• L’accord gazier israélo-européen sous le feu des critiques


    La souffrance des Palestiniens qui vivent sous l’occupation va encore augmenter du fait de l’expansion de l’industrie israélienne du gaz.


    Par Ylenia Gostoli – Le 27 avril 2017 – Source Chronique de Palestine

    L’exploitation du gaz en Méditerranée fait partie intégrante du projet colonial israélien. Photo-Archives

    Ramallah – Un accord de pipeline israélo-européen ayant pour but de faire d’Israël un important exportateur d’énergie en Méditerranée fait l’objet de critiques de la part des Palestiniens. Ces critiques sont encore exacerbées par le fait que la bande de Gaza assiégée souffre d’une crise d’énergie endémique qui paralyse son économie. 

    Shahan Jabarin, le directeur général d’Al-Haq, a déclaré : « L’accord de pipeline entre Israël, l’Italie, Chypre et la Grèce bénéficiera non seulement aux entreprises qui profitent directement de l’occupation du territoire palestinien mais il permettra à Israël de s’assurer de l’approbation tacite de l’Europe pour accentuer son ‘blocus maritime’ des côtes palestiniennes, et prolonger le conflit armé international qui sévit dans les eaux territoriales de la bande de Gaza. L’expansion de l’industrie israélienne du gaz engendrera une oppression accrue des Palestiniens soumis à l’occupation israélienne. »

    Les ministres d’Israël, de la Grèce, de l’Italie et de Chypre, ainsi que le Commissaire de l’Union européenne pour l’action climatique et l’énergie, ont signé une déclaration commune, ce mois-ci, pour construire un pipeline qui amènerait le gaz naturel récemment découvert depuis Israël et Chypre vers l’Italie et le marché européen par l’intermédiaire de la Grèce.

    Le pipeline, que Yuval Steinitz, le ministre israélien de l’Énergie, a décrit comme « le pipeline sous-marin le plus long et le plus profond du monde », devrait être opérationnel d’ici 2025.

    Steinitz a salué le projet comme « le début d’une merveilleuse amitié entre quatre pays méditerranéens », et Miguel Arias Canete, le Commissaire de l’UE pour l’action climatique et l’énergie, a noté : « Nous soutenons fermement le développement de cette région et de ces pays d’une manière générale mais aussi parce que ce sont de futurs fournisseurs de gaz ».

    Canete a dit qu’il ne pouvait pas prendre d’ « engagement formel », mais il a indiqué qu’il espérait que le projet respecterait toutes les conditions requises pour recevoir des fonds via le mécanisme pour l’interconnexion en Europe de l’UE, un programme qui soutient le développement d’infrastructures trans-européennes et qui a déjà financé les études de viabilité technique et commerciale du projet.

    Qualifié de « projet d’intérêt général » par l’UE, le pipeline a été vendu comme le moyen de pallier la dépendance actuelle du bloc occidental à l’énergie russe et à l’épuisement des réserves de la mer du Nord. Mais les analystes ne sont pas sûrs que ce gaz sera en mesure de concurrencer le gaz russe, ni que le projet attirera les investisseurs, du fait des coûts élevés des infrastructures conjugués à la baisse des prix du gaz.

    Selon Brenda Shaffer, un membre du conseil d’administration de l’Atlantic Council Global Energy Center, l’accord est l’expression d’objectifs politiques communs aux quatre pays, qui ne se traduiront pas nécessairement en décisions d’investissement de la part des entreprises commerciales.

    « Les intérêts et les objectifs des entreprises peuvent être très éloignés des considérations politiques », a déclaré Shaffer à Al Jazeera. « À ce stade, le projet proposé a surtout une finalité politique, c’est loin d’être une réalité commerciale, et il n’est pas certain que la tendance actuelle de la demande de gaz du sud de l’Europe justifie commercialement un projet supplémentaire d’approvisionnement en gaz. »

    Elio Ruggeri, directeur général d’IGI Poseidon, la société qui supervise le développement du projet et dont les partenaires incluent la société italienne Edison et la société d’état DEPA de Grèce, a dit à Al Jazeera que le pipeline atteindrait environ 3 500 km de long et coûterait 5,2 milliards d’euros (5,6 milliards de dollars) jusqu’en Grèce, et 6,2 milliards d’euros pour arriver en Italie. Les ultimes décisions d’investissement seraient prises en 2020, selon Ruggeri.

    Le pipeline transporterait le gaz de l’immense champ gazier israélien, Leviathan, dont la découverte en 2010 a fait d’Israël un acteur majeur de la région en matière d’énergie. On estime que Leviathan contient environ 238 milliards de mètres cubes de gaz. Noble Energy, basé au Texas, détient 39,7% du champ, tandis que Delek Drilling et Avner Oil Exploration, toutes deux filiales du groupe israélien Delek, en détiennent chacune 22,7%. La société israélienne Ratio Oil en détient 15 %. Il y a un conflit sur les frontières maritimes, et le Liban affirme que Leviathan se trouve en partie dans les eaux libanaises.

    Le premier pays qui a signé l’accord pour acheter le gaz de Leviathan est la Jordanie. Le pays a conclu un accord de gaz de 10 milliards de dollars avec Israël l’année dernière, au titre duquel Israël fournira 8,5 millions de mètres cubes de gaz à son voisin pendant 15 ans. L’accord a déclenché une vague de protestations populaires en Jordanie parce que les gens considèrent que cet accord augmentera la dépendance jordanienne à Israël et financera l’occupation israélienne des territoires palestiniens.

    « Il est impossible d’isoler géographiquement les champs de gaz d’Israël et de faire comme si cela n’avait rien à voir avec le conflit palestinien », a déclaré à Al Jazeera Susan Power, une experte en droit, qui a rédigé, en 2015, un rapport intitulé Annexing Energy publié par Al Haq, une association palestinienne de défense des droits humains.

    « En 2011, Noble Energy, l’exploitant principal du champ Leviathan, a extrait unilatéralement le gaz d’un champ de gaz palestinien / israélien commun sans l’autorisation palestinienne exigée par le droit international coutumier et les Accords d’Oslo », a-t-elle déclaré, ajoutant que Noble Energy possède également une installation de stockage de gaz, le Mari-B, située à 13 miles marins de la bande de Gaza et reliée par pipeline à Tamar, un champ plus petit que la firme exploite au large de la côte de Haïfa.

    « Israël se livre à des opérations maritimes brutales et illégales pour protéger les plates-formes gazières de Noble Energy au large de la bande de Gaza, en attaquant, blessant et tuant des pêcheurs palestiniens qui pêchent à proximité de la zone des six miles nautiques d’eaux territoriales palestiniennes qu’Israël a fermée illégalement », a-t-elle ajouté.

    Pendant tout ce temps, Gaza souffre d’une crise de l’électricité et de l’énergie qui s’est encore aggravée au début de l’année. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre les coupures d’électricité qui sont passées de huit heures à 12 et à 18 heures. Le rapport d’Al Haq conclut que si les Palestiniens étaient autorisés à exploiter leurs propres ressources, par exemple le champ gazier qui se situe près du champ Gaza Marine, non seulement leurs besoins énergétiques seraient couverts, mais ils seraient économiquement autosuffisants et libérés des humiliantes chaînes de l’aide internationale.

    La seule centrale électrique en fonctionnement de Gaz a fermé la semaine dernière, ce qui laisse Gaza avec seulement six heures d’électricité par jour et qui met en danger les services publics essentiels, y compris les hôpitaux. Le carburant qui avait été acheté, avec l’aide qatarie et turque, pour régler la crise de ce début d’année aggravée par un conflit sur la taxe sur les carburants entre l’autorité de l’électricité à Gaza et l’Autorité palestinienne, est épuisé.

    L’accord d’exploitation de Leviathan au profit de Noble Energy et Delek a également fait l’objet d’une enquête antitrust, et d’une action judiciaire auprès de la Cour suprême d’Israël. Les opposants soutiennent que les deux sociétés auraient trop de contrôle sur les réserves de gaz du pays et que l’accord n’est pas dans l’intérêt des consommateurs mais des grandes entreprises.

    À l’époque, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait défendu l’accord en mettant en avant des considérations géopolitiques et en disant que c’était un investissement pour la sécurité du pays. Depuis la découverte du Leviathan, Israël s’est engagé à négocier des accords d’exportation avec la Turquie et l’Égypte. Ce dernier pays est maintenant inondé de gaz, lui aussi, depuis la découverte en 2015, d’un champ gazier super-géant, Zohr.

    « La capacité d’exporter du gaz nous met davantage à l’abri des pressions internationales. Nous ne voulons pas être vulnérables aux boycotts », a dit Netanyahou.

    L’article original a été publié par Al Jazeera

    Traduction : Dominique Muselet


  • J’appelle…

    « J’appelle à voter Emmanuel Macron ». « J’appelle à faire barrage au Front National ». Et même, parfois,  « J’appelle au vote révolutionnaire (sic), j’appelle à voter Marine Le Pen ».

    Après une campagne du premier tour riche en rebondissements, la France s’est endormie dimanche et se réveille depuis lundi matin non pas avec le chant du coq mais au triste son des « jappellements ».

    Il fut un temps où le cœur des personnalités publiques s’épanchait avec plus de bonheur dans le combat d’idées et dans la volonté de convaincre. Il fut un temps où le J’accuse sonnait avec plus de force et d’éclat que le veule J’appelle.

    Émile Zola, à l’époque, sûr de sa voix et fier de défendre le Droit avait osé s’élever, presque seul face au nombre, et faire entendre son cri dans les colonnes de L’Aurore. Cette lettre était pleine d’éclat et de grandeur et c’était un homme debout qui s’adressait alors au garant des institutions républicaines, le Président de la République Félix Faure. C’était un homme debout qui dénonçait avec courage et panache une erreur judiciaire au mépris des risques qu’il encourait. C’était un homme debout qui, dans la nuit noire, tenait droit un flambeau pour éclairer le peuple vers une aurore qui poindrait avec éclat un an plus tard.

    Quelle tristesse si le J’accuse s’était transformé en J’appelle! Mais qui sont-ils, tous ceux qui appellent? Lors de mes précédentes campagnes, avec Sarah Despeaux, nous sommes restés debout aussi longtemps que nous l’avons pu et la seule fois où, avec mes colistiers des départementales, nous avons courbé l’échine sur injonction du suffrage universel, nous n’avons pas appelé. Le « J’appelle », c’est prendre de haut des électeurs libres et indépendants, capables de décider, seuls, dans le tréfonds de leur âme, en convoquant leur cœur et leur raison, ce qui leur semble être la meilleure décision. Le « J’appelle », c’est se considérer berger lors même que nous ne sommes que brebis.

    Parfois, le « J’appelle » est encore plus insidieux car derrière ce piètre étendard se trouve l’égoïsme d’individus qui se cherchent une porte de sortie dans le labyrinthe politique.

    Au risque de déplaire, sur ce sujet,  je soutiens la position de Jean-Luc Mélenchon qui s’en remet à son collectif, je soutiens la position de Sens Commun qui laisse à chacun sa liberté de conscience. Il n’y a rien de plus déplaisant que tous ces moralisateurs de pacotille, ces fainéants du programme qui font la leçon à ceux qui ne réagissent pas comme un seul homme en imposant leur lugubre « J’appelle ».

    Alors, électeurs d’hier, d’aujourd’hui ou de demain, soyez libres. Assumez vos choix mais faites ce qui vous semble le meilleur. Écoutez, laissez vous convaincre mais n’obéissez pas aux injonctions. La noblesse de la politique c’est d’être en mesure de montrer que le programme défendu est le meilleur. La politique, c’est une volonté en action, un sens aigu du bien commun et un désintéressement personnel total. La politique du barrage, celle des appels, quel que soit le sens, est d’une pauvreté qui fait honte à ce beau pays des Lumières.

    Mesdames et Messieurs de tout bord, partisans des deux camps, militants du vote blanc ou pêcheurs du 7 mai, politiques ou artistes, journalistes ou entrepreneurs, vous dont la voix se fait entendre, de grâce, proposez, débattez, opposez-vous, convainquez-nous mais ne nous appelez pas.


  • « Le fisc peut désormais rémunérer les délateurs ! » L’édito de Charles SANNAT

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

    C’est assez étrange.

    Dans notre pays, lorsque l’on incite ou que l’on récompense la délation, c’est que généralement la situation est très mauvaise.

    La mise en avant de la délation est un symptôme assez remarquable de nos dérives et de nos maux qui nous rongent, moralement aussi.

    Voici la photo d’un assignat.

    Vous pouvez voir sur la partie en bas à droite que la nation récompense le « dénonciateur », car il faut savoir qu’à cette époque, personne ou presque ne voulait de cette « monnaie » papier. Les gens voulaient de l’or et de l’argent, des pièces de monnaies en métal. Pas des morceaux de papier qui ne valaient rien.

    Pour que cette monnaie « fonctionne », il a fallu forcer le cours, réprimer les manants qui ne voulaient pas se faire couillonner.

    À chaque fois que la situation de notre pays était catastrophique, à chaque fois que c’était la chienlit, nous avons, enfin nous, l’État, pour être plus précis, a appelé à dénoncer son voisin.

    C’est un signe de fin de régime qui ne trompe pas. Nous y sommes.

    Une fois de plus.

    Vous pourrez dénoncer le voisin.

    Vous en serez même « récompensé ». Payé.

    Lire la suite ici
     

                                                                     
     

    L’or reprend son souffle

    Certains aficionados de l’or se demandent pourquoi, après sa hausse récente, le métal jaune a perdu de sa superbe. Certains se font du mouron à propos du rééquilibrage des portefeuilles des investisseurs de l’ETF GDXJ, tandis que d’autres se focalisent sur la hausse des marchés actions.

    Voyez ci-dessous un graphique saisonnier de l’or, fourni gracieusement par Dimitri Speck. Si les titres font la part belle à la Corée du Nord et au PIB américain, les véritables raisons des hausses de l’or sont bien plus terre à terre et cycliques.

    Lire la suite ici

                                                                     

    D’après la TV grecque citant un rapport secret de la BCE, le Grexit aurait coûté 1,5 trillion

     

    D’après des informations dévoilées en février 2017 par la télévision publique grecque, la facture totale du Grexit s’élèverait à 1,5 trillion d’euros alors que l’Europe croule sous la dette. Les journalistes grecs se sont appuyés sur un rapport secret de la BCE pour lancer ces assertions (vidéo en grec de l’émission).

    Dans cette vidéo, on explique que la dette européenne atteint désormais les 21 trillions d’euros. Les pertes paramétriques de l’éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, ou de son incapacité à rembourser sa dette, seraient supérieures à 1,5 trillion pour l’ensemble de la zone euro.

    Jusqu’à 2030, l’État

    Lire la suite ici

                                                                     
     

    Laurence Parisot, le nouveau « boulet » de Macron !

    Pauvre Macron, décidément, rien ne va plus. Alors que Manu voulait faire de la politique autrement machin-toussa, voilà-t-y pas qu’un autre Manu, Valls cette fois, avait proclamé qu’il se verrait Premier ministre de Manu Macron… Autant dire qu’il y a des soutiens dont il se passerait bien.

    Alors que beaucoup voient en lui le « banquier » et l’incarnation du patronat, c’est cette fois l’ancienne patronne du Medef qui « se tient prête » à devenir sa première ministresse….

    À ce rythme, les 12 derniers dodos vont être longs. Terriblement longs !

    D’ailleurs, le secrétaire général d’En marche !… commence à « criser » !!

    Lire la suite ici

     

    État-major russe : la Russie doit se préparer à une frappe nucléaire US

    Pour le moment, on joue à se faire peur, et pourvu que ça dure d’ailleurs !!

    Il n’empêche que les tensions géopolitiques restent très vives, et que l’élection de Trump n’a pour le moment pas changé grand-chose à la donne, à savoir la volonté d’hégémonie sans partage des Américains sur le reste du monde.

    Lire la suite ici


    Notre adresse mail est:
    contact@insolentiae.com

     


  • Emmanuel Clinton contre Marine Le Trump


    Par Pepe Escobar – Le 24 avril 2017 – Source Sputnik News via entelekheia.fr

    Image Pixabay

    Ce qui se présente comme un choc de nouveauté n’est pas tout à fait cela.

    Tout d’abord, le décompte des victimes du dernier tremblement de terre géopolitique qui frappe l’Occident : le Parti socialiste français est mort. La droite traditionnelle est dans le coma. Ce qui était auparavant l’extrême-gauche est vivant, et encore fringant.

    Malgré tout, ce qui est censé être un choc de nouveauté n’est pas exactement un choc. Plus les choses vont vers un changement (auquel nous pouvons croire 1, plus elles restent les mêmes. La nouvelle norme, la voici : un « système » recyclé – Emmanuel Macron – contre « le peuple » – soit Marine Le Pen, en lutte pour la présidence française, le 7 mai prochain.

     
    Bien que ce soit l’aboutissement attendu, c’est lourd de signification. Le Pen, rebaptisée « Marine », a atteint le deuxième tour malgré une campagne médiocre.

    À la base, elle a réunifié – mais non développé – sa base d’électeurs. J’ai expliqué sur Asia Times que Macron n’est rien d’autre qu’un produit artificiel, un hologramme méticuleusement emballé, et conçu pour vendre une illusion.

    Seuls ceux qui sont dans un stade terminal de naïveté peuvent croire que Macron incarne le changement alors que c’est le candidat de l’UE, de l’OTAN, des marchés financiers, de la machine Clinton-Obama, des milieux d’affaires français, d’oligarques divers et des six principaux groupes de médias français.

    Quant à la stupidité de la gauche Clinton-Blair française, elle est aujourd’hui d’une espèce toute particulière et inédite.

    Jean-Luc Mélenchon, la gauche dure domestiquée de la France insoumise, a pour sa part réussi à rattraper le score du catholique de droite François Fillon dans la dernière ligne droite. Mais le candidat insipide du PS, Benoît Hamon, a volé les chances d’accès au deuxième tour de Mélenchon.

    Quant à Marine, elle a perdu presque quatre points dans les derniers jours. Avec une semaine de campagne de plus, malgré le Pénélopegate, Fillon pouvait espérer faire jeu égal avec elle.

    Marine a des chances extrêmement minces le 7 mai. Elle va faire une tournée frénétique de la « France profonde » pour transformer le deuxième tour en débat sur l’identité de la France et le choc des nationalistes, patriotes et souverainistes contre les mondialistes pro-UE et les pratiquants urbains de la « modernité liquide ».

    Donc que veulent-ils ?

    Les frontistes sont prêts à déchirer le programme néolibéral d’Emmanuel Clinton en mille morceaux, ce qui marchera bien dans la France rurale et peut même attirer quelques électeurs de Mélenchon mécontents.

    Contrairement à Fillon et Hamon, il n’a pas appelé ses électeurs à voter Macron. Les électeurs de Fillon mécontents peuvent également être tentés de passer chez Marine – si nous nous rappelons que Fillon était viscéralement opposé à quelqu’un qu’il décrivait comme « Emmanuel Hollande ».

    Un regard rapide sur leurs promesses est indiqué ici. Pour résumer : Marine professe un modèle social qui « favorise le peuple français ». Macron propose de vagues « réformes en profondeur ».

    Le plan de Macron pour économiser 60 milliards d’euros de fonds publics implique le licenciement de 120 000 fonctionnaires, ce qui est une recette assurée pour se retrouver face à des barricades.

    Marine dit seulement qu’elle veut réduire la dépense publique – en réduisant l’aide médicale d’État, la contribution française à l’UE et la fraude fiscale.

    Aucun des deux ne veut augmenter le salaire minimum et la TVA. Les deux souhaitent réduire la charge fiscale des entreprises et les deux veulent combattre « l’ubérisation » du travail, l’une en favorisant les entreprises françaises (Marine), l’autre les entreprises européennes (Macron).

    La priorité absolue de Marine est de réduire les aides sociales aux étrangers et de rendre du « pouvoir d’achat », particulièrement aux retraités et aux travailleurs à bas salaires. Elle est floue sur la question du chômage.

    Les « réformes en profondeur » de Macron se centrent sur l’assurance-chômage et les pensions. Il est très à cheval sur une proposition de protection universelle d’État pour les chômeurs. Tout le monde serait couvert, y compris en cas de licenciement. Marine et Macron coïncident sur un point ; un meilleur remboursement de frais médicaux coûteux.

    L’UE est au cœur du combat Marine contre Macron ; c’est-à-dire un Frexit contre « un nouveau projet européen ».

    Toutes les huiles de Bruxelles ont « voté » pour Macron et sa proposition de budget pour l’eurozone, de Parlement dédié et de ministère des Finances dédié ; bref, de Bruxelles sous stéroïdes.

    Le Frexit de Marine se déciderait par voie de référendum – une conséquence de l’obsession frontiste de l’immigration. Marine veut réduire les admissions légales sur le sol français à 10 000 personnes par an (elles sont aujourd’hui de 200 000), taxer l’embauche de travailleurs étrangers et supprimer leurs aides sociales. Pour sa part, le pro-immigration Macron souhaite une France ouverte, « fidèle à ses valeurs ».

    Sur la politique étrangère, tout tourne autour de la Russie. Marine veut un « réalignement stratégique » avec Moscou, notamment pour combattre le terrorisme salafiste-djihadiste.

    Macron – qui reflète une élite d’argent française aussi russophobe que celle des USA – est contre cette idée, même s’il concède que la France doit transiger avec la Russie, tout en soutenant le régime des sanctions.

    Et ce mur d’argent ?

    Si le combat épique à venir pouvait être défini par une question, ce serait le pouvoir illimité du Mur de l’Argent.

    Macron souscrit à la vision selon laquelle la dette publique et les dépenses du service public sont les deux seuls responsables de la dette française, il faut donc le « courage politique » de promouvoir des réformes.

    Le sociologue Benjamin Lemoine est l’un des rares à débattre publiquement de ce qui se cache réellement derrière – les intérêts des financiers à préserver la valeur de la dette qu’ils détiennent et leur aversion à de quelconques négociations.

    Les vrais enjeux en France – et dans la plupart des pays occidentaux – tournent autour de conflits entre les maîtres financiers et leurs intérêts, et les citoyens attachés aux services publics et à la justice sociale.

    Le clash à venir entre Emmanuel Clinton et Marine Le Trump ne fera qu’en effleurer la surface.

    Traduction Entelekheia

    Note

    Enregistrer

    Enregistrer

     
    1. NdT : « Change we can believe in », (« un changement auquel nous pouvons croire ») était l’un des slogans d’Obama et le titre d’un de ses livres. ↩

  • Chroniques du Yéti

    « Le temps est venu de changer de civilisation » Edgar Morin

    Impressions post-premier tour : Macron et l'arche de Noé des élites post-déluge

    Trou_du_cul.jpg

    Je ne sais pas qui est l’auteur du texte qui suit. Il est parvenu sur ma boîte mail via mon pote Gilles Ascaride Je vous le livre tel quel. Il y est question de vaches et de trous du cul.


    Novateur de tout ce qui est éculé, progressiste de la marche arrière, le christique Macron a conçu une méthode révolutionnaire consistant à récupérer tous les vieux politicards de droite comme de gauche, tous les déchets et détritus politiques irrécupérables, puis à les jeter dans sa machine en marche, et là, après avoir été hachés, broyés, lessivés, ils ressortent tout neufs et pimpants comme du linge qu’on a fait tremper avec Calgon,

    ils deviennent des hommes politiques nouveaux, prêts à servir de plus belle leur ego, leur portefeuille, leur carrière et, accessoirement, leur pays !

    C’est ainsi que le triple battu des présidentielles Bayrou, qui depuis des années passe de gauche à droite et de droite à gauche en faisant l’apologie du centre, s’est retrouvé fringant allié du marcheur vers on ne sait quelle nouvelle ligne d’autobus ou de taxis ubérisés.

    Séduit par son exemple, ce sont à présent tous les vieux débris du Parti socialiste, du centre ou de l’ex-UMP devenue républicaine, et bon nombre de ministres voyant venir la fin prochaine, qui se précipitent vers la machine à recycler Macron.

    Derniers en date : l’ancien maire de Paris Delanoë, le futur ancien président de l’Assemblée, Claude Bartolantigone, ex-apologiste de Leonarda, le futur ancien ministre de la Défense Le Drian et, bien sûr, la reine des contes de fées socialistes, celle qu’une méchante fée a transformée en oie, mais qui est redevenue princesse, le ministre de l’Écologie et du Recyclage en personne : Ségolène Royal !

    Reste plus que le Président Hollande à passer à la machine et ce sera complet !

    De nombreux UDI hésitent entre le soutien à Fillon et à Macron, et les juppéistes meurent d’envie d’aller se faire recycler eux aussi…

    Et, gloire suprême, on a même vu l’ancien premier secrétaire du Parti communiste Robert Hue passer, lui aussi, dans la machine en compagnie de l’ultralibéral Madelin.

    Là, on est dans un véritable miracle politique, du jamais-vu depuis la résurrection de Lazare et l’on commence à comprendre pourquoi Emmanuel Macron se prend pour Jésus-Christ ou Jeanne d’Arc.

    La machine Macron est à la politique ce que la pierre philosophale était à l’alchimie, puisque elle réalise la transmutation des guignols en candidats aux législatives, des perdants en gagnants et des incapables en porteurs de toutes les promesses.