• 28.janvier.2019 // Les Crises
     

    12 fake news macronistes sur les Gilets jaunes (1re partie), par Laurent Dauré

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    Billet invité – Merci à Laurent Dauré pour son travail !

    À entendre les chiens de garde de l’ordre établi, les Gilets jaunes seraient gangrenés par l’ensemble des tares les plus répugnantes : violence, populisme (et pollutionisme), extrémisme, racisme, antisémitisme, sexisme, homophobie. Il manque bien sûr un élément à ce grand chelem de la vilenie : le conspirationnisme. Les médias et commentateurs dominants vilipendent le mouvement pour sa prétendue grande perméabilité aux fake news et aux théories du complot – notamment après la tuerie de Strasbourg –, enrichissant ainsi la gamme des calomnies aussi malhonnêtes que dégradantes déversées sur les Gilets jaunes pour tenter de les discréditer, de les diviser, et d’affaiblir le large soutien dont ils bénéficient dans la population.

    Dans le même temps, les chasseurs d’infox patentés minorent ou ignorent carrément les multiples outrages à la vérité commis par les représentants du pouvoir et leurs auxiliaires. Ce qui augure du meilleur quant à l’application de la « loi contre les fausses informations » adoptée par l’Assemblée nationale en novembre. Pour permettre de mesurer l’ampleur du deux poids, deux mesures à l’œuvre, nous présentons ici – par ordre chronologique – douze cas de fake news d’origine macroniste. Le tout en deux parties. La liste n’est assurément pas exhaustive…

    Fake news n°1 : Les Gilets jaunes réunis sur les Champs-Élysées sont des séditieux d’ultradroite

     

    – Qui ? : Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)

    – Quand ? : 24 novembre 2018

    – Quoi ? : À la mi-journée, lors de « l’acte II » du mouvement des Gilets jaunes, Christophe Castaner fait un point presse devant la préfecture de police de la capitale. Voici son diagnostic de la situation (cf. BFM-TV) : « Sur Paris, on voit une évolution, à l’appel de Marine Le Pen, qui avait invité les manifestants à venir sur les Champs-Élysées. Effectivement, près de 5 000 personnes sont mobilisées. Mais ce que l’on constate c’est qu’aujourd’hui l’ultradroite, l’ultradroite [il faut répéter l’élément de langage important] s’est mobilisée, est en train de vouloir dresser des barricades sur les Champs-Élysées. »

    Peu après, le ministre de l’Intérieur surenchérit en affirmant que les manifestants sont des « séditieux [qui] ont répondu à l’appel notamment de Marine Le Pen [nouvelle répétition] et veulent s’en prendre aux institutions, comme ils veulent s’en prendre aux parlementaires, aux parlementaires de la majorité ». Par ces propos lourdement insinuatifs, M. Castaner laisse entendre que la majorité des Gilets jaunes réunis sur les Champs-Élysées sont des séditieux d’ultradroite ayant répondu à une convocation de la présidente du Rassemblement national.

    – En fait : La veille du rassemblement, Le Parisien rend compte d’une note confidentielle de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) ; celle-ci anticipe la présence de 80 à 120 militants de l’ultradroite. Dans l’après-midi du 24, BFM-TVrapporte : « Une centaine de militants de l’ultra-droite serait présente dans les rangs jaune fluo, selon la Préfecture de police. »

    Les témoignages de Gilets jaunes qui étaient sur place (quelques exemples : France BleuLa République du CentreCNews) démentent eux aussi les « observations » de Christophe Castaner. Europe 1 affirme que près de « 200 militants d’ultra-droite ont participé aux débordements à Paris », des partisans de « groupes comme Génération identitaire ou le GUD ».

    Parmi les 103 personnes interpellées – dont 101 placées en garde à vue –, nulle trace d’affiliation à l’ultradroite ou d’antécédent judiciaire (voir RTLBFM-TV ou LCI) ; selon France Inter« personne n’avait été identifié auparavant par les services de renseignements, que ce soit au sein de l’extrême-droite ou de l’extrême-gauche, ce qui a été confirmé pendant les gardes à vue. Personne n’a reconnu faire partie d’une mouvance extrême. »

    Les assertions mensongères et anxiogènes de Christophe Castaner avaient avant tout une fonction d’intimidation, il s’agissait à la fois de faire peur aux Gilets jaunes – et à leurs sympathisants –, de les dissuader de manifester et de les sommer de se désolidariser d’un mouvement de « factieux d’ultradroite proches de Marine Le Pen ». La ficelle, utilisée depuis plusieurs décennies sur la scène politique française, est aussi grossière qu’indigne, cela n’empêche pas les clones macroniens d’en faire leur rengaine comminatoire : « C’est nous ou l’extrême droite. »

    Fake news n°2 : Un Gilet jaune a fait un salut nazi sur les Champs-Élysées

    – Qui ? : Team Macron (un important compte Twitter semi-officiel dédié à la défense de la Macronie), Naïma Moutchou (députée LREM, rapporteur de la loi relative à la lutte contre les fausses informations)

    – Quand ? : 24 novembre 2018

    – Quoi ? : D’après la Team Macron, une courte vidéo extraite d’un direct de BFM-TV sur les Champs-Élysées – toujours lors de l’acte II – montre un Gilet jaune en train de faire un salut nazi. Les e-roquets du président commentent : « Tranquille, un salut nazi sur les Champs-Élysées » (avec les mots-dièse « #SansMoiLe24 #24novembre #GiletsJaunes »).

    Naïma Moutchou, rapporteur de la « loi anti-fake news », partage l’image et écrit : « Paris 1940 ? Non non, Paris 2018 ! Honte à ceux qui piétinent ainsi la République. Qu’ils sachent que leurs manœuvres n’y changera [sic] rien : nous continuerons à transformer le pays et répondrons à la colère de ceux de nos concitoyens qui manifestent dans le respect de la loi. » D’autres membres de LREM abondent dans ce sens.

    En somme, des héritiers de Jacques Doriot plastronnent sur les Champs-Élysées au milieu de Gilets jaunes coupablement passifs mais la macronsphère défendra la République jusqu’à son dernier tweet.

    – En fait : Quand on se donne la peine d’écouter le son de la vidéo (comme l’a fait France 2), l’erreur de la Team Macron & Cie se révèle de dimension jupitérienne : passant devant la caméra de BFM-TV, le Gilet jaune en question dit « Ave, Macron ! » en faisant un salut… romain. Il s’agit donc du clin d’œil ironique d’un « gaulois réfractaire ».

    La loi contre la manipulation de l’information ayant été définitivement adoptée par l’Assemblée nationale – malgré son rejet par le Sénat – quelques jours plus tôt (le 20 novembre), Naïma Moutchou montre l’exemple en effaçant le tweet dans lequel elle relayait une fake news bien dodue. Le 28 novembre, elle fait une mise au point auto-complaisante. Par contre, s’excuser auprès du Gilet jaune moqueur et des autres manifestants qu’elle a diffamés en tentant de les faire passer pour des néonazis était manifestement au-delà de sa capacité de repentir.

    Quant à la Team Macron, elle maintient (et s’enfonce) avec un tweet envoyé le 25 novembre : « Qu’il crie “avé [sic] Macron” ou autre chose ne change rien à la nature du geste qui est clairement un salut nazi. » Errare humanum est, perseverare diabolicum

    À droite, le président du Parlement ukrainien, Andrei Parouby, cofondateur du Parti social-nationaliste d’Ukraine (alias « Svoboda »), reçu le 11 juin 2018 par François de Rugy, alors président de l’Assemblée nationale – Cf. ce billet et celui-ci

    Fake news n°3 : C’est la peste brune qui a manifesté sur les Champs-Élysées

    – Qui ? : Gérald Darmanin (ministre de l’Action et des Comptes publics)

    – Quand ? : 25 novembre 2018

    – Quoi ? : Reçu dans l’émission « Le Grand Jury » sur LCI/RTL/Le Figaro, Gérald Darmanin déclare à propos de la manifestation de la veille sur les Champs-Élysées : « Ce ne sont pas des Gilets jaunes qui ont manifesté, c’est la peste brune qui a manifesté. » Deux journalistes protestent timidement face à cette déclaration qui leur semble quelque peu outrée, mais le ministre persiste et signe : « C’est pas parce que vous mettez un gilet jaune que vous n’avez pas […] une chemise brune en-dessous. »

    M. Darmanin est donc formel : tous les Gilets jaunes réunis sur les Champs-Élysées le 24 novembre – 5 000 personnes selon le comptage rabougri du ministère de l’Intérieur – étaient des néonazis.

    – En fait : La teneur des propos est proche de celle du point presse de Christophe Castaner la veille mais avec en prime une expression encore plus infamante et une absence d’ambiguïté dans la généralisation. Pour l’ex-LR Gérald Darmanin, la totalité des manifestants présents sur la plus célèbre avenue de Paris étaient des émules jaune fluo de Jacques Doriot. Après l’ultradroite, la peste brune… Difficile d’aller plus loin dans la bêtise et l’ignominie.

    On l’a vu ci-dessus, il est radicalement faux d’affirmer que les Gilets jaunes rassemblés sur les Champs-Élysées, y compris ceux qui sont qualifiés de « casseurs », ont quoi que ce soit à voir avec le nazisme. La très grande majorité (au moins 95 %) ne relève pas même de l’extrême droite. Et M. Darmanin le sait très bien. Son abject mensonge – qui contribue à répandre un climat anxiogène – vise uniquement à salir le mouvement des Gilets jaunes, à briser la franche solidarité dont il jouit au sein du peuple.

    Il est par ailleurs irresponsable de relativiser ainsi la réalité du (néo)nazisme, on peut y voir une forme de révisionnisme impensé. En effet, si c’est la peste brune qui a manifesté le 24 novembre 2018 sur les Champs-Élysées, alors comment qualifier le défilé de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (dite LVF) qui a eu lieu sur la même avenue le 27 août 1943 ?…

    Fake news n°4 : Des Gilets jaunes ont incendié le Musée du Jeu de paume

    – Qui ? : Team Macron

    – Quand ? : 1er décembre 2018

    – Quoi ? : Retweetant une courte vidéo filmée par le journaliste britannique indépendant Peter Allen à proximité des Tuileries lors de l’acte III, la Team Macron (encore elle) accrédite l’affirmation qui l’accompagne et écrit : « Les #giletsjaunes ont mis le feu au musée du jeu de Paume… » Et les zélotes jupitériens ajoutent : « Mais quand s’arrêtera la mansuétude contre [sic] le mouvement le plus ouvertement haineux, raciste et violent que nous ayons connu depuis les années 30 ? » Rappelons que, malgré les apparences, la Team Macron n’est pas un compte parodique.

    Nous sommes là toujours dans le registre darmanesque de la peste brune : les Gilets jaunes, tels des nazis, s’attaquent à la culture en brûlant un temple de l’art.

    – En fait : Une camionnette garée à côté du musée a été incendiée mais le bâtiment n’a pas été atteint par les flammes. Des vitres ont par contre été brisées et certains « Gilets jaunes » auraient tenté de pénétrer à l’intérieur. La direction du Jeu de paume a ensuite déclaré (le 3 janvier) aux journalistes de la rubrique « CheckNews » du site de Libération « Il n’y a pas eu d’intrusion dans le bâtiment et aucun incident grave n’est à déplorer. »

    La Team Maton – qui applaudit la répression policière sans jamais en montrer les conséquences sanglantes – ayant effacé son tweet, le compte Fallait Pas Supprimer écrit : « Grosse journée pour @TeamMacronPR qui vient de supprimer un 2nd tweet… » L’équipe de choc répond alors : « Vaut mieux ça que de dire une connerie hein. » Mais quand s’arrêtera la mansuétude des macroniens contre eux-mêmes ?

    Lorsque l’on tient à réagir à chaud, à faire du sensationnalisme, et que l’on s’est vissé au crâne des lunettes anti-Gilets jaunes aux verres très épais, les « conneries » sont inévitables. On verra plus loin que la performance déconnante de la Team Macron ne s’est pas arrêtée là.

    Fake news n°5 : Plusieurs milliers de personnes vont se rendre à Paris pour casser et tuer

    – Qui ? : L’Élysée, Jacqueline Gourault (ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)

    – Quand ? : 5 décembre 2018

    – Quoi ? : Dans la soirée, l’Élysée fait savoir à Franceinfo que la manifestation à Paris du samedi 8 – acte IV – risque d’être « d’une grande violence ». La présidence affirme que les remontées du terrain sont « extrêmement inquiétantes » et qu’il faut s’attendre à ce qu’« un noyau dur de plusieurs milliers de personnes » déferlent sur la capitale « pour casser et pour tuer ». Comme le rapporte France Inter, l’Élysée anticipe une arrivée massive de « factieux » et de « putschistes » assoiffés de sang et de destruction.

    Interrogée le 6 décembre sur ces prédictions effrayantes par Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, n’apporte ni démenti, ni nuance. Le même jour, l’hebdomadaire Valeurs actuelles – pour lequel l’ordre est une valeur éternelle – surenchérit dans le style ultra-anxiogène qui le caractérise : « Plusieurs sources au sein des services de renseignement (SCRT et DRPP) estiment qu’environ “20 000 gilets jaunes voulant en découdre et tuer” pourraient agir sur le territoire samedi. On s’attend à une probabilité d’ouverture de feu de “80 à 100 %”, complète un spécialiste de l’ordre public ».

    L’alerte apocalyptique de l’Élysée est évidemment reprise dans tous les médias dominants. Le message adressé aux Gilets jaunes est clair : « Restez chez vous ». Et aux autres : « Détournez-vous de ce mouvement criminel ».

    – En fait : À Paris, le 8 décembre, 1 082 personnes ont été interpellées – souvent préventivement –, avec une garde à vue pour plus de 900 d’entre elles. Le lendemain, Le Parisien écrit : « Selon nos informations, ce dimanche matin 396 gardes à vue ont été levées puisque 108 mis en cause ont été déférés au parquet de Paris, 284 procédures ont été classées et quatre autres dossiers sont en attente de décision. »

    Où sont passés les milliers de Gilets jaunes venus dans le but de casser et tuer ? Où sont les éléments factuels – les fameuses remontées du terrain « extrêmement inquiétantes » – qui permettaient d’annoncer à la France entière qu’une horde jaune fluo allait faire couler le sang dans les rues de la capitale ?

    Tant que l’Élysée n’aura pas présenté des preuves quant à l’existence de cette armée de trucideurs en puissance – tous neutralisés ou dissuadés de passer à l’acte par le dispositif policier ?… –, il est légitime de considérer qu’on a affaire à une fake news en bonne et due forme destinée à terroriser. Avec le facteur aggravant qu’il s’agissait d’une prophétie officielle tonitruée par l’immense caisse de résonance médiatique.

    Fake news n°6 : Steve Bannon a orchestré le mouvement des Gilets jaunes

    – Qui ? : Team Macron, Émilie Chalas (députée LREM), Coralie Dubost (députée LREM), Aurore Bergé (députée LREM, porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)

    – Quand ? : 5 décembre 2018

    – Quoi ? : Sur Twitter, la Team Macron (eh oui, la revoilà déjà) exulte : « Énorme ! Le nom de domaine du site giletsjaunes.com a été acheté en mai 2017 (!!!), une semaine après l’élection d’Emmanuel Macron et enregistré à Denver aux États-Unis. » Une capture d’écran montre les informations relatives à ce nom de domaine. Conclusion de cette révélation « énorme » : « Ce serait bien que les gens commencent à s’intéresser à ce que fait Steve Bannon en Europe… » Voilà, tout s’explique : l’ancien stratège de Donald Trump est derrière le mouvement des Gilets jaunes.

    Trois députées du parti présidentiel relaient avec délectation le scoop sur Twitter : Émilie Chalas (« Ah… donc Bannon… »), Coralie Dubost (« La réalité dépasserait-elle la fiction ?!? ») et Aurore Bergé (retweet de la précédente), cette dernière étant également porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

    – En fait : Comme l’a très bien établi CheckNews sur Libération.fr, le nom de domaine giletsjaunes.com n’a pas été acheté en mai 2017, la génération est antérieure d’au moins deux ans. En 2015, un site est créé avec ce nom, il a pour objet de contester la réforme des rythmes scolaires menée par le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Vincent Peillon. Le collectif à l’initiative s’appelle les « Gilets jaunes » (le 6 décembre 2014, Le Monde publie un article qui mentionne ce mouvement).

    Abandonné, giletsjaunes.com se retrouve ensuite dans l’escarcelle de NameBright, une société gérant la réservation de noms de domaine basée à Denver aux États-Unis ; celle-ci l’enregistre le 15 mai 2017 et le met en vente. L’adresse américaine figurant sur la capture d’écran brandie par la Team inspecteur Gadget correspond donc à la localisation de NameBright. Le 23 novembre, après le début du mouvement des Gilets jaunes, le domaine est racheté ; aucun site n’est actif à ce jour sur celui-ci.

    Dans la nuit du 6 décembre, les trois députées LREM suppriment leurs tweets ; la Team Macron fait de même et se justifie une fois encore en évoquant une « connerie » (voir ici), tout en ajoutant immédiatement : « Mais une connerie n’est pas une fake news au sens où l’entend la loi. » Bref, longue vie au complotisme autorisé !

    Le générateur à infox anti-Gilets jaunes de la Macronie n’est pas en panne. Nous continuerons d’en admirer les merveilles dans une seconde partie…

    Laurent Dauré, pour Les-Crises.fr


  • 29 Janvier 2019

    Publié par El Diablo

    SALARIÉS C'EST L'ALARME ! Macron veut DÉTRUIRE notre système de RETRAITES !

    LE TEXTE INTÉGRAL EN LIEN CI-DESSOUS (PDF) :

    MACRON veut en finir avec la retraite !

     

    Vers un système individualiste, injuste qui va appauvrir les retraités et enrichir

    les banques !

     

    voir également les liens ci-dessous:


  • Nouvelles de ce qui se passe chez les Gilets jaunes : l'Assemblée des assemblées de Commercy ce week-end

    Publié le 29 janvier 2019 par FSC

    SOURCE : Mediapart
     

     

     « Commercy, capitale des gilets jaunes ! » La formule, lancée par un participant dans la liesse qui caractérise depuis le début de la journée les quelque 300 représentants qui ont répondu à l’appel de cette petite ville de la Meuse, enthousiasme un moment. Venues de toute la France, près de 75 délégations ont envoyé à Commercy des représentants pour participer à l’assemblée générale des assemblées générales des gilets jaunes, créées un peu partout sur le territoire ces dernières semaines (lire notre reportage sur l'expérience menée à Commercy depuis le début du mouvement).

    « On est dans une volonté de mise en commun des idées », précise Steven, un représentant du groupe de Commercy, avant de s'exclamer : « C’est extraordinaire ce qui se passe ici ! » Le succès dépasse manifestement les organisateurs : « On ne s’attendait pas du tout à ça, on est ravis », assure Claude, qui a largement contribué à l’organisation de ce week-end, mais qui tient d’emblée à préciser que l’AG de Commercy « ne va pas prétendre représenter tous les gilets jaunes de France. On va être humbles. Il s’agit de s’engager dans un processus démocratique par le bas ».

    La question, lancinante, de la légitimité de cette assemblée, de ceux qui s’expriment, traversera d’ailleurs tous les débats de ce mouvement si attaché à son horizontalité.


    À partir de neuf heures du matin, commencent à se rassembler dans la salle des fêtes de petits groupes venus de tout l’Hexagone et parfois même d’un peu plus loin. Un journaliste grec, qui échange avec un couple de Suisses, a fait le déplacement parce que « le monde entier regarde ce mouvement ».

    Rico et Chantal arrivent de l’Ariège, du Mas-d’Azil. Ils ont été mandatés par leur AG pour venir les représenter à Commercy. « On a été tirés au sort », précise Chantal, sémillante septuagénaire, qui depuis des semaines multiplie les actions dans son coin de l’Ariège certes reculé, mais « où existe un tissu associatif très vivant ». « Faut la voir bloquer des camions à quatre heures du matin ! », affirme Rico, la quarantaine, admiratif.

    « Macron peut lâcher sur les 80 km, on n’en a rien à faire. Son grand débat, c’est de l’enfumage ! Ce qu’on veut, c’est la justice sociale. On en a marre de bosser comme des cons pour rien avoir à la fin », résume Chantal, au diapason d’une assemblée remontée à bloc et persuadée que le mouvement des gilets jaunes, loin de s’essouffler, ne fait que commencer.

    La plupart des participants disent être venus à Commercy pour échanger leurs expériences, prendre des contacts, mais aussi se redonner de la force. « C’est important de discuter, de créer des liens. Et puis il faut qu’on s’organise face à la répression », estime Stéphane, qui vit à Saillans dans la Drôme. « Moi je viens prendre un max de contacts pour échanger, parce qu’avec une grosse manif par semaine on a un peu la tête dans le guidon et on a du mal à prendre du recul », affirme Christophe, qui arrive de Montpellier.

    Une participante à l’assemblée de Commercy. © LDUne participante à l’assemblée de Commercy. © LD

    Adel, qui vient lui de Rungis, attend de voir « quelles suites va prendre le mouvement ». « En Île-de-France, on est un peu en retard, mais par contre ça continue à grandir », assure-t-il.

    La nécessité de mieux se coordonner, de mieux s’organiser est largement partagée. Tout comme l’inquiétude liée à la structuration d’un mouvement spontané et initié par la base. Dans la salle, si chacun met de côté son parcours politique, le refus de toute organisation bureaucratique du mouvement fait l’unanimité.

    Dans cette assemblée nettement marquée à gauche, et bien que chacun tienne à mettre de côté son éventuel parcours militant, on sent les militants échaudés par leurs expériences d’organisation pyramidale.

    Pour Younès, qui a été mandaté par son AG de Grenoble, c’est la grande force des gilets jaunes, qui rassemblent « des gens sans arrière-pensée politique, qui essaient de s’organiser en sachant que le pouvoir ne doit pas être accaparé par quelques-uns. Ils sont très vigilants sur cette question, ils ne veulent surtout pas d’un leader qui a la science infuse ».

    Ici, la question d’une liste gilets jaunes aux européennes ne fait même pas débat. « On dénonce un système politique, c’est pas pour rentrer dedans ! », résume Anne, qui arrive de Nancy et pense comme la majorité des participants interrogés que cette initiative ne vise qu’à affaiblir le mouvement, autant que le « grand débat » organisé par Macron, unanimement rejeté.

    Vers 13 heures, la longue présentation des différentes délégations débute avec cette consigne, rappelée par Claude : « Ne pas être trop long, ne pas jouer les grandes gueules. »

    De Dijon à Poitiers en passant par Lorient ou Nice, avec une forte présence de groupes franciliens, les différents représentants détaillent la situation de leur côté. Et témoignent de la grande diversité du mouvement. Un représentant de l’AG de Saint-Nazaire raconte que les gilets jaunes occupent là-bas un bâtiment vide, rebaptisé « maison du peuple ». « On fait une assemblée générale par jour », explique-t-il, précisant que les gilets jaunes sont aussi très mobilisés « sur le ralentissement de l’activité portuaire » (lire notre reportage sur place, et le blog de ce groupe, hébergé sur Mediapart).

    Venu du Vigan, petit village du Gard, Kevin affirme que le mouvement y reste fort : « Pour un village de 3 000 habitants, on a entre 60 et 80 personnes à chaque assemblée. » Des « commissions thématiques » y ont été mises en place « sur la question de l’autonomie alimentaire de la vallée, par exemple », précise-t-il.

    « Le problème, c’est la coordination de toutes les actions »

    Patrick, de Paris, rappelle que la question qui revient le plus dans les allées du marché de la place de La Réunion, dans le XXe, est celle du logement, des loyers trop chers, quand Louise explique qu’elle s’exprime ici au nom du groupe des femmes gilets jaunes en Île-de-France, un groupe créé « pour porter les revendications spécifiques des femmes isolées dans les gilets jaunes. Parce que plus prolo que le prolo, il y a la femme du prolo », lance-t-elle.

    À Horbourg-Wihr, petite commune d’Alsace, le mandaté décrit, de son côté, la présence bienvenue des motards dans le mouvement : « Je peux vous dire que lorsqu’ils sont là, c’est assez impressionnant », se réjouit-il.

    Un représentant de Dijon explique, lui, que si dans sa ville la mobilisation reste importante, « le problème, c’est la coordination de toutes les actions. Il y a beaucoup de groupes qui agissent chacun de leur côté », déplore-t-il. « J’ai vu qu’il y avait par exemple beaucoup de gens qui faisaient des tracts super. Ce serait bien si on pouvait les partager pour ne pas réinventer l’eau chaude chacun de notre côté », lance un représentant de Besançon.

    Panneau affiché à l'AG de Commercy. © LDPanneau affiché à l'AG de Commercy. © LD

    Beaucoup disent ce jour-là leur préoccupation d’élargir le mouvement, notamment en s’arrimant aux combats des salariés dans les entreprises. « Au départ, on s’est retrouvés par l’association des VTC, raconte Adel, mandaté par l’AG de Rungis. Une petite famille s’est créée. Aujourd’hui, on soutient les salariés de Geodis et on soutient naturellement tous les salariés en lutte. »

    Faut-il appeler à la grève générale le 5 février, comme y appellent notamment la CGT et La France insoumise ? La question est âprement débattue, tout comme celle de la place à donner aux syndicats dans le mouvement. Certains refusent, par principe, de s’associer à un mot d’ordre syndical alors que les syndicats sont restés largement en dehors du mouvement.

    Quelles revendications mettre en avant ? Le débat s’anime entre ceux qui estiment qu’il est trop tôt pour arrêter un socle détaillé et ceux qui jugent important d’acter les grandes tendances autour de la justice fiscale et sociale ou les exigences démocratiques.

    « Il faut mettre en avant des revendications unificatrices », avance un participant, quand un autre propose de « se mettre d’accord sur les grands points pour nous permettre de massifier le mouvement ». « Ou alors on se met d’accord sur ce qu’on ne veut plus, parce qu’être trop précis dans les revendications, cela peut diviser », suggère un autre.

    La discussion, alors que la soirée avance et que la nuit est tombée depuis longtemps, finit par patiner un peu. « J’ai l’impression qu’on est à Nuit debout, là », s’agace à nos côtés un jeune homme barbu.

    Quelqu’un s’inquiète : « On ne va pas ressortir de ce week-end sans un écrit, quand même ! » « Les gens ne sont pas venus ici pour du beurre, nous confie Patrick, de Paris. En tout cas, cela présage un débat extrêmement compliqué sur la structuration du mouvement ! », pronostique-t-il.

    L’idée de rédiger un texte commun le lendemain matin est finalement actée.

    (voir ci-dessous l'appel de l'assemblée des assemblées transmis dimanche soir)

    En fin de soirée, sur la position à tenir face à l’extrême droite, la discussion s’affole et la sérénité joyeuse qui a marqué l’essentiel de la journée disparaît quelques minutes. Alors qu’au cours de la journée, de nombreux participants ont demandé qu’une position claire soit prise contre toute forme de xénophobie, sexisme ou homophobie, les avis divergent sur la manière de se démarquer de l’extrême droite.

    « On nous a assez traités de fachos. Il faut dire que ces gens-là n’ont rien à voir avec nous », estime une participante, qui propose que l’AG condamne explicitement les violences commises le jour même par des groupuscules d’extrême droite.

    « On est censés être apartisans », souligne un jeune homme, qui se dit gêné par l’idée de cibler, plus ou moins explicitement, le Rassemblement national. « C’est pas un parti politique, l’extrême droite ! », lui rétorque celle qui a fait la proposition. « Ben si ! », se voit-elle répondre.

     

    *******************

    Notons qu' a été retenu l'appel à construire la grève reconductible à partir du 5 février

    APPEL qui en est résulté

    Nous, Gilets Jaunes des ronds-points, des parkings, des places, des assemblées, des manifs, nous sommes réunis ces 26 et 27 janvier 2019 en « Assemblée des assemblées », réunissant une centaine de délégations, répondant à l’appel des Gilets Jaunes de Commercy.

    Depuis le 17 novembre, du plus petit village, du monde rural à la plus grande ville, nous nous sommes soulevés contre cette société profondément violente, injuste et insupportable. Nous ne nous laisserons plus faire ! Nous nous révoltons contre la vie chère, la précarité et la misère. Nous voulons, pour nos proches, nos familles et nos enfants, vivre dans la dignité. 26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l’humanité, c’est inacceptable. Partageons la richesse et pas la misère ! Finissons-en avec les inégalités sociales ! Nous exigeons l’augmentation immédiate des salaires, des minimas sociaux, des allocations et des pensions, le droit inconditionnel au logement et à la santé, à l’éducation, des services publics gratuits et pour tous.

    C’est pour tous ces droits que nous occupons quotidiennement des ronds-points, que nous organisons des actions, des manifestations et que nous débattons partout. Avec nos gilets jaunes, nous reprenons la parole, nous qui ne l’avons jamais.

    Et quelle est la réponse du gouvernement ? La répression, le mépris, le dénigrement. Des morts et des milliers de blessés, l’utilisation massive d’armes par tirs tendus qui mutilent, éborgnent, blessent et traumatisent. Plus de 1.000 personnes ont été arbitrairement condamnées et emprisonnées. Et maintenant la nouvelle loi dite « anti-casseur » vise tout simplement à nous empêcher de manifester. Nous condamnons toutes les violences contre les manifestants qu’elles viennent des forces de l’ordre ou des groupuscules violents. Rien de tout cela ne nous arrêtera ! Manifester est un droit fondamental. Fin de l’impunité pour les forces de l’ordre ! Amnistie pour toutes les victimes de la répression !

    Et quelle entourloupe que ce grand débat national qui est en fait une campagne de communication du gouvernement, qui instrumentalise nos volontés de débattre et décider ! La vraie démocratie, nous la pratiquons dans nos assemblées, sur nos ronds-points, elle n’est ni sur les plateaux télé ni dans les pseudos tables rondes organisées par Macron.

    Après nous avoir insultés et traités de moins que rien, voilà maintenant qu’il nous présente comme une foule haineuse fascisante et xénophobe. Mais nous, nous sommes tout le contraire : ni racistes, ni sexistes, ni homophobes, nous sommes fiers d’être ensemble avec nos différences pour construire une société solidaire.

    Nous sommes forts de la diversité de nos discussions, en ce moment même des centaines d’assemblées élaborent et proposent leurs propres revendications. Elles touchent à la démocratie réelle, à la justice sociale et fiscale, aux conditions de travail, à la justice écologique et climatique, à la fin des discriminations. Parmi les revendications et propositions stratégiques les plus débattues, nous trouvons : l’éradication de la misère sous toutes ses formes, la transformation des institutions (RIC, constituante, fin des privilèges des élus…), la transition écologique (précarité énergétique, pollutions industrielles…), l’égalité et la prise en compte de toutes et tous quelle que soit sa nationalité (personnes en situation de handicap, égalité hommes-femmes, fin de l’abandon des quartiers populaires, du monde rural et des outres-mers…).

    Nous, Gilets Jaunes, invitons chacun avec ses moyens, à sa mesure, à nous rejoindre. Nous appelons à poursuivre les actes (acte 12 contre les violences policières devant les commissariats, actes 13, 14...), à continuer les occupations des ronds-points et le blocage de l’économie, à construire une grève massive et reconductible à partir du 5 février. Nous appelons à former des comités sur les lieux de travail, d’études et partout ailleurs pour que cette grève puisse être construite à la base par les grévistes eux-mêmes. Prenons nos affaires en main ! Ne restez pas seuls, rejoignez-nous !

    Organisons-nous de façon démocratique, autonome et indépendante ! Cette assemblée des assemblées est une étape importante qui nous permet de discuter de nos revendications et de nos moyens d’actions. Fédérons-nous pour transformer la société !

    Nous proposons à l’ensemble des Gilets Jaunes de faire circuler cet appel. Si, en tant que groupe gilets jaunes, il vous convient, envoyez votre signature à Commercy (assembleedesassemblees@gmail.com). N’hésitez pas à discuter et formuler des propositions pour les prochaines « Assemblées des assemblées », que nous préparons d’ores et déjà.

    Macron Démission !
 Vive le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple.

    Appel proposé par l’Assemblée des Assemblées de Commercy.

    Il sera ensuite proposé pour adoption dans chacune des assemblées locales.

     


  • US : Nancy Pelosi, ébahie, n’en revient pas…


    …Un acte d’accusation contre Stone prouve que la campagne de Trump a délibérément fait campagne…pour Trump !

                                                                                                       "                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  L'acte d'accusation de Roger Stone indique clairement qu'il y a eu une tentative                                                                   délibérée et coordonnée de la part des plus hauts responsables de la campagne Trump d'influencer l'élection de 2016 et de subvertir la volonté du peuple américain. ...", Nancy Pelosi

    2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama − Le 26 janvier 2019

    Vendredi, Roger Stone, un consultant politique qui, en 2016, soutenait publiquement la campagne Trump, a été arrêté sur des accusations de crimes déposées par l’avocat spécial Robert Mueller. Il a depuis été libéré sous caution. Stone est inculpé(pdf) dans cinq affaires pour avoir fait de fausses déclarations, tenté d’influencer un témoin et entravé la procédure.

     

    Depuis mai 2017, l’ancien chef du FBI, Mueller, enquête sur une prétendue collusion entre Trump, sa campagne et quelque chose de russe à propos de l’élection de 2016. Aucune preuve n’a été produite jusqu’à présent pour corroborer une telle collusion. Les gens qui affirment fanatiquement qu’il doit y avoir une telle connexion sont maintenant déçus. L’acte d’accusation tant attendu de Stone était l’une de leurs dernières cartouches. Mais il n’y a absolument rien dedans qui suggère une quelconque collusion.

    Tous ces crimes présumés ont été commis en relation avec une comparution de Stone pendant une enquête du Comité spécial du renseignement de la Chambre (HPSCI).

    Au cours des élections de 2016, Stone a déclaré publiquement qu’il était en communication directe avec Wikileaks et son éditeur, Julian Assange. Steve Bannon, qui faisait alors partie de la campagne Trump, a demandé à Stone de demander à Wikileaks à quelle heure seraient publiés de nouveaux lots de courriels provenant du Comité national démocrate. La campagne Trump était naturellement intéressée par ces communiqués pour attaquer la candidate concurrente Hillary Clinton.

    Wikileaks et Assange ont nié avoir eu des relations ou des communications avec Roger Stone. Il s’est avéré par la suite que Stone avait deux contacts, le comédien du magazine The New Yorker Randy Credico et l’écrivain conservateur Jerome Corsi, qui auraient pu avoir des contacts ou une relation avec Wikileaks. L’acte d’accusation ne dit rien de ces relations avec Wikileaks.

    Lors de sa comparution devant le Comité spécial de la Chambre, Stone s’est mal souvenu, s’est contredit ou a menti au sujet de plusieurs détails liés à sa fausse affirmation antérieure. Il a également demandé à Randy Credico de mentir au comité. Ce sont les seuls problèmes sur lesquels porte l’acte d’accusation. Il s’agit des mensonges d’un menteur notoire qui sont devenus des crimes de procédure lorsqu’il les a répétés au cours d’une enquête. Stone lui-même nie farouchement avoir commis un crime et promet de se défendre devant un tribunal.

    L’acte d’accusation ne dit nulle part que cela a quelque chose à voir avec la campagne de Trump, la Russie, Wikileaks ou les relations inexistantes entre eux.

    Mais certains médias ne vous le diront pas. Le New York Times affiche à tort dans ses manchettes :

    En accusant Roger Stone, Mueller trouve un lien entre la campagne de Trump et WikiLeaks. Le premier graphique :

    Le conseil spécial, Robert S. Mueller III, a révélé vendredi le lien le plus direct jusqu’à ce jour entre les efforts parallèles de la campagne Trump et WikiLeaks visant à nuire à Hillary Clinton lors de l’élection de 2016 à l’aide d’éléments du parti démocrate volés par les Russes.

    Agrandir

    Viennent ensuite vingt-huit paragraphes sur l’arrestation et d’autres problèmes, cinq photos et le graphique ci-dessus, mais aucune explication du lien supposé qui, selon l’acte d’accusation, aurait existé, mais n’a jamais existé.

    Stone a prétendu être en contact avec Wikileaks. Bannon lui a demandé de poser des questions à Wikileaks. Stone n’avait aucune relation avec Wikileaks. Il a répondu avec des rumeurs de seconde main et des informations accessibles au public. Fin de l’histoire.

    Mueller n’a trouvé aucun lien entre la campagne de Trump et quoi que ce soit prouvant que la Russie ait pu influencer les élections. Il a inculpé certaines personnes pour des affaires sans rapport avec les élections. D’autres ont commis des crimes de procédure en mentant lors des enquêtes. Il a également inculpé des Russes pour blanchiment d’argent et piratage. Mais ces cas sont assez douteux et de toute façon, ils ne seront jamais présentés à un tribunal.

    La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, tente de faire diversion suite à l’issue décevante de l’enquête menée par Mueller. L’influence russe s’est avérée n’être rien du tout. La revendication de collusion est morte.  Comme elle ne peut pas s’autoriser à blâmer Hillary Clinton pour avoir été la candidate la plus antipathique et avoir mené une campagne nulle. À qui alors peut-on reprocher le résultat de l’élection de 2016 ?

    Après quelques réflexions profondes, Pelosi finit par trouver les coupables de l’élection de Trump :

    Washington, D.C. – La Présidente Nancy Pelosi a publié cette déclaration après que l’avocat spécial Mueller eut publié une mise en accusation sous sept chefs d’accusation contre le conseiller en chef de la campagne Trump, Roger Stone, pour avoir menti au Congrès, avoir influencé des témoins et entravé la procédure :

    “L’acte d’accusation de Roger Stone indique clairement qu’il y a eu une tentative délibérée et coordonnée de la part des plus hauts responsables de la campagne Trump d’influencer l’élection de 2016 et de subvertir la volonté du peuple américain…”

    Les hauts responsables de la campagne de Trump ont délibérément essayé “d’influencer l’élection de 2016” ? Bonté divine ! Ils ont “subverti la volonté du peuple américain” en lui demandant de voter pour Trump ? Incroyable ! La campagne Trump a travaillé pour faire élire Trump ? N’est-ce pas illégal ?

    Pelosi continue :

    Face à trente-sept mises en accusation, les actions continues du Président pour saper l’enquête de l’Avocat spécial soulève les questions suivantes : qu’est-ce que Poutine a sur le Président, politiquement, personnellement ou financièrement ? Pourquoi l’administration Trump continue-t-elle à parler de retirer les États-Unis de l’OTAN, ce qui constituerait une victoire énorme pour Poutine ?

    La semaine dernière, nous avons énuméré les nombreuses choses positives que Trump a faites pour la Russie, ce qui prouve qu’il est totalement sous l’influence de Poutine. Mais c’était une satire. En fait, Trump a pris des dizaines de décisions qui portent gravement atteinte aux intérêts de la Russie. Il fait l’éloge de l’OTAN et l’utilise pour faire pression sur les autres États pour qu’ils achètent plus d’armes américaines.

    Les démocrates pensent-ils que de telles absurdités attireront des électeurs ? Ou est-ce une diversion du fait qu’ils ne parviennent pas à attaquer les politiques désastreuses de Trump sur toutes les questions sauf les plus mineures ?

    Moon of Alabama

    Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker FrancophoneP


  • 28 Janvier 2019

    Publié par El Diablo

    Le TRIBUNAL -ADMINISTRATIF - RECONNAÎT IMPLICITEMENT que le FLASH-BALL est DANGEREUX mais SE REFUSE à en SUSPENDRE L’UTILISATION À PARIS !

    Communiqué commun

     

    La CGT, L’union départementale CGT de Paris et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) avaient saisi en urgence le juge afin de lui demander d’interdire l’utilisation du Flash-Ball lors des prochaines manifestations.

     

    En effet les sévères critiques émises par plusieurs organisations syndicales et politiques ainsi que les recommandations strictes du défenseur des droits n’ayant pas suffi à faire interdire l’usage de ces armes aux effets désastreux, il appartenait désormais au juge administratif, garant d’un Etat de droit, de se prononcer.

     

    La décision du tribunal vient d’être rendue, celle-ci envoie un signe particulièrement inquiétant : les forces de police pourront utiliser les LBD lors des prochaines manifestations à Paris !

     

    Ce jugement est une très mauvaise nouvelle pour les manifestant-e-s et plus largement pour le droit de manifester son opinion sans risquer sa vie ou son intégrité physique.

     

    Pourtant le tribunal reconnaît notre intérêt à agir, rappelle le nombre de blessés et le caractère dangereux de cette arme, mais le juge estime que des précautions ont été prises pour les prochaines manifestations à Paris.

     

    Nos organisations CGT et la LDH vont dès lors examiner les suites à donner à cette décision, afin de trouver le meilleur moyen pour qu’à l’avenir les manifestant-e-s ne risquent pas leur vie en allant manifester sur Paris et l’ensemble du territoire !

    Paris, le 25 janvier 2019

     

    ******

     

    Mettons fin aux blessures graves pendant les manifestations : action en justice pour interdire l’usage des Flash Ball (COMMUNIQUÉ de PRESSE unitaire LDH, CGT, UD CGT de Paris)

    Ce jour, la CGT, l’Union Départementale CGT de Paris et la Ligue des Droits de l’Homme s’associent pour déposer une requête en urgence devant le juge administratif pour demander au ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police de Paris de cesser d’utiliser les armes dites Flash Ball ! Cette requête sera examinée devant le tribunal administratif de Paris jeudi 24 janvier à 14h...

    Ce jour, la CGT, l’Union Départementale CGT de Paris et la Ligue des Droits de l’Homme s’associent pour déposer une requête en urgence devant le juge administratif pour demander au ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police de Paris de cesser d’utiliser les armes dites Flash Ball ! Cette requête sera examinée devant le tribunal administratif de Paris jeudi 24 janvier à 14h.
    En effet, cela fait plusieurs années que nos organisations ont alerté les pouvoirs publics pour  dénoncer la politique du maintien de l’ordre qui entraine une recrudescence des violences policières, lors des manifestations.
    C’est d’ailleurs un constat partagé avec le Défenseur des Droits qui s’est également exprimé pour demander l’interdiction des Flash Ball et qui a rendu un rapport critiquant la doctrine du maintien de l’ordre en France.
    Ainsi, durant les grandes mobilisations contre la loi Travail, nos organisations avaient dénoncé les limitations drastiques au droit de manifester (fouilles, contrôles, périmètres de sécurité) ainsi que les violences qui s’abattent contre les citoyens, les militants syndicaux et politiques, visant à brider toute contestation.
    Ces dérives du pouvoir sont inacceptables dans un État de droit !
    Depuis maintenant plusieurs semaines, le gouvernement n’entend pas les revendications légitimes d’un mouvement populaire et spontané. Bien au contraire, en déployant une escalade de la violence, l’État manque à son devoir de protection des citoyens et des manifestants.
    En continuant d’utiliser des armes particulièrement dangereuses lors des manifestations causant des dommages irréversibles, l’État porte atteinte aux libertés fondamentales telles que le droit de manifester et le droit à la protection de la vie
    Nos organisations ne peuvent laisser l’État agir ainsi et feront tout ce qui est possible pour que le droit des citoyens et des travailleurs à manifester leur contestation soit respecté. Nous demandons donc au tribunal d’ordonner l’interdiction des Flash Ball pendant les manifestations.

    Montreuil, le 23 janvier 2019

     

    SOURCES: