• Nouveaux sur notre site http://bolivarinfos.over-blog.com


    En page d’accueil:
    1)Cuba: La place Fidel Castro et les dernières volontés de Fidel, un article de Françoise Lopez du 27 septembre 2018 à propos de l’inauguration, ce mois-ci, d’une place Fidel Castro au Vietnam.
    2)Venezuela : Maduro demande à l'Assemblée Générale de l'ONU une enquête indépendante sur l'attentat du 4 août, un article d’Alba Ciudad du 27 septembre 2018 traduit par Françoise Lopez. Un article qui, en fait, résume l’intervention de Nicolas Maduro à l’ONU. A lire absolument.
    3)Venezuela : Trump serait prêt à rencontrer Maduro , un article d’Alba Ciudad du 26 septembre 2018 traduit par Françoise Lopez. Comme toujours, rien n’est clair, avec Trump, c’est « j’y va-t-y, j’y va-t-y pas! »…
    4)Venezuela : Communiqué du Gouvernement sur les déclarations bellicistes de Trump , du 26 septembre 2018 traduit par Françoise Lopez.
    5)Venezuela : Le Comité Argentin de Solidarité avec le Venezuela condamne les déclarations honteuses de Macri à l’ONU, du 25 septembre 2018 traduit par Françoise Lopez. Comme s’y Trump ne suffisait pas, il faut en plus que Macri s’en mêle!… Un beau communiqué signé par de nombreuses organisations argentines.
    6)Amérique Latine : Qui est derrière le « nouveau moment américain » conçu par Washington ?, un article de Granma en français du 26 septembre 2018.
    7)Amérique Latine : La guerre contre la démocratie , un article de Granma en français du 26 septembre 2018.
    8)Cuba-Etats-Unis : Échange cordial entre Miguel Diaz-Canel et des représentants des nouvelles technologies au siège de Google,un article de Granma en français du 26 septembre 2018.
    Bonne lecture à tous,
    Françoise Lopez


  • 28 Septembre 2018

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    CAPTURE D'ECRAN

    CAPTURE D'ECRAN

    Pas tonton Cristobal de Pierre Perret, le cul cousu de pesos et de lingots. Mais bien Pierre Bédier, patron de droite du Conseil départemental des Yvelines, avec une besace pleine d'adhésions. Il brigue d'être le big boss de ceux étiquetés les Républicains dans le 78.

    Il fut maire et député de droite de Mantes-la-Jolie. Il fut aussi secrétaire d'Etat de Jacques Chirac. Avant d'en être démissionné. A cause d'une affaire de corruption  dans l’attribution de marchés publics, pour laquelle il a été définitivement condamné en 2009. Mais comme dans notre bonne et vieille 5e République, on fait fi qu'un élu soit condamné, ledit Pierre Bédier redevint chef du Conseil départemental en 2014, après avoir purgé sa peine d'inégiblité de 3 ans. Il est même redevenu conseiller municipal de Mantes-la-Jolie et vice-président de la méga-métropole du Grand-Paris-Seine & Oise.

    Ceci dit, dans notre démocratie exemplaire, Pierre Bédier souhaite être le grand manitou de la droite dans les Yvelines. Les élections à ce titre suprême ont lieu les 13 et 14 octobre 2018, uniquement par internet.

    Pour voter, il faut être adhérent à jour de sa cotisation au 13 septembre 2018. Or, le nombre d’adhésions a bizarrement explosé ces derniers mois dans la 8e circonscription de Mantes-la-Jolie, fief de Pierre Bédier. Alors que cette circonscription ne comptait que 168 adhérents fin 2017 écrit Marianne, elle en recense désormais.609, soit le record du département ! "Une sacrée curiosité en cette période morne pour la droite. Surtout sur un territoire qui a placé Jean-Louis Mélenchon en tête au premier tour de la présidentielle".

    Le Canard enchaîné y va également de son petit coin-coin:

    Yvelines, Mantes-la-Jolie: Coucou, c'est tonton !

    Bon, qui attrapera le pompon tant convoité dans cette élection pour être chef de la droite des Yvelines?

    Yvelines, Mantes-la-Jolie: Coucou, c'est tonton !


  • L’histoire du New York Times sur Rosenstein est une tentative pour faire chuter Trump


    Par Moon of Alabama – Le 22 septembre 2018

    L’élection de mi-mandat du 6 novembre décidera si la Chambre et/ou le Sénat passeront de la majorité républicaine actuelle à une majorité démocrate. Bien que ces deux partis ne soient pas très différents l’un de l’autre, quelques questions politiques importantes (et leurs conséquences financières) sont en jeu. La plus importante actuellement est la confirmation par le Sénat de l’archi-conservateur Brett Kavanaugh à la Cour suprême. Les Démocrates font tout ce qui est en leur pouvoir pour retarder le processus de confirmation dans l’espoir de le retarder jusqu’après les élections qui pourraient leur donner une majorité, majorité qui pourrait même donner aux Démocrates une chance de destituer Trump.

     

    À l’exception de Kavanaugh, qui d’ici là aura probablement été confirmé par le sénat, les Démocrates n’ont pas grand-chose pour eux. L’enquête Mueller n’a pas donné de résultats sérieux, jusqu’à présent. L’économie fonctionne encore relativement bien, sauf pour les pauvres. Une flambée des prix du pétrole en raison des sanctions de Trump contre l’Iran ne surviendra qu’après les élections. Les taux de sondage pour Trump ne sont pas très hauts, mais pas au point d’avoir un impact sérieux sur ces élections. Les Démocrates auraient donc besoin de quelque chose de plus important dans leur manche.

    C’est dans ce contexte qu’est publié un article à sensations dans le New York Times – Rod Rosenstein Suggested Secretly Recording Trump and Discussed 25th Amendment [Rod Rosenstein a suggéré d’enregistrer secrètement Trump et discuté du 25eme amendement], [Celui qui permet de destituer un président, NdT] – qui semble avoir été conçu pour donner à Trump une raison de congédier Rod Rosenstein, le sous-procureur général en place [C’est-à-dire un fonctionnaire qui devrait travailler sous ses ordres et non pas chercher à le destituer, NdT].

    Andrew Prokop de Vox résume ainsi la situation :

    « Le sous-procureur général Rod Rosenstein a-t-il sérieusement suggéré aux hauts fonctionnaires du ministère de la Justice, l’an dernier, que quelqu’un enregistre en secret le président Donald Trump ?

    Ou bien n’était-ce qu’un commentaire manifestement sarcastique qu’il n’a jamais voulu que personne ne prenne au sérieux ?

    Un nouveau rapport d’Adam Goldman et Michael Schmidt du New York Times prétend que la première hypothèse est la bonne – et ajoute que Rosenstein a également parlé d’invoquer le 25e amendement pour destituer Trump. Les sources des journalistes sont des personnes anonymes ‘informées soit sur les événements eux-mêmes, soit par des notes de service’ rédigées par l’ancien directeur adjoint du FBI Andrew McCabe ou d’autres personnes.

    Mais un autre article, écrit par Devlin Barrett et Matt Zapotosky du Washington Post, cite une source anonyme qui était dans la salle et conteste le récit donné au Times. Selon cette source, Rosenstein réfutait une suggestion de McCabe proposant que le ministère de la Justice ouvre une enquête sur Trump, et a dit quelque chose du genre : ‘Qu’est-ce que tu veux faire, Andy, espionner le président ?’

    Qui a raison ? Les conséquences pourraient être énormes. C’est Rosenstein qui a nommé Mueller comme procureur spécial, en mai 2017, et c’est lui qui continue de superviser l’enquête de Mueller sur la Russie. Bien avant ces nouvelles histoires, le président Trump envisageait déjà en privé à la possibilité de virer Rosenstein (ou Sessions, ou Mueller), afin de pouvoir confier à quelqu’un qu’il considère plus loyal la responsabilité de l’enquête sur l’ingérence russe. »

    Marcy Wheeler, d’Emptywheel, reproche au NYT d’avoir publié cet article : Le New York Times donne à Trump une excuse pour congédier Rod Rosenstein.

    « Le NYT a publié un article incendiaire prétendant que Rod Rosenstein a enregistré le Président et/ou invoqué le 25e amendement dans les jours qui ont suivi le renvoi de Jim Comey par Trump. …

    L’insinuation est claire : dans une tentative d’accuser Rosenstein de choses connues pour faire enrager le président (notamment, être enregistrées), quelqu’un a pris les notes de service que McCabe a écrites et les a lues à des gens qui les ont ensuite divulguées au NYT. »

    Si la version du NYT de l’incident est vraie, cela donnerait en effet à Trump de nombreuses raisons de virer Rosenstein (et Mueller et Sessions) Plusieurs partisans importants de Trump le poussent à le faire :

    « La présentatrice de Fox News, Laura Ingraham, a tweeté que Rosenstein ‘doit s’en aller. Dès aujourd’hui.’

    Le fils du président, Donald Trump Jr., a tweeté : ‘Personne n’est choqué que ces types fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour saper’ le Président.

    Eric Bolling, un ancien animateur de Fox News qui est en contact avec le président, a déclaré que ‘si l’allégation est vraie, il faut absolument renvoyer Rosenstein. Personne ne pourra plus trouver de faute à cette décision maintenant.’ »

    Mais virer Rosenstein maintenant serait une énorme erreur. Ce serait perçu comme un « Massacre du Samedi Soir » :

    Le Massacre du Samedi Soir est une série d’événements qui ont eu lieu aux États-Unis dans la soirée du samedi 20 octobre 1973, pendant le scandale du Watergate. Le président américain Richard Nixon a ordonné au procureur général Elliot Richardson de congédier le procureur spécial indépendant Archibald Cox ; Richardson a refusé et démissionné immédiatement. Nixon a alors ordonné au sous-procureur général William Ruckelshaus de congédier Cox ; Ruckelshaus a refusé et démissionné également. Nixon a ensuite ordonné au troisième plus haut fonctionnaire du ministère de la Justice, le solliciteur général Robert Bork, de congédier Cox. Bork a envisagé de démissionner, mais a finalement fait ce que Nixon lui a demandé. 

    Savoir à qui servirait par un tel « massacre » est évident. Cela n’aiderait ni Trump ni les Républicains. Ce serait un énorme cadeau pour les Démocrates qui se sont préparés depuis longtemps à une telle éventualité. Des dizaines de groupes alignés sur les Démocrates ont préparé une campagne qui sera lancée au moment même où Trump annoncera le licenciement de Mueller, Sessions ou Rosenstein :

    Nous nous préparons à organiser des rassemblements d’urgence intitulés « Personne n’est au-dessus de la loi » dans tout le pays au cas où cela serait nécessaire, plus de 900 et ce, dans chaque État, avec 400 000 volontaires à ce jour !

    Joignez-vous à nous.

    Une telle campagne serait utilisée pour collecter des votes pour le 6 novembre. Elle serait extrêmement utile aux Démocrates et augmenterait leurs chances de s’emparer de la Chambre et/ou du Sénat.

    Pour défendre la publication de l’article, le rédacteur en chef adjoint du NYT, Matt Purdy, a déclaré :

     « … cette histoire est basée sur des mois de reportages. »

    Alors pourquoi ne sort elle que maintenant ? La réponse semble évidente. Cet article du NYT est un piège, programmé pour les prochaines élections. Ce n’est pas une attaque dirigée contre Rod Rosenstein, mais contre Trump. Il est censé l’inciter à avoir une réaction impulsive et à commettre son propre massacre du samedi soir. Le « massacre » de Nixon s’est avéré très négatif pour lui et a contribué à sa chute.

    Trump n’est pas devenu président tout en étant stupide. Je ne pense pas qu’il tombera dans le panneau.

    Moon of Alabama

    Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.

    Chronique de “Washington DC la folle” Mise à jour 

    Le piège a été éventé – Rosenstein est toujours là, ni renvoyé ni démissionné

    Moon of Alabama

    Par Moon of Alabama − Le 26 septembre 2018 −Source MoonOfAlabam

    Vendredi dernier, le New York Times a publié un article qui dénigrait la loyauté du sous-procureur général Rod Rosenstein envers le président Trump [Rosenstein est adjoint du Ministre de la Justice et supervise l’enquête du procureur Mueller contre Trump  au sujet du Russiagate ]. Rosenstein, selon le NYT, a suggéré de mettre Trump sur écoute et de demander sa destitution en utilisant le 25ème amendement [incapacité du Président]. D’autres informations ont contredit la revendication et Rosenstein lui-même l’a niée

    Cette action du NYT était un piège pour pousser Trump à une réaction impulsive contre le numéro deux du ministère de la Justice, une répétition du massacre du samedi soir de Nixon. Les démocrates auraient profité d’une telle «surprise d’octobre» lors des élections de mi-mandat du 6 novembre. Une campagne visant à exploiter un tel scandale pour obtenir un vote était déjà bien préparée.

    Le piège n’a pas fonctionné. Le seul qui a paniqué était Rosenstein. Il craignait pour sa réputation s’il devait être congédié. Pour éviter de tels dommages, il a proposé de démissionner à l’amiable. Il a essayé au moins trois fois :

    Vendredi soir, inquiet de devoir témoigner au Congrès des révélations selon lesquelles il avait discuté de la mise en place d’une écoute au bureau ovale et de du déclenchement d’une procédure constitutionnelle de destitution pour priver M. Trump de ses fonctions, M. Rosenstein était convaincu qu’il devrait démissionner avant, selon des personnes dans son entourage. Lors d’une visite à la Maison-Blanche, il a proposé de démissionner, selon une personne familière présente à la rencontre, mais John F. Kelly, le chef de cabinet de la Maison-Blanche, s’y est opposé. … Toujours en fin de semaine, M. Rosenstein a de nouveau déclaré à M. Kelly qu’il envisageait de démissionner. Dimanche, M. Rosenstein a répété l’affirmation dans une conversation téléphonique avec Donald F. McGahn II, le conseil de la Maison Blanche. M. McGahn – […] – a demandé à M. Rosenstein de reporter leur discussion à lundi. … Vers 9 heures lundi, M. Rosenstein était dans son bureau au quatrième étage du Département de la justice lorsque les journalistes ont commencé à l’appeler. Était-ce vrai que M. Rosenstein prévoyait de démissionner, ont-ils demandé. … À la Maison-Blanche, le procureur général adjoint s’est faufilé par une entrée latérale de l’aile ouest et s’est rendu au bureau du conseil de la Maison-Blanche pour rencontrer M. McGahn, à qui M. Kelly avait entretemps dit que M. Rosenstein était déterminé et voulait démissionner.

    McGhan a renvoyé le problème à Kelly et finalement Rosenstein a parlé avec Trump. Trump ne l’a pas congédié ni démissionné. On s’attend maintenant à ce qu’il reste jusqu’à la fin de l’année ou même plus longtemps :

    Le président Trump a déclaré à ses conseillers qu’il était prêt à garder le sous-procureur général Rod Rosenstein dans sa fonction, et les alliés de celui-ci au ministère de la Justice ont dit mardi qu’il ne leur a pas donné l’impression d’envisager une démission.

    Le piège n’a pas fonctionné. Trump n’a pas non plus paniqué, pas plus que la Maison Blanche n’a permis à Rod Rosenstein, pris de panique, d’appuyer sur la gâchette. Les personnes qui ont mis en place cette manigance en divulguant un mémo douteux du FBI au NYT n’ont pas atteint leur objectif.

    Il ne reste que six semaines avant les élections de mi-mandat. Quelles autres surprises d’Octobre pourraient être planifiées par l’une ou l’autre des parties ?

    Moon of Alabama

    Traduit par jj, relu par wayan pour le Saker Francophone


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    « Trump a réussi où tous les autres ont échoué ! Croissance américaine à 4,2% !! » L'édito de Charles SANNAT 
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, Mais non... je plaisante, il n'a pas (encore réussi) là où tous les autres ont échoué. C'est pour provoquer et titiller la réflexion de tous sur ce sujet de la croissance américaine qui, si elle est forte, cela n'est pas dû au hasard, mais bien à une conjonction un peu particulière liée directement à la politique initiée par... la Maison Blanche ! La croissance n'en est pas pour autant saine... pour le moment, néanmoins, cela pourrait arriver....  
     
     

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    L'IFI, l'impôt qui rapporte encore plus que prévu
     
    C'est ce que l'on appelle le rendement de l'impôt. On apprend que finalement, au "lieu des 850 millions d'euros visés, l'impôt sur la fortune immobilière rapportera 1,2 milliard d'euros cette année et 1,5 milliard d'euros en 2019". Bercy ne pensait pas que cela serait autant, mais l'IFI sera bien plus rentable que prévu. Les raisons et explications sont encore floues. Il pourrait y avoir la complexité du cadre de l'IFI qui a pu conduire à des déclarations injustifiées, déductions incomp...  
     
     

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    Champions du monde !!! "Nous sommes le pays le plus imposé de tous les pays développés"
     
    Hervé Morin a déclaré à juste titre : "Nous sommes le pays le plus imposé de tous les pays développés !" Eh oui, les choses changent et pas en bien. Il est loin le temps où les dirigeants et autres mamamouchis mamamouchant pouvaient prendre pour exemple le cas du Danemark par exemple ou des pays "nordiques" qui payaient beaucoup plus d'impôts que nous. Désormais, nous en payons nettement plus qu'eux, ces derniers ayant finit aussi par se rendre compte qu'il était aberrant de vouloir tou...  
     
     

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    Les chefs d'entreprise mécontents d'Emmanuel Macron
     
    C'est un sondage OpinionWay pour Europe 1 qui se demande si les patrons ne seraient pas en train de lâcher Emmanuel Macron. En effet, seuls 36 % des chefs d'entreprise se disent satisfaits de la politique menée par Emmanuel Macron, en forte baisse de 18 points par rapport au mois de juillet, selon un sondage OpinionWay pour CCI France, Europe 1 et La Tribune. Si vous ne pouvez pas m'accuser a priori de "macronmania", je me méfie des sondages d'OpinionWay qui servent généralement d...  
     
     

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    Mission impossible en Italie !
     
    C'est mission impossible en Italie... La mission impossible consistant à se mettre d'accord sur le budget italien. Un budget terriblement sous contrainte. D'un côté, une Ligue du Nord avec un Salvini en grande forme et qui est en action sur la crise migratoire, tenant le premier rôle et voulant moins d'impôts avec une flat tax pour les entreprises à 15 %. De l'autre, le Mouvement 5 étoiles, qui veut plus de justice sociale, de la relance et surtout, surtout... un revenu universel qui coûte...  
     
     
     
     

     


  • Au travers de l’Érythrée et des EAU, la Russie se tourne vers la Corne de l’Afrique


    Par Andrew Korybko – Le 10 septembre 2018 – Source orientalreview.org

    andrew-korybkoSergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russes, a salué les relations de son pays avec l’Érythrée et a fait part au monde des projet de Moscou d’y construire un centre logistique.

    C’est à Sotchi, au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de leur rencontre bilatérale, qu’il a pris la parole aux côtés de son homologue érythréen, et indiqué que les discussions avaient notamment porté sur la construction de couloirs de transports régionaux, d’oléoducs, et d’ouvrir un département russophone dans l’une des universités d’Asmara. Lavrov a également déclaré que les sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies contre l’Érythrée, imposées en 2009 après des rapports indiquant que le pays soutenait Al-Shaabab en Somalie, devraient à présent être levées. Il a félicité l’Érythrée pour l’ensemble de ses actions ces derniers mois en faveur de la paix dans la région, et pour son rapprochement rapide de l’Éthiopie, qui a complètement modifié la situation géopolitique de la corne de l’Afrique. 

    Avec plus de recul, la Russie semble très désireuse de faire de l’Érythrée sa passerelle vers le géant régional que constitue l’Éthiopie, deuxième pays africain en population, et son économie à croissance rapide. Le rapprochement entre Érythrée et Éthiopie verra Addis Abeba diversifier ses accès au reste du monde, s’affranchissant de sa dépendance historique de Djibouti en la matière, si bien que l’on peut également s’attendre à voir le rôle de l’Érythrée croître en importance en termes de connectivité. Les investissements que la Russie entend mener en Érythrée montrent en outre le sérieux de sa démarche de « pivot vers l’Afrique » et la réalité de son désir d’établir une présence dans la région de la mer Rouge et de la Corne de l’Afrique, suite aux bruits qui courent de l’offre qui lui aurait été faite d’ouvrir une base navale au Soudan voisin, et d’autres échos non confirmés qui auraient signalé qu’elle étudiait également la possibilité d’en ouvrir une dans la région dissidente du Somaliland.

    Un autre point à garder à l’esprit est que les Émirats arabes unis (EAU) constituent le premier partenaire international de l’Érythrée, et sont responsables non seulement d’avoir rompu l’isolement international du pays en y construisant une base soutenant la guerre contre le Yémen, mais également pour le rôle de facilitateur qu’ils ont joué dans le rapprochement entre Érythrée et Éthiopie. Abou Dabi constitue donc un pouvoir transrégional en croissance, qui cultive en même temps des liens plus forts que jamais avec Moscou, les deux parties ayant signé une Déclaration officielle de partenariat stratégique début juin, à l’issue de la rencontre dans la capitale russe entre le prince de la couronne Mohammed Bin Zayed et le président Poutine. Les liens entre la Russie et les Émirats vont donc converger en Érythrée, et possiblement également même en Éthiopie peu après.

    Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe a rencontré Osman Saleh, ministre des Affaires étrangères érythréen, le 31 août 2018, à Sochi, en Russie

    Loin des regards, le partenariat stratégique russo-émirati se montre étonnamment solide, sans le moindre conflit d’intérêt entre les deux parties dans la corne de l’Afrique. Les deux pays ont conclu un accord de défense de quasiment 2 milliards de dollars en février 2017, et se sont engagés à coopérer dans les sphères de la cybersécurité et de l’énergie. En outre, la pompe à pétrole des émirats s’intéresse aux voitures et motos électriques russes, ainsi qu’à la marque Aurus de berlines de luxe, popularisée il y a peu par le président Poutine. En fait, la coopération entre Russie et Émirats promet littéralement de monter plus haut que le ciel, Moscou se préparant à propulser prochainement les cosmonautes de son partenaire jusqu’à la station spatiale internationale.

    Somme toute, l’importance stratégique des relations entre Russie et Érythrée réside dans le potentiel qu’elles présentent, non seulement pour faciliter le « pivot vers l’Afrique » de Moscou dans la corne de l’Afrique, notablement en Éthiopie, mais également en ce qu’elles vont renforcer le partenariat déjà fluide et solide entre la Russie et les EAU, au travers du pays du tiers monde dans lequel ils ont tant d’intérêts en commun. Et une concrétisation réussie du concept selon lequel une coopération russo-émirati apporte des dividendes concrets et positifs dans d’autres pays comme l’Érythrée pourrait également ouvrir la porte à Abu Dabi pour inviter Moscou au Sud-Yémen, où les Russes exerçaient une influence à l’ère soviétique, ce qui pourrait permettre à la Russie de contribuer à la reconstruction de la société, ravagée par la guerre, et de consolider sa présence stratégique dans la région de la mer Rouge et du golfe d’Aden.

    Le présent article constitue une retranscription partielle de l’émission radiophonique context countdown, diffusée sur Radio Sputnik le 7 septembre 2018

    Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

    Traduit par Vincent, relu par Cat pour le Saker Francophone