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    28 févr. à 03:02
     

    Les nouveautés depuis le 21 février 2019

     

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

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    Chères Amies, Cher Amis,

    Pour commencer cet édito, j’emprunte sans fausse pudeur, une des brèves que notre ami Philippe Mano a rédigées pour sa chronique habituelle du jeudi. En quelques phrases il résume fort justement la réalité et la portée de l’événement.

    Cuba approuve massivement sa nouvelle Constitution
    Sous ce titre le journal Le Monde rend compte du résultat du référendum de dimanche dernier. 
    Le projet de nouvelle constitution de Cuba, qui remplace celle en vigueur depuis 1976, a été soutenu par 86,8% des électeurs lors du référendum, dont la participation représentait 84,4% du registre électoral, selon des données préliminaires, annoncées lundi par la Commission électorale nationale (CEN).Sur un total de 7.848 milliards de votes, 86,8% ont accepté le nouveau texte, 9% l’ont rejeté et les 4,1% restants correspondaient à des votes blancs ou nuls, a déclaré la présidente du CEN, Alina Balseiro. Ces chiffres incluent les votes de l’exercice électoral de ce dimanche à Cuba ainsi que ceux du week-end dernier en dehors de l’île, auxquels n’ont participé que des diplomates et des membres d’autres missions officielles à l’étranger.
    Selon les informations fournies par le CEN, un total de 6 816 169 Cubains ont voté "oui", alors que 706 400 ont voté « non ». Les votes blancs étaient de 198 674, pour un pourcentage de 2,53%, et les nuls totaux, 127 100, représentant 1,62% du total.
    À Cuba, aucun processus de ce type n’a eu lieu depuis 1976, année du vote de la Magna Carta actuelle, qui a ensuite été approuvée par plus de 97% des votants, avec un taux d’abstention de 2%.

    Et je me permets d’ajouter quelques commentaires.

    Ce vote massif, libre, direct et secret, fait suite aux mois de consultation de la population rassemblant plusieurs millions de participants qui ont transformé le texte initial à plus de 60 % ! Le quotidien « Le Figaro » remarque que : « l’opposition qui appelle habituellement à s’abstenir ou à voter blanc a mené cette fois-ci une campagne énergique en faveur du non, largement relayée par la diaspora émigrée aux USA … « Les églises catholiques et évangélistes ont joué un rôle important dans cette construction de l’opposition ». Pour sa part le quotidien « La Croix » qui soulignait que le scrutin avait valeur de test, signalait : « désormais les Cubains ont accès à internet surtout depuis le déploiement en décembre de la 3G sur l’Île, TWITTER est devenu la caisse de résonnance des voix critiques… »

    Rappelons que le texte prévoit l’irréversibilité du socialisme dans l’Île, le rôle dirigeant du Parti Communiste Cubain, il élargit les droits et les garantis individuelles, renforce le pouvoir populaire, celui des municipalités, promeut l’investissement étranger, apporte d’importants changements dans les structures de l’État et reconnaît différentes formes de propriété et parmi elles la propriété socialiste de tout le peuple et la propriété privée.

    Le résultat de ce référendum sur la nouvelle constitution, plurielle qui respecte la diversité, a été acquis dans des circonstances particulières alors que les menaces des États-Unis sont devenues alarmantes. Le Président Trump qui multiplie les attaques contre le Venezuela a déclaré que les jours du communisme sont comptés dans ce pays souverain, mais aussi au Nicaragua et à Cuba ! Il n’exclut aucun moyen pour y mettre fin ! Discours dangereux, à prendre au sérieux et à dénoncer avec force. Il faut que ce Président « va-t’en guerre » se rende » compte que l’Amérique Latine, malgré les menaces, les intrigues, les manœuvres les plus diverses, défend avec raison et passionnément son droit bien mérité de rester une zone de Paix.

    Et le peuple cubain, héroïque, vaillant et ferme, la direction politique du pays sortent renforcés de ce formidable exercice de pratique démocratique, avec une nouvelle constitution dont ils veulent faire la meilleure arme pour construire le futur de l’Île.

    Bonne lecture !

    Roger Grévoul
    Président Fondateur de Cuba Coopération France
    Codirecteur de la lettre hebdomadaire et du site de CCF

    Brèves de la semaine

    par Philippe Mano le 28 février 2019

    Mes excuses auprès de mon ami Philippe qui nous fait profiter chaque semaine de ses « Brèves » qui en content plus que certaines informations fleuves... Cette semaine je lui en ai substitué une qu’il consacrait au Référendum pour en faire l’édito du jeudi...
    RG

    Hommage à la science cubaine

    par Graziella Pogolotti, traduit par Christine Druel le 27 février 2019

    Science culture sont des branches d’un même arbre. La Révolution a assumé le développement de l’éducation et de la science comme éléments fondamentaux et indissociables de son projet émancipateur. La Réforme Universitaire a transformé l’enseignement supérieur. Elle a ouvert des filières qui n’existaient pas avant, elle a structuré l’enseignement et la recherche et elle a associé le processus de formation à une pratique sociale concrète. Construire un pays d’hommes de science et de pensée, n’était pas une phrase rhétorique. La volonté politique et la vision stratégique se sont traduites par des résultats concrets sur le plan culturel et économique.

    Le système de santé et l’industrie biopharmaceutique à Cuba à l’aube de 2019 (2)

    par Deny Extremera San Martín, Thalia Fuentes Puebla, traduit par Chantal Costerousse le 26 février 2019

    L’article qui suit traite plus spécifiquement de l’industrie pharmaceutique à Cuba ; il constitue la seconde partie de celui qui traitait du système de santé lors de la « Mesa Redonda » du 24 décembre dernier et qui a été publié sur notre site le 2 février.
    Chantal Costerousse

    Quelques jalons de culture cubaine en 2018

    par Philippe Mano le 25 février 2019

    En début d’année c’est l’heure des bilans de l’année passée. 
    Sur le site Cuba oui Yuris Norido a sélectionné huit événements concernant l’art cubain dans le monde, l’art universel à Cuba.


    « moi et Castro », lui c’est …Errol Flynn (inédit)

    par Posté par Michel Porcheron le 24 février 2019

    « moi et Castro », lui c’est …Errol Flynn (inédit) 
    Posté par Michel Porcheron 
    Errol Flynn (1909-1959) fait partie des monstres sacrés du cinéma : il demeure à jamais le héros magnifique, au sourire ravageur, à la réplique cinglante, de L’Aigle des mers, Captain Blood, Gentleman Jim et Robin des Bois. 
    Si les cinéphiles se souviennent avec nostalgie de ses films et de son autobiographie, Mes Quatre cents coups, l’une des plus drôles et des plus délirantes du genre, ils sont peu nombreux à savoir qu’Errol (...)

    Travailler avec une vision collective

    par Traduit par Gonzalo Dorado le 23 février 2019

    Pendant ce mois de janvier et jusqu’en février prochain dans tous les centres de travail du pays auront lieu plus de 70 000 assemblées syndicales où les travailleurs seront informés et leur sera présenté le Plan de l’Economie ou le Budget pour chaque entité en 2019.

    Les premiers jours du Che à La Havane (II)

    par Aleida March De La Torre, Traduit par Danielle Bergeron le 22 février 2019

    Aleida March De La Torre, veuve du Che, a publié en 2008 un livre de 200 pages intitulé « Evocación » dans lequel elle évoque sa vie commune avec le père de ses quatre enfants, de leur rencontre dans le massif de l’Escambray en 1959 au départ du Che pour le Congo en 1965. En voici quelques nouveaux extraits.

    A Ivry, Cuba Coopération France célébrait le 60e Anniversaire de la Révolution Cubaine

    par Agnès Legouze le 21 février 2019

    C’était samedi dernier, et comme le dit la chanson, « c’était jour de fête » !
    Cuba Coopération France célébrait le 60e anniversaire de la Révolution Cubaine et avec elle 60 années de coopération. 
    Un bien bel après-midi, qui a permis aux quelques cent amis de Cuba, venus de la région parisienne et d’ailleurs, de parfaire leurs connaissances sur cette épopée qui est loin d’être terminée.
    RG


  • 27 Février 2019

    Publié par El Diablo

    VENEZUELA - Un sénateur US publie une photo du meurtre de Kadhafi : un message à Maduro?

    En pleine crise au Venezuela, alors que le secrétaire d’État Mike Pompeo promet de «passer aux actes» dans ce pays, le sénateur américain Marco Rubio a publié sur Twitter une photo du meurtre du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi adressant un message on ne peut plus clair au Président vénézuélien Nicolas Maduro.

     

    Le sénateur états-unien Marco Rubio a publié dimanche sur Twitter deux photos de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui n'ont été accompagnées d'aucune légende. Une image montre Kadhafi souriant alors qu'il était toujours au pouvoir. Sur la suivante, il est ensanglanté à quelques instants de son meurtre brutal.

    […]

     

    LA SUITE EN LIEN CI-DESSOUS :


  • 27 Février 2019

    Publié par El Diablo

    "Gilets jaunes" : une note du procureur de la République de Paris préconise de ne lever les gardes à vue qu'après les manifestations

     

    Le syndicat de la magistrature dénonce "une atteinte à la liberté individuelle" et un "détournement de la garde à vue". 

     

    Une note du procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, rédigée et envoyée le 12 janvier à tous les procureurs parisiens, précise les conduites à tenir au sujet des suites judiciaires concernant les "gilets jaunes". Cette note dont franceinfo révèle le contenu, mardi 26 février, pourrait porter "atteinte à la liberté individuelle", selon Vincent Charmoillaux, l'un des porte-parole du Syndicat de la magistrature.

    Selon franceinfo, cette note intitulée "permanence gilets jaunes" et destinée aux membres du parquet de Paris donne des conseils pratiques pour organiser la masse de travail quand des centaines de "gilets jaunes" sont placées en garde à vue […]

     

    LA SUITE EN LIEN CI-DESSOUS :


  • Non, les hommes n’ont pas toujours fait la guerre

    Publié le 28 février 2019 par frico-racing

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    Non, les hommes n’ont pas toujours fait la guerre

    Déconstruire le mythe d’une préhistoire sauvage et belliqueuse...

    Par Marylène Patou-Mathis

    La violence humaine est-elle innée ou induite par le contexte ? Les recherches anthropologiques et archéologiques permettent aujourd’hui de répondre un peu mieux à cette question qui divisa les plus grands philosophes. La guerre ne semble apparaître qu’avec la naissance de l’économie de production et le bouleversement des structures sociales du néolithique, il y a environ dix mille ans.

    Sur la question de la violence chez les humains, deux conceptions radicalement opposées s’affrontent. Le philosophe anglais du XVIIe siècle Thomas Hobbes pensait que la « guerre de tous contre tous » existait depuis l’aube des temps (Léviathan, 1651). Pour Jean-Jacques Rousseau, l’homme sauvage était sujet à peu de passions et a été entraîné dans « le plus horrible état de guerre » par la « société naissante » (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755).

    L’image de l’homme préhistorique violent et guerrier résulte d’une construction savante élaborée par les anthropologues évolutionnistes et les préhistoriens du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Elle a été gravée dans les esprits à la faveur du présupposé selon lequel l’humanité aurait connu une évolution progressive et unilinéaire (1). Dès la reconnaissance des hommes préhistoriques, en 1863, on a rapproché leur physique et leurs comportements de ceux des grands singes, gorilles et chimpanzés. Pour certains savants, cet « homme tertiaire » représentait le chaînon manquant entre la « race d’homme inférieur » et le singe. Puis la théorie dite « des migrations », apparue dans les années 1880, a soutenu que la succession des cultures préhistoriques résultait du remplacement de populations installées sur un territoire par d’autres ; elle a enraciné la conviction que la guerre de conquête avait toujours existé.

    Sans avoir procédé à une analyse précise de leurs usages, les premiers préhistoriens donnent aux objets taillés des noms à connotation guerrière : massue, casse-tête, coup-de-poing, poignard... Les expositions universelles et les premiers musées reproduisent ce parti pris. Ainsi, le Musée d’artillerie (devenu Musée de l’armée), installé aux Invalides en 1871, propose des collections d’armes pré- et protohistoriques, antiques, historiques et ethnographiques, et, pour chaque période, des mannequins grandeur nature armés, en costume de guerre. Cette présentation instille dans la tête du visiteur l’idée d’une continuité culturelle de la guerre depuis la période la plus reculée de l’humanité. Pourtant, d’après les études actuelles, ces armes étaient utilisées pour tuer des animaux, et non des humains.

    Bienveillance envers les infirmes

    Davantage encore que les travaux scientifiques, les œuvres d’artistes et d’écrivains ont construit l’image des préhistoriques et de leur mode de vie : les sculptures d’Emmanuel Frémiet ou de Louis Mascré, les peintures de Paul Jamin ou de Fernand Cormon ; les Etudes antédiluviennes de Pierre Boitard ; et bien sûr La Guerre du feu de J.-H. Rosny aîné, paru en 1911. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, cette image demeure, à de rares exceptions près, celle d’un singe anthropomorphe, souvent une sorte de gorille, espèce considérée alors comme particulièrement sauvage et lubrique. On le représente maniant des armes primitives comme le gourdin ou le coup-de-poing, pratiquant l’esclavage et s’adonnant au meurtre, voire au cannibalisme. Cette vision se retrouve dans la plupart des romans qui fleurissent à partir de 1880.

    Ces fictions installent dans l’imaginaire populaire un archétype du préhistorique : un héros masculin, viril, confronté à des animaux de grande taille, comme le mammouth, ou féroces, tel le tigre à dents de sabre. Armé d’une massue et vêtu d’une peau de bête, il vit dans une caverne où il taille des outils en pierre. Révolté, instinctif et violent, notre ancêtre se bat pour conquérir le feu, une femme, ou pour venger un être cher. Les conflits sont omniprésents, comme si la guerre était inexorable, en particulier entre des « races » différentes, dont les types sont souvent puisés dans les récits des explorateurs (2).

    Au début du XXe siècle, s’appuyant sur le comportement des grands singes, certains sociobiologistes, rejoints par des anthropologues et des préhistoriens, soutiennent la thèse selon laquelle nous descendrions de « singes tueurs ». L’Homo sapiens, animal brutal car prédateur, se serait répandu hors d’Afrique à travers l’Eurasie en éliminant les autres grands singes bipèdes. Cette hypothèse, avancée en 1925 par le préhistorien Raymond Dart, fut popularisée en 1961 par Robert Ardrey dans Les Enfants de Caïn (Stock). Chasseurs, donc prédateurs, les préhistoriques auraient été agressifs par nature, et la guerre n’aurait été qu’une chasse à l’homme.

    La mise à mort de l’animal peut apparaître comme l’expression d’une violence humaine intrinsèque. Pourtant, plusieurs études ethnographiques montrent que, dans la majorité des cas, elle exclut toute agressivité de la part du chasseur (3) ; au contraire, elle socialise cette violence nécessaire sur le mode de l’échange cosmologique entre l’homme et la nature (4). En outre, elle contribuerait à la constitution d’un lien social à travers le partage de la proie. Aujourd’hui, l’hypothèse selon laquelle l’homme, parce que prédateur, descendrait de « singes tueurs » est abandonnée, de même que celle de la « horde primitive » proposée par Sigmund Freud en 1912.

    Défenseur de la théorie de Jean-Baptiste de Lamarck sur l’hérédité des caractères acquis, le père de la psychanalyse soutenait que, en des temps très anciens, les humains étaient organisés en une horde primitive dominée par un grand mâle tyrannique. Celui-ci s’octroyait toutes les femmes, obligeant les fils à s’en procurer à l’extérieur par le rapt. Puis, un jour, « les frères chassés se sont réunis, ont tué et mangé le père, ce qui a mis fin à l’existence de la horde paternelle », écrit-il dans Totem et Tabou, en 1912. Freud développe également les notions de « primitif intérieur » et de « pulsion sauvage » ; les conflits internes représenteraient l’équivalent de luttes extérieures qui n’auraient jamais cessé.

    Cette « sauvagerie intérieure » ne serait-elle pas en réalité, comme le suggère l’épistémologue et anthropologue Raymond Corbey (5), une « construction mentale imaginaire influencée par les idéologies du XIXe siècle comme le racisme ou l’eugénisme » ? Plusieurs études en neurosciences affirment que le comportement violent n’est pas génétiquement déterminé (6). Même s’il est conditionné par certaines structures cognitives, le milieu familial et le contexte socio-culturel jouent un rôle important dans sa genèse (7). En outre, de nombreux travaux, tant en sociologie ou en neurosciences qu’en préhistoire, mettent en évidence le fait que l’être humain serait naturellement empathique. C’est l’empathie, voire l’altruisme, qui aurait été le catalyseur de l’humanisation (8).

    En observant les anomalies ou les traumatismes inscrits sur les ossements de plusieurs fossiles humains du paléolithique, on constate qu’un handicapé physique ou mental, même de naissance, n’était pas éliminé. Les restes, vieux de 420 000 à 300 000 ans, d’un enfant Homo heidelbergensis ayant souffert de synostose crânienne précoce ont été retrouvés dans la Sima de los Huesos — la « grotte des os » — sur le site d’Atapuerca, en Espagne. Cette pathologie entraîne un développement anormal du cerveau, ainsi qu’une déformation du crâne. Atteint dès sa naissance d’un retard mental handicapant, cet enfant a survécu jusqu’à l’âge de 8 ans.

    Dans la majorité des cas de traumatisme, les blessures sont cicatrisées, ce qui démontre que ces hommes prenaient soin de leurs malades ou de leurs blessés et que, malgré leur handicap, ceux-ci conservaient leur place au sein de la communauté. Autre exemple : l’examen du bassin et de la colonne vertébrale d’un Homo heidelbergensis vieux d’environ 500 000 ans, découvert sur le site d’Atapuerca, a montré qu’il souffrait d’une excroissance osseuse vertébrale et d’un glissement de vertèbres. Cet homme, mesurant un mètre soixante-quinze et pesant au moins cent kilos, était donc bossu et devait particulièrement souffrir lors de ses déplacements. Mais il a survécu jusqu’aux alentours de 45 ans grâce aux soins que lui ont prodigués les siens.

    Si, aujourd’hui encore, dans l’imaginaire populaire, les hommes préhistoriques apparaissent comme des êtres en perpétuel conflit, la réalité archéologique autorise à porter sur eux un tout autre regard. L’analyse des impacts de projectiles sur les os humains, des blessures, de l’état de préservation des squelettes et du contexte dans lequel ils ont été découverts permet de caractériser un acte violent. Actuellement, les plus anciennes traces de violence ont été observées dans un contexte particulier, celui du cannibalisme. Plusieurs preuves archéologiques attestent cette pratique, durant le paléolithique, mais peu témoignent de la mise à mort des individus consommés. En outre, il est impossible de différencier les groupes d’appartenance des « mangeurs » et des « mangés ».

    Quant aux autres marques de violence, l’examen de plusieurs centaines d’ossements humains datant de plus de 12 000 ans a permis de constater leur extrême rareté (9). En outre, elles sont souvent difficiles à interpréter, car elles peuvent tout aussi bien résulter d’un coup porté intentionnellement que d’un accident, en particulier de chasse. Le plus ancien témoignage de violence hors contexte cannibalique a été découvert sur le crâne d’un Homo sapiens archaïque trouvé dans une grotte près de Maba, en Chine méridionale, et vieux de 200 000 à 150 000 ans. La fracture observée au niveau du temporal droit résulterait d’un coup porté à l’aide d’un objet contondant en pierre. Plus de 100 000 ans plus tard, dans la grotte de Shanidar, en Irak, un crâne de néandertalien âgé de 30 ou 40 ans (Shanidar I) présente deux écrasements : l’un au niveau de l’écaille frontale droite et l’autre au niveau de l’orbite gauche. Cependant, comme le fait observer le fouilleur, ces marques peuvent avoir été produites par l’éboulement du plafond qui a eu lieu après l’ensevelissement du corps.

    En Europe, le frontal d’une néandertalienne adulte, exhumé dans un banc de graviers de la rivière Vah, près de Sala, en Slovaquie, porte la marque d’un objet tranchant ayant entraîné une blessure non mortelle. A Saint-Césaire, en Charente-Maritime, une jeune femme néandertalienne a elle aussi reçu un coup sur la partie droite avant de son crâne. Porté avec un instrument très aiguisé, il aurait entraîné une forte hémorragie et une commotion cérébrale, voire un coma. Par ailleurs, des blessures provoquées par l’impact d’un objet pointu en bois ou en pierre ont été observées sur quelques squelettes (vieux de 60 000 à 45 000 ans) de néandertaliens, à Shanidar, et d’hommes modernes, à Skhul, en Israël.

    Meurtres ou accidents de chasse ?

    Ces blessures résultent-elles d’un accident ou d’un acte de violence lors d’un conflit entre personnes, entre communautés ou entre groupes ? Pour ces périodes anciennes, la distinction est difficile à faire. Cependant, dans plusieurs cas, les blessures, notamment celles dues à un choc ou à un coup porté à la tête, sont cicatrisées. Ces personnes n’ont pas été achevées, ce qui laisse penser qu’elles portent plutôt les séquelles d’un accident ou d’un combat arrêté avant la mort, suggérant davantage une querelle interpersonnelle. Seuls l’homme de Skhul et, peut-être, le garçon de la « grotte des enfants » aux Balzi Rossi, en Italie, semblent avoir subi des violences. Mais de la part de qui ? Un membre de leur communauté ou un individu extérieur à leur groupe ? La question demeure actuellement sans réponse.

    Les néandertaliens de Shanidar, d’après l’étude menée par le paléoanthropologue américain Erik Trinkaus (10), auraient été victimes d’accidents de chasse. La distribution des lésions — situées principalement à la tête et aux bras — de plusieurs d’entre eux correspond à celle observée sur les os de professionnels du rodéo et révèle des traumatismes résultant de chutes violentes sur le sol. Les néandertaliens étaient des chasseurs de grands mammifères ; leurs armes nécessitaient l’approche, voire le corps-à-corps avec l’animal, et il est donc fort probable que des accidents se produisaient. En outre, lorsque les chasseurs tiraient le gibier, les projectiles pouvaient rater leur cible et frapper un de leurs compagnons.

    Quelques rares figurations du paléolithique supérieur montrent des humains transpercés de traits, sur les parois des grottes de Cougnac et du Pech Merle, dans le Lot, et sur le galet de la grotte Paglicci, en Italie. Ces représentations sont souvent appelées « homme blessé » ou « homme fléché », car, pour certains préhistoriens, ces signes symbolisent des pointes de projectile. Mais, là encore, la représentation d’accidents de chasse ne peut être exclue, ni celle de sacrifices symboliques lors d’une cérémonie. L’art paléolithique ne compte aucune scène de guerre, même s’il convient de préciser que les scènes narratives y sont extrêmement rares.

    Le tournant de la sédentarisation

    Pour certains préhistoriens, le Site 117, situé sur la rive droite du Nil, à la frontière nord du Soudan en Egypte (entre 14 340 et 13 140 ans), apporterait la preuve la plus convaincante de l’existence de conflits meurtriers entre deux communautés à la fin du paléolithique. D’après les fouilles, cinquante-neuf corps de femmes, d’hommes et d’enfants de tous âges ont été déposés, seuls ou par deux, trois, quatre ou cinq, dans des fosses recouvertes de dalles. Selon James Anderson (11), près de la moitié des sujets inhumés auraient connu une mort violente, soit à la suite de coups portés à la tête, soit après avoir eu le thorax, le dos ou l’abdomen transpercé par des pointes de lance ou des projectiles en pierre, dont certains ont été retrouvés encore fichés dans les corps. En outre, d’après la trajectoire des projectiles, on a continué à tirer sur trois des hommes alors qu’ils étaient probablement déjà à terre. Que s’est-il passé ?

    A la fin du paléolithique, le nord du Soudan connaît une aridification du climat. Enclavé dans la vallée fertile du Nil et cerné par des milieux naturels hostiles, ce site aurait suscité la convoitise de groupes vivant à l’intérieur des terres (12) ; à moins que, avec l’augmentation de la densité de la population, la diminution des ressources disponibles n’ait mené à une compétition interne pour leur contrôle. Rien dans le matériel archéologique recueilli n’indique une origine allochtone des projectiles. Par ailleurs, les cinquante-neuf squelettes correspondent-ils à un même événement ou à plusieurs ? Quoi qu’il en soit, ce site apparaît comme étant le premier cas avéré de violence collective. Intra- ou intercommunautaire ? Le débat reste ouvert.

    D’après les vestiges archéologiques, on peut raisonnablement penser qu’il n’y a pas eu durant le paléolithique de guerre au sens strict, ce qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Une faible démographie, d’abord : en Europe, on estime à quelques milliers d’individus la population durant le paléolithique supérieur. Les communautés étant dispersées sur de vastes territoires, la probabilité qu’elles se soient affrontées est faible, d’autant qu’une bonne entente entre ces petits groupes d’au maximum cinquante personnes était indispensable pour assurer la reproduction.

    La sédentarisation s’accélérera au cours du néolithique, avec la domestication des plantes et des animaux. Il en résultera une croissance localisée de la population et une crise démographique. Celle-ci a pu être régulée par des conflits, comme l’indique la présence dans plusieurs nécropoles — à Schletz, en Autriche, et à Thalheim, en Allemagne — de blessures mortelles sur des squelettes d’hommes, de femmes et d’enfants.

    Le paléolithique disposait par ailleurs d’un territoire de subsistance suffisamment riche et diversifié. Certains anthropologues soutiennent que les sociétés préhistoriques n’auraient connu qu’une « économie de survie » ; mais ce postulat ne repose sur aucune réalité archéologique. De nombreux travaux attestent le contraire, au point qu’on a pu voir en elles non seulement des sociétés autosuffisantes, mais des sociétés d’abondance. Lorsque les territoires sont riches en ressources, les communautés n’entrent pas en compétition, car elles peuvent moduler leurs comportements de subsistance par l’exploitation de divers types d’aliments. Par ailleurs, aucune preuve archéologique n’étaye l’hypothèse de guerres territoriales entre migrants et autochtones.

    Là encore, au cours du néolithique, le besoin de nouvelles terres à cultiver entraînera des conflits entre les premières communautés d’agropasteurs, et peut-être entre elles et les derniers chasseurs-cueilleurs, en particulier lors de l’arrivée en Europe de nouveaux migrants, entre 5 200 et 4 400 ans av. J.-C. (à Herxheim, en Allemagne, par exemple). Une crise profonde semble marquer cette période, comme en témoigne aussi le nombre plus élevé de cas de sacrifices humains et de cannibalisme.

    Alors que les sédentaires peuvent accumuler des biens matériels, les chasseurs-cueilleurs nomades disposent d’une richesse nécessairement limitée, ce qui réduit également les risques de conflit. De plus, l’économie de prédation, à la différence de l’économie de production, qui apparaît avec la domestication des plantes et des animaux, ne génère pas de surplus. L’histoire a montré que les denrées stockées et les biens pouvaient susciter des convoitises et provoquer des luttes internes ; butin potentiel, ils risquent d’entraîner des rivalités entre communautés et de mener à des conflits. C’est à la faveur du développement de la métallurgie et du commerce à longue distance de biens de prestige, au cours de l’âge du bronze (IIe millénaire avant J.-C.), que le guerrier et l’armement commencent à faire l’objet d’un véritable culte et que la guerre s’institutionnalise.

    Par ailleurs, les conflits sont souvent déclenchés par les détenteurs de pouvoirs ou de biens — ce que l’on appelle « l’élite », qui souvent s’appuie sur la caste des guerriers. Or, si une quelconque inégalité socio-économique a existé au paléolithique, les preuves font défaut. Tout indique qu’il s’agissait de sociétés égalitaires et peu hiérarchisées. Ce n’est qu’au cours de la mutation socio-économique du néolithique qu’émergent en Europe les figures du chef et du guerrier, avec un traitement différencié des individus dans les sépultures et dans l’art. L’utilisation de l’arc se généralise ; pour certains préhistoriens, cette arme utilisée pour la chasse aurait joué un rôle dans l’augmentation des conflits, comme semblent l’attester les peintures rupestres du Levant espagnol.

    Le développement de l’agriculture et de l’élevage est probablement à l’origine de la division sociale du travail et de l’apparition d’une élite, avec ses intérêts et ses rivalités. En outre, l’exploitation de champs de plus en plus vastes nécessitant un grand nombre de bras, il devient indispensable de trouver de la main-d’œuvre. On constate au cours du néolithique moyen l’apparition simultanée de la caste des guerriers et de celle des esclaves — pour la plupart, probablement, des prisonniers de guerre.

    Dernier élément pacificateur au paléolithique : l’absence de sacrifices humains à une divinité. Pour certains archéologues, le culte de la déesse-mère, ou grande déesse, pratiqué au néolithique, aurait succédé à celui d’une déesse primordiale représentée par les « vénus », ces statuettes aux caractères sexuels souvent accentués découvertes sur des sites européens du paléolithique supérieur. Là encore, aucune preuve archéologique n’atteste la pratique de sacrifices d’êtres humains, ni d’ailleurs d’animaux sauvages, à une quelconque divinité. Ceux-ci semblent apparaître durant le néolithique moyen (entre 5 300 et 4 500 av. J.-C.) et être en lien avec des rites funéraires, propitiatoires ou de fondation (à Hârsova en Roumanie, à La Fare-les-Oliviers en France). En outre, plusieurs sites européens datant de cette période témoignent de sacrifices d’esclaves lors de la mort d’une personnalité (Moulins-sur-Céphons, Le Gournier et Didenheim en France). A la fin du néolithique, le culte de la déesse-mère cède progressivement la place à celui de divinités masculines, souvent représentées armées d’un poignard.

    Ainsi, la « sauvagerie » des préhistoriques ne serait qu’un mythe forgé au cours de la seconde moitié du XIXe siècle pour renforcer le concept de « civilisation » et le discours sur les progrès accomplis depuis les origines. A la vision misérabiliste des « aubes cruelles » succède aujourd’hui — en particulier avec le développement du relativisme culturel — celle, tout aussi mythique, d’un « âge d’or ». La réalité de la vie de nos ancêtres se situe probablement quelque part entre les deux. Comme le montrent les données archéologiques, la compassion et l’entraide, ainsi que la coopération et la solidarité, plus que la compétition et l’agressivité, ont probablement été des facteurs-clés dans la réussite évolutive de notre espèce.

    Marylène Patou-Mathis

    Directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), département préhistoire du Muséum national d’histoire naturelle (Paris).

    (1Cf. Le Sauvage et le Préhistorique, miroir de l’homme occidental, Odile Jacob, Paris, 2011.

    (2Cf. Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, 2013.

    (3Pierre Clastres, Archéologie de la violence. La guerre dans les sociétés primitives, Editions de l’Aube, La Tour-d’Aigues, 2013 (1re éd. : 1977).

    (4Philippe Descola, « Les natures sont dans la culture », dans « Anthropologie : nouveaux terrains, nouveaux objets », Sciences humaines, hors-série, n° 23, Paris, décembre 1998 - janvier 1999.

    (5Raymond Corbey, « Freud et le sauvage », dans Claude Blanckaert (sous la dir. de), « Des sciences contre l’homme, II. Au nom du bien », Autrement, no9, Paris, mars 1993.

    (6Axel Kahn, L’Homme, ce roseau pensant... Essai sur les racines de la nature humaine, NiL, Paris, 2007.

    (7Pierre Karli, Les Racines de la violence. Réflexions d’un neurobiologiste, Odile Jacob, 2002.

    (8Penny Spikins, Holly Rutherford et Andy Needham, « From hominity to humanity : Compassion from the earliest archaic to modern humans » (PDF), Time & Mind, vol. 3, no3, Oxford, novembre 2010.

    (9Ces marques de violence n’ont ainsi été observées que sur cinq des deux cent neuf individus découverts sur des sites du sud-ouest de la France. Cf. Mary Ursula Brennan, « Health and disease in the Middle and Upper Paleolithic of southwestern France : A bioarcheological study », thèse de doctorat, université de New York, 1991.

    (10Erik Trinkaus, The Shanidar Neandertals, Academic Press, New York, 1983.

    (11J. E. Anderson, « Late Paleolithic skeletal remains from Nubia », dans Fred Wendorf (sous la dir. de), The Prehistory of Nubia, Southern Methodist University Press, Dallas, 1965.

    (12Jean Guilaine et Jean Zammit, Le Sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique, Seuil, Paris, 2001.


  • Chronique de la cruauté de l’occupant israélien

    mercredi 27 février 2019

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    Nous publions ci-dessous la traduction d’un article de la journaliste israélienne Amira Hass, qui raconte comment l’armée israélienne s’ingénie à transformer en enfer la vie des Palestiniens. En l’occurrence, comment Israël a empêché un médecin palestino-américain de se rendre au chevet de sa mère en phase terminale de cancer à Naplouse, en Cisjordanie occupée.


    (Palestiniens de Naplouse au check-point à la sortie de la ville)

    Haaretz 27 février – Par Amira Hass

    Israël a déclaré mercredi avoir finalement levé l’interdiction d’entrée en Cisjordanie qu’elle avait jusque là opposée à un citoyen états-unien né à Gaza, qui voulait voir une dernière fois sa vieille mère, mourante à Naplouse (Cisjordanie occupée).

    « Un porte-parole du COGAT (l’autorité militaire israélienne en charge des territoires palestiniens occupés, NDLR) a affirmé à Haaretz qu’un permis d’entrée en Cisjordanie avait été le permis d’entrée finalement accordé lundi soir à Awni Abou Rjaila. Mais mercredi matin, après 12 jours d’attente en Jordanie, ce n’était toujours pas le cas. La situation ne s’est débloquée que mercredi après-midi », écrit la journaliste, dont l’opiniâtreté a manifestement aidé au dénouement.

    Dans un communiqué publié le même jour, le COGAT s’est « justifié », en alléguant que le demandeur ne remplissait pas les « critères » … pour entrer dans son propre pays. Mais Israël, dans son infinie miséricorde, avait décidé de faire « un geste humanitaire » en le laissant passer de l’autre côté du Jourdain.

    Abou Rjaila est un médecin qui habite et exerce à Tampa, en Floride (Etats-Unis). En janvier dernier, il apprend que sa mère, qui réside à Naplouse, est atteinte d’un cancer du pancréas, une maladie dont l’issue est généralement fatale à court terme. Elle est ensuite victime d’un accident vasculaire-cérébral, qui la laisse aveugle. Le médecin se dépêche alors d’organiser le voyage lui permettant d’aller à son chevet, en entrant en Cisjordanie via la Jordanie, l’utilisation de l’aéroport international de Tel Aviv étant de toutes façons interdite aux voyageurs palestiniens, ou considérés comme tels par Israël.

    L’épouse de Rjaila, Sawsan Rachid, elle aussi médecin, ainsi que les deux filles du couple, qui détiennent toutes les trois un passeport états-unien et pas de carte d’identité palestinienne (un document délivré sous le contrôle d’Israël, il faut le rappeler), sont autorisés à traverser le Jourdain et à entrer en Cisjordanie le 16 février.

    Mais pas le père. Dans sa volonté de fragmenter à l’infini la société palestinienne, Israël interdit, sauf délivrance d’une autorisation spéciale, aux personnes considérées comme résidentes de Gaza d’entrer en Cisjordanie.

    « Une fois entrée et parvenue à Naplouse, Sawsan Rachid effectue une demande auprès du COGAT, laissée sans réponse. Le 20 février, l’ONG israélienne Gisha, qui milite pour la liberté de circulation des Palestiniens, dépose une nouvelle demande, au nom du voyageur bloqué. Lundi après-midi 25 février, la réponse arrive, négative : le refus est signé par un officier en charge du secteur de Gaza, un certain lieutenant Roni Vaknin », poursuit Amira Hass.

    « Le lendemain mardi 26 février, je demande des explications au COGAT. Un de ses porte-parole me répond que l’autorisation d’entrée a été validée dans la soirée de lundi, mais qu’une ‘panne des services informatiques’ avait empêché sa transmission ! ».

    Le militaire affirme ensuite que la panne informatique sera réparée mardi soir à 22 heures, après quoi Abou Rjaila pourra passer le pont Allenby. « Il demande aussi que Haaretz s’abstienne de publier sur cette affaire, tant que la panne informatique n’aura pas été réparée. Nous avons accepté cette requête », indique Amira Hass, qui n’a effectivement raconté l’histoire que tard mercredi sur le site anglophone de son journal.

    Pourtant, mercredi matin encore, lorsque l’ONG Gisha appelle les autorités d’occupation pour savoir si le permis d’entrée a bien été émis, on lui répond mensongèrement que « la demande n’a été faite que mardi, et que son traitement est toujours en cours ».

    Malheureusement, sans surprise, l’état de santé de la mère d’Abou Rjaila a continué de se détériorer.

    Dans la lettre du lieutenant Vaknin reçue lundi par l’association Gisha, l’armée israélienne oppose trois motifs à l’entrée du voyageur en Cisjordanie : primo, que la demande concernait une entrée dans la bande de Gaza, un mensonge manifeste, Abou Rjaila n’ayant aucune raison d’y aller puisqu’il veut voir sa mère mourante à Naplouse ; secundo, que la présence de la vieille dame à Naplouse était illégale, puisque cette personne est originaire de Gaza, et qu’elle aurait « profité » d’une autorisation (israélienne, bien entendu) d’entrée en Cisjordanie en 2011 pour raisons médicales pour y rester sans permission ; et tertio, parce qu’Abou Rjaila, quand il avait quitté la bande de Gaza pour les Etats-Unis, était sorti de ce territoire palestinien via Rafah, côté égyptien donc, et sans permission préalable des Israéliens (qui ne laissent de toutes façons quasiment personne sortir de ce grand camp de concentration).

    Mais comme Israël, n’est-ce-pas, reste « la seule démocratie du Moyen-Orient », le COGAT a finalement décidé de « faire une exception », et de permettre à un homme de voir une dernière fois celle qui l’a mis au monde.

    http://www.haaretz.com/misc/article-print-page/.premium-israel-retracts-its-entry-ban-on-gaza-born-american-whose-mother-is-dying-1.6978386

    CAPJPO-EuroPalestine






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