En soutien, des milliers de personnes dans la rue

guadeloupePlusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi dans les rues de Pointe-à-Pitre, au départ du CHU, a constaté un journaliste de l’AFP, répondant  à un appel à la mobilisation générale lancé par une dizaine d’organisations syndicales pour soutenir le personnel en grève.

Victime d’un incendie majeur le 28 novembre 2017, le CHU de Guadeloupe fonctionne depuis de façon perturbée. Plusieurs services ont été délocalisés dans des locaux transitoires inadaptés, selon le personnel. Un mouvement de grève générale a débuté au CHU de Guadeloupe le 23 juillet, et même depuis le 10 juillet aux urgences et à la maternité, pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l’exiguïté des locaux. 

En conséquence, la majorité des services fonctionne en service minimum. 

Jeudi, le cortège est parti du CHU en direction du centre-ville de Pointe-à-Pitre et s’est ensuite rendu devant la sous-préfecture. La radio RCI a annoncé que 6.000 personnes avaient défilé d'après le décompte des syndicats. Le comptage des forces de l'ordre faisait état de 2.500 manifestants. 

 En plus de l’Union des travailleurs de la santé (UTS) – une branche de l’Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG) – et de la CGTG, qui sont mobilisés à l’hôpital, onze organisations syndicales avaient invité leurs membres à manifester. 

En soutien, un appel à la mobilisation avait aussi été lancé devant le centre hospitalier de Basse-Terre ce jeudi. 

Les différentes négociations entre la direction du CHU et les autorités sanitaires n'ont pas permis de parvenir à un accord jusqu'ici. Mercredi, le dialogue s'est même tendu après des menaces du directeur, Gérard Cotellon, d'assigner en justice les organisations syndicales qui bloqueraient l'entrée du site à partir de jeudi avec une astreinte quotidienne de 5.000 euros. 

Selon un sondage Qualistat réalisé en juillet 2019, 82 % de la population guadeloupéenne estime que ce mouvement social est justifié et 15% des sondés le juge injustifié. 

Les négociations doivent reprendre vendredi matin. Mercredi, M. Cotellon a annoncé qu'une aide de 20 millions d'euros accordée par l'État, initialement remboursable, ne sera finalement pas à rembourser. De même, l'assurance de 40 millions d'euros débloquée après l'incendie de 2017, initialement déductible des aides gouvernementales, ne sera pas déduite. 

Le CHU fait actuellement face à de grosses difficultés budgétaires, avec notamment une dette fournisseur de près de 49 millions d'euros.