• 25 Août 2018

    Publié par El Diablo

    BUDGET 2019 : Le gouvernement programme une FORTE AUSTÉRITÉ

    Par Guillaume Duval 

    Le 22 août 2018

    La rentrée ouvre la saison budgétaire. C’est toujours un moment difficile pour l’exécutif : celui-ci a invariablement promis des hausses de dépenses pour tel ou tel sujet prioritaire et des baisses de prélèvements à telle ou telle catégorie sociale, le tout en réduisant bien entendu les déficits. C’est au moment d’établir le budget pour l’année suivante qu’il faut trancher ces contradictions.

     

    Cette année, l’équation est encore compliquée pour Emmanuel Macron par le net ralentissement de l’activité économique enregistré au premier semestre et les fortes incertitudes qui pèsent sur les prochains mois dans un contexte international de plus en plus tendu.

     

    A ce stade tous les arbitrages concernant le budget de l’Etat et celui de la Sécurité sociale ne sont pas encore rendus, mais le gouvernement a d’ores et déjà transmis au Parlement en juillet dernier les enveloppes budgétaires maximales prévues pour 2019 pour les différentes missions de l’Etat

     

    (...)

     

    LA SUITE EN LIEN CI-DESSOUS:


  • Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com

    Publication CAPJPO - Europalestine
    •  
      La Fédération Internationale de Football (FIFA), un organisme vérolé par la corruption, a sanctionné vendredi d’un an de suspension l’un des siens, le président de sa fédération palestinienne Djibril Rajoub.
      (Djibril Rajoub et le président de la fédération israélienne Ofer Eini se serrant la main, à... (suite)
       
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      Ces deux jeunes n’avaient qu’un seul tort : être palestiniens. Cela leur a valu d’être sauvagement et lâchement agressés par des dizaines de colons près de Naplouse, ce jeudi.
      Alors qu’ils avaient quitté le checkpoint de Zaatara dans la région de Naplouse et qu’ils se trouvaient à 200 mètres de celui-ci,... (suite)
       
    •  
      A l’heure où Israël détruit un centre culturel à Gaza, l’Etat ose répondre à la demande des supporters de ces destructions et des massacres, en convoquant nos camarades de BDS Montpellier, pour répondre d’une action de boycott d’un spectacle sponsorisé par Israel, en mars dernier à Montpellier !
      Les... (suite)
     
       




     


  • Syrie : « Une reconstruction politique difficile dont certains se sont eux-mêmes exclus » Bruno Guigue : Invité de RT France

    25 Août 2018 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Comité pour une Nouvelle résistance, #Europe supranationale, #La France, #AMERIQUE, #L'OTAN., #La Russie, #La Syrie - La Libye - l'Iran -, #La guerre en Syrie - depuis le 20 août 2013, #Daesch

    Syrie : « Une reconstruction politique difficile dont certains se sont eux-mêmes exclus »
    Bruno Guigue : Invité de RT France

    lundi 20 août 2018, par Comité Valmy

    Plusieurs centaines de réfugiés syriens arrivent dans leur pays par la frontière libanaise le 13 août.© Jonathan Moadab Source : RT France

    Syrie : « Une reconstruction politique difficile
    dont certains se sont eux-mêmes exclus »

    Invité de RT France le 14 août, l’analyste politique Bruno Guigue a livré son analyse de la situation actuelle en Syrie évoquant les perspectives d’une fin de conflit, le retour des réfugiés et la reconstruction du pays après sept ans de guerre.

     

    Tandis que s’organise le retour de milliers de réfugiés syriens dans leur pays, l’ancien haut fonctionnaire et analyste politique Bruno Guigue a livré pour RT France sa vision et ses prévisions de la reconstruction à venir de la Syrie après sept années de guerre. Même s’il pense qu’on ne peut encore parler de fin du conflit sans faire preuve d’un « optimisme exagéré », Bruno Guigue estime néanmoins que la situation est « en train de revenir progressivement à la normale puisque l’armée arabe syrienne a reconquis l’essentiel du territoire syrien ».

     

    Par ailleurs, le projet de Daesh d’établir une entité territoriale a échoué : « L’idée était de territorialiser le djihad en créant une sorte de crypto-Etat terroriste, or ce projet a échoué, il s’est fracassé sur le mur de l’armée syrienne et de ses alliés mais aussi de la coalition à direction occidentale. »

    Concernant la reconstruction de la Syrie, Bruno Guigue estime qu’elle est en marche mais qu’« il y a[urait] un certain nombre d’individus qui certainement ne reviendront pas dans ce pays parce qu’ils y ont commis des méfaits qui sont impardonnables ».

     

    Concernant les pays engagés dans la région, Bruno Guigue est d’avis que la Russie et la Chine participeront à la reconstruction de la Syrie. Quant à la France, selon l’analyste, « elle a joué un rôle très négatif depuis le début puisqu’elle a pris fait et cause pour les bandes armées extrémistes et aujourd’hui, elle aimerait sans doute qu’on la sollicite mais je crois que la Syrie va se passer de ses services ».

     

    Plus de 25 000 réfugiés ont déjà pu rentrer chez eux et des centaines d’autres sont arrivés au poste-frontière de Jdeidet Yabous.

     

    Contraints de quitter la Syrie en raison du conflit, des dizaines de milliers de Syriens entament désormais le chemin du retour après la libération de la majeure partie du territoire par l’armée syrienne, ses alliés et la coalition occidentale.

     

    18 août 2018


  • La malédiction de Thomas Malthus


    Le 3 août 2018 – Source The Next Wave


    En parcourant quelques notes de l’année dernière, je suis tombé sur un article de Dietrich Vollrath publié en 2017 que j’avais imprimé pour lui donner toute l’attention qu’il mérite. Il s’intitule Qui appelez-vous un malthusien ? » et aborde la question intéressante pour l’avenir de savoir pourquoi traiter quelqu’un de « malthusien » est une forme d’attaque ad hominem si efficace qu’elle met fin à tout argumentation possible.

     
    Pauvre vieux Malthus. Il a une mauvaise réputation depuis qu’il a prédit, vers la fin du XVIIIe siècle, que la surpopulation conduirait à la famine puis à l’effondrement social. Cela ne s’est pas passé ainsi, en grande partie parce que nous sommes tombés sur un approvisionnement unique d’énergie bon marché, cause de la révolution industrielle. Et, parce qu’il s’est avéré être dans l’erreur, cela signifie que si vous mentionnez Malthus de nos jours, vous êtes instantanément étiqueté comme excentrique.

    Donc Vollrath nous rend service dans son long article de deux façons. Premièrement, il essaie de replacer l’argument de Malthus dans son contexte original, et deuxièmement, il revient sur les relations qui se cachent derrière le modèle du monde de Malthus.

    Relations malthusiennes

    Les relations sont simples.

    Premièrement, le niveau de vie est inversement lié à la taille de la population. En effet, au moment de la rédaction de ces idées, le principal facteur de production était la terre, dont l’offre est en grande partie fixe. Vollrath partage un diagramme, issu de l’œuvre de Greg Clark, qui le démontre. Le modèle de Peter Turchin dans Secular Cycles a effectivement cette relation au centre de sa réflexion.

    Clark UK population and real wages MalthusClark – Population anglaise et salaires réels – Malthus

    Deuxièmement, la croissance de la population est corrélée positivement au niveau de vie. Comme le note Vollrath,

    C’est peut-être parce que les enfants sont un bien normal et que la fécondité augmente lorsque les gens ont des revenus plus élevés. Ou peut-être parce que la santé est un bien normal, de sorte que les gens prennent mieux soin d’eux-mêmes (et de leurs enfants) lorsqu’ils ont un revenu plus élevé.

    Il existe aussi une troisième version, à savoir que l’amélioration du niveau de vie a augmenté la croissance de la population parce que les gens étaient mieux nourris et mieux habillés, et moins susceptibles de mourir de maladie. (Certains travaux sur les survivants de la peste noire montrent que les cohortes ayant les meilleurs taux de survie ont été élevées avec plus de nourriture. Il s’agit probablement d’une explication causale avec un décalage.)

    Vollrath note également qu’il y a des preuves indiquant que la deuxième relation pourrait ne pas tenir. Les données sont médiocres et ambiguës ; différentes études concluent des choses différentes. Mais il n’y avait aucun moyen pour Malthus d’avoir accès à de telles données.

    Donc, pour résumer, les deux propositions qui sous-tendent l’économie malthusienne sont :

    1. les niveaux de vie sont inversement corrélés avec la taille de la population ;
    2. la croissance démographique est corrélée positivement avec le niveau de vie.

    Point d’équilibrage

    Blog - Malthus 1Les relations malthusiennes. Source : Dieter Vollrath

    Lorsque vous les mettez ensemble, vous obtenez un ensemble de boucles : une boucle d’équilibrage [1] et une boucle de renforcement [2].

    Comme l’écrit Vollrath :

    Tout dans le système pousse vers un terrain d’équilibre où la ressource par personne, et donc le niveau de vie, est juste au bon niveau pour que la croissance de la population soit nulle. Sans changement dans la population, il n’y a pas de changement dans le niveau de vie, donc il n’y a pas de changement dans la croissance de la population, donc il n’y a pas de changement dans la population. L’économie stagne au niveau de vie, ce qui entraîne une croissance démographique nulle.

    Malthus pensait que ce système s’équilibrerait au niveau de l’économie de subsistance, mais Vollrath suggère que ce n’est pas nécessairement vrai. Le niveau de vie « stagnant » peut être plus élevé que cela, selon le niveau de préférence pour avoir des enfants.

    Il fait également d’autres observations sur le modèle de Malthus :

    • Les chocs de technologie/productivité augmentent temporairement le niveau de vie, mais augmentent de façon permanente la population. Il y a des données réelles qui appuient cette affirmation.
    • Le retour à un niveau de vie « stagnant » (ou stable) peut prendre beaucoup de temps.

    En d’autres termes, le système peut être instable à court et moyen terme s’il y a un changement dans la technologie ou les conditions environnementales qui modifient la relation entre le niveau de vie et la taille de la population (la partie contraignante du diagramme ci-dessus).

    Pouvoir de négociation

    C’est donc cela l’économie malthusienne. Mais il y a aussi une sorte de société malthusienne où les changements démographiques ont influencé le pouvoir de négociation des paysans, et donc les salaires, et cela a ensuite façonné ou remodelé les institutions sociales. Il y a toute une série de débats historiques qui portent sur le pouvoir politique et sur la façon dont il est acquis et exercé. Vollrath aborde certains d’entre eux.

    North et Thomas soutiennent que les changements dans la population, en changeant les salaires relatifs et le pouvoir de négociation des paysans, ont contribué à changer les institutions en Europe occidentale avant la révolution industrielle. Brenner et Bois, d’autre part, disent que l’effet des changements démographiques sur les conditions de travail dépendait du pouvoir politique réel des paysans, qui n’était pas nécessairement affecté par la population.

    Élites politiques

    Dans leur livre Secular Cycles, Peter Turchin et Sergey Neverov passent en revue les arguments sur Malthus dans un premier chapitre, avant de procéder à une série d’études de cas d’une série de sociétés pré-industrielles. Ils observent que la critique de Malthus par Robert Brenner s’inspire de la période qui a suivi la peste. Différentes sociétés qui avaient été affectées de la même manière par la peste ont suivi des chemins différents par la suite. De plus, dans certains pays, comme l’Angleterre, les prix et les salaires ont suivi le modèle de Malthus, mais la croissance démographique ne l’a pas fait.

    Ils s’inspirent de la critique de Brenner pour suggérer que le modèle économique de Malthus manque de quelques variables importantes : en particulier, le système de propriété foncière dans un territoire donné, ainsi que la structure et la cohésion de la classe dirigeante. Dans leur travail, l’État pré-moderne est une variable manquante, en particulier la mesure dans laquelle il coopte ou rivalise avec ses élites dirigeantes dans la lutte pour les ressources.

    Vollrath n’aborde pas le travail de Turchin et Neverov, et en général le modèle des cycles séculaires n’est pas aussi connu qu’il devrait l’être. En bref, Secular Cycles commence par les questions relatives à la capacité de charge, et l’argument est le suivant :

    Comme la capacité de charge dépasse les limites, vous obtenez des pénuries de terre et de nourriture, et une offre excédentaire de main-d’œuvre ; les prix des aliments augmentent ensuite et les salaires réels diminuent, ce qui conduit à une baisse de la consommation par habitant, en particulier parmi les plus pauvres ; ceci conduit à la détresse économique, avec des niveaux de fécondité plus faibles et des taux de mortalité plus élevés.

    Blog Malthus 2Modèle simplifié des cycles séculaires

    Prospérer deux fois

    Jusqu’à présent, c’est assez malthusien, mais Turchin et Neverov se penchent aussi sur le comportement de l’élite dans ces circonstances. En effet, les propriétaires fonciers et les employeurs de la main-d’œuvre (souvent les mêmes personnes) prospèrent deux fois plus. En résumé, ils en profitent à la fois parce qu’ils sont des employeurs de main-d’œuvre (et paient moins cher) et parce qu’ils sont propriétaires d’actifs (qui sont mis en concurrence par l’élite). Les pressions exercées sur les pauvres conduisent parfois à des conflits politiques, et parfois non. Cela dépend si les élites se divisent ou se serrent les coudes.

    Bien que les études de cas datent d’avant la révolution industrielle, les travaux récents de Turchin se sont tournés vers les États-Unis plus contemporains. Cela devrait probablement faire l’objet d’un autre article, mais un monde dans lequel l’accroissement de la population (mondiale) entraîne une baisse des salaires réels, une forte hausse des prix des actifs et une intensification de la concurrence entre les élites semble malheureusement familier en 2018.

    Limites de la croissance

    Pour en revenir à Malthus, il y a aussi une troisième série d’arguments connexes importants, au sujet de la nature des limites de la croissance. Vollrath caractérise les arguments des « limites » comme tombant dans deux écoles :

    1. la croissance démographique est une donnée et ne répond pas au niveau de vie.
    2. la croissance démographique réduit le niveau de vie (en raison de la pénurie de ressources) et la population “augmente » en conséquence (une boucle de rétroaction négative).

    L’autre lacune de l’article de Vollrath est qu’il utilise l’expression « limites à la croissance » mais ne discute pas des Limites à la croissance » (comme dans le livre et le modèle World3). Les limites de la croissance méritent d’être considérées sous l’angle malthusien.

    Production industrielle

    C’était l’une des critiques à la fois du modèle original des « Limites à la croissance » et du livre, et peut-être plus intense à l’époque parce que Paul Ehrlich venait d’écrire sa très malthusienne Bombe démographique, qui prévoyait que la population mondiale en plein essor conduirait à la famine dans un avenir très proche. Il convient de noter qu’il est sorti au moment où la croissance de la population mondiale atteignait son taux le plus élevé. 1

    Bien sûr, le modèle des limites de la croissance est plus sophistiqué que cela (voici ma version d’un article précédent ).

    Et il y a des points critiques qui valent la peine d’être identifiés. Le modèle des Limites à la croissance ne concerne pas directement la population, sauf dans la mesure où l’augmentation de la population pourrait être corrélée à l’augmentation de la production industrielle. La production industrielle est fonction des ressources non renouvelables et du capital industriel (il s’agit d’un type de modèle se basant sur les « facteurs de production »). La production industrielle augmente la « pollution persistante », qui est un fourre-tout de modélisation des externalités environnementales au sens large ; les critiques commettent parfois l’erreur de lire le mot trop étroitement ou trop littéralement. Cela réduit la production agricole, ce qui signifie que la production industrielle diminue. En retour, cela signifie que la base industrielle ne peut soutenir une population aussi importante.

    Et comme Dennis Meadows l’a dit cent fois ou plus depuis sa première publication, face à ce changement systémique, la technologie ne peut que retarder l’effondrement d’un système donné. Le cas principal (« cycle standard ») du modèle World3, qui a suivi de près le comportement du système mondial de 1971 et 2000 (et peut encore le faire), conduit à un déclin industriel à la fin des années 2020 et à un déclin de la population une décennie plus tard.

    Juste malchanceux

    Il ne reste plus qu’à penser que Malthus n’a peut-être pas eu de chance avec son timing. Il aurait été difficile pour lui de savoir que les petites exploitations de charbon qu’il aurait pu observer à son époque, étaient en fait un avant-goût de l’exploitation minière à grande échelle des XIXe et XXe siècles, ou que nous tomberions sur encore plus d’énergie gratuite sous la forme de pétrole au XXe siècle.

    Cela laisse le mystère plus large de savoir pourquoi Malthus, et le « malthusianisme » sont devenus, dans les faits, des abus idéologiques. L’utilisation du terme « malthusien », du moins de mon vivant, a été une forme d’attaque paresseuse et personnelle qui permet à l’orateur d’ignorer ce qui a été dit. On ne peut pas dire simplement que Malthus avait tort ; beaucoup de ses contemporains se trompaient sur d’autres choses et sont simplement devenus des notes de bas de page dans les livres d’histoires.

    La raison, je pense, est que Malthus jette un doute sur toute la notion de progrès et de croissance qui a été notre discours dominant au cours des 150 dernières années, certainement dans les pays qui s’en sont bien tirés de la révolution industrielle. Plus encore : il s’agit de notre seul discours dominant admissible. Et si Malthus a été malchanceux dans son calendrier, son argument implique toujours que nous aurions pu, en tant qu’espèce, être chanceux plutôt qu’intelligents en trébuchant sur toute cette énergie facile. Ce qui, à son tour, jette un doute sur une grande partie de l’histoire sur les capacités humaines et le développement humain qu’est l’histoire des Lumières.

    Traduit par Hervé, relu par Diane pour le Saker Francophone

    Notes

     
    1. 50 ans plus tard: Ehrlich a récemment déclaré qu’il avait mal jugé du calendrier, et de certains détails, mais l’argument est toujours valable. ↩

  • Macron : l’adieu à Jupiter ou la présidence éclair par David Desgouilles

    25 Août 2018 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Comité pour une Nouvelle résistance, #Europe supranationale, #La France, #Macron, #Haute trahison

    Macron : l’adieu à Jupiter
    ou la présidence éclair
    par David Desgouilles

    vendredi 24 août 2018, par Comité Valmy

    L’été meurtrier

    Macron : l’adieu à Jupiter ou la présidence éclair

    Si Emmanuel Macron a survécu à l’été,
    Jupiter n’a pas fait sa rentrée.L’affaire Benalla
    a largement entamé la posture impérieuse
    du président. Qui n’incarne plus grand-chose…

    Député des Yvelines et transfuge juppéiste, Aurore Bergé est devenue un symbole des petits soldats macronistes, de cette génération de trentenaires qui ont adapté au XXIe siècle numérique la vieille fonction de « godillots », comme on surnommait les parlementaires gaullistes disciplinés d’il y a cinquante ans. Cela ne signifie pas qu’elle méconnaisse les faiblesses du nouveau régime. Il y a quelques mois, c’est elle qui contactait, pour l’auditionner avec deux autres collègues LREM, notre ami Gérald Andrieu, auteur de l’excellent Peuple de la frontière, qui s’était mis – littéralement, quant à lui – en marche, pour ausculter la France périphérique, et avait constaté que cette dernière n’attendait pas Emmanuel Macron.

     

    Jupiter à terre

    Et dans Closer de cette semaine, elle rappelle ce que les Français lui ont dit pendant la dernière campagne présidentielle : qu’au pouvoir, Emmanuel Macron n’aurait pas le droit d’échouer, de décevoir, que c’était le mandat de la dernière chance. Elle a donc décidé d’aller parler dans cette publication « pipole », allant à la rencontre de la France périphérique via ses salons de coiffure, canal plus efficace que Twitter pour s’adresser à une partie d’entre elle, en effet.

     

    Aurore Bergé connaît donc les difficultés intrinsèques au macronisme, et elle a compris aussi qu’on vivait un moment essentiel du quinquennat. Un moment où tout peut basculer. Elle a compris qu’il fallait réagir. Cette phrase sonne comme un tocsin. C’est le tocsin du Godillot 2.0. Mais tout a peut-être déjà basculé…

     

    Car il s’est bien passé quelque chose cet été. Et les dignitaires de la Macronie les moins aveugles l’appréhendent fort bien, après avoir tenté de faire croire que les Français ne s’intéressaient pas à l’affaire Benalla, qu’il ne s’agissait que d’une histoire à dormir debout, fomentée par une coproduction des oppositions revanchardes, de bots russes et de journalistes déconnectés. L’affaire Benalla a définitivement fait tomber le masque jupitérien d’Emmanuel Macron. Jupiter était la promesse d’une présidence qui renouait avec les fondamentaux de la Ve République. Après la présidence De Funès et la présidence Bourvil, il fallait de la prestance, de l’incarnation. L’homme qui marchait seul dans la cour du Louvre alors que résonnaient les notes de Beethoven. L’homme de la nation.* Et puis patatras. Après l’affaire Benalla, il n’apparaît plus que comme l’homme d’un clan.

     

    Emmanuel « Rambo » Macron

    La présidence Jupiter s’est métamorphosée en présidence Rambo. Macron s’est pris les pieds dans le tapis. L’image de cette séquence, c’est le président lui-même qui vient accréditer le clanisme en réservant sa première réaction à l’affaire, non pas aux Français dans leur ensemble, mais au groupe LREM à l’Assemblée nationale. Qui compte sur ses godillots pour tweeter ses bons mots, parmi lesquels celui-ci, qu’on croirait sorti de la présidence De Funès : « Qu’ils viennent me chercher ! ». Ce soir-là, la communicante de l’Elysée, Sibeth Ndiaye, aurait très bien pu prononcer ces mots définitifs : « Le Jupiter, il est dead ».

     

    Le roi n’a plus son manteau de Jupiter, alors que lui reste-t-il ? Pas grand-chose à vrai dire. Aurore Bergé pense avoir trouvé la solution en appuyant sur le côté réformateur du chef de l’Etat dans les colonnes de Closer. Mais, dépossédé de ce manteau jupitérien et apparaissant sous les traits d’un chef de bande, Emmanuel Macron n’est plus le réformateur chargé de recouvrer la souveraineté de la France, thème central de son premier discours devant les parlementaires à Versailles il y a un an. Il est celui qui adapte à la contrainte extérieure, celui qui imite les réformes des voisins, qui se soumet à la mondialisation sauvage. Le petit soldat des puissants. Il y a un an, nous avions déjà perçu des signes que la présidence jupitérienne ne constituait qu’une fausse promesse. Mais l’Elysée avait compris ses erreurs et avait redressé la barre à la rentrée. Pas sûr qu’il soit en état de le faire aujourd’hui. En septembre, les auditions de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, menées par l’excellent Philippe Bas, reprendront alors que les Français ne seront plus à la plage. D’autres affaires, comme celles touchant Alexis Kohler, le bras droit du président, pourraient encore défrayer la chronique. La révision constitutionnelle semble aujourd’hui bien mal en point, après avoir été reportée par le gouvernement, subissant les assauts de l’opposition parlementaire, qui a retrouvé des couleurs et surtout de l’efficacité à travers l’affaire Benalla.

     

    Vers une colère blanche

    Emmanuel Macron, pour la première fois, n’a pas été le maître des horloges, il s’est fait imposer un calendrier, preuve supplémentaire du décès de Jupiter. Il paraît bien illusoire que la majorité des trois-cinquièmes, nécessaire à l’adoption de la révision constitutionnelle ne soit pas hors d’atteinte. Emmanuel Macron tentera-t-il le coup de poker de l’article 11 gaullien, pour la faire adopter ? Expliquons-nous : en 1962, Charles de Gaulle avait utilisé cet article, celui du référendum direct, plutôt que la procédure de l’article 89, qui correspondait stricto sensu aux révisions de la Constitution et nécessitait préalablement l’accord des deux chambres. Gaston Monnerville, président du Sénat, avait parlé de forfaiture. Mais il s’agissait de promouvoir l’élection du président de la République au suffrage universel. De Gaulle n’avait pas tordu le bras du Parlement pour des queues de cerise. Il n’y a rien dans la réforme prévue par Emmanuel Macron qui vaille le coup de force similaire, sans accréditer davantage l’idée d’une « présidence Rambo ». Lui pourrait y voir au contraire un moyen de revêtir à nouveau le manteau gaullien et donc une posture jupitérienne. La roche tarpéienne est proche du Capitole, selon la formule consacrée.

    Henri Guaino disait, il y a plus d’un an, que lorsque les Français s’apercevraient qu’ils ont porté au pourvoir tout ce qu’ils rejetaient, la colère gronderait. Nous n’en sommes pas si éloignés. Reste à savoir comment se traduira cette colère. Alors que son vieux canal, le vote lepéniste, est toujours en crise, ne reste-t-il pas que la sécession civique ? Combien de Français se rendront aux urnes, pour les européennes, en mai prochain ? Plus que l’ordre d’arrivée des listes en présence, le taux de participation constituera un indice fiable de cette colère. Et s’il passait sous la barre symbolique des 30 % ? Il s’agirait d’une colère blanche. Ce ne sont pas les moins dangereuses en démocratie.

     

    David Desgouilles
    20 août 2018

    * Note Valmy : il faut à l’ami David Desgouilles beaucoup de bonne volonté (ou d’humour) pour discerner en Macron l’homme de la nation. Pour nous il est l’incarnation de la trahison nationale européiste et occidentaliste.

    Antidote






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