• Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com
    Publication CAPJPO - Europalestine
     
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      Présents en nombre au Salon annuel des dattes d’Erfoud (Sud du Maroc) les militant(e)s BDS Maroc ont fait coup double, en sensibilisant tous les producteurs marocains sur les intrigues israéliennes pour vendre des dattes Medjoul au Maroc, et en obligeant le stand de matériel israélien d’irrigation... (suite)
       
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      Dans le cadre de la mobilisation contre la venue de Trump en France le 11 novembre, et avec lui de nombreux autres chefs d’Etat annoncés, dont Netanyahou, nous appelons à participer à un grand meeting contre leurs guerres ce mercredi soir à la Bourse du travail de Paris.
      C’est à la grande salle... (suite)
    - Oui, la presse israélienne annonce la venue de Netanyahou, ce "grand homme de paix" le 11 novembre prochain à Paris pour fêter "la Paix" !

    Trump s'est fait jeter mardi par les fidèles de la synagogue de Pittsburgh, auxquels il voulait apporter son réconfort !

    - Pour rappel : une grande vente de céramiques palestiniennes, au profit des amputés de Gaza, se tiendra à partir de ce jeudi 1er novembre, à la librairie Résistances.Toute l’info sur : http://www.europalestine.com/spip.php?article14761

     
     
       
     

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    « Comment vous pouvez transformer un krach en opportunité patrimoniale ! » L’édito de Charles SANNAT
     
    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents, Le krach est là. C’est une « bonne nouvelle ». Je sais, cela peut sembler un peu provocateur. Le krach a commencé. C’est génial. On va pouvoir en profiter. Je sais, c’est un brin dérangeant dit comme cela… Plus sérieusement, pour nous, ce n'est pas une surprise. Nous l'attendions. Nous l'anticipions, nous le comprenons. Nous avons réfléchi, analysé. Nous ne sommes donc ni étonnés ni pris au dépourvu.

      

     
     

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    Plus de 30 % des Français limitent le chauffage faute d'argent !
     
    Près d'un tiers des Français limitent leur chauffage faute de moyens... "Près d'un tiers (30 %) des Français ont restreint leur consommation de chauffage cette année pour réduire leurs dépenses énergétiques, selon des chiffres publiés mardi par le médiateur national de l'énergie deux jours avant le début de la trêve hivernale." "Par ailleurs, près d'un Français sur dix (9 %) affirme avoir eu des difficultés à régler certaines factures d'énergie, un chiffre stable sur un an, et 15 % disent ...  
     
     

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    L'État va filer le droit au chômage aux fonctionnaires qui veulent bien partir !
     
    Édouard Philippe a dévoilé les mesures complémentaires pour la suite de la réforme de l'État. Au centre de ces mesures : la future réforme de la fonction publique avec la suppression de 50 000 postes d’agents publics d’État d’ici 2022. Il va donc y avoir une agence de reconversion pour les agents de l'État afin d'accompagner le plan de départs "volontaires". Je ne dirai pas que certains seront plus désignés volontaires que d'autres, mais c'est souvent ainsi !! Je vous laisse tout de ...  
     
     

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    Pour Bruno Le Maire, la zone euro n'est pas prête pour affronter une crise !
     
    Dans une interview au Parisien, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a reconnu que la zone euro n'était pas, à ce jour, en mesure d'endurer une nouvelle crise économique ou financière. Nous le savions déjà. Mais, voilà une confirmation !! Comme l'a dit le ministre : « «Nous ne voyons pas de contagion en Europe. La Commission européenne a tendu la main à l’Italie, j’espère que l’Italie saisira cette main. Mais la zone euro est-elle suffisamment armée pour faire face à une...  
     
     

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    Un président n'est jamais fatigué. Un roi n'est pas fatigué, ou alors il est fainéant !
     
    L'art du pouvoir est chose difficile. Macron reprend des forces, car il va faire le coupeur de ruban et le poseur de gerbe pendant une semaine. Personne pour dire que lorsqu'un mamamouchi se déplace pendant 1 semaine, il ne travaille pas. Il se promène, ce qui est très différent. Il n'y a pas d’utilité aux déplacements de nos mamamouchis dans 95 % des cas, si ce n'est pour faire de la "pelloche" pour BFM et occuper le temps média. Il faut apparaître chaque jour pour occuper l'espace, donc ...  
     
     
     
     

  • Entre Bruxelles et l’Italie, l’heure de vérité approche

    Pierre Moscovici

    Une première. La décision de la Commission européenne, annoncée le 23 octobre, de renvoyer le projet de budget italien et de réclamer à Rome une autre copie, est sans précédent. La veille, le premier ministre, Giuseppe Conte, n’avait consenti aucun infléchissement des paramètres budgétaires malgré les mises en garde préalables du Commissaire à l’Economie qui avait pointé un « dérapage particulièrement grave ». Pierre Moscovici s’était même indigné : « l’Italie est le seul pays qui prévoit un budget expansionniste ».

    Techniquement, ce qui est reproché à Rome est de prévoir une augmentation du déficit « structurel » de 0,8 point, là où Bruxelles attendait une diminution de 0,6 point. Or la dette publique s’élève à 131% du PIB, soit plus du double de la norme autorisée par ledit Pacte de stabilité, martèle-t-on à Bruxelles. Pire : le gouvernement italien – formé par l’alliance entre la Ligue et le Mouvement cinq étoiles – assume ce choix sacrilège, là où les pays pécheurs, d’habitude, jurent leurs grands dieux qu’ils vont au plus vite se mettre en règle.

    « Nous devons éviter que l’Italie réclame des conditions spéciales qui conduiraient à la fin de l’euro si elles étaient concédées à tous » – Jean-Claude Juncker

    C’est ce qui explique qu’un déficit annoncé à 2,4% du PIB pour 2019 soit jugé intolérable, là où le projet français prévoit 2,8% sans susciter la colère des gardiens du temple. Surtout, le président de la Commission l’a répété : il est inacceptable que ce gouvernement italien ne tienne pas l’engagement de 0,8% pris en juillet dernier par son prédécesseur. Jean-Claude Juncker avait en outre prévenu : « nous devons éviter que l’Italie réclame des conditions spéciales qui conduiraient à la fin de l’euro si elles étaient concédées à tous ».

    On aurait tort de ne voir dans tout cela qu’une querelle de chiffres. Les rappels de M. Juncker suffisent à montrer à quel point le dossier est politique, et pourrait avoir des conséquences considérables dans la prochaine période. Car le chef de l’exécutif communautaire a raison sur un point : si les orientations budgétaires, et plus largement économiques, divergent entre pays de la zone euro, la monnaie unique est irrémédiablement condamnée. C’était précisément, dès le début, la raison d’être du carcan que constitue le Pacte de stabilité : contraindre les Etats membres à suivre la même voie, en l’occurrence celle de l’austérité.

    Surtout, le reproche fait à un gouvernement de ne pas se sentir lié par les engagements bruxellois du précédent n’a rien d’anodin. Il signifie très précisément que les électeurs peuvent voter, mais quel que soit leur choix, c’est la même politique qui doit se poursuivre, en tout cas dans ses aspects essentiels. On le savait, mais l’affrontement présent avec l’Italie le confirme de manière explicite et éclatante : entre l’euro et la démocratie, il faut choisir. La patronne du Fonds monétaire international avait pour sa part opiné : « quand on est membre d’un club, on en respecte les règles » ; et ce, quelques soient les « aléas électoraux » (c’est-à-dire la volonté des citoyens).

    Le problème, c’est qu’à marteler cette évidence, l’oligarchie bruxelloise prend le risque que l’option de sortir dudit club apparaisse et monte dans le débat public. Selon un récent sondage lancé par la Commission, une majorité d’Italiens considèrerait désormais que l’appartenance à l’UE a plus d’inconvénients que d’avantages.

    La Commission était donc face à un impossible dilemme : ne pas sévir aurait détruit sa crédibilité. Mais exiger du gouvernement italien qu’il abandonne son programme la met désormais en collision directe avec le peuple, précisément au moment où l’équipe de M. Conte, au pouvoir depuis mai 2018, jouit d’une popularité exceptionnelle (dont n’osent même plus rêver Emmanuel Macron, Angela Merkel et la plupart de leurs collègues).

    Et maintenant ?

    Et maintenant ? Théoriquement, Rome a trois semaines pour revoir sa copie, faute de quoi une procédure de sanctions serait engagée. Le vice-premier ministre Matteo Salvini a trompeté que le gouvernement ne reculera pas d’un centimètre. Pour l’heure, M. Conte et son ministre des Finances ont affiché leur intention de dialoguer avec Bruxelles, et assuré qu’il n’était pas question de quitter l’euro.

    Les dirigeants européens comptent discrètement que la « pression des marchés financiers » (et les agences de notation) ramène les autorités « sur la voie de la raison ». Bref, il s’agit de faire monter l’étranglement du pays (au risque de déstabiliser d’autres pays de la zone).

    Dès lors le choix va apparaître clairement

    Dès lors le choix va apparaître clairement : ou bien considérer que rester dans l’euro est la première priorité – c’est ce qu’avait revendiqué le premier ministre grec Alexis Tsipras pour justifier sa capitulation ; ou bien appliquer les engagements électoraux – une perspective totalement incompatible avec les règles de la monnaie unique.

    Certes, on pourra – peut-être – tergiverser quelques semaines, quelques mois. Mais l’heure de vérité approche.

    L’édition d’octobre du mensuel Ruptures vient de paraître, avec notamment un article portant sur les projets budgétaires italien et français. Il n’est pas trop tard pour recevoir ce numéro.

     


  • 30 Octobre 2018

    Publié par El Diablo

    MORALE et POUVOIR : le temps des Manipulations ! [Par Françis Arzalier]

    par Francis Arzalier

    Tout a-t-il été dit sur l’affaire des perquisitions de la FI ? En apparence on peut même se dire qu’il en a été trop question. Mais en apparence seulement. 
    Francis Arzalier, membre du bureau national de l’ANC 
    (Association Nationale  des Communistes) , nous propose de prendre de la hauteur sur cette affaire révélatrice du fait que "glisse insidieusement en dictature.". Cela rend d’autant plus inacceptable et irresponsable le silence, voire l’approbation à peine voilée, de celles et ceux qui se réclament de la "gôche" et des valeurs qu’elle est censée défendre...

    Au 18ème siècle, l’idéologue Montesquieu inventa la "séparation des pouvoirs". Selon lui, au sein du Royaume de France, dont il ne remettait pas en cause le caractère alors royaliste héréditaire, les pouvoirs politiques d’Etat (législatif, qui fait les lois, exécutif, qui les fait appliquer, et judiciaire, qui contraint à les exécuter) doivent être distincts, et ne pas être soumis l’un à l’autre, faute de quoi, nait l’arbitraire, que le commun des mortels nomme aujourd’hui autoritarisme ou dictature. Ce juriste, par ailleurs un Bourgeois libéral, passe souvent pour être l’un des inspirateurs de la Révolution française d’il y a 230 ans, ce qui est un raccourci discutable. Les grands révolutionnaires républicains de 1793, Robespierre, Saint Just ou les Sans Culottes pauvres des faubourgs qui les inspiraient, pensaient plutôt que la démocratie citoyenne exigeait un pouvoir absolu du Corps législatif, dévolu à des élus contrôlés par leurs mandants. Mais il est vrai que la bourgeoisie française qui a finalement tiré profit de la Révolution pour accéder au pouvoir politique, notamment sous la IIIème République après 1871, à mis en œuvre la séparation des pouvoirs imaginée par Montesquieu, dans le cadre du régime parlementaire, et de la délégation de pouvoirs au profit d’élus du suffrage universel. Bien sûr, si Exécutif et législateurs ne dépendent pas dans ce système initial l’un de l’autre, si les magistrats y sont en principe totalement indépendants des pouvoirs politiques ( à l’exception des Procureurs dits du Parquet, directement liés au Ministre ou Garde des Sceaux ), cet édifice étatique est fidèle au dogme libéral : le pouvoir économique y reste libre de ses mouvements, il a tout droit de posséder et contrôler la presse et les télévisions, d’influencer par leur biais l’opinion, et de financer les postulants aux scrutins périodiques.

    […]

    LA SUITE EN LIEN CI-DESSOUS :


  • 30 Octobre 2018

    Publié par El Diablo

    Rafael Correa

    Rafael Correa

    Entretien réalisé le 17 octobre 2018

    Correa, qui vit en Belgique depuis 1 an, affirme que dans son pays, on veut le voir en prison ou mort et que Lenin Moreno - actuellement son super-opposant – a traité avec les Etats-Unis : « La CIA agit avec les ambassades. Ce qu'ils veulent, c'est exterminer la gauche. »

     

    Bruxelles

     

    Correa en Belgique, une vie de milliardaire ?

     

    L'automne belge est exceptionnellement chaud. Rafael Correa profite d'un samedi matin d'octobre pour aller au marché de la Place de l'Université à Louvain la Neuve, une ville belge de 29 000 habitants à 40 minutes en train du centre de Bruxelles, où l'ex-président de l'Equateur vit depuis 1 an. Vêtements de sport élégants et chaussures de travail usées, il a dans la poche une feuille de cahier d'écolier sur laquelle sa femme Anne Malherbe – qu'il a connue dans une cité universitaire de cette même ville il y a 28 ans – lui a noté en français qu'il doit acheter des aubergines, des tomates, des concombres, des pommes de terre et des fruits. Il dépense 45 euros. Il demande au marchand de légumes de remplacer, la prochaine fois, les bananes de la République Dominicaine par des bananes de l'Equateur. Il paie avec une carte bancaire de la banque hollandaise ING. Il salue en quechua Armando, un Equatorien d'une communauté andine qui a un stand de vêtements sur le marché. Il marche 10 minutes au milieu d'espaces verts et il rentre chez lui : un 4 pièces avec un balcon-terrasse au second étage. Il le loue 1 250 euros par mois. 

     

    Les Correa ont déménagé à Louvain la Neuve à la mi-2017 parce qu'ils aimaient l'école publique qui se trouve là pour Miguel, leur fils adolescent. Et aussi pour être près de leurs 2 filles, Anne-Dominique et Sofia, qui ont obtenu des bourses pour étudier à Paris. De plus, ils cherchaient à se rapprocher des parents d'Anne, originaires de Namur, à une demi-heure de leur nouvelle maison. Ils voulaient, disent-ils, pouvoir manger ensemble le dimanche ou sortir tranquillement dans la rue. Cet été a été compliqué pour la famille : fin mai, Anne-Dominique a été blessée par une auto à Genève où elle faisait un stage de journalisme. Elle a eu une double fracture ouverte du tibia et plusieurs traumatismes. Elle achève sa convalescence.

     

    Le changement a été dur, d'avoir été président d'un pays pendant 10 ans et de n'être qu'un habitant d'une ville belge parmi les autres ?

     

    Avant d'être président, je détestais la routine ou aller au supermarché, maintenant, j'aime bien. Ils ont dit « Correa, ici, n'est rien. » J'aime bien cuisiner. Du riz, du ceviche. J'aime faire des expériences. Par exemple, l'autre jour, j'ai inventé la « sauceAmatriciana à la Rafael » : j'ai pris du chorizo espagnol. Je suis aussi expert en grillades bien qu'une de mes filles, qui est végétarienne, m'ait convaincu de manger moins de viande.

     

    Visites équatoriennes

     

    A sa main droite, il porte un poignet de contention à cause de l'entorse qu'il s'est faite le 8 juillet dernier en secouant le journaliste équatorien Ramiro Cueva après que celui-ci l'ait insulté dans la rue alors qu'il se promenait avec une de ses filles. S’ils te traitent de voleur, est-ce que tu dois dire vive la liberté de la presse ? Pour être un président, tu n'en es pas moins homme. » Il y a quelques jours, la justice belge a condamné le journaliste pour menaces : il devra payer 1600 dollars d'amende s'il revient en Europe.

     

    Il y a eu un autre épisode violent : en août, 2 journalistes du média équatorien La Posta sont venus pour montrer comment l'ex-président vivait en Europe. Ils ont affronté des partisans de Correa qui vient à Bruxelles. Correa a dénoncé le harcèlement à la police : « Ils sont venus chercher une vie de millionnaire et ils n'ont rien pu démontrer. »

     

    Le salaire moyen en Belgique est d'un peu moins de 4000 euros par mois. Correa dit qu'il pourrait vivre bien avec les 4600 dollars de sa pension de président plus le salaire d'enseignante de sa femme : « Mais j'ai 3 procès, il y a des mois que je dois travailler pour payer ma défense. »

     

    Il est payé pour faire des cours en ligne et des conférences. Il a un salaire fixe en tant que Président de l'Institut de la Pensée Politique et Économique Eloy Alfaro et en plus, il donne des consultations à son compte. Il assure que « l’épargne familiale a été dévorée, » qu'il s'est endetté mais qu'il a équilibré son budget parce que « pour une conférence, ils peuvent payer 60 000 dollars, pas 200 000 comme à Obama mais ils paient bien. »

     

    Lenin Moreno lui a retiré le service de sécurité dû aux présidents, maintenant, il a un service particulier : « C'est une protection de base, des gens sans armes, j'ai besoin d'avoir au moins un chauffeur qui sache conduire en cas d'urgence. C'est une institution qui le paie. Je ne peux pas dire laquelle. La discussion, en Equateur, est tellement folle, qu'ils disent : « si tu es tellement populaire, pourquoi as-tu besoin de protection ? » Mais, en plus de ça, en supposant que je n'aie pas d'ennemi personnel, je connais des secrets d'Etat. »

     

    L'institution qui paie votre sécurité est privée ou publique ?

     

    -Elle est, disons, sans but lucratif.

     

    Judiciarisation de la politique

     

    En Equateur, Correa est sous le coup d'un mandat d'arrêt préventif depuis juillet de cette année. Le Procureur Général de l'Etat l'accuse s'être l'auteur indirect de l'enlèvement de son ex-partisan Fernando Balda que des agents du renseignement équatorien ont tenté d'enlever en Colombie en 2012. Le Procureur désigne Correa parce qu'il était « le président de la République et par conséquent, le chef direct des services de renseignement. »

     

    « Moi, ils veulent me voir mort à l'étranger ou en prison dans le pays et qu'on me tue ici. Ils savent que nous gagnerions n'importe quelle élection si j'y étais. » Un juge se prononcera sur sa situation lors d'une audience le 23 octobre prochain. Interpol n'a ps encore répondu à la demande d'arrestation. Sa dernière possibilité est de demander l'asile en Belgique. « C'est très difficile qu'ils réalisent leur rêve de me voir prendre le risque de rentrer au pays. Si j'y vais, il faudra que je prouve mon innocence alors que ce devrait être le contraire. Ca suffit, c'est une vraie folie, là-bas, on vit une dictature, une absence absolue d'Etat de Droit. »

     

    Mais celui qui dirige cet Etat a été soutenu par vous-même pour arriver au pouvoir.

     

    -Totalement, je suis le principal responsable de ce qui se passe. Comment ais-je pu me laisser tromper par un type comme ça pendant 10 ans ? C'est un imposteur professionnel. Il me disait que j'était le meilleur Equatorien de tous les temps. Maintenant, il dit le contraire. Ou ça a été un imposteur professionnel ou quelque chose l'a retourné. Quelqu'un avec autant de cynisme existe difficilement, il ne peut se maintenir qu'avec la complicité de la presse.

     

    Avez-vous souffert personnellement du changement de Lenin Moreno?

     

    -Nous n'étions pas amis, je l’appréciais beaucoup à cause de son histoire, de la façon dont il s'était remis d'une tragédie. Mais il n'était pas aussi proche de moi que d'autres qui ont aussi trahi et ça, oui, ça déchire le cœur. Je devrais y être préparé, je sais qu'ainsi va la vie mais tu peux savoir qu'une piqûre fait mal et ce n'est pas pour ça que quand on te la fait, elle ne va pas te faire mal. Oui, le nombre et l'ampleur des trahisons m'ont surpris. Qui peut deviner cela ? Nous voyons des visages, pas des cœurs. Il y a des analystes, là-bas, qui disent que la trahison est l’instrument traditionnel de la politique équatorienne. Ils la banalisent ! Comme si c'était une possibilité que tu as, de trahir. Je vous en prie !...

     

    Selon la CELAG, Lenin Moreno a créé un « Bureau pour l'échange d'informations avec les Etats-Unis » et le Centre de Renseignement Stratégique qui seront ouverts à la coopération avec la Maison Blanche. Cette nouvelle politique peut-elle expliquer son revirement ?

     

    -Évidemment, c'est la cause et la conséquence. Et je crois que ce type a traité avec les Etats-Unis.

     

    Avant ou après les élections présidentielles ?

     

    -Je crois après le premier tour. J'ai pensé qu'il allait sortir plus mais c'était un très mauvais candidat, s'il avait été bon, il aurait gagné au premier tour. Le type a eu peur et, par exemple, il a traité avec le Parti Social Chrétien, le pire de la politique équatorienne et il a probablement eu des contacts avec l'Ambassade des Etats-Unis en pensant à trahir.

     

    Les Etats-Unis sont la main derrière le lawfare ? Le lawfare, comme l'a écrit José Natanson dans Carreiro de Barros Filho, c'est « l'utilisation des juges comme outil de persécution politique par la création de super-procès qui impliquent un haut niveau de spectacle. »

     

    -Les oligarchies nationales et internationales aussi. Non seulement le Gouvernement des Etats-Unis mais il y a un système qui marche tout seul, je suis sûr que les présidents des Etats-Unis ne savent pas ce que fait la CIA. Mais tu peux être sûr que la CIA agit avec les ambassades. La décision qu'ils ont prise est d'exterminer la gauche. Ils ne vont pas permettre qu'une autre époque d'or revienne en Amérique Latine: 90 millions de personnes sont sorites de la pauvreté. Maintenant, 20 millions y reviennent. Ils sont prêts à tout. L'ordre est d'exterminer la gauche au pouvoir. Pas la gauche folle, celle du « tout ou rien » mais notre gauche, celle des Lula, Cristina, Chávez, Correa, qui donnons des coups de pieds dans le système. Ils vont essayer aussi de l'exterminer physiquement. Ne vous y trompez pas, je n'exagère pas.

     

    Politique et morale

     

    Pour Rafael Correa, on ne donne pas de coups de pieds dans le système avec des revendications comme la dépénalisation de l'avortement. Discute avec les féministes : « Nous cherchons l'égalité des droits, des salaires, des droits politiques mais nous ne pouvons pas être égaux en tout, biologiquement, nous ne sommes pas égaux. » Je crois qu'avant l'avortement, « il y a milles choses qui passent avant comme k'injustice ou la pauvreté. Pour remplir un pot, si tu mets d'abord du sable, le fin, et ensuite si tu mets du rocher, il y entre moins que si tu mets d'abord ce qui est grand et ensuite ce qui est fin. »

     

    Il y a eu beaucoup de critiques à cause de cette position morale, de gens qui partagent tes idées dans e domaine politique ou dans le domaine économique. Peut-on réconcilier les 2 ?

     

    -Pour moi, la question sociale sur le continent le plus inégal de la planète, c'est la première question morale. Mais au Brésil, par exemple, il y a eu une grande marche avant les élections contre le moralisme de Bolsonaro et les gamines sont allées, torse nu, demander l'avortement, la mariage égalitaire. Cela a apporté 6 points à Bolsonaro. Avant de discuter ces choses qui sont à la frontière du débat, discutons de choses évidentes comme l'inégalité des droits. Le reste a récupéré l'insatisfaction des gens sur des sujets dont la gauche n'a jamais parlé par purisme comme la sécurité. Pourquoi la gauche n'affronte pas plus clairement ce problème pour en venir à bout ? C'est une maladresse politique. En Equateur, nous l'avons fait, nous avons le système de sécurité intégré le plus en avance de l'Amérique Latine.

     

    Pour avoir pu récupérer ces vides importants, l'Eglise Evangélique a permis à Bolsonaro d'arriver aux bases que la gauche a perdues ?

     

    -Je te dirai que l'Eglise Evangélique a trouvé ces bases dont la gauche ne s'est pas occupée. Quand les gens s'inquiètent de certaines positions, ils cherchent autre chose et quand ils voient qu'ils n'ont pas de perspectives de changement, ils se laissent convaincre que ce doit âtre ainsi et ils trouvent refuge dans ces églises. C'est difficile, les dirigeants politiques, ils nous accusent de ne pas avoir été des dirigeants spirituels. De ne pas avoir changé les habitudes de consommation, de nous être focalisés sur le matérialisme et pas sur ce que le sujet a de spirituel. Mais bon, peut-être avons nous laissé la place à ces postures radicales comme celle de Bolsonaro.

     

    Quand Donald Trump a gagné, on disait qu'il allait se heurter aux freins et aux contrepoids du système. Au Brésil, on a l'impression qu'il n'y a pas de limite et que Bolsonaro pourrait ressembler plus à Rodrigo Duterte (le dirigeant conservateur et autoritaire des Philippines qui a mené une sanglante « guerre contre les drogues ») qu'à Trump.

     

    -Je crois qu'il ressemble plus à Duterte, oui. Parce que Trump ne va pas parler en faveur de la dictature, de la torture, de la disparition de 30 000 personnes. Cependant, regarde, je suis optimiste par nature. Si nous ne faisons pas cela avec optimisme, mieux vaut se consacrer à autre chose. Et il faut voir les choses à long terme. Je ne veux pas qu'il gagne, c'est difficile amis pas impossible. Il y a 20 millions de personnes qui n'ont pas voté, ces 20 millions, Haddad a besoin de leur immense majorité. La presse joue un rôle terrible mais si Bolsonaro gagne, comme quand Bush a gagné aux Etats-Unis, cela peut réveiller les Gouvernements progressistes d'Amérique Latine. Son Gouvernement va être tellement primaire qu'il peut provoquer une réaction favorable pour reprendre le chemin de l'humanisme.

     

    Dans quel délai voyez-vous un certain changement dans le rapport de forces ?

     

    -Tout peut arriver. Avant mon Gouvernement, chaque Gouvernement durait un an et demi. Je suis optimiste, je pense que la situation politique changera rapidement et que nous commencerons à récupérer beaucoup de ce que nous avons cédé.

     

    Retraite en partie volontaire

     

    Tant que durera la menace de prison préventive, Correa ne rentrera pas en Equateur. Il dit aussi que son objectif, quand il est parti, n'était pas de s’exiler mais de se retirer pour écrire. Il s’assied à son bureau, qui se trouve dans la salle de séjour de la maison, quand tout le monde est allé dormir et que seul son chat Dobi est encore éveillé. Il prépare 3 livres sur le développement de l'Amérique Latine. Pour cela, il relit des livres comme « Pourquoi les pays échouent-ils ? » d'Acemoglu et Robinson ou « Pourquoi les nations latino-américaines échouent » de Pérez Caldenentey et Vernego. Pour Correa, « nous n’atteindrons pas le développement si nous n’augmentons pas la production » et pour cela, il faut surmonter « l'incapacité pour s'organiser. » Il relit aussi la « thèse sur le climat » de David Landes qui traite des raisons pour lesquelles les pays qui ont un climat chaud n'ont jamais réussi à se développer.

     

    Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

    SOURCE EN ESPAGNOL: