• Pas d'argent pour la population, mais la France a payé 50,9 milliards de dollars de dividendes au deuxième trimestre (+23,5 %).

    25 Août 2018 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Comité pour une Nouvelle résistance, #Europe supranationale, #La France, #Le grand banditisme, #l'horreur économique, #la guerre des classes                25 Août 2018

    Pas d'argent pour la population, mais la France a payé 50,9 milliards de dollars de dividendes au deuxième trimestre (+23,5 %).

     

    Résultat de recherche d'images pour "Dividendes Or  Immenses fortunes  Images"

    Résultat de recherche d'images pour "20 minutes Logo"

    CAC 40: Un rapport fustige le montant (astronomique) des dividendes versés aux actionnaires

    ETUDE Depuis 2009, les entreprises du CAC 40 ont reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices (67,4% pour être précis) à leurs actionnaires sous forme de dividendes, selon une étude d'Oxfam et du Basic...

    On savait déjà que la France était le «plus gros payeur de dividendes» en Europe.  Une étude publiée lundi  par Oxfam et le Basic (Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne) enfonce le clou. Selon elle, depuis 2009, les entreprises du CAC 40 ont reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices (67,4% pour être précis) à leurs actionnaires sous forme de dividendes.

    «La France est ainsi le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires. C'est aussi deux fois plus que dans les années 2000 où les entreprises ne versaient pas plus de 30 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires», fustige le rapport intitulé CAC40 : des profits sans partage. 

    «Spirale des inégalités»

     

    On est désormais très (très) loin de ce que préconisait (le dangereux gauchiste) Nicolas Sarkozy au début de son mandat à l' Elysée. Dans une interview au Monde, il déclarait: «Sur 100 de bénéfices, il devrait y en avoir 33 % qui reviennent aux salariés, 33 % qui vont directement dans la poche de l’actionnaire et 33 % qui servent à être réinvestis dans l’entreprise. » Désormais, seuls 27,3 % des bénéfices des sociétés du CAC 40 vont au réinvestissement et 5,3 % aux salariés, d'après l'enquête d'Oxfam et de Basic.s à leurs actionnaires (sous forme de dividendes) qu'à leurs salariés (sous forme d'intéressement et participation). Si elles avaient choisi de maintenir en 2016 le même niveau de dividendes qu'en 2009 et d'augmenter la rémunération des employés plutôt que celle des actionnaires, l'ensemble des travailleurs du CAC 40 dans le monde auraient pu voir leurs revenus augmenter en moyenne d'au moins 14.000 euros sur la période, soit plus de 2.000 euros par an et par employé.»

    Or, dans le même temps, l'étude constate «la spirale des inégalités» qui s'accroit entre  les hauts dirigeants et la plupart des employés. Résultat, en 2016, «les PDG du CAC 40 gagnaient en moyenne 257 fois le SMIC et 119 fois plus que la moyenne de leurs salariés au sein de leurs entreprises alors que ce dernier écart n'était que de 97 en 2009».

    «Course aux résultats de court-terme»

     

    Pour Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam France : « Si les patrons du CAC 40 n'ont pas caché leur joie sur l'embellie de leurs marges depuis 2009 et leurs profits records de l'année 2017, ils se sont fait beaucoup plus discrets sur la manière dont ils ont redistribué ces profits avec l'ensemble de leurs salariés. Et pour cause ! Les richesses n'ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes qui choisissent délibérément une course aux résultats de court-terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l'investissement». 

    L'etude cite par exemple le cas d'ArcelorMittal qui a versé des dividendes de plusieurs centaines de millions d'euros entre 2012 et 2015 malgré les pertes de l'entreprise. Au passage, Oxfam et le Basic dénoncent les stratégies d'évitement de l'impôt des entrepries du CAC 40 qui leur permettent ainsi «de maximiser leurs bénéfices par une présence accrue dans les paradis fiscaux - 1 454 filiales déclarées en 2016 - et l'explosion des crédits d'impôts qui ont quasiment doublé en France dix ans atteignant plus de 26 milliards d'euros en 2016».

    Dans ce contexte, Oxfam demande l'adoption de plusieurs mesures notamment dans le cadre de la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) avec à la clef un partage plus équitable des bénéfices et aussi une limitation d écarts de salaire au sein des entreprises, sans oublier de mettre un terme à l'évasion fiscale des multinationales. 

    Résultat de recherche d'images pour "Dividendes Or  Immenses fortunes  Images"

     

     


  • Italie : qualifié de xénophobe par L'Express, Matteo Salvini envoie des «bisous» aux «bien-pensants»

    25 Août 2018 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Comité pour une Nouvelle résistance, #Europe supranationale, #La France, #L'Italie

    Italie : qualifié de xénophobe par L'Express, Matteo Salvini envoie des «bisous» aux «bien-pensants»

    Italie : qualifié de xénophobe par L'Express, Matteo Salvini envoie des «bisous» aux «bien-pensants»© Vasily Maximov Source: AFP
    Matteo Salvini le 16 juillet 2018 à Moscou (image d'illustration).
     

    Régulièrement la cible de critiques, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a répondu avec ironie à la une de L'Express du 15 août qui le présentait comme un «xénophobe» et un «populiste» qui faisait «trembler l'Europe».

    Après les différends entre Matteo Salvini et plusieurs pays de l'Union européenne concernant le traitement de l'Aquarius, le ministre italien de l'Intérieur s'est attiré les foudres de nombreux medias. Le 15 août, c'est l'hebdomadaire français L'Express qui a pris en grippe l'homme politique italien. Le qualifiant de «xénophobe» et de «populiste qui fait trembler l'Europe», le magazine ne s'attendait peut-être pas à recevoir une réponse de la part du numéro deux du gouvernement italien. Dans la journée du 19 août, c'est par un tweet que le leader de la Ligue a répondu, au quotidien. Celui qui «inquiète Macron» et «ravit Le Pen», selon L'Express, a déclaré : «En France aussi, ils ne savent plus quoi inventer pour m'attaquer. On leur envoie des bisous aux bien-pensants transalpins ?», ajoutant un petit emoji envoyant un bisou assorti d’un cœur. 

    Voir l'image sur Twitter

     

    “Populista, xenofobo, che fa tremare l’Europa”. Anche dalla Francia non sanno più cosa inventarsi per attaccarmi.
    Lo mandiamo un bacione ai buonisti e radical chic transalpini?
	</div><div id=


  • Il faut oser s’opposer à Israël


    Par Philip Gilardi – Le 14 août 2018 – Source Unz Review

    On me demande souvent pourquoi j’ai « quelque chose » contre Israël, et des amis me disent que je serais beaucoup plus respecté en tant qu’expert si je me concentrais plutôt sur la sécurité nationale et la corruption politique. Le problème c’est que notre soi-disant « relation spéciale » avec Israël est elle-même le résultat de choix catastrophiques en matière de sécurité nationale et de politique étrangère soutenus par une corruption politique et médiatique omniprésente, de sorte que toute tentative honnête d’examiner l’une mène inévitablement à l’autre. La plupart des faiseurs d’opinion qui s’expriment dans les médias échappent à ce dilemme en prenant le parti d’ignorer complètement le côté obscur d’Israël. 

    Israël – et non la Russie – est le seul pays étranger qui peut s’ingérer avec une totale impunité dans les processus politiques aux États-Unis, pourtant cela ne suscite aucune critique. C’est aussi lui qui menace le plus notre réelle sécurité nationale, car, avec son puissant lobby étasunien, il a été le principal promoteur de la poursuite des guerres interventionnistes américaines. La décision de faire la guerre à l’Irak sous de faux prétextes, largement encouragée par un groupe d’éminents juifs américains, au Pentagone et dans les médias, a tué 4 424 Américains ainsi que des centaines de milliers d’Irakiens et aura coûté 7000 milliards de dollars au contribuable américain lorsque toutes les factures seront payées. Ce même groupe, principalement composé de néoconservateurs juifs, pousse maintenant à déclarer une guerre à l’Iran, en utilisant un plan tactique d’escalade concocté par Israël, qui s’avérera, sans nul doute, encore plus catastrophique.

    Et ce n’est pas tout. Selon le FBI, Israël, de toutes les nations soi-disant « amies », est celle qui mène les opérations d’espionnage les plus agressives contre les États-Unis, volant fréquemment notre technologie militaire pour que ses propres marchands d’armes puissent la revendre ensuite. Le recrutement de Jonathan Pollard, l’espion le plus dévastateur de l’histoire des États-Unis, est un de ses plus grands succès en matière d’espionnage. Israël s’est également introduit dans les systèmes de communication américains et s’est emparé illégalement des technologies pour le carburant et les détonateurs pour son propre arsenal nucléaire secret.

    Israël fait peu de cas de la souveraineté américaine. Les premiers ministres Ariel Sharon et Benjamin Netanyahou se sont vantés de contrôler les États-Unis. En 2001, Israël était en train de mener en secret une opération d’espionnage massive sur les Arabes aux États-Unis. De nombreux membres des services de renseignement et de la police pensent qu’Israël disposait d’énormément de renseignements sur le complot du 11 septembre, mais qu’il ne les a pas partagés avec Washington. Il y a eu « la danse des Shlomo », des « danseurs » israéliens d’une compagnie du New Jersey qui apparemment avaient une connaissance anticipée de l’attaque terroriste et qui ont dansé et ri en regardant les Twin Towers exploser.

    C’est la puissance du lobby juif 1, tant en termes de moyens financiers que d’accès aux personnes et aux mécanismes qui comptent vraiment, qui permet à Israël d’agir en toute impunité et de rendre, par là-même, les États-Unis à la fois plus pauvres et moins sûrs. Son lobbying massif et bien financé, impliquant des centaines de groupes et des milliers d’individus dans le pays, a nui aux réels intérêts américains, en partie en privant chaque année les États-Unis des milliards de dollars donnés à Israël simplement parce que c’est Israël et que ce pays peut obtenir tout ce qu’il veut d’un Congrès et d’une Maison Blanche serviles, sans que les média aux ordres y trouvent rien à redire.

    Israël a également obtenu une protection politique inconditionnelle de la part des États-Unis dans des forums comme les Nations Unies, ce qui nuit à la réputation de l’Amérique et à ses intérêts réels. Cette protection s’étend maintenant à la mise à disposition, dans des bases en Israël, d’unités étasuniennes qui, aussi sûrement que le fil caché qui déclenche une bombe, garantissent que Washington s’impliquera si jamais Israël est attaqué ou même si Israël déclare lui-même une guerre. L’actuel ambassadeur des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley, n’est rien d’autre que le porte-parole d’Israël, tandis que l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, soutient ouvertement ses colonies illégales, malgré l’opposition des États-Unis, et passe une grande partie de son temps à justifier les crimes de guerre israéliens.

    Et ici, sur le front intérieur, Israël cause des dommages sans doute encore plus graves à travers la tentative du sénateur Ben Cardin de supprimer les droits garantis par le Premier amendement en rendant illégale toute critique d’Israël. Le mouvement de boycott israélien non-violent (BDS) a déjà été sanctionné dans de nombreux États, grâce au lobbying intensif du gouvernement israélien et de ses puissants amis.

    Donc, à l’aune des dommages réels infligés, le véritable ennemi des États-Unis, s’il en a un, parmi les puissances étrangères, c’est Israël. Les récentes enquêtes sur le Russiangate ont révélé que c’est Israël, et non la Russie, qui a demandé des faveurs à Michael Flynn et à la nouvelle administration Trump, mais le conseiller juridique spécial Robert Mueller n’a manifestement pas l’intention de creuser cette piste pour son enquête, ce qui ne devrait surprendre personne.

    Noam Chomsky, une des icônes des intellectuels progressistes, a fini par comprendre ce qu’était Israël et ce que cela signifiait. Il avait toujours soutenu de manière quelque peu incohérente que le mauvais comportement d’Israël était dû au fait qu’il était l’outil de l’impérialisme et du capitalisme américains. A 89 ans, il a finalement compris qu’il s’agit en fait de ce qu’Israël veut, sans égard pour l’hôte américain dont il se nourrit à l’instar des parasites, et il écrit sur Democracy Now :

    … prenons, par exemple, la grande question de l’ingérence dans nos élections. Les Russes se sont-ils immiscés dans nos élections ? C’est un sujet de préoccupation inouïe dans les médias. Pour la plupart des pays, c’est de la blague. Tout d’abord, si on s’intéresse à l’ingérence étrangère dans nos élections, tout ce que les Russes ont fait n’a quasiment aucune incidence par rapport à ce qu’un autre État fait, ouvertement, effrontément et avec un soutien incroyable. L’intervention israélienne dans les élections américaines dépasse largement tout ce que les Russes ont pu faire… C’en est même au point où le premier ministre d’Israël, Netanyahou, va directement au Congrès, sans même en informer le président, et s’adresse au Congrès, qui lui fait des standing ovations, pour essayer de saper la politique du président – comme Netanyahou la fait contre Obama en 2015… 2

    Les politiciens ont une peur panique de contrarier le lobby juif en disant quoi que ce soit de négatif sur Israël, et par conséquent le Premier ministre Benjamin Netanyahou obtient toujours un blanc-seing du gouvernement américain, même lorsqu’il affame les civils et bombarde les hôpitaux et les écoles. Netanyahou utilise des tireurs d’élite pour abattre des dizaines de manifestants non armés et les tireurs d’élite plaisantent et rient de leurs meurtres sans même que Washington, qui se définit lui-même comme le « leader du monde libre », ne fronce les sourcils.

    Tout récemment, Israël s’est déclaré État juif avec tout ce que cela implique. Certes, les chrétiens et les musulmans israéliens étaient déjà soumis à toute une batterie de lois et de règlements qui privilégiaient les juifs à leurs dépens, mais maintenant, le fait qu’Israël soit dirigé en fonction des juifs et seulement des juifs, est devenu officiellement sa ligne de conduite. Et ce pays continue de se vanter d’être une « démocratie » !

    Une récente émission de télévision donne la mesure de l’assujettissement des dirigeants américains à Israël. Le comédien britannique Sacha Baron Cohen anime un nouveau show intitulé Qui est l’Amérique ? dans lequel il utilise des déguisements et des alias pour interviewer des politiciens et d’autres personnalités qui montrent leur degré d’ignorance ou de duplicité. Plusieurs épisodes récents font penser au sketch de février 2013 de l’émission Saturday Night Live sur la confirmation imminente de Chuck Hagel en tant que Secrétaire à la Défense. Un sénateur demande à Hagel : « S’il était vital pour la sécurité d’Israël que vous alliez à la télévision nationale et que vous fassiez une fellation à un âne… feriez-vous CELA pour Israël ? » Hagel était bien sûr supposé répondre « oui ». Le sketch n’a jamais été diffusé suite aux protestations des habituels suspects.

    Baron Cohen, qui a contacté plusieurs notables du GOP (Grand old party : les Républicains) en se faisant passer pour le colonel Erran Morad, un spécialiste de la sécurité israélienne, laissait filtrer pas mal d’indices montrant que son interview était bidon, mais aucune de ses victimes n’a été assez maligne pour s’en apercevoir. Cohen, qui se prétendait colonel, portait un uniforme militaire israélien avec des galons de sergent. Cohen laissait entendre qu’il pourrait être un agent du Mossad, tout en arborant un T-shirt sur lequel le texte hébreu était imprimé à l’envers, et il prétendait que la devise de l’agence d’espionnage israélienne était « Si vous voulez gagner, montrez un peu de votre peau ».

    Cohen a piégé Dick Cheney en le félicitant d’être le « roi des assassins terroristes » avant de raconter que « mon voisin à Tel Aviv est en prison pour meurtre, ou, comme nous préférons dire, pour “chatouillis améliorés” ». Morad a poursuivi en disant à Cheney qu’il avait un jour soumis sa femme à la torture de la noyade 3 parce qu’il la soupçonnait de l’avoir trompé, puis il a convaincu l’ancien vice-président de signer un « kit de torture de la noyade » qui « avait déjà » la signature de Benjamin Netanyahou, Ariel Sharon et Demi Lovato.

    Dans un autre sketch encore plus spectaculaire, il a persuadé le sénateur de l’État de Géorgie, Jason Spencer, de crier n… 4 pour une soi-disant vidéo contre le terrorisme. Après que Cohen a dit à Spencer qu’il fallait effrayer les djihadistes homophobes, Spencer a baissé son pantalon et son slip, puis il s’est retourné pour montrer son derrière en criant « USA ! » et « America ! » Spencer a également pris un accent asiatique ridicule en faisant semblant de se servir d’une perche à selfie pour insérer secrètement un portable avec caméra dans la burqa d’une femme musulmane.

    Dans une autre série d’interviews, Cohen déguisé en Morad a réussi à convaincre des membres républicains actuels et anciens du Congrès – y compris l’ancien leader de la majorité au Sénat Trent Lott – de soutenir un programme israélien fictif dont l’objectif était d’armer les enfants des écoles primaires en autodéfense.

    Dans la même séquence, on voyait un ancien membre du Congrès de l’Illinois et animateur de radio, Joe Walsh, qui disait : « Le cours intensif de trois semaines ‘Kinderguardian’ fait découvrir aux enfants de 4 à 12 ans les pistolets, les fusils, les semi-automatiques et leur inculque quelques rudiments sur les mortiers. En moins d’un mois – moins d’un mois – un enfant de CP peut devenir grenadier. »

    Cohen a piégé les deux juges controversés d’Alabama, Roy Moore et Walsh, en les invitant à une conférence pro-israélienne fantôme où ils devaient recevoir un prix pour « contributions importantes à l’État d’Israël ». Le député Dana Rohrabacher a également été interviewé et il a dit : « Peut-être qu’avoir des jeunes bien formés qui savent comment se défendre et défendre leur école pourrait aussi augmenter notre sécurité ici. » Et le membre du Congrès Joe Wilson a observé qu’« un enfant de 3 ans ne peut pas se défendre contre un fusil d’assaut en lui lançant un étui à crayons Hello Kitty ».

    Les prestations de Cohen sont instructives. Un homme se présente en uniforme israélien, prétend être un expert en terrorisme ou même un agent du Mossad, et il peut rencontrer des Américains puissants qui sont prêts à faire tout ce qu’il dit. Ce que Cohen a fait en dit long sur le soutien automatique et totalement inconditionnel à Israël que de nombreux politiciens américains – en particulier les Républicains – choisissent maintenant comme ligne de conduite. C’est cela le mal qu’Israël et son lobby ont fait aux États-Unis. Israël a toujours raison aux yeux de nombreux décideurs politiques et même les juifs fantasmagoriques comme le colonel Morad sont instantanément perçus comme plus intelligents que nous, et donc il vaut mieux faire ce qu’ils disent. Cette façon de voir nous a apporté l’Irak, la Libye, la Syrie et la possibilité d’encore bien pire avec l’Iran.

    Israël s’immisce régulièrement dans la politique américaine et corrompt nos institutions et ça ne lui coûte rien. C’est pour ça que j’écris et que je m’exprime fréquemment sur le danger que ce pays représente pour notre République. Il est temps de changer notre vision des choses qui est complètement déraisonnable. Israël est un problème. Il a le droit de se défendre et de protéger ses intérêts, mais cela ne devrait pas impliquer les États-Unis. On ne peut qu’espérer qu’une majorité de mes concitoyens étasuniens finiront par le comprendre. Cela peut prendre un certain temps, mais les méthodes sans foi ni loi qu’Israël utilise ouvertement pour conduire sa politique, sans se soucier de personne d’autre que de lui-même, nous permettent d’être optimiste et de penser que ce jour ne tardera plus.

    Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative qui promeut une politique étrangère américaine plus axée sur ses propres intérêts au Moyen-Orient. Son site Web est www.councilforthenationalinterest.org, l’adresse est P.O. Box 2157, Purcellville VA 20134 et son adresse électronique est inform@cnionline.org.

    Traduction : Dominique Muselet

    Notes du traducteur

     
    1. Ce terme tout à fait courant aux USA est parfois considéré comme raciste et/ou discriminant et/ou diffamant en France, où on tend à ignorer l’existence des lobbys en général et du lobby juif en particulier. La récente loi votée en Israël, se définissant lui-même comme un « État juif » aura, j’espère, réglé cette question. ↩
    2. https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/03/la-charge-de-netanyahou-contre-la-politique-d-obama-envers-l-iran_4586828_3218.html ↩
    3. Waterboarding en anglais ↩
    4. En anglais n-word (pour nigger). Le mot péjoratif nigger, nigga ou negro (« nègre ») est un mot tabou aux États-Unis. ↩

  • Publié le 25 Août 2018 par Descartes (voir le BLOG )   

    C’était une belle matinée d’été à Gênes lorsque le pont Morandi s’est brusquement écroulé, entrainant dans sa chute une quarantaine de vies et provoquant, et pour plusieurs années, une pagaille monstre dans l’activité économique de la ville et au-delà. Et comme souvent ces temps-ci, pas un jour ne s’était écoulé sans qu’on commence à rechercher un coupable. Les politiques, le gouvernement, l’Etat, l’Europe, l’entreprise concessionnaire et/ou ses actionnaires, tout le monde y est passé. On a assisté à des exercices de communication de toute sorte : Autostrade per l’Italia, concessionnaire du pont, a déclaré n’avoir commis aucune faute, mais a tenu à « présenter ses excuses aux victimes » ce qui est, vous me l’accorderez, plutôt paradoxal. Le ministre des transports a désigné comme responsables les gouvernements antérieurs – c’est de bonne guerre – tandis que Matteo Salvini, ministre de l’Intérieure et homme fort du gouvernement a déclaré – et il n’a pas tout à fait tort – que c’était la faute à l’Europe.

    Ce mode de communication s’explique aisément. Aujourd’hui, chaque accident, chaque désastre l’opinion exige qu’on désigne un bouc émissaire. C’est humain : nous aimons nous imaginer que nous vivons dans un monde parfait, où la maladie, l’accident, la mort n’arrivent que par la faute d’une ou ses personnes. Une fois ces personnes pendues, le monde récupérera donc sa pureté originale et nous pourrons à nouveau dormir sur nos deux oreilles. Les responsables politiques et techniques savent parfaitement comment le système marche, et comme personne n’a envie d’être pendue, la première question que se pose le dirigeant devant une catastrophe est « sur qui je peux rejeter la responsabilité de cette affaire » ? Souvenez vous, il n’y a pas si longtemps, comment es dirigeants de la SNCF ont largement communiqué, lors de la dernière panne électrique gare Montparnasse, sur le fait que c’était la défaillance d’un poste de transformation de RTE qui était à l’origine de la panne. La direction de la SNCF avait même, par communiqué de presse, annoncé qu’elle avait exigé que RTE accélère les travaux de réparation – comme si RTE avait besoin qu’on lui rappelle l’urgence.

    Mais il ne faudrait pas que cet l’arbre de la communication nous cache la forêt. Car cette affaire – comme beaucoup d’autres dont la répétition régulière nous rappelle, heureusement de manière moins dramatique, combien nos infrastructures se dégradent lentement mais sûrement – montre qu’il est illusoire d’attribuer la responsabilité de cette affaire à une personne ou un groupe de personnes. La faute, si on peut parler de faute, incombe à un système social et politique. Un système qui pousse irrésistiblement les gens, aussi estimables soient-ils à titre personnel, à des comportements qui aboutissent à ce genre de catastrophe. Il est illusoire d’imaginer que le désastre serait le fait d’une conspiration de méchants qu’il suffirait de mettre à bas. C’est au contraire le fait qui d’un système qui fait de chacun de nous un meurtrier en puissance.

    Nulle part ces mécanismes ne sont plus visibles que dans le domaine des infrastructures. Mais on le trouve aussi dans beaucoup d’autres domaines : la recherche, le développement industriel, les institutions, la politique budgétaire, bref, dans tous les domaines où les actes des individus s’inscrivent dans un temps long, susceptible de dépasser la durée de leur passage aux affaires, voire leur vie même. Le problème, en résumé, est le suivant : Un pont, un barrage, un canal, un système d’adduction d’eau, une centrale nucléaire, une ligne électrique, une école, une université, un programme de recherche ont une durée de vie qui dépasse souvent largement le demi-siècle entre le moment ou la décision est prise de le construire et le moment où il cesse de produire ses fruits. Ces durées de vie sont conditionnées à une surveillance et à un entretien constant. Et j’insiste lourdement sur le mot « constant ». Car de la même manière qu’une voiture régulièrement entretenue peut rouler plusieurs dizaines d’années, une voiture fusse-t-elle neuve laissée sans entretien pendant une longue période aura une vie utile bien plus courte.

    Le décideur qui gère une infrastructure publique doit prendre donc une décision qui consiste, pour faire court, à dépenser de l’argent aujourd’hui pour un résultat qui ne sera visible que dans dix, vingt, trente ans, c’est-à-dire, à un moment où il aura quitté depuis longtemps les affaires et peut-être même cette planète. Il doit expliquer aux citoyens d’aujourd’hui qu’il faut se serrer la ceinture pour que l’infrastructure soit utilisable par leurs enfants, leurs petits-enfants, leurs arrière-petits-enfants. Alors qu’il est tellement plus facile de faire abstraction d’un avenir qu’on ne connaîtra pas et de consacrer cet argent à des gratifications immédiates… Pourtant, me direz-vous, pendant des siècles ce n’est pas comme cela que ça s’est passé. Des décideurs romains ont construit des aqueducs qui existent – et fonctionnent – encore aujourd’hui, et plus près de nous les décideurs des « trente glorieuses » se sont serrés la ceinture pour construire les infrastructures dont nous bénéficions encore aujourd’hui. Il faut donc se demander ce qui poussait ces hommes à prendre ce type de décisions, et pourquoi ce mécanisme ne fonctionne plus aujourd’hui.

    Est-ce que les gens d’hier étaient plus vertueux que ceux d’aujourd’hui ? Bien sûr que non. S’il existe toujours des individualités exceptionnelles, le comportement moyen dépend de la manière dont le système encourage certains comportements, décourage d’autres. Les décideurs de l’empire romain comme ceux des « trente glorieuses » étaient éduqués et vivaient dans une société imprégnée de l’idée que l’individu n’était rien, que la lignée était tout. Avant d’être soi-même, on était membre d’une famille, d’un clan, d’une cité, d’un corps, d’une nation. Toutes institutions qui ont une permanence qui va bien au-delà de la durée de vie d’un individu. Dans ces sociétés, on pratiquait un culte assidu des ancêtres, et on était donc encouragé à maintenir une réputation, à laisser aux générations futures des œuvres qui puissent maintenir sa mémoire pour les siècles à venir.

    C’est là que se trouve la principale originalité de notre époque. Nous vivons dans une société qui a coupé la chaine de la transmission, qui ne cherche plus ses références dans l’histoire, qui a rejeté ses ancêtres et leurs œuvres, qui n’a pas de mémoire. Pourquoi, dans ces conditions, l’individu penserait-il à un avenir où il ne sera plus là ? En étant membre d’une collectivité instituée et seulement accessoirement un « moi », l’individu accédait à l’éternité. Il restait mortel, certes, mais son action se reflétait dans le prestige de sa famille, de son corps, de sa cité, et cela pour l’éternité. En étant d’abord un « moi », l’homme redevient un mortel, dont les œuvres s’effacent avec sa disparition. Il faut donc se dépêcher de « jouir sans entraves » tout de suite des bien qu’on a. A quoi bon les consacrer à des opérations – comme l’entretien des ouvrages publics – dont on ne verra le résultat que dans des dizaines d’années ? Et en tant que décideur, pourquoi se battre pour faire accepter des travaux ou défendre des budgets qui ne servent qu’à rendre plus facile la vie de vos successeurs ?

    Il faut se rendre à l’évidence : une société qui n’est pas éduquée dans le culte de l’histoire ne peut se penser que dans l’instant présent. Les citoyens qui la composent ne peuvent penser l’avenir au-delà de leur propre horizon vital ou professionnel. C’est ainsi qu’on peut comprendre pourquoi les politiques d’austérité, qui en d’autres temps touchaient d’abord la consommation, touchent aujourd’hui essentiellement les investissements. C’est aussi ce qui explique la propension croissante de nos sociétés à vivre sur l’endettement. Un endettement qui revient à transférer sur l’avenir – un  avenir qui ne nous concernera plus –  les dépenses du présent.

    L’avènement de la société de communication a renforcé encore cette illusion. C’est que, voyez-vous, le travail d’entretien est l’anti-communication par excellence. Comme tout travail d’anticipation, il n’est visible que lorsqu’il est mal fait. Quel bénéfice tire l’ingénieur, l’élu, le ministre lorsque le pont est bien entretenu ? Aucun. Leur seul intérêt est que si la dégradation par défaut d’entretien provoque son écroulement – ou le besoin de faire de coûteux travaux de reconstruction –  cela n’arrive pas pendant leur mandat, devenu avec les années de plus en plus court. Pire : ceux qui consacreront des ressources à l’entretien se verront accusés de crier au loup, de gâcher des ressources pour conjurer un risque inexistant. Exactement ce qu’on a reproché à ceux qui proposaient de refaire le pont Morandi. Exactement ce qu’une partie de la « gauche radicale » et les écologistes reprochent aux « grands projets inutiles ».

    Pour le moment, les conséquences de cette transformation ne sont pas trop visibles, du moins chez nous. Notre pays détient en effet un énorme patrimoine d’infrastructures publiques. C’est le résultat d’un effort de construction commencé déjà sous l’ancien régime, avec des ponts et des canaux qui pour certains sont en service aujourd’hui. Mais l’effort connaît une accélération dans l’entre-deux guerres et devient massif après 1945 et jusque dans les années 1980. Pour le dire vulgairement, les générations nées avant la guerre se sont crevées le cul pour construire un énorme patrimoine de routes, de ponts, de voies ferrées, de barrages, de canaux, de ports, de centrales et de réseaux électriques, de distribution d’eau, de moyens de défense et de dissuasion, d’écoles et d’universités, de logements sociaux. La génération suivante, celle qui est née après la guerre – et qui a fait mai 1968 –  a reçu donc en héritage un pays refait à neuf. Et elle s’est comportée comme beaucoup de propriétaires d’une voiture neuve qui s’imaginent que parce qu’elle est neuve elle n’a pas besoin d’entretien ou de surveillance. Depuis trente-cinq ans, cette génération vit donc en consommant le capital accumulé, laissant vieillir – souvent avec un entretien minimal – cet héritage, entretenant l’illusion que ce patrimoine est là pour l’éternité. Seulement voilà : après trente ans de négligence, ce patrimoine se dégrade au point que certains ouvrages deviennent dangereux. On est déjà réduit à interdire ou restreindre l’utilisation de certains ouvrages, sous peine de les voir subir le sort du pont Morandi. Et on voit se multiplier les défaillances sur les infrastructures électriques ou ferroviaires.

    Et forcément, on criera au scandale chaque fois qu’un pont s’effondrera, chaque fois qu’une gare sera paralysée. Alors qu’aujourd’hui, bourgeois et « classes moyennes » communient dans la religion de la réduction de la dépense publique et du « on vit au-dessus de nos moyens » (ce « nous » étant bien entendu les couches populaires), les plus ardents avocats de la baisse de la dépense publique n’expliquent jamais quelles sont les dépenses qu’il faut réduire. Faut-il moins d’infirmières, moins de policiers, moins de pompiers, moins de soignants dans les EHPAD, moins d’éducateurs pour les handicapés, moins d’instituteurs, moins d’inspecteurs des fraudes, de la sûreté nucléaire, des installations classées ?

    La baisse de la dépense publique implique nécessairement une réduction du service rendu, car si des gains de productivité sont sans doute possibles dans les services publics, même le secteur privé a du mal à gagner 1% de productivité par an. Mais réduire le service, c’est faire des mécontents. C’est pourquoi, à l’heure de réduire les dépenses on supprime ce qui se voit le moins. Et ce qui se voit le moins, c’est l’entretien des infrastructures… du moins aussi longtemps que celles-ci ne s’écroulent pas. Les conséquences sont transférées à nos successeurs, et au prix fort (1). Car le coût de la dégradation croit exponentiellement avec le temps : la tuile envolée que vous ne remplacez pas aujourd’hui provoquera des dégâts considérables à la prochaine pluie…

    Nos concitoyens – et tout particulièrement ceux qui appartiennent aux « classes moyennes » - vivent dans une totale schizophrénie. D’un côté, ils votent ceux qui ont pour programme la réduction de la dépense publique et des impôts, de l’autre ils s’indignent lorsqu’il faut attendre longtemps dans les urgences à l’hopital, que leur train a du retard, que le pont est fermé par défaut d’entretien, que l’opérateur du SAMU les maltraite. Comme disent les anglais, « you get what you pay for » (« vous aurez ce que vous acceptez de payer »). Le monde merveilleux ou l’on étend les services et on réduit les dépenses n’existe pas.

     

    Descartes

     

    (1) De ce point de vue, la gestion de la maintenance du parc nucléaire lors de l’ouverture du capital d’EDF fournit un exemple intéressant. Pendant des années, la politique de la direction de la production nucléaire d’EDF était d’augmenter la disponibilité des installations nucléaires – c’est-à-dire, le temps pendant lequel une centrale est disponible pour produire – et poussant la réflexion pour améliorer la maintenance et réduire les durées d’arrêt des installations. Mais à l’approche de l’ouverture du capital, il fallait embellir les comptes et donc réduire les dépenses. On reporta alors les grands programmes de maintenance, on augmenta la périodicité, on passa dans certains domaines de la maintenance préventive à la maintenance curative. Conséquence : quelques années plus tard la disponibilité s’est écroulée, passant d’un point haut à 84% à un point bas à 72%. Mais l’ouverture du capital était depuis longtemps passée… et les dirigeants aussi.  


  • La nature de l’Empire américain


    Par James Petras – Le 9 août 2018 – Source Unz Review

    Quasiment personne ne croit ce que disent ou écrivent les dirigeants et les médias dominants. La plupart des gens choisissent d’ignorer la cacophonie des voix, des vices et des vertus.

    Cet article détaille dix caractéristiques de l’Empire étasunien dans le but de susciter un dialogue avec et entre ceux qui s’abstiennent aux élections, pour les inciter à s’engager dans la lutte politique. 

    Caractéristique n° 1

    Les hommes de toutes couleurs et opinions qui ont bâti l’empire américain pratiquent la tactique de l’âne ; ils agitent la carotte et brandissent le fouet pour obliger les cibles du gouvernement à prendre le chemin qu’ils veulent.

    C’est ainsi que Washington fait des concessions plus ou moins réelles et menace de représailles ceux qu’il veut faire mettre sur l’orbite impériale.

    Washington a appliqué cette tactique avec succès lors de plusieurs rencontres récentes. En 2003, les États-Unis ont offert au gouvernement libyen de Mouammar Kadhafi un arrangement pacifique en échange du désarmement, de l’abandon de ses alliés nationalistes au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. En 2011, les États-Unis et leurs alliés européens ont appliqué le fouet – bombardé la Libye, financé et armé des forces tribales terroristes réactionnaires, détruit l’infrastructure, assassiné Kadhafi et déraciné des millions d’Africains et de Libyens… qui ont fui en Europe. Washington a recruté des mercenaires pour sa guerre suivante contre la Syrie afin de détruire le régime nationaliste de Bachar Assad.

    Washington a réussi à détruire un adversaire, mais n’a pas réussi à établir un régime fantoche au cœur du chaos.

    La carotte de l’empire a affaibli son adversaire, mais le bâton n’a pas permis de recoloniser la Libye… En outre, ses alliés européens sont obligés de dépenser des milliards d’euros pour absorber des millions d’immigrants déracinés et faire face les troubles politiques intérieurs que cela génère.

    Caractéristique n° 2

    Les efforts des tenants de l’Empire pour reconfigurer l’économie dans le but de rétablir la suprématie impériale suscitent de l’opposition dans le pays et à l’étranger. Le président Trump a lancé une guerre commerciale internationale, a remplacé les arrangements politiques par des sanctions économiques contre la Russie, fait du protectionniste et fortement réduit les impôts des sociétés. Il doit faire face à une double rébellion. A l’étranger, il a provoqué l’opposition des alliés européens et de la Chine, et à l’intérieur il est l’objet du harcèlement perpétuel des mondialistes du libre marché et des élites et idéologues politiques russophobes.

    Il est rare de réussir à mener deux conflits de front. Pour vaincre leurs adversaires, les impérialistes les attaquent généralement à tour de rôle – d’abord l’un, puis l’autre.

    Caractéristique n° 3

    Les gens de gauche retournent souvent leur veste : ils sont radicaux quand ils ne sont pas au pouvoir et réactionnaires quand ils gouvernent, et ils finissent par tomber entre les deux chaises. Nous assistons à un effondrement phénoménal du Parti social-démocrate allemand, du Parti socialiste grec (PASOK, et sa nouvelle version Syriza) et du Parti des travailleurs au Brésil. Chacun de ces partis a obtenu un soutien massif, remporté des élections, formé des alliances avec les banquiers et l’élite du monde des affaires – et, quand ils ont commencé à avoir des difficultés, ils ont été abandonnés par la population et les élites.

    Les élites, habiles mais discréditées, savent que la gauche est opportuniste et, quand il le faut, elles tolèrent temporairement la rhétorique et les réformes de gauche tant que leurs intérêts économiques ne sont pas en péril. L’élite sait que la gauche met son clignotant à gauche et tourne à droite.

    Caractéristique n° 4

    Les élections, même celles qui sont remportées par les progressistes ou la gauche, deviennent souvent les tremplins des coups d’État soutenus par l’impérialisme. Au cours de la dernière décennie, les présidents nouvellement élus, qui ne sont pas alignés sur Washington, ont été victimes de poursuites illicites du Congrès et/ou de la justice. Les élections donnent un vernis de légitimité et, en cela, elles sont toujours préférables à un coup d’État militaire.

    Au Brésil, au Paraguay et au Venezuela, les ‘organes législatifs et/ou juridiques’ sous tutelle américaine ont tenté de démettre le président qui avait le soutien populaire. Ils ont réussi dans les premiers cas et échoué pour le dernier.

    Lorsqu’ils ne parviennent pas à leurs fins en utilisant les mécanismes électoraux, ils font intervenir le système judiciaire pour empêcher les progressistes d’agir, en tordant le droit. L’opposition de gauche en Argentine, au Brésil et en Équateur a été persécutée par les responsables du parti au pouvoir.

    Caractéristique n° 5

    Même des chefs dingues disent parfois la vérité à certains pouvoirs. Il ne fait aucun doute que le président Trump souffre d’un grave trouble mental, avec ses crises de nerfs nocturnes et ses menaces démentes contre tout un chacun, depuis des personnalités sportives philanthropiques de classe internationale (LeBron James) jusqu’à l’OTAN, en passant par ses alliés de l’UE.

    Mais, dans sa folie, le président Trump a mis en lumière et dénoncé les manipulations et mensonges incessants des médias de masse. Jamais auparavant un Président ne s’était élevé avec autant de force contre les mensonges des principaux organes de presse et de télévision. Le NY Times, le Washington Post, le Financial Times, NBC, CNN, ABC et CBS ont été complètement discrédités aux yeux du grand public. Ils ont perdu leur légitimité et la confiance du public. Un belliciste milliardaire a réussi à faire ce que les progressistes n’ont jamais été capables de faire, en mettant hélas la vérité au service de nombreuses injustices.

    Caractéristique n° 6

    En passant des aboiements aux morsures, Trump a montré qu’il est bien vrai que la peur invite à l’agression. Trump a frappé ou menacé de sanctions sévères l’UE, la Chine, l’Iran, la Russie, le Venezuela, la Corée du Nord et tous les pays qui ne se soumettaient pas à ses diktats. Au début, ses fanfaronnades doublées d’intimidations lui ont permis d’obtenir des concessions.

    Les concessions ont été interprétées comme de la faiblesse, et elles ont été suivies de menaces plus grandes encore. La désunion des adversaires encourageait les tacticiens de l’empire à diviser pour régner. Mais en attaquant tous les adversaires en même temps, on sape cette tactique. A force de menacer tout le monde, on limite son choix de réponses aux dangers venant de l’intérieur et de l’étranger.

    Caractéristique n° 7

    Les dirigeants de l’empire anglo-américain, se sont toujours immiscé plus que quiconque dans la politique d’autres États souverains. Mais ce qui est le plus symptomatique actuellement, c’est la manipulation qui consiste à accuser les victimes des crimes qui sont commis contre elles.

    Après le renversement du régime soviétique, les États-Unis et leurs acolytes européens sont ‘intervenus’ dans des proportions uniques dans l’histoire, en s’appropriant plus de 2000 milliards de dollars de richesses soviétiques, en réduisant de deux tiers le niveau de vie des Russes et en ramenant leur espérance de vie à moins de soixante ans – en dessous du niveau du Bangladesh.

    Depuis la renaissance de la Russie sous le président Poutine, Washington a financé une énorme armée d’‘organisations non gouvernementales’ (ONG) autoproclamées pour manipuler les campagnes électorales, recruter des élites médiatiques et diriger des soulèvements ethniques. L’’ingérence’ russe est insignifiante en comparaison des opérations de plusieurs milliards de dollars des Étasuniens.

    De plus, les Israéliens sont passés maîtres dans l’ingérence à grande échelle – ils font la loi au Congrès, à la Maison Blanche et au Pentagone. Ce sont eux qui déterminent le programme, le budget et les priorités pour le Moyen-Orient et qui obtiennent les plus grosses subventions militaires par habitant de l’histoire des États-Unis !

    Apparemment, certains s’ingèrent sur invitation et sont payés pour le faire.

    Caractéristique n° 8

    La corruption est endémique aux États-Unis. Elle y est même légale et des dizaines de millions de dollars changent de mains pour acheter des membres du Congrès, des présidents et des juges.

    Aux États-Unis, ce type d’acheteurs et de courtiers est appelé ‘lobbyistes’ – partout ailleurs, ils seraient considéré comme des délinquants. La corruption (lobbying) graisse les rouages de milliards de dollars de dépenses militaires, de subventions technologiques, de l’évasion fiscale, des entreprises et de toutes les branches du gouvernement – au grand jour, à tout moment et en tout lieu du régime américain.

    La corruption, sous la forme du lobbying, ne suscite jamais la moindre critique de la part des médias.

    Par contre, nos médias ne cessent de dénoncer les élites politiques d’Iran, de Chine et de Russie où la corruption se fait sous la table – même quand, en Chine, plus de 2 millions de fonctionnaires, du hauts et du bas de l’échelle, sont arrêtés et emprisonnés.

    Lorsque la corruption est punie en Chine, les médias américains prétendent qu’il s’agit d’une ‘purge politique’, même si  cela réduit directement la consommation ostentatoire de l’élite.

    En d’autres termes, la corruption impériale défend les valeurs démocratiques, et la lutte contre la corruption est la marque des dictatures autoritaires.

    Caractéristique n° 9

    Le pain et les jeux font partie intégrante du développement de l’empire – en particulier quand il faut faire sortir les gens dans la rue pour renverser des gouvernements indépendants et élus.

    Des manifestations financées par l’Empire ont servis de couverture aux coups d’État impulsés par la CIA en Iran (1954), Ukraine (2014), Brésil (1964), Venezuela (2003, 2014 et 2017), Argentine (1956), Nicaragua (2018), Syrie (2011) et Libye (2011), entre autres.

    Les manifestations suscitées par l’empire attirent des combattants de rue parfois volontaires, parfois mercenaires, qui parlent de démocratie et sont au service des élites. La couverture du ‘soulèvement de masse’ est particulièrement efficace pour recruter des gens de gauche qui se font une opinion à partir de ce qui se passe dans la rue et ignorent les véritables tenants et aboutissants du soulèvement.

    Caractéristique n° 10

    L’empire est comme un tabouret à trois pattes, il se livre au génocide pour accomplir un magnicide et régner grâce à l’homicide. Il envahit des pays en tuant des millions de gens, il capture et élimine leurs dirigeants, puis gouverne à coups d’assassinats – la police tue les citoyens dissidents.

    Les exemples ne sont pas difficiles à trouver : l’Irak et la Libye viennent tout de suite à l’esprit. Les États-Unis et leurs alliés ont envahi, bombardé et tué plus d’un million d’Irakiens, capturé et assassiné les dirigeants et installé un État policier.

    La même chose est arrivée à la Libye : les États-Unis et l’UE ont bombardé, tué et déplacé plusieurs millions de personnes, assassiné Kadhafi et fomenté une guerre terroriste sans merci entre clans, tribus et marionnettes occidentales.

    Les « valeurs occidentales » révèlent, en miroir, l’inhumanité d’un empire qui repose sur les assassinats à la carte [en français dans le texte, NdT], pour priver les pays qu’ils agressent des dirigeants et des citoyens qui les défendent.

    Conclusion

    Ces dix caractéristiques définissent la nature de l’impérialisme du XXIe siècle – dans ce qu’il a d’ancien et de nouveau.

    Les médias de masse mentent toujours au pouvoir : leur but est de désarmer leurs adversaires et d’inciter leurs commanditaires à poursuivre leur pillage du monde.

    Traduction : Dominique Muselet