Un communiqué du parti socialiste et des élus des groupes socialistes de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
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Épineuse indépendance syndicale
jeudi 24 mai 2018 par Jean Pénichon
La charte d’Amiens empêche-t-elle la convergence des luttes ?
Le 26 mai prochain, l’appel de la CGT à la participation de la confédération est déjà un début de réponse.
Pour nous ANC, il y a un lien dialectique entre le syndical et le politique.
- Pour le syndical rompre ce lien serait se limiter à la défense quotidienne pied à pied, certes nécessaire, mais insuffisante pour à elle seule impulser le changement de société.
- Pour le politique cela serait se condamner à être hors sol, ne pas prendre en compte ce qui monte dans les luttes.Sur fond de crise du politique, la diversification ou l’éclatement des mobilisations sociales interpelle les syndicats, sollicités pour investir des univers qui ne sont pas principalement définis par le travail. La question de l’articulation de leurs stratégies avec celles de divers mouvements sociaux et politiques n’a donc rien perdu de son actualité — au contraire.
Charles Hoareau : président de l’ANC
[1]
C’est dans ce moment que vient sur le devant de la scène, un débat sur la CGT, le syndicalisme et le politique ainsi que leurs rôles respectifs. Et l’on reparle même de la charte d’Amiens ce texte de 1906 certains voulant le jeter à la poubelle, d’autres en faisant une lecture quasi religieuse et d’autres encore une interprétation actuelle qui les arrange et donc peu rigoureuse…
Il semble donc important d’y revenir au moment où la bataille engagée concerne un choix politique de société.
La Charte d’AmiensIl faut d’abord savoir que ce texte adopté lors du congrès de la CGT en 1906 est un texte de compromis.
En effet la CGT s’est créée en France plus tard que dans d’autres pays industrialisés à cause de la loi Le Chapelier édictée plus de 100 ans avant, en pleine révolution française, par une bourgeoisie qui avait peur que le peuple s’organise pour prendre le pouvoir et lui interdisant toute organisation des travailleurs. Ce retard a paradoxalement permis à la CGT française de bénéficier de l’expérience du syndicalisme existant dans les autres pays du monde où il y avait et il y a encore, inscrit dans les statuts, un lien organique entre le syndicat et le parti social-démocrate.
Ainsi quand on adhère à l’AFL-CIO aux USA, au TUC britannique, au DGB allemand…une partie de la cotisation finance le parti.
Le congrès d’Amiens vit l’affrontement de deux courants. Celui emmené par les partisans de Jules Guesde [1] prônant la reprise du schéma en cours alors dans le monde et donc de fait l’alignement du syndicat sur le parti et l’autre courant prônant l’indépendance totale vis-à-vis de toute force extérieure.
La charte votée à Amiens est issue de ce compromis où les partisans de l’indépendance ont eu gain de cause alors que le premier courant a pu se féliciter du fait que le texte affirme le caractère révolutionnaire de la CGT en revendiquant « l’expropriation capitaliste ». Depuis 1906 la CGT s’est toujours référée à ce texte jusque dans ses statuts et à la notion de « double besogne » qu’il exprime : défense quotidienne des salarié-e-s et lutte pour la transformation sociale.
Faire dire à ce texte qu’il interdit toute relation de la CGT avec le politique ou qu’au contraire il l’enchaîne à lui est une bien curieuse lecture ! Dans son histoire la CGT, justement en fidélité à ce texte, a pu intervenir en toute indépendance sur le champ politique. Elle l’a fait entre autres dans la résistance et en participant à la construction du programme du CNR au point qu’Ambroise Croizat a déclaré que sans la CGT il n’aurait pas pu mettre en place la sécurité sociale, elle l’a fait au moment des guerres coloniales quand d’autres centrales au nom de l’apolitisme se taisaient dans un silence complice…etc.
Il est tout à son honneur qu’elle continue à le faire aujourd’hui quand les gouvernements publient leurs lois anti-migrants ou quand il s’agit de la paix et de la solidarité internationale deux questions où les organisations de la CGT se retrouvent souvent bien seules en tant qu’organisations syndicales.
Quand les choix du gouvernement Macron sont des choix de société qui veulent soumettre le monde du travail à la loi des multinationales, l’intérêt bien compris des salarié-e-s est bien celui d’impulser la « double besogne » de notre temps en s’alliant, chaque fois qu’elle le juge nécessaire, à toutes les forces syndicales, politiques, associatives qui ont en commun le rejet du capitalisme prédateur que l’on veut nous imposer.
Depuis des années le pouvoir non seulement a non seulement une grande responsabilité dans la décrédibilisation du politique, mais il s’est en plus attaché à dénier aux syndicalistes le droit de s’y intéresser alors que celui-ci conditionne l’aboutissement pérenne des revendications du monde du travail.
Des syndicalistes, y compris dans les rangs d’organisations de lutte, au nom d’une lecture tronquée de la charte d’Amiens, ont voulu que la CGT elle aussi s’en désintéresse. Cela s’est bien vu au moment du débat sur la constitution européenne et heureusement que majoritairement les organisations de la CGT ne se sont pas laissées entraînées sur ce terrain. Les syndicalistes, parce qu’ils sont au premier rang de l’animation des luttes, doivent s’intéresser au politique pour au moins deux raisons :
- En tant que moyen de répondre durablement aux aspirations du monde du travail
- En tant que moyen d’alimenter leur réflexion sur la nature des propositions à mettre en œuvre.
On a vu dans le monde des révolutions sociales être détournées par la classe dominante à son profit justement par manque de conscience politique des animateurs de la lutte. Si les syndicalistes ne veulent pas se faire déposséder de leur combat et de son contenu, ils doivent se mêler de tout ce qui les regarde, le politique en faisant grandement partie.
Dans ces conditions quel peut être le rôle du politique ? Soutenir ? Oui bien sûr. Mais pas seulement. Il doit, en s’appuyant sur les luttes et les revendications, proposer toutes initiatives de nature à renforcer le rapport de forces et la conscience de la possibilité de changement, qu’il s’agisse d’initiatives d’actions ou de propositions de solutions politiques.
Il n’y a pas deux forces, le syndical et le politique qui marcheraient côte-à-côte de temps en temps, voire qui s’opposeraient, mais un même mouvement social dont les différentes branches doivent se nourrir l’une l’autre.
Les plus grandes conquêtes de l’histoire sociale ont été celles où l’on a vu se conjuguer luttes sociales et pouvoir politique à l’écoute de ses luttes et se nourrissant d’elles. Quand telle organisation politique propose une action elle est dans son rôle. Au syndicat de voir en toute indépendance si cela apporte un plus au mouvement social, si cela ajoute à la dynamique de rassemblement.
Pour nous ANC, il y a un lien dialectique entre le syndical et le politique.
- Pour le syndical rompre ce lien serait se limiter à la défense quotidienne pied à pied, certes nécessaire, mais insuffisante pour à elle seule impulser le changement de société.
- Pour le politique cela serait se condamner à être hors sol, ne pas prendre en compte ce qui monte dans les luttes.
Et ce n’est pas un hasard si nous nous reconnaissons dans les propos du dirigeant du SACP, le parti communiste sud-africain : « ils n’arriverons pas comme en Europe à créer ici un gouffre entre le syndicat et le parti ».
C’est forte de ses convictions que, partie prenante du mouvement social et se nourrissant de lui, l’ANC continuera à proposer des issues politiques allant dans le sens de la paix, de la justice, du progrès social et du changement de société nécessaires pour répondre aux aspirations et revendications que les luttes font émerger.
Michel Pigenet : Le Monde Diplomatique
À l’automne dernier, les difficultés rencontrées par les mobilisations contre la réforme du code du travail ont relancé un vieux débat sur les relations entre syndicats et partis politiques. M. Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise, avait reproché aux syndicalistes leurs « sempiternels renvois à la charte d’Amiens » de 1906, obstacle selon lui à la « convergence des luttes ». Désireux de justifier les initiatives de La France insoumise, il soulignait : « Ni la refonte du code du travail ni la destruction de la Sécurité sociale ne sont des questions exclusivement syndicales. Ce sont des questions de société qui ont un contenu hautement politique. »
Du 8 au 16 octobre 1906, la Confédération générale du travail (CGT), alors l’unique confédération syndicale, tient congrès à Amiens. Les militants sortent d’une période d’intenses luttes ouvrières, dont le pic se situe aux alentours du 1er mai. Les sujets de discussion ne manquent pas. À la demande de la Fédération du textile, l’ordre du jour prévoit d’examiner les « rapports de la CGT et des partis politiques ». Adoptée à l’issue de vifs débats, la charte d’Amiens — nom qui s’impose à partir de 1912 — affirme l’indépendance de l’action syndicale à l’égard des partis, de l’État et du patronat.
La question n’est pas nouvelle, et ce qui se joue à son propos participe du long processus d’autonomisation sociale et politique de la classe ouvrière, nécessaire à l’expression de sa spécificité, de ses intérêts et de ses projets.
L’objectif ne va pas de soi et mobilise les militants depuis le premier tiers du XIXe siècle, dans un pays où l’hétérogénéité des métiers ouvriers dilue le groupe et où l’on ne trouve pas dans les villes de concentrations prolétariennes comparables à celles du Royaume-Uni, de la Belgique ou de l’Allemagne. Cette configuration préserve la classe ouvrière d’un dangereux isolement, mais nuit à la reconnaissance de ses intérêts, voire la relègue dans un rôle de force d’appoint.
Lire la suite de l’article Ici.
Sur fond d’échec des privatisations
Renaissance des travaillistes au Royaume-UniUn pays où les divisions caractériseraient avant tout le camp conservateur ? Où la gauche susciterait l’enthousiasme des foules ? Où l’espoir de nouvelles conquêtes électriserait les progressistes ? Ce pays existe : il s’agit du Royaume-Uni, depuis que l’élection de M. Jeremy Corbyn à la tête du Parti travailliste, en 2015, a permis une refondation de la gauche à l’intérieur même du parti social-démocrate traditionnel.
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Michel Pigenet
Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, coordinateur (avec Pierre Robin) de l’ouvrage Victor, Émile, Georges, Fernand et les autres… Regards sur le syndicalisme révolutionnaire. Actes du colloque de Nérac pour les cent ans de la charte d’Amiens, Éditions d’Albret, Bouloc, 2007.
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Nicolas Maduro trace les six lignes d’action de la nouvelle étape de la révolution bolivarienne
« Nous devons opérer un changement radical, une rectification en profondeur, et un profond réapprentissage. Nous ne faisons pas les choses correctement et nous devons changer ce pays » a déclaré Nicolas Maduro devant la plénière des députés constituants, lors de la session extraordinaire du jeudi 24 mai où il prêtait serment en tant que président réélu pour la période 2019-2025. Dans son discours, Maduro a appelé à « une transformation de la direction de la révolution. Nous n’en faisons pas assez et nous ne nous débrouillons pas bien. Nous faisons de bonnes choses, mais cela ne veut pas dire que nous en faisons assez ! Vous devez faire des choses encore et mieux, au-delà des slogans et des applaudissements. Pour résoudre les problèmes, il n’y a pas d’excuses … nous avons tous les gouvernorats, les mairies, les conseils législatifs, la Constituante ! ».
Le chef de l’Etat a tracé six grandes lignes d’action :
1. Un processus de réconciliation nationale pour lequel il a demandé de commencer un processus de libération des dirigeants d’opposition emprisonnés pour leur responsabilité dans les violences des guarimbas de 2017 : « Il y a un ensemble de personnes emprisonnées pour la violence politique. Pas de pardon pour les assassins mais je veux que d’autres soient libérés et que cela donne l’occasion d’un processus national de réconciliation avec ceux qui n’ont pas commis de crimes graves. J’annonce une large politique de rencontre et de pacification pour que ceux qui étaient dans la violence se retrouvent dans le champ de la légalité et du respect de la Constitution ! ».
2. Reprise du travail en profondeur pour atteindre la croissance économique, le renforcement d’un accord de production. « Pour stabiliser l’économie et restaurer la croissance économique, je tendrai la main à tous les patrons du pays : petits, moyens ou grands. Je convoque toutes les entreprises nationales et internationales qui travaillent dans le pays. Nous allons refaire le système de distribution, de commercialisation et de fixation des prix de tous les produits » insistant sur la nécessité de renforcer les Comités Locaux d’Approvisionnement et de Production (CLAP). « Je veux entendre les communes, les membres des communes, écouter leurs problèmes, leurs diagnostics et leurs solutions. Je veux les recevoir par secteurs et écouter leurs propositions. »
3. Renforcer la lutte contre la corruption pour garantir l’efficacité de la gestion du Gouvernement. Evoquant des fléaux comme la vente du papier monnaie revendu ensuite sur la frontière avec la Colombie, ou le vol et la revente de produits distribués par les Comités Locaux d’Approvisionnement et de Production, Nicolas Maduro a aussi exhorté les Vénézuéliens à travailler à la construction d’une nouvelle éthique morale, citoyenne et patriotique pour affronter et surmonter les difficultés qui affectent directement le peuple et a annoncé que face à cette situation, il va approfondir l’offensive contre la corruption, la bureaucratie et notamment prendra prochainement des mesures avec l’Inspection des Institutions du Secteur Bancaire (SUDEBAN) et les gouverneurs du pays.
4. Le renforcement et la multiplication des réussites du Pouvoir Populaire, du Système de Sécurité et de Protection Sociale, y compris le Carnet de la Patrie, la nouvelle éducation publique et toutes les nouvelles expériences surgies du pouvoir communal. Maduro a demandé d’intensifier les foires agricoles directes du producteur au consommateur et des marchés populaires municipaux « qui, dans leur grande majorité, sont aux mains de mafias qui fixent les prix de la viande et des légumes. Et où est le Gouvernement ? » a -t-il demandé en répétant la question que se posent les gens dans la rue.
5. La défense du pays face aux agressions de l’impérialisme nord-américain et sa politique de sanctions : « Pendant ces cinq derniers mois, nous avons été victimes de fortes attaques et nous allons continuer à être attaqués. Les sanctions demandées par la droite d’Antonio Ledezma, Julio Borges et Omar Barboza frappent tous les Vénézuéliens. Ces sanctions ne m’intimident en rien mais ce que je peux dire au peuple vénézuélien, c’est qu’elles feront souffrir tous les nôtres. Elles nous empêchent d’obtenir de l’argent pour faire des transactions, pour faire les importations nécessaires au pays. Nous allons les affronter mais je ne peux tromper personne : elles vont nous créer de graves et douloureuses difficultés. Ces sanctions signées par Donald Trump seront surmontées tôt ou tard ! »
6. Le socialisme comme stratégie de la Révolution. Lors des élections du 20 mai, « le Venezuela a ratifié à nouveau notre socialisme du XXI° siècle : indépendantiste, solidaire, rebelle, chrétien, bolivarien. Nous devons construire le socialisme dans tous ses aspects. »
Les relations avec la ColombieMaduro a rappelé que l’actuel président colombien Juan Manuel Santos quittera son poste le 7 août prochain et que des secteurs proches d’Alvaro Uribe sont prêts à mener « des actions de provocation sur la frontière entre la Colombie et le Venezuela. » Il a demandé au ministre de la Défense Vladimir Padrino López, d’être très vigilant sur ces plans pour que la Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB) active au plus haut niveau ses services de renseignement. Il a appelé à rétablir l’unité, la paix et le dialogue avec le pays voisin et en ce qui concerne les élections présidentielles du dimanche 27 mai en Colombie a déclaré : « J’espère que le nouveau président élu aura la hauteur, le courage de rétablir les relations avec le Venezuela que Juan Manuel Santos a détruites par sa propre faute et par sa propre responsabilité. »
PDVSA doit augmenter sa production
Le Président a aussi appelé à augmenter la production de PDVSA d’un million de barils : « Qui va le faire ? Maduro? Où sont les ouvriers du pétrole ? Je compte sur toi, Wills Rangel, ou non ? » a-t-il dit en s’adressant au député à la Constituante président de la Fédération Unitaire des Travailleurs du Pétrole. « J’ai nommé Manuel Quevedo, il a les pleins pouvoirs dans l’industrie du pétrole » a-t-il lancé au Président de l’entreprise pétrolière d’Etat. « Fais tous les changements que tu dois faire ! Je veux une PDVSA socialiste, éthique, souveraine, productive. » Selon les données officielles de l’OPEP, la production pétrolière vénézuélienne pour avril 2018 a été de 1 436 000 barils par jour.
Source : http://albaciudad.org/2018/05/maduro-6-lineas-anunciadas-en-anc/
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Accueil du site › Actualités › Venezuela : Quand « Le Monde » fait siennes les manipulations du commandant (...)
Venezuela : Quand « Le Monde » fait siennes les manipulations du commandant Saúl
Par Imprimer | 21 avril 2014 →Le journaliste Maurice Lemoine s’adresse au médiateur du Monde pour une mise au point sur le traitement partial proposé par le « quotidien de référence » à ses lecteurs au sujet de la situation politique et économique au Venezuela.
Monsieur le médiateur,
Avez-vous conscience que votre quotidien accorde infiniment plus d’importance, en nombre de signes, d’articles, de pages (et de virulence) – examinez vos archives récentes, vous serez surpris du résultat ! –, à « la répression sans états d’âme » (28 mars) des étudiants et opposants vénézuéliens par le gouvernement de Nicolas Maduro qu’à (par exemple) la condamnation à mort, le 24 mars, de 529 partisans de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, pour des violences commises durant l’été 2013 ? C’est pourtant ce que tout lecteur du Monde, même moyennement attentif, peut constater. Curieuse disproportion...
Que votre collaborateur Paulo A. Paranagua mène une croisade personnelle et haineuse contre la gauche latino-américaine – et en particulier celle qui gouverne à Caracas, au terme d’élections reconnues par la communauté internationale – est son droit le plus strict. Qu’il entraîne Le Monde – en témoigne votre éditorial « Les Vénézuéliens dans l’impasse du “chavisme” » (11 mars) – dans sa dérive obsessionnelle participe d’un pic de pollution médiatique particulièrement préoccupant.
Je ne reprendrai pas ici point par point la prose de votre « journaliste », tant il y faudrait de la place et du temps. Elle prête d’ailleurs parfois à sourire quand, par exemple, il présente l’opposant Teodoro Petkoff comme une « figure de la gauche » vénézuélienne : ministre du président néolibéral Rafael Caldera (1994-1999), celui-ci a été à l’époque l’architecte des politiques de privatisation et de démantèlement du système de sécurité sociale ! Sourire encore lorsqu’il s’enprend, régulièrement, aux excellentes relations du Parti des travailleurs (PT) et du pouvoir brésilien avec les gouvernements « socialisants » – rebaptisés par vos soins « populistes » – environnants : si je ne me trompe, ce n’est pas moi, mais bien Le Monde, qui a fait de Luiz Inacio Lula da Silva, en décembre 2009, « l’homme de l’année » (il est vrai qu’à l’époque, il fallait un « bon » chef d’Etat progressiste à opposer à Hugo Chávez, « le méchant ») ! Chávez disparu, la grande Internationale conservatrice peut désormais s’en prendre à la gauche modérée (qui, je le précise, et pas plus que ses homologues se revendiquant du « socialisme du XXIe siècle », n’est exempte de critiques, cela va de soi). Mais le problème n’est pas là... Il réside dans une manipulation grossière de l’information, destinée à transmettre une image désastreuse des pays de la région qui, tout en mettant en œuvre des politiques sociales et en réduisant considérablement la pauvreté, ne se soumettent ni aux dogmes néolibéraux ni aux desiderata des Etats-Unis, de l’Union européenne et de leur excroissance mutuelle, l’OTAN. Il réside, sous couvert de soutien au centre gauche, d’appuyer en sous-main la droite (ce qui, en démocratie, n’a rien de honteux), la droite radicale (ce qui est déjà plus problématique) et même l’extrême droite (ce qui est proprement scandaleux).
Le Venezuela connaît des difficultés économiques réelles – inflation de 56 % (plus de 1000 % en 1996 !, soit dit en passant), insécurité et pénuries (démultipliées par un sabotage économique bien réel lui aussi, bien qu’occulté par votre quotidien). Depuis début février, le président Nicolas Maduro fait face à de violentes manifestations « d’opposants et d’étudiants » « durement réprimées » (vos éditions des 3, 16 et 17 avril, pour ne citer qu’elles). De fait, dans un contexte de violence qui, à l’heure où j’écris, a malheureusement fait quarante et une victimes, on notera que, au 31 mars, la justice vénézuélienne avait déjà ouvert 81 enquêtes concernant les excès des forces de l’ordre – 75 pour mauvais traitements, 2 pour torture et 4 pour assassinats –, dix-sept agents étant détenus. Toutefois, un journaliste professionnel digne de ce nom attirerait également l’attention sur le fait que sept des victimes sont des gardes nationaux (l’équivalent de nos CRS) ou des policiers (la majorité tués par balles) ; que huit des civils décédés ont été atteintspar des tirs de l’opposition, alors qu’ils contestaient, fuyaient ou tentaient de déblayer les barricades ; que six doivent leur mort aux obstacles ou aux fils de fer barbelés tendus dans les rues par les groupes de choc de ce qu’un témoin objectif qualifierait de « guérilla urbaine », etc, etc. Quand le diable se cache dans les détails, mieux vaut évacuer les détails, estime sans doute Paulo A. Paranagua...
Mais vos lecteurs sont trompés.
« Aucun manifestant n’a été arrêté avec une arme de poing », peut-on lire sous la plume de cet « envoyé très spécial » (3 avril)... Les agents des forces de l’ordre tués par balles l’ont donc vraisemblablement été avec des fusils de bois, des pistolets à eau ou à bouchons ! D’ailleurs, l’affirmation s’est révélée quelque peu prématurée : détenu alors qui dirigeait les « guarimbas » à San Cristobal, « épicentre des manifestations », Gabriel Alejandro Reyes est sous le coup d’un mandat d’arrêt d’Interpol pour... narcotrafic. Curieux étudiant ! Mais pourquoi Le Monde devrait-il mentionner les liens entretenus par certains des manifestants de cet Etat du Tachira avec les paramilitaires colombiens ? Ou même la présence de délinquants, rémunérés, au cœur des manifestations ?
Je me permets d’insister : est-il tout à fait secondaire que l’une des figures de proue de ce mouvement « pacifique » et « démocratique » que vous soutenez ostensiblement, le dirigeant étudiant Laurent Saleh (bien qu’il ait terminé ses études depuis longtemps !), ait assisté, le 6 juillet 2013, à Bogotá, en tant que représentant de l’ « opposition vénézuélienne », à une réunion politique organisée par un mouvement fascisant, l’Alliance nationaliste pour la liberté, en présence de Diego Cubillos, comandante de Troisième force, une organisation néo-nazie opérant dans la capitale et d’autres grandes villes de Colombie ? Comme l’a rapporté l’un de vos confrères d’El Espectador (21 juillet 2013), Saleh a déclaré à cette occasion : « Je viens vous dire que nous avons besoin de votre appui et que vous avez le nôtre ». Vous l’ignoriez ? Cela ne me surprend pas, si vous ne lisez que la prose de Paulo A. Paranagua ! Sa priorité réside dans la criminalisation des organisations populaires vénézuéliennes, en reprenant la propagande de l’extrême droite sur les fameux « collectifs » chavistes qui sèment la terreur en touteimpunité (on prétendait la même chose des « cercles bolivariens », avant avril 2002, pour justifier le coup d’Etat en gestation).
Puisque j’ai rapidement évoqué la Colombie, permettez-moi une digression (les vacances de Pâques nous accordent un peu de temps !). Ne serait-il pas possible que Marie Delcas, votre correspondante à Bogotá, s’intéresse d’un peu plus près aux événements se déroulant dans ce pays ? On la sent certes passionnée par ce qui se passe de l’autre côté de la frontière : « Au Venezuela, pénurie et petits trafics en série » (12 mars) ; « Nicolas Maduro ne cesse de conforter l’emprise des militaires sur le Venezuela » (25 février) ; « Au Venezuela, les municipales deviennent un plébiscite » (7 décembre 2013) ; « Nicolas Maduro mobilise l’armée contre l’inflation » (14 novembre 2013 ; « Le Venezuela empoisonné par l’insécurité » (2 avril 2013) – j’en passe, et des meilleurs (façon de parler !), sans toutefois oublier « Les dessous chics de la révolution bolivarienne » (29 mai 2009) ou « Démocratie participative à la Chávez » (20 avril 2007). Curiosité fort légitime, lorsqu’on a compris la priorité qu’accorde Le Monde à la stigmatisation de la « révolution bolivarienne » (bien que Delcas se montre moins caricaturale que Paranagua, ce qui, entre nous, n’est pas trop compliqué). Mais, à trop baguenauder dans le pays voisin, votre correspondante en oublie ce qu’un naïf pourrait considérer comme sa priorité : informer sur la Colombie. Certes, cette terre infiniment moins violente que le Venezuela « populiste » !!! ne mérite guère qu’on s’attarde sur elle, mais je n’en note pas moins que jamais vos lecteurs n’ont été informés, par un article détaillé ou une enquête fouillée, sans même demander qu’elle soit exhaustive, sur :
1) la découverte à La Macarena, en décembre 2009, d’une fosse commune contenant les corps de 1500 à 2000 paysans, syndicalistes, militants, opposants politiques assassinés par les paramilitaires et une unité d’élite de l’armée (imaginez une seconde qu’on ait trouvé un tel charnier au Venezuela... vous auriez mobilisé toute la « une » et doublé votre pagination !) ;
2) le scandale de la parapolitique (liens d’environ un tiers des membres du Congrès avec les paramilitaires) ;
3) le scandale des « faux positifs » : exécutions extra-judiciaires de civils ultérieurement revêtus de tenues de combat pour les présenter comme des guérilleros éliminés lors d’affrontements armés (plus de 1300 victimes identifiées) ;
4) la condamnation (décembre 2012) à treize ans de prison, aux Etats- Unis, pour narcotrafic, du général Mauricio Santoyo, chef de la sécurité et homme de confiance du président Alvaro Uribe au palais de Nariño ;
5) l’assassinat de plus de trente militants de la Marche patriotique, depuis la naissance de ce mouvement social, en octobre 2012 ;
6) la récente affaire de corruption touchant l’armée (fausses factures, détournement de matériel, trafic d’armes se chiffrant en millions d’euros).
Par action ou par omission, en taisant tous ces événements (d’autres parleraient de crimes d’une extrême gravité), Le Monde donne un sacré coup de pouce à l’extrême droite colombienne. J’ose espérer qu’il s’agit-il là d’un effet secondaire non désiré... Mais, dans ces conditions, et puisque Marie Delcas est monopolisée par les avanies du sulfureux régime « chaviste », pourquoi ne nommeriez-vous pas un correspondant à Caracas, qui, lui, pourrait s’occuper des deux ou trois bricoles tout à fait anodines qui se déroulent en Colombie ?
En bref, et revenant au Venezuela...
– La Conférence des évêques vénézuéliens (largement citée dans votre édition du 17 avril) « dénonce la promotion d’un gouvernement de type totalitaire » : le 12 avril 2002, lors du coup d’Etat contre Hugo Chávez, c’est par un décret contresigné par la hiérarchie de l’Eglise catholique, représentée par le cardinal José Ignacio Velasco, que le patron des patrons Pedro Carmona s’est emparé (pour quelques heures) de tous les pouvoirs, a dissout les institutions démocratiques et a déchaîné la répression contre les dirigeants de la « révolution bolivarienne ». La formule « persiste et signe » m’aurait paru assez adéquate pour commenter l’attitude de cette noble institution.
– « Aux élections législatives de 2010, les opposants étaient majoritaires en voix, à défaut de l’être en nombre d’élus » (16 et 17 avril, Paranagua ayant une fâcheuse tendance à rabâcher) : ici, la réalité est « trafiquée ». Le 26 septembre 2010, avec un taux de participation élevé (66,45 %), les candidats du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) ont rassemblé 5 399 574 voix contre 5 312 293 pour l’opposition (Plateforme d’unité démocratique ; MUD), soit 46,23 % des suffrages exprimés contre 45,48 %. L’ « arnaque » de la droite, reprise par votre employé, a été de s’attribuer le chiffre farfelu de 52% des suffrages en rajoutant à ses voix celles du parti Patrie pour tous (PPT), une formation de gauche critique (mais qui ne s’est jamais revendiquée de droite !) – qui, depuis, a d’ailleurs rejoint le camp chaviste.
Par ailleurs, quitte à évoquer les rendez-vous électoraux, pourquoi ne pas mentionner les deux derniers résultats (hors présidentielles) qui, lors des régionales du 16 décembre 2012, ont vu le PSUV triompher dans vingt des vingt- trois Etats du pays et, à l’occasion des municipales du 8 décembre 2013 – que l’opposition prétendait transformer en plébiscite –, remporter, avec ses alliés du Grand pôle patriotique (GPP), 76,42 % des municipalités, avec 54 % des voix contre 44 % (dix points d’écart) à l’opposition ?
« Maria Corina Machado, l’étoile montante de l’opposition (a été) déchue de son mandat de député pour avoir dénoncé les violations des droits de l’homme devant l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington » (16 avril) : on pourrait – on devrait ! – raconter l’histoire autrement... Le 21 mars, si M.C. Machado a pu s’exprimer devant le Conseil permanent de l’OEA – qui, réticent, n’a accepté de l’écouter qu’à huis clos – pour dénoncer son gouvernement et exprimer son soutien aux violences de l’opposition, c’est parce que le Panamá, aligné sur Washington et très hostile à Caracas, l’a accréditée en tant que représentante (une charge d’ambassadrice auxiliaire !) de la délégation du Panamá. Dès lors, la députée a violé l’article 149 de la Constitution vénézuélienne qui stipule : « Les fonctionnaires publics ne peuvent accepter de charges, d’honneurs ou de récompenses de gouvernements étrangers sans l’autorisation de l’Assemblée nationale. » La Constitution, vous avez dit la Constitution ? Oui, cela existe aussi au Venezuela.
« Maria Corina Machado (...), comme d’autres opposants (entre autres Leopoldo López) était partisane de reprendre la rue aux chavistes sans attendre les législatives de 2015. Leur idée ? Pousser dans les cordes M. Maduro, favoriser une “issue pacifique et constitutionnelle” : un mensonge de la taille du soleil ! En dirigeants de la droite « radicale » ayant personnellement participé à la tentative de coup d’Etat de 2002, Leopoldo López, Antonio Ledezma et María Corina Machado ont annoncé vouloir provoquer « le naufrage du régime ». Dès lors, c’est avec un slogan particulièrement explicite – « la salida » (« la sortie ») – que l’un et l’autre, cherchant à provoquer un chaos débouchant sur la démission du président Maduro, ont appelé à l’insurrection – laquelle, à Caracas, Paranagua oublie ce détail, se cantonne aux beaux quartiers (qui, d’ailleurs, commencent à sérieusement s’en fatiguer). Même si cela ne transpire pas dans vos derniers articles, sous l’égide de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), une partie de la droite vénézuélienne négocie actuellement une (difficile) sortie de crise avec le gouvernement et a même, trahissant Paranagua et les siens, « condamné explicitement et clairement toute forme de violence », comme l’a déclaré, ce 17 avril, le ministre des Affaires étrangères équatorien, Ricardo Patiño.
Avant de terminer, car il ne serait pas raisonnable de reprendre toutes les manipulations relevées dans vos colonnes – le Venezuela n’étant pas seul concerné –, permettez moi de mentionner un point non dépourvu de signification.
Dans tous ses articles, je dis bien TOUS ses articles – si vous en avez le courage, relisez-les – Paulo A. Paranagua nous parle du « lieutenant-colonel » Hugo Chávez et du « capitaine » Diosdado Cabello. Curieux : l’un et l’autre ont quitté l’armée en 1994, il y a vingt ans ! Au cas où vous ne saisiriez pas l’intérêt du procédé, je vais vous l’expliquer : il s’agit de la formule qu’utilisent les médias vénézuéliens d’opposition (El Nacional, El Universal, Tal Cual, etc.) pour désigner, depuis 2002, feu le « président » Chávez et l’actuel « président de l’Assemblée nationale », exprimant ainsi qu’ils leur dénient la légitimité et le titre que les élections démocratiques et la Constitution leur ont pourtant octroyé. Tout en rappelant de façon subliminale la tentative de coup d’Etat à laquelle ils ont participé, le 4 février 1992, en omettant de rappeler l’une de ses causes, la terrible répression, trois ans auparavant, d’un soulèvement populaire – le caracazo – qui a fait, selon les sources, entre 300 et 3000 morts (voire même davantage), sous les auspices d’un président social démocrate, Carlos Andrés Pérez, ultérieurement destitué pour corruption. A défaut du prix Pullitzer ou du prix Albert Londres, Paulo A. Paranagua peut donc postuler avec les plus grandes chances de succès au Prix franco-vénézuélien de la connivence et du « copier-coller ».
Néanmoins, cette dernière démarche amène une réflexion. Puisqu’il se plaît à figer, selon son bon vouloir, tel ou tel dans son passé lointain, pourquoi votre collaborateur ne s’appliquerait-t-il pas cette règle à lui-même ? Ainsi, au nom de Paulo A. Paranagua, journaliste, pourrait-il substituer la mention comandante Saúl, pseudonyme qu’il utilisait au sein de l’organisation armée Parti révolutionnaire des travailleurs - Fraction rouge (PRT-FR) lorsque, le 21 mai 1975, en Argentine, il fut arrêté, après une série d’actions que, par pudeur et omettant de les détailler, nous qualifierons de particulièrement musclées [1]. Très chanceux – et il y a lieu de s’en féliciter sans aucune arrière-pensée –, Paranagua, en pleine dictature, bénéficia d’un non-lieu et sortit de prison en 1977. Comme Chávez – « le lieutenant-colonel » – et Cabello – « le capitaine » – , qu’il semble tant mépriser, l’ont fait en 1994, dans d’autres circonstances, à leur tour amnistiés.
Cher Monsieur, au début des années 1970, en menant une campagne de haine et de mensonges, le quotidien chilien El Mercurio, a préparé l’opinion de ce pays au coup d’Etat qui, finalement, a bien eu lieu, le 11 septembre 1973, contre le président Salvador Allende. Par son actuelle ligne éditoriale, Le Monde s’inscrit désormais, à l’échelle internationale (et il n’est malheureusement pas le seul), dans cette « glorieuse tradition ». Si, demain, sous une forme ou sous une autre, le président Nicolas Maduro est « sorti » du pouvoir par des voies nonconstitutionnelles, le public français – ou, pour le moins, votre lectorat – n’y verra que du feu, votre version des faits ayant préalablement soigneusement préparé l’opinion à un tel dénouement.
Je vous prie d’agréer, monsieur le médiateur, l’expression de mes sentiments atterrés, attristés – car c’est tout de même du Monde dont il s’agit – , mais aussi excédés.
Maurice Lemoine *
* Abonné parisien, auteur de Chávez presidente (Flammarion) et Sur les eaux
noires du fleuve (Don Quichotte).
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MAI 68 TOUJOURS : Roger SILVAIN et Michel CERTANO sur France Info
Un important moment de témoignage sur ce qui s'est passé à cette époque en particulier à Boulogne-Billancourt.
Diffusé sur la chaîne le mercredi 23 mai.
Témoignage de nos deux camarades sur des questions souvent déformées par les grands médias depuis 50 ans : la jonction mouvement étudiant / mouvement ouvrier et le raisons pour lesquelles les travailleurs n'ont pas laissé le 17 mai les étudiants pénétrer dans l'usine, le constat de Grenelle et la fable d'un Georges SEGUY sifflé par les ouvriers le 27 mai lors du compte-rendu du constat de Grenelle, le acquis considérables du mouvement (hausse de 35% du SMIG, de 56 % pour les paysans, la mensualisation pour les OS et les immigrés, la reconnaissance de la section syndicale d'entreprise ...) acquis qui serviront ensuite de tremplin à d'autres conquêtes et d'autres résistances.
Acquis répertoriés dans l'ouvrage collectif coordonné par Michel Certano qui date de dix ans :
Sans que bien sûr la bourgeoisie et ses soutiens renoncent jamais à revenir sur ces avancées, démarche allant jusqu'à la fermeture en 1992 (sous gouvernement PS) de ce symbole et lieu d'organisation de la classe ouvrière.
Mais comme le conclut Roger
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"quand vous avez un passé de lutte vous restez jeune"
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Captures d'écran de l'émission :
Mais vous voyez, même quand ils sont sympas ils ne peuvent s'empêcher de présenter l'engagement des travailleurs et de leurs organisations (la CGT en tête bien sûr) comme en quelque sorte à la remorque du mouvement étudiant.
Ce récit est récurrent depuis 5O ans.
Il s'agit en fait en prenant des libertés avec la réalité de dévaloriser et ringardiser l'action organisée de la classe ouvrière.
Fondamentalement c'est la décision autonome des organisations à l'initiative de la CGT d'appeler à la grève générale le 13 mai 68 pour protester contre la répression étudiante qui isole le pouvoir et contraint G. Pompidou à réouvrir la Sorbonne.
Et de manière décisive c'est l'ampleur des manifestations qui s'en suivent qui inaugure la nouvelle phase de la mise en mouvement populaire et détermine la spécificité du mai 68 français.
Toutes choses que l'idéologie dominante, libérale-libertaire inclus s'efforce de maquiller depuis un demi siècle!
Georges SEGUY et Aimé HALBEHER le 27 mai
A VISIONNER à l'adresse :
https://drive.google.com/open?id=1jnw_USNCGvrKcYa650nKScJJrrLqAO4c