arrivée massive de migrants dans l’Ouest européen est aujourd’hui un problème sans aucune solution politique. La crise migratoire est l’un des résultats tragiques des choix désastreux qui ont été faits depuis un quart de siècle par les élites de ce qu’on appelle l’Occident.

    C’est la stratégie imbécile des Etats-Unis en Afghanistan et au Proche-Orient qui a jeté sur les routes de l’exil les hommes, les femmes et les enfants dont Washington laisse maintenant la charge aux Etats et aux peuples européens, à la Jordanie et au Liban. C’est l’opération libyenne menée par les gouvernements français, anglais et américain qui a provoqué dans cette partie de l’Afrique un chaos propice à toutes les émigrations. C’est la vindicte contre Bachar el Assad et la complaisance hautement suspecte pour l’Arabie saoudite et le Qatar, agents de la subversion islamiste, qui provoque l’exode des Syriens.

    Ce sont les matrices de l’ultralibéralisme – le FMI, l’OMC, la Commission européenne – qui provoquent la désindustrialisation, le chômage et la misère en Croatie, en Serbie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo : dans ces pays livrés à la corruption et privés d’avenir, ils sont des dizaines de milliers à grossir le flot de ceux qui émigrent en raison de la sauvagerie économique.

    C’est l’Union européenne dans son ensemble qui se révèle incapable de « gérer » une crise qu’elle n’a pas su anticiper et qu’elle a refusé de voir : cela fait longtemps que la Bulgarie, l’Italie du Sud et la Grèce sont confrontées à l’arrivée intempestive de diverses catégories de migrants sans qu’il y ait conception et mise en œuvre d’une politique d’assistance et de contrôle pour les arrivants. Dans les îles grecques de l’Egée orientale, l’Union européenne a laissé se créer une situation insupportable, tant pour les migrants victimes de la guerre que pour les Grecs victimes de l’euro.

     C’est un nouvel aspect de la fiction européiste qui s’efface. Conçu pour les périodes paisibles, le  système de Schengen se décompose selon une logique somme toute banale : en période de crise, les Etats défendent leurs intérêts nationaux et leurs équilibres internes. Célébré pendant quelques jours pour son humanisme alors qu’il préparait l’expulsion de 75 000 balkaniques, le gouvernement allemand retrouve ou conforte de très anciennes habitudes : il gère les stocks et les flux de migrants selon les besoins de son industrie et de sa démographie, puis répartit les excédents sur ses voisins. L’Allemagne a décidé hier du sort de la Grèce, elle décide aujourd’hui du sort de Schengen.

    La gouvernance française s’alignera sur la régulation migratoire allemande comme elle s’est pliée à la dogmatique monétaire et budgétaire allemande et elle bricolera un accueil de migrants rendu économiquement et socialement très difficile à cause de la désindustrialisation et du chômage que nous devons à l’euro. On fera donc de l’humanitaire, tandis que les xénophobes multiplieront les promesses illusoires de retour à la normale en escomptant de gros dividendes électoraux.

     Pour sortir de ces impasses, il faudrait lier la force des principes et la dynamique des indispensables révolutions.

    Quant aux principes, le pape François et le grand rabbin de France ont rappelé que l’accueil de l’étranger était essentiel dans notre civilisation. On ne peut militer pour la « défense des Valeurs » et négliger ce rappel qui rejoint les préceptes de l’universalisme laïc.

    Si l’on récuse toute théologie et toute philosophie pour s’en tenir au « réalisme », il faut faire entrer l’Etat de droit dans cette réalité. Inscrit dans le Préambule de 1946, le droit d’asile est imprescriptible et la France a signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Il n’y a pas de politique xénophobe possible mais seulement une pratique hors la loi.

    La France pourrait contribuer à résoudre la crise migratoire si elle se donnait une ambition révolutionnaire : alliance avec la Russie et coopération avec l’Iran pour combattre militairement « l’Etat islamique » et intimider ses soutiens saoudiens et qataris ; sortie de l’euro pour retrouver les moyens d’une politique nationale de développement ; réorganisation de l’Europe continentale, plan général pour le co-développement du Maghreb, de l’Afrique sub-saharienne, des Balkans, du  Proche-Orient et de l’Asie centrale.

    Qui donnera force et cohérence à ce que nous sommes déjà nombreux à envisager ?

     

    Bertrand Renouvin

     

    SOURCE : le blog de Bertrand Renouvin

     


  • 30 Septembre 2015

    Publié par Michel El Diablo

    Pour un parti du PROLÉTARIAT maintenant

    Texte modifié. Ancien titre : Unir les communistes : pour un parti du prolétariat. Pour avancer il faut clarifier les débats.

    Note du 10 janvier 2015 : reconstruire un parti communiste est devenu une priorité absolue pour reprendre l'initiative idéologique et nous n'avons plus le temps de nous laisser distraire par le spectacle du terrorisme. Le terrorisme aussi, malgré le bruit qu'il fait, et ses implications sinistres, est essentiellement un de ces objets "sociétaux" qui sont lancés pour nous égarer. Donc, pour repartir d'un bon pied :

    Il y a beaucoup de rencontres des communistes mais peu d’unité entre ceux qui se rencontrent.

    Une des raisons : nul ne veut commander, mais nul ne veut être commandé non plus. Tous ces scrupules démocratiques cachent mal un manque évident de détermination. Il y a des gouvernés et des gouvernants. Les communistes veulent devenir des gouvernants, pour supprimer différence entre gouvernants et gouvernés. Sinon quoi ?

    Et une autre : il existe des clivages idéologiques exogènes qui nous déstabilisent ; sommairement, le camp de ceux qui se revendiquent comme « communiste » se divise en deux ailes composées avec les guillemets de rigueur des « patriotes » et des « internationalistes », qui prennent des positions opposées dans la plupart des débats sociétaux. Je les appelle comme ça et je pense qu’ils se reconnaitront  bien que tout le monde prétendra relever des deux à la fois. Dans ces débats sociétaux, plus on pense avoir de raisons et moins on se sert de la Raison. Mais la prégnance de ces débats sans autre issue que l’hystérisation réciproque est caractéristique du nouvel âge de la politique bourgeoise.

    Pour avancer je propose :

    1) D’écarter ce qui divise, de renforcer ce qui rassemble,

    Ce qui implique de sacrifier ou de mettre au second plan par un accord tacite des campagnes et des thèmes d’action militante qui sont chers à beaucoup au point d’y consacrer l’essentiel de leur temps.

    Ce qui rassemble les communistes, cela va sans dire, c'est le rejet de l'UE et de l'OTAN. C’est par exemple la solidarité au Donbass antifasciste, à la Syrie martyrisée par l’impérialisme, à l’Afrique néocolonisée. Le rejet définitif et sans retour possible des « socialistes » français et européens à placer au rang d’ennemi majeur. Le jugement positif et critique, mais d’abord positif, sur l’expérience du socialisme réel. Il semble aussi, mais c'est moins explicite, que les communistes n'aient plus de complaisance soixante-huitarde envers la délinquance qui ravage le prolétariat.

    Ce qui divise les communistes, comme tout le reste la société ni plus ni moins, ce sont les fameux débats plein de bruit et de vent consistant à enculer les mouches du « sociétal ».

    Il faut la mise entre parenthèse des faux débats suscités par la bourgeoise pour détourner l’attention, diviser le prolétariat, et pour cela convenir que nos organisations ne prennent pas position et conservent une forme de neutralité tactique sur les questions suivantes :

    - Les « patriotes » devraient mettre au second plan la laïcité et les problématiques qui sont liées (voile, caricatures, etc.). Pour ce que ça vaut on en a bien assez parlé comme ça, et ces causes ont trouvé d’autres défenseurs dont elles se passeraient bien. Caroline Fourest et consors ont réussi a polluer complètement ce combat.

    - Les « internationalistes » devraient remettre en question leurs certitudes concernant l’immigration : notamment la question de la régularisation globale des sans-papiers. Au fait combien de sans-papiers aidés par des militants sont-ils devenus des communistes ? Car s'il s'agit seulement d'une œuvre pie, la paroisse le fait déjà très bien.

    Et moins important mais dévorateur d’énergie et de temps:

    -  Famille, mariage homosexuel, reproduction assistée, etc.

    - Mémoire et concurrence de mémoire. Incidemment nous sommes sortis du culte des héros pour tomber dans celui des victimes et nous n’y avons pas gagné au change.

    - Questions d’identité : pour un marxiste je pense que le concept d’identité n’a aucune valeur.

    - Religions : les communistes n’ont pas de religion, et n’ont pas celle de ne pas en avoir. Mais les religions véhiculent des discours politiques et en cas de conflit entre ces discours et le matérialisme historique, ce dernier doit l’emporter absolument.

    - Genre, parité, féminisme etc ;  l’oppression des femmes bourgeoises est un fait du passé. L’oppression des femmes du prolétariat continue pourtant bien tranquillement.

    Cette mise en parenthèse ne signifie pas que ces débats sont complètement dépourvus d’intérêt, et de fait ils passionnent les foules, mais qu’ils sont dans le contexte capitaliste autant de pièges qui font disparaitre le prolétariat de la scène et travaillent à le dissoudre en l’enfermant dans des communautés opposées. L’opposition bourgeoise au communautarisme finissant par former un communautarisme de plus.

    Un débat sociétal peut refléter à l’occasion des contradictions plus profondes à titre de symptôme, mais seulement à ce titre.

    Fondamentalement dans le nouvel âge du capitalisme sont opprimés les femmes prolétaires, les homosexuels prolétaires, les musulmans prolétaires, les noirs prolétaires, les juifs prolétaires, et les prolétaires sans qualité ne relevant d’aucune pseudo-communauté. Le reste est littérature.

    Sur la question nodale de l’immigration, un seul objectif pour nous : l’unité de la classe ouvrière en France et l’organisation de la classe dans le monde. Ni fermer les frontières pour préserver une identité nationale largement mythique, ni les ouvrir en grand pour faire pression à la baisse sur les salaires ne peuvent s’inscrire dans un programme communiste. Nous devons cesser d’osciller sans vouloir l’admettre entre le programme chauvin et le programme libéral. Notre programme doit transcender ces oppositions fomentées par la bourgeoisie. Car si nous parvenons un jour au pouvoir, cela dit sans ironie, le problème sera plutôt l’émigration ! On l’a vu dans le passé et on le reverra, car la construction du socialisme ne passe pas par un chemin semé de roses. On serait beau si on arrivait à faire aussi bien qu’en RDA, dans les mêmes conditions.

    Pour retrouver la légitimité du prolétariat il faut lutter pour restreindre l’immigration de l’ère capitaliste, en se préparant à faire appel à une gigantesque immigration socialiste pour compenser la fuite de la bourgeoisie.

    Il n’y a plus que deux contradictions antagoniques qui jouent dans le monde : capital /travail, et Occident néocolonialiste /monde. Les différences susmentionnées ne sont pas (ne sont plus) des contradictions.

    2) Se tourner résolument vers les militants d’entreprise, pour qu’ils forment un nouveau noyau politique.

    S’il faut reconstituer un vrai parti des exploités c’est sur eux qu’il faut s’appuyer, pour former son ossature. Le caractère de classe du parti doit s’affirmer concrètement dans son recrutement ; ce qui signifie qu’il ne doit pas recruter en priorité dans les groupes qui sont spontanément attirés par le discours blablateur politicien, et singulièrement parmi les étudiants en « sciences » politiques.

    Cela ne signifie pas qu’il faut attendre que les militants salariés élaborent seuls la théorie et les objectifs, mais qu’il faut leur présenter la théorie de manière concrète. Que leur langage doit prédominer, pour le parti soit représentatif. La classe ouvrière n’est pas porteuse spontanément d’une politique révolutionnaire, mais seul un parti révolutionnaire avec de nombreux cadres formés parmi les travailleurs et parlant leur langage peut devenir légitime dans le prolétariat. Seuls des militants d’entreprises sont à l’abri de la plupart des tentations opportunistes du spectacle électoral et médiatique de la democracy.

    Un vrai parti des exploités doit se plonger dans le peuple des travailleurs et sortir de la fausse sécurité de l’entre-soi militant et de son langage, fût-il radical, révolutionnaire ou bolchevik. Les militants d’entreprise sont l’interface entre le monde militant et le peuple réel. Les élus, dans la mesure où ils ne doivent pas leur élection au PS peuvent l’être également, mais le cas est comme on le sait de plus en plus rare.

    3) Trouver un accord commun autour d’un manifeste court

    Rédigé en langage clair, et qui servirait de source virale à la formation de groupes communistes en France, et tant qu’à faire partout dans la monde.

    Ce texte, sans avoir peur d’aller à contre-courant de la mode, mais en évitant aussi le repli sur des formes langagières dépassées affirmerait :

    - La volonté de réaliser le socialisme, défini comme la propriété collective des grands moyens de production, en expliquant pourquoi c’est bien, et pourquoi c’est nécessaire.

    - L’expropriation des oligarques et des super-riches (que le ressentiment à leur égard est légitime et vertueux, et pourquoi).

    - La nécessité de quitter immédiatement l’UE et l’OTAN ;  Il indiquerait la nécessité de la souveraineté nationale comme cadre démocratique incontournable, et de l'appuyer sur une alliance intercontinentale anti-impérialiste.

    - L’objectif de la refondation d’une sécurité sociale étendue au logement, à l’alimentaire et aux services publics gratuits, contre l’invasion de l’humanitaire ; un monde des droits opposables (à commencer par celui du travail) et non du don caritatif, un monde où tout le nécessaire est gratuit.

    - Le pouvoir populaire, et l’initiative populaire pour reconstruire la république de la base au sommet.

    - Il montrerait que l’expérience soviétique fut une expérience positive de socialisme réel, et affirmerait ne rien renier du passé des expériences socialistes et des révolutions : que rien n’a pu les rendre mauvaises ! Le discours antisoviétique étant à classer dans sa totalité comme propagande bourgeoise, et la chute de l'Union Soviétique étant présentée pour ce qu'elle est : un recul de civilisation aux conséquences dramatiques dans le monde entier.

    - Il se rangerait dans le camp anti-impérialiste, le camp de la paix et du respect de souveraineté des peuples, et non dans celui de l’altermondialisation et de l’ingérence morale.

    - Placerait  le socialisme en préalable à la solution des problèmes écologiques qui menacent la survie de l’espèce, sans minimiser ces problèmes, au contraire, en défendant l’écologie scientifique contre l’écologie mythique des petits bourgeois.

    - Négativement il doit utiliser le marxisme sans se complaire aucunement dans le jargon militant.

    - Il doit éviter le bolchevisme théâtral des symboles qui ne choque ni n’intéresse personne à part quelques zombies des pays de l’Est.

    - Ce texte devrait rompre avec le style commémoratif qui sévit trop souvent chez les communistes, comme si notre âge d’or était derrière nous. Une récente réunion en Équateur des partis « communistes et ouvriers » a produit une résolution d’action commune dont la moitié au moins consistait en l’organisation de commémorations.

    - Il ne doit pas non plus comporter cette rhétorique de l’indignation qui finit sans s’en apercevoir par présenter l’ennemi comme tout puissant. Cela vaut aussi pour la dénonciation des complots, qui ne peut pas être le centre d’un discours politique, les complots en question fussent-ils tous réels. La vraie dénonciation d’un complot réel de la réaction étant un complot révolutionnaire encore plus réel.

    - Il doit refléter la force et la confiance en soi des masses qui se mettent en mouvement.

    4) Pour un front patriotique

    Quels alliés politiques envisageables des communistes voulant redevenir les représentants légitimes du prolétariat ? (eux-mêmes pour la plupart encore issus du long passé du PCF ou des courants marxistes-léninistes du monde ouvrier) :

    Nationalistes de gauche, chrétiens de gauche, musulmans anti-impérialistes, écologistes rationnels, sociaux-démocrates cohérents anti UE, anti-impérialistes, patriotes conservateurs convaincus, etc.  Pour un front patriotique ; mais jamais à la remorque d’aucune de ces tendances, qui sont d’ailleurs toutes très faibles au moins en France.

    Quels ennemis proches à démasquer ?

     Approfondir et dialectiser la scission avec eux pour attirer à nous les jeunes militants trompés par leur langage : « la gauche », sociaux démocrates, postcommunistes, gauchistes libéraux (NPA), et les idéologues des droits de l’homme quelque soit leur déguisement.

    Ennemis stratégiques à combattre avec la dernière énergie:  MEDEF, CFDT, PS, sociaux libéraux, chrétiens démocrates, atlantistes, libertairiens, régionalistes, séparatistes, écologistes incohérents (presque tous), et les nouveaux nazis assumés qu'ils soutiennent en Ukraine.

    Leurres à ignorer dans la mesure du possible : néofascistes, antisémites, sionistes, intégristes catholiques ou évangélistes, anarchistes manipulés, sectaires de tout acabit (y compris les sectes composées de communistes purement verbaux).

    5) Questions internationales

    Sur la question palestinienne, recentrer nos positions en critique des États-Unis qui sont l’ennemi principal des peuples du monde et le donneurs d’ordre d’Israël (et non l’inverse) pour sortir de l’impasse de la mauvaise dialectique juifs/musulmans. On dirait parfois qu’il n’y a que Jérusalem sur cette terre dans la géographie des militants.

    Soutien critique à la politique extérieure de la Russie et de la Chine, non à leur politique intérieure. Leur rôle étant positif dans la mesure où ils affaiblissent l’impérialisme occidental (le seul qui agisse), mais négatif dans la mesure où ils oppriment leur prolétariat national. Et je crois que la « longue NEP » chinoise sensée aboutir au socialisme (théorie de Losurdo) commence à être bien trop longue ! La critique bourgeoise de la Chine n’est qu’un ramassis de clichés racistes, mais ça ne change rien au fait la Chine ne peut ni ne veut faire absolument rien pour les prolétaires du monde.

    Soutien sans failles à Cuba socialiste, sans donner de leçon, mais en restant attentif à la montée possible de forces opportunistes (dans le style des postcommunistes gorbatchéviens européens) dans le contexte de réformes économiques indispensables. Opposition résolue aux agressions de l'impérialisme en Corée. Soutiens aux socialistes anti-impérialistes d’Amérique latine, et étude fine de leurs promesses, comme de leurs limites.

    Exigence de l’évacuation militaire par la France de l’Afrique. Soutien actif et retentissant au panafricanisme. Si l’Afrique était unie elle serait en plein développement comme la Chine.

    Campagne de dénonciation et même de vandalisation des médias et de la culture stipendiée par le capital, de Google à Louis Vuitton, et de l’idéologie artiste qui cimente la petite bourgeoisie française (sans avoir peur se s’attaquer aux « stars » du postmodernisme culturel). Cinéastes et artistes soi-disant d’avant-garde mais sans impact populaire nous font tout simplement perdre notre temps. Jean-Luc Godard a formé combien de communistes ?

    En conclusion, il nous faut enfin revenir dans le cœur du sujet, il nous faut parler de l’exploitation, du socialisme, de la révolution, et des moyens de la libération économique et politique du prolétariat. Et cesser de polémiquer avec des moulins à vent, de « parler politique » et de « débattre culture ».

    6)Organiser un congrès  « de Livourne »,

    Comme au congrès fondateur du Parti Communiste d'Italie, en 1921, à Livourne, provoquer une scission dans "la gauche" pour rassembler sur une base saine, en l'occurence une base sociologique.

    Le but n’étant pas de créer une organisation de militants d’accord sur tout (et sur tout ce qui n’intéresse en rien le prolétariat !) mais de rassembler des voix diverses pour l’unité prolétarienne et l’action.

    Pour valider le manifeste et pour désigner un groupe dirigeant réellement compétent et un petit nombre de porte-paroles médiatiques choisis sur leur capacité et leur conviction.

    Un congrès de rassemblement sur une base claire, avec une scission claire avec les éléments dominés par l’idiotie petite bourgeoise, dans sa « diversité », sa « pluralité », sa « multiplicité », sa « tolérance », ses affaires de cul, et son individualisme de masse.

    C’est moins sur des tactiques que doit se fonder la scission que sur l’appartenance de classe ; en 1921 en Italie et en France celle-ci faisait partie de la réalité la plus tangible et évidente. Au pays des enfants-rois du capitalisme, au cerveau lessivé par la marchandise, c’est moins clair. Le critère sera donc à chercher du coté de la volonté de l’engagement prolétarien du parti.

     

    G.Q. 

    Le 9 décembre 2014, raccourci et remis en ligne le 28 septembre 2015

     

     

    SOURCE: Réveil communiste 

     


  • 30 Septembre 2015

    Publié par Michel El Diablo

    Illustration : Chris Beckett

    Illustration : Chris Beckett

     

    L’élection, le 12 septembre dernier, de Jeremy Corbyn à la tête du Parti travailliste britannique a secoué toute la social-démocratie européenne, tant pour la façon de faire de la politique que dans la définition de son contenu.

    En préalable, pour disposer d’une vision globale du paysage politique d’outre-Manche, il faut rappeler une caractéristique du système électoral en vigueur : le scrutin uninominal majoritaire à un tour – est élu député le candidat qui a obtenu le plus de voix, même si elles ne représentent pas la majorité absolue – entraîne généralement une forte distorsion entre le score d’un parti et le nombre de sièges dont il disposera.

    Ce mode de scrutin favorise outrancièrement les deux partis dominants et désavantage les autres qui, malgré une moyenne nationale importante, sortent rarement vainqueurs dans une circonscription donnée. Ainsi, lors des élections législatives de mai 2015, le Parti conservateur a obtenu 331 sièges (sur les 650 de la Chambre des Communes) avec 36,9 % des voix, alors que le Parti travailliste n’en obtenait que 232 avec 30,4 % des suffrages. Soit une différence de 99 sièges pour un écart de 6,5 % ! En fait, les Tories n’ont progressé que de 0,8 % par rapport aux élections précédentes en 2010. En termes de nombre de suffrages, on est très loin du « raz-de-marée » évoqué par certains commentateurs !

    De son côté, le parti europhobe Ukip s’est seulement adjugé un siège à Westminster alors qu’il avait mobilisé 13 % des électeurs au niveau national. Le cas de l’Ecosse est encore différent car les deux partis dominants n’y sont pas les Conservateurs et les Travaillistes, mais le Parti national écossais (SNP) et les Travaillistes. Le SNP, présentait seulement des candidats dans cette composante du Royaume-Uni dont il réclame l’indépendance, et a enlevé 56 des 59 sièges à pourvoir dans ce qui était historiquement un bastion du Labour.

    Les études montrent que la défaite du Labour aux élections de mai dernier est essentiellement imputable à une forte abstention de ses électeurs traditionnels, ceux des catégories populaires, qui ne se reconnaissaient plus dans une formation dont la ligne visait davantage à accompagner les mesures d’austérité du gouvernement Cameron qu’à les combattre frontalement.

    Le contraste est frappant avec l’enthousiasme des membres et sympathisants du Parti travailliste – dont un très grand nombre de jeunes – qui ont assuré la victoire écrasante (59,5 % des suffrages) de Jeremy Corbyn dans l’élection interne pour la désignation de leur dirigeant appelé à devenir le chef de l’opposition. Cette victoire est d’autant plus remarquable qu’elle s’est faite sur une ligne en rupture totale avec les politiques néolibérales et atlantistes impulsées par Tony Blair à son arrivée au pouvoir en 1997 et poursuivies par son successeur à Downing Street, Gordon Brown, de 2007 à 2010, puis (certes avec plus de modération), par Ed Miliband dans l’opposition.

    L’originalité de la démarche de Corbyn est qu’elle vise à transformer le Labour de l’intérieur, à en refaire un parti authentiquement de gauche, fidèle à ses traditions militantes historiques. Ce faisant, il ne laissera pas vacant l’espace qui, en Espagne et en Grèce, a été occupé par des forces extérieures à la social-démocratie – respectivement Podemos et Syriza – au détriment du PSOE et du Pasok discrédités par leur conversion au néolibéralisme.

    Cette entreprise va se heurter à d’énormes difficultés car, funeste héritage du blairisme, les barons du parti et 90 % des députés travaillistes sont foncièrement hostiles à ce virage à gauche, certains d’en eux, en premier lieu le nouveau milliardaire qu’est devenu Tony Blair, étant idéologiquement plus proches des 1 % de privilégiés que des 99 % auxquels le nouveau leader veut justement donner la parole. Il est significatif que, dans son premier face à face avec David Cameron aux Communes, le 16 septembre dernier, Jeremy Corbyn ait posé au premier ministre six questions – maximum prévu par le règlement de Westminster pour le chef de l’opposition – qui étaient revenues le plus souvent chez les quelque 40 000 électeurs qui lui avaient envoyé un courriel à cette fin.

    Un conflit de légitimité risque fort de se déclencher entre la nouvelle direction du Labour et son groupe parlementaire à Westminster. S’il est isolé au sein de l’Establishment travailliste, Jeremy Corbyn ne l’est pas du tout dans les bases du parti, ce qui fait sa force. Tirant les leçons de l’étonnante mobilisation qui a assuré son succès, il a écrit dès le lendemain du scrutin dans le journal dominical The Observer que « l’ampleur du vote de samedi est un mandat sans équivoque pour le changement émis par le soulèvement démocratique qui est déjà devenu un mouvement social ». En fait, un mouvement social agglomérant et fédérant les nombreuses luttes en cours au Royaume-Uni – en matière de logement, d’accès aux soins (notamment psychiatriques), de baisse d’impôts pour les foyers pauvres, de frais d’inscription dans les universités, etc. – dont les médias parlent peu sauf pour les discréditer.

    Un parti qui se veut aussi un mouvement social – catégories d’ordinaire bien distinctes, particulièrement en France – voilà une configuration inédite dans la social-démocratie européenne, comme d’ailleurs chez les formations de la gauche radicale. Elle rappelle la dynamique des révolutions citoyennes d’Amérique du Sud que Jeremy Corbyn connaît bien. Nul doute qu’elle sera suivie de près non seulement par tous les déçus de la politique institutionnelle, mais aussi – question de survie – par les dirigeants d’une social-démocratie européenne en perdition.

     

    Bernard CASSEN

     

    SOURCE : Medelu

     


  • 30 Septembre 2015

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    Le 13e congrès de la Confédération européenne des syndicats s'est ouvert hier mardi 29 septembre 2015 à Paris. 507 délégués y sont présents dont 8 pour la CGT. La Française Bernadette Segol, secrétaire générale sortante qui n'est syndiquée dans aucune confédération française, y a invité le pouvoir éxécutif de l'Europe capitaliste, celui qui décide de tout à la place des peuples et donc des travailleurs, à savoir Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et François Hollande pour les 28 chefs d'état et de gouvernement membres de l'UE. Ils ont parlé en premier devant les congressistes rassemblés.

    Un peu comme si au congrès de la fédération des cheminots CGT, Guillaume Pépy, le patron qui saborde le rail public dont il a la charge, venait présenter son programme. Bonjour l'ambiance, mais ce n'est que mon point de vue.

    Jean-Claude Juncker donc, ex-patron du groupe de la monnaie unique et ex-premier ministre du paradis fiscal qui est le grand-duché du Luxembourg, une sacré référence en progrès social, a promis "un socle social minimum qui entourera, pour le protéger, le marché du travail". Vous avez bien lu, le marché du travail, celui qui est dirigé par le patronat et ses alliés gouvernementaux de droite et de gôche en Europe. Mais pas les travailleurs du vieux continent.

    Ensuite a parlé François Hollande, une référence lui aussi en matière de progrès social, lui qui ouvre au privé tous les services publics français,  lui qui a allongé la date de départ à la retraite, lui qui va charcuter le Code du Travail sous les vivats du MEDEF...

    Bon, d'entrée de jeu, le camarade Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, avait ouvert le congrès de la CES ainsi: "Tout au long de la semaine, nous ne ferons pas la révolution; mais nous allons changer l'Europe; avant d'être celle des marchés, l'Europe doit être celle des salariés". Vous avez bien lu, on garde toutefois l'Europe des marchés et donc le capitalisme.

    Dormez bien travailleurs et nations de l'Europe, la CES est bien partie pour défendre toujours plus de justice et de progrès social.

    Les quelques interventions citées ont été prises dans le compte-rendu que fait l'Humanité du premier jour du 13e congrès de la CES.

    Sinon, travailleurs de France et de Navarre, vous avez le bonjour de François de l'Elysée, celui qui allait s'attaquer à la finance et au patronat.

    Congrès de la CES à Paris: première journée, électrocardiogramme plat


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    «J’étais l’invité d’Ecorama, le résumé ! » L’édito de Charles SANNAT !

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
    Comme tous les mardis j’étais l’invité de l’émission Ecorama et vous trouverez la vidéo à la fin de cet article. Pour celles et ceux en particulier qui sont dans les transports je vous livre un petit résumé de nos échanges car il s’agit d’une actualité économique brûlante notamment pour les bourses. Nous avons donc parlé des charges sociales et des marchés qui dévissent !

     

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    Le monde comptera bientôt des millions de pauvres en plus

    Il n’y a pas besoin que la Banque Mondiale augmente le « seuil » technique de pauvreté pour se rendre compte ou savoir qu’il y a des pauvres dans le monde.
    D’ailleurs je vous invite à un effort de mémoire. On vous explique depuis des années que grâce à la mondialisation le nombre de pauvres est en diminution constante, donc la mondialisation c’est forcément bien, bon, et souhaitable, et si vous n’êtes pas d’accord c’est que vous êtes au choix un horrible communiste ou un terrible facho!

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    Pauvres riches épargnants! La banque Landsbanki renvoyée en correctionnelle

    Voici ce que l’on apprend aujourd’hui concernant cette banque islandaise ayant contribué à la ruine de quelques riches épargnants français:
    « D’où les plaintes des particuliers à partir de 2009 dans la foulée d’Enrico Macias, qui avait contracté en 2007 un prêt d’une valeur de 35 millions d’euros auprès de Landsbanki, dont 26 millions étaient dans un portefeuille géré par la banque.
    Certains ont été ruinés et accusent la banque d’avoir sciemment proposé le montage financier sans vérifier les capacités de remboursement.

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    A Pékin le salaire minimum est de 2,9 dollars de l’heure !

    En Chine il n’y a pas de salaire unique, le salaire dépend de la zone géographique. D’ailleurs en France ils sont de plus en plus nombreux à vouloir avoir un « smic » par région!
    Donc le salaire minimum le plus élevé c’est à Pékin, la capitale. Logique. Avec 2,90 dollars soit environ moins de 2 euros quarante, c’est presque 5 fois moins que le smic français…
    Voilà qui laisse rêveur quant aux « efforts » de compétitivité que nous devrions consentir!

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    La Société Générale va fermer 20% de ses agences d’ici à 2020

    L’information n’a pas encore été confirmée par la direction de la Société Générale mais selon des sources syndicales, la banque « prépare un vaste plan de fermetures d’agences. La Société Générale veut s’adapter aux évolutions du marché, qui passent de plus en plus par la gestion en ligne des comptes bancaires ».

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