• Le Sommet d'Istanbul reconnaît Jérusalem-Est occupée comme capitale de la Palestine

    Publié par Gilles Munier sur 13 Décembre 2017, 18:44pm

    Catégories : #Jérusalem, #Turquie, #Palestine, #Gaza

    Le président Recep Tayyip Erdogan au sommet extraordinaire de l'OCI

    Le président Recep Tayyip Erdogan au sommet extraordinaire de l'OCI

    Revue de presse : Agence Anadolu (13/12/17)*

    La Déclaration finale du Sommet islamique tenu à Istanbul, mercredi, a appelé tous les Etats du monde à reconnaître Jérusalem-Est occupée comme capitale de l’Etat de Palestine. 

    Le Sommet a affirmé, mercredi dans cette Déclaration son "refus et sa condamnation de la décision illégale du président américain relative à Jérusalem", soulignant la disposition des Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à soumettre la question de Jérusalem au Conseil de sécurité". 

    La Déclaration annonce la reconnaissance de l’Etat de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale. 

    La Déclaration considère que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël est une sorte de "retrait de Washington de son rôle de médiateur du processus de la paix". 

    S’adressant aux pays membres de l’OCI, la Déclaration souligne: «Nous sommes déterminés à faire face à toute mesure qui pourrait porter atteinte au statut historique, juridique et religieux de la ville de Jérusalem». 

    «Nous affirmons notre attachement à une paix juste et globale fondée sur une solution à deux États et que Jérusalem-Est est la capitale de l'État de Palestine », ajoute le document. 

    La Déclaration finale salue, par ailleurs, «le refus international de la décision de l’Administration américaine (sur Jérusalem) et nous le considérons comme étant un message fort de soutien aux droits du peuple palestinien». 

    La Déclaration incite vivement incité tous les Etats membres (de l’OCI) à soutenir Bayt Mal al-Qods (la Fondation pour Jérusalem) afin d’aider les habitants de Jérusalem à résister, et les a incités à augmenter leurs contributions à l'UNRWA pour aider les réfugiés palestiniens. 

    «Nous affirmons notre engagement à fournir les ressources matérielles nécessaires pour soutenir la résistance des palestiniens, et nous appelons à fournir le soutien et l’appui économique à l’Etat de Palestine, y compris la promotion et la facilitation du commerce avec lui», insiste le texte. 

    La Déclaration appelle "la Banque Islamique de Développement à soutenir les efforts de développement économique et social à Jérusalem". 

    «Nous appelons tous les Etats à ne pas soutenir la décision de Washington et à ne pas transférer leurs missions diplomatiques à Jérusalem», poursuit la Déclaration. 

    «La défense de la Cause palestinienne exige une réconciliation nationale sans plus tarder», note le texte. 

    «Nous appelons les Etats qui n’ont pas encore reconnu l’Etat de Palestine à prendre cette mesure décisive pour parvenir à l’équilibre dans la région», conclut la Déclaration. 

    *Source : Agence Anadolu

    Discours d’Erdogan au sommet de l’OCI consacré à Jérusalem  (extraits)**

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours à l’ouverture du Sommet extraordinaire de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qui se tient à Istanbul et qui est exclusivement consacré à Jérusalem.

    Le discours du président turc, qui avait appelé à la tenue de ce Sommet après l’annonce faite par le président américain Donald Trump, au sujet de la ville sainte de Jérusalem, a comporté une série de messages forts.

    Voici dans ce qui suit un Verbatim des principales déclarations contenues dans le discours d’Erdogan prononcé après la récitation de versets du Noble Coran à l’ouverture du Sommet.

    La décision de Trump :

    "L'annonce d'une telle décision concernant Jérusalem occupée ne peut avoir de valeur"

    "Cette décision illégale des Etats-Unis ne fait que soutenir Israël qui occupe Jérusalem. Je remercie tous les pays qui s'opposent à cette décision illégitime"

    "Ce n'est pas avec un fait-accompli que les choses vont changer. Vous pouvez, seuls, prendre une telle décision, mais le monde n'est pas vous. Je suis convaincu que les 196 pays membres actuels de l'ONU vont prendre position contre votre décision"

    "Cette posture (de soutien à Jérusalem) a été confirmée lors de tous les entretiens que j'ai eus au sujet de Jérusalem, y compris avec avec le Pape"

    "Avec cette décision (de Trump), Israël a littéralement été récompensé pour ses activités terroristes"

    "Au lieu de ceux qui veulent la paix, les Etats-Unis se sont positionnés du côté de ceux qui rendent la paix impossible. En cette période de lutte intense contre le terrorisme, c'est apporter de l'eau au moulin des fanatiques"

    L’occupation israélienne des territoires palestiniens et de Jérusalem :

    "Israël est un Etat d’occupation et de terrorisme"

    "Malheureusement la Palestine est aujourd'hui comme l'avait été Israël en 1947. Même un loup qui s'en prend à des agneaux n'agirait pas de cette manière"

    "Les soldats terroristes (israéliens) arrêtent des enfants de 10 ans et les jettent dans des cages en fer"

    "La mèche allumée par la décision sur Jérusalem ouvre la porte à des menaces contre les USA et Israël compris, envers toute l'humanité. Les autres difficultés de la région ne peuvent pas nous faire oublier la Cause palestinienne"

    Le rôle de l’OCI et des pays musulmans :

    "En tant que pays islamiques, nous n'abandonnerons jamais l'idée d'une Palestine souveraine et indépendante, avec Jérusalem pour capitale"

    "En tant que pays islamiques, nous devons faire preuve d'une plus grande détermination en faveur de plus de représentation diplomatique de la Palestine. Nous devons prendre cette décision aujourd'hui"

    Le statut de Jérusalem et la reconnaissance de la Palestine :

    "La paix ne peut être rétablie dans notre région et à Jérusalem que grâce aux efforts des personnes justes et honnêtes issues de toutes nations, croyances et milieux"

    "J'invites tous les pays responsables qui respectent le droit international à reconnaître la ville de Jérusalem comme capitale de la Palestine sous occupation"

    L'appel à Donald Trump :

    "En tant que présidence tournante de l'OCI, nous invitons Washington à revoir cette décision provocatrice et illégale"

    "Je souhaite l'exprimer une nouvelle fois du haut de cette tribune, Jérusalem est notre ligne rouge"

    **Source : Agence Anadolu


  • 13/12/17

    Quel projet pour Israël en Argentine ?

    Les autorités argentines s’interrogent sur l’achat massif de terres par un milliardaire britannique en Patagonie et les « vacances » que des dizaines de milliers de soldats israéliens passent dans ses propriétés.

    | Beyrouth (Liban) | 12 décembre 2017
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    Propriétaire de 175 sociétés, dont des chaînes de restaurant et le club de football de Tottenham —auto-proclamé « Armée des Yid »—, le très discret milliardaire Joe Lewis spécule sur le marché des changes en partenariat avec son ami George Soros.

    Au XIXème siècle, le gouvernement britannique avait hésité à installer Israël dans l’Ouganda actuel, en Argentine ou en Palestine. En effet, l’Argentine était alors contrôlée par le Royaume-Uni et, à l’initiative du baron français Maurice de Hirsch, était devenue une terre d’accueil pour les juifs fuyant les pogroms d’Europe centrale.

    Au XXème siècle, après le coup d’État militaire contre le général Juan Domingo Perón, président démocratiquement élu du pays, un courant antisémite se développa au sein des armées. Il diffusa une brochure accusant le nouvel État d’Israël de préparer une invasion de la Patagonie, le « Plan Andinia ».

    Il apparaît aujourd’hui que si l’extrême-droite argentine avait exagéré les faits dans les années 70, il existait bien alors un projet d’implantation (et non pas d’invasion) de la Patagonie.

    Tout a changé avec la guerre des Malouines, en 1982. À l’époque la junte militaire argentine tente de récupérer les îles Malouines, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, occupées de son point de vue depuis un siècle et demi par les Britanniques. L’Onu reconnaît la légitimité de la revendication argentine, mais le Conseil de sécurité condamne le recours à la force pour recouvrer ces territoires. L’enjeu est considérable car les eaux territoriales de ces archipels donnent accès à toutes les richesses du continent antarctique.

    À l’issue de cette guerre, qui fit plus d’un millier de morts (les chiffres officiels britanniques sont largement minorés), Londres impose un Traité de paix particulièrement dur à Buenos Aires. Ses Forces armées sont limitées à leur plus simple expression. Surtout, le contrôle de l’espace aérien du Sud de leur territoire et de l’Antarctique leur est retiré au profit de la Royal Air Force et elles doivent informer le Royaume-Uni de toutes leurs opérations.

    En 1992 et 1994 deux mystérieux attentats, particulièrement meurtriers et dévastateurs, détruisent successivement l’ambassade d’Israël et le siège de l’association israélite AMIA. Le premier survient alors que les chefs de poste du Renseignement israélien en Amérique latine viennent de quitter le bâtiment. Le second se déroule dans le contexte des recherches conjointes égypto-argentines pour les missiles balistiques Condor. Dans la même période, l’usine principale des Condors explose, tandis que les fils des présidents Carlos Menem et Hafez el-Assad décèdent accidentellement. Les diverses enquêtes donneront lieu à une succession de manipulations.

    Après avoir désigné la Syrie, le procureur Alberto Nisman se tourne contre l’Iran qu’il accuse d’avoir commandité les deux attentats et contre le Hezbollah qui les aurait exécutés. L’ancienne présidente péroniste Cristina Kirchner est accusée d’avoir négocié la fin des poursuites contre l’Iran en échange de prix avantageux du pétrole. Le procureur Nisman est trouvé mort à son domicile et la présidente Kirchner est inculpée pour haute trahison. Cependant, la semaine dernière un coup de théâtre détruit tout ce que l’on croyait savoir : le FBI états-unien rend des analyses ADN qui attestent de l’absence parmi les victimes du terroriste présumé et de la présence d’un corps jamais identifié. 25 ans plus tard, on ne sait plus rien sur ces attentats.

    Au XXIème siècle, profitant des avantages que leur confère le Traité de la guerre des Malouines, le Royaume-Uni et Israël mènent un nouveau projet en Patagonie.

    Le milliardaire britannique Joe Lewis acquiert d’immenses territoires dans le Sud argentin et même au Chili voisin. Ses propriétés couvrent plusieurs fois la taille de l’État d’Israël. Elles sont situées en Terre de feu, à l’extrême Sud du continent. Elles entourent notamment le Lago Escondido empêchant désormais son accès, malgré une décision de justice.

    Un aéroport privé, ayant une piste d’atterrissage de 2 kilomètres, est aménagé par le milliardaire pour recevoir des avions de transport civils et militaire.

    Depuis la guerre des Malouines, l’armée israélienne organise des « camps de vacances » (sic) pour ses soldats en Patagonie. Chaque année, ce sont désormais 8 à 10 000 d’entre eux qui viennent passer deux semaines sur les terres de Joe Lewis.

    Si dans les années 70, l’armée argentine avait fait observer la construction de 25 000 logements vides donnant naissance au mythe du plan Andinia, des centaines de milliers auraient été construits aujourd’hui.

    Il est impossible de vérifier l’état des travaux, ces terres étant privées et Google Earth neutralisant les photographies satellitaires de la zone, comme il le fait avec les installations militaires de l’Alliance atlantique.

    Le Chili voisin a cédé une base sous-marine à Israël. Des tunnels y ont été creusés pour survivre à l’hiver polaire.

    Les Indiens Mapuche qui peuplent la Patagonie tant argentine que chilienne ont eu la surprise d’apprendre la réactivation à Londres de la Resistencia Ancestral Mapuche (Résistance ancestrale mapuche - RAM), une mystérieuse organisation revendiquant l’indépendance. D’abord accusée d’être une ancienne association récupérée par les services secrets argentins, la RAM est aujourd’hui considérée par la gauche comme un légitime mouvement sécessionniste, mais par les leaders Mapuche comme une initiative financée par George Soros.

    Le 15 novembre 2017, la Marine a perdu tout contact avec le sous-marin ARA San Juan, qui a finalement été déclaré abîmé en mer. C’est un des deux sous-marins diésel-électriques TR 1700 qui constituaient le fleuron de la petite armée argentine. La Commission préparatoire de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO) a annoncé avoir enregistré un phénomène acoustique inhabituel dans l’Atlantique, à proximité de la zone où le San Juan avait envoyé son dernier signal. Le gouvernement a finalement admis que le sous-marin effectuait une « mission secrète » non précisée, dont Londres avait été informé. Alors que l’armée US avait lancé des recherches, la Marine russe a dépêché un drone capable d’explorer les fonds marins à 6 000 mètres de profondeur qui n’a rien trouvé. Le San Juan a probablement explosé. La presse argentine est convaincue qu’il a soit heurté une mine, soit a été détruit par une torpille ennemie.

    Il est à ce jour impossible de déterminer si Israël s’est engagé dans un programme d’exploitation de l’Antarctique ou s’il construit une base de repli en cas de défaite en Palestine.

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    Thierry Meyssan

    Thierry Meyssan Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump.

     
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  • 13/12/17

    DE GAULLE : CARREFOUR ENTRE L’EST ET L’OUEST (Jean Goychman)

     

    Une amitié ancestrale

    Contrairement à nos hommes politiques d’aujourd’hui qui ne vivent que dans l’actualité (j’allais écrire « leur actualité ») de Gaulle embrassait dans sa vision plusieurs siècles d’histoire. On réalise alors combien les liens du passé entre la France et la Russie sont encore présents.

    Anne de Kiev

    Cela remonte au XIème siècle lorsque Anne de Kiev devint Reine de France en épousant le petit-fils d’Hugues Capet qui régna sous le nom d’Henri Ier. De leur union provient ainsi un sang russe dans la dynastie capétienne.

    Les relations diplomatiques entre les deux pays datent de 1717, voici tout juste trois siècles. Catherine II manifestait beaucoup d’intérêt pour la culture française, en particulier pour les œuvres de Voltaire et de Diderot. La langue française était écrite et parlée par l’aristocratie russe.

    Catherine II dite La Grande Catherine

    Cependant, la Tsarine Catherine II manifesta son désaccord profond avec la Révolution française, ce qui entraîna la rupture des relations diplomatiques ainsi que la dénonciation du Traité de commerce de 1787.

    Pour autant, les liens avec l’aristocratie française ne furent nullement rompus. La Russie accueillit un certain nombre d’émigrés venant de ses rangs, tout comme l’inverse se produisit en 1917 lors de la révolution bolchevique.

    Les guerres napoléoniennes

    « Ouverture Solennelle 1812 » (Tchaïkovski) – que vous pouvez écouter en cliquant sur l’image (15:46)

    1812 fut l’année de la guerre avec la France de Napoléon, mais les combats, souvent violents sur le sol russe et ailleurs en Europe, donnèrent l’avantage aux russes. L’Empereur capitula en 1814, évènement marquant le début de la fin du règne de Napoléon. Cette guerre eut pourtant peu d’influence sur les échanges culturels entre les deux pays.

    Le second conflit qui opposa la France à la Russie fut la Campagne de Crimée de 1854, durant le Second Empire de Napoléon III. Il naquit d’un différent diplomatique entre l’Empire russe d’une part et une coalition formée par l’Empire ottoman, la France, le Royaume Uni et le Royaume de Sardaigne d’autre part. Le problème venait du développement des moyens de transport qui avaient considérablement augmenté le nombre des pèlerins vers les Lieux Saints de Palestine. Les Catholiques ne réussirent pas à s’entendre avec les Orthodoxes sur le nombre des ecclésiastiques, ce qui n’était qu’un prétexte [1]. Alliées aux Anglais, les troupes de Napoléon III remportèrent la victoire à la bataille de l’Alma (rivière sur la route de Sébastopol, ville russe où les Anglais voulaient établir une base navale pour leur flotte de guerre).

    Le retour de la diplomatie et la deuxième Guerre mondiale

    Alexandre II

    Dès 1855, le Tsar Alexandre II chercha à rétablir les relations diplomatiques avec la France, ce qui fut fait en 1857. En 1878, la Russie participa à l’Exposition universelle de Paris. Ensuite, il y eut toute une série d’échanges culturels entre les universités des deux pays et les relations furent stables jusqu’en 1917. C’était l’ère de la Triple Entente qui liait la Russie, l’Angleterre et la France. À la révolution russe, la société française se scinda en deux, une partie s’opposant et l’autre soutenant ladite révolution. Il faut dire que, au début de la guerre, la France était devenue à la fois le premier créancier et le principal partenaire économique de la Russie [2].

    En 1924, la France reconnut officiellement l’Union Soviétique, mais les rapports restèrent assez froids. En 1943, le gouvernement de Moscou reconnut le Comité Français de Libération Nationale trouvant son origine dans la France Libre, qui devint la France Combattante en 1942, avant de s’appeler CFLN en 1943. En 1944, le CFLN devint le Gouvernement provisoire. En fait, les relations entre de Gaulle et Staline avaient commencé dès 1941. Cette reconnaissance était extrêmement importante pour de Gaulle, car il avait conscience du « poids politique » du Parti Communiste en France.

    De Gaulle, dès 1940, alors que le pays sombrait, avait perçu que l’Allemagne allait perdre la guerre alors que les américains étaient beaucoup plus dubitatifs. En vérité, ce n’est qu’après que l’Armée Rouge eu vaincu la Wehrmacht à Stalingrad en 1943 que Roosevelt, malgré l’insistance de Churchill qui lui réclamait à cors et à cris depuis 1942, lança les opérations du débarquement en Normandie. Ce débarquement avait pour objectif principal d’empêcher que les troupes de Staline aillent trop loin vers l’ouest de l’Europe… De Gaulle avait été soigneusement écarté des préparatifs et n’a été informé qu’au dernier moment. Il y avait donc un certain climat de « suspicion » entre Roosevelt et lui. La reconnaissance de de Gaulle par Staline arrivait ainsi à point nommé.

    La préparation de l’après-guerre

    De Gaulle s’intéressait plus aux hommes qu’aux idéologies. Son but était de redonner à la France la place qu’elle occupait depuis plus de trois siècles dans le concert des Nations. Il connaissait les sentiments de Roosevelt à son égard et il méfiait des intentions de Churchill vis-à-vis de l’Empire français du Moyen-orient, notamment en Syrie. Un appui du côté de l’URSS pouvait rééquilibrer les choses, même si Staline s’était montré assezpeu réceptif sur la question du maintien des frontières de l’Empire français. Le voyage à Moscou, passant par l’Égypte, l’Iran et Stalingrad, a été déterminant. Parti de Paris le 24 novembre 1944, de Gaulle ne quittera Moscou que le 10 décembre. Les discussions qu’il eut avec Staline ont permis de conclure une sorte d’accord tacite qui confortait de Gaulle en tant que Chef du gouvernement français, évidemment appuyé par les communistes.

    L’objectif de de Gaulle était double : d’une part, faire en sorte que le gouvernement dont il était à la tête soit reconnu par l’URSS, et d’autre part que la France soit dans le camp des vainqueurs. Enfin, subsidiairement, de Gaulle voulait évoquer également la frontière franco-allemande et notamment sur la rive gauche du Rhin. De son côté, Staline avait besoin de de Gaulle pour l’appuyer face aux anglais et aux américains pour la frontière polonaise [3]. Un accord fut trouvé sur les deux premiers points mais Staline resta très évasif sur le dernier.

    L’éclipse du pouvoir et la reprise en main

    De Gaulle quitte le pouvoir le 20 janvier 1946, après avoir constaté que la nouvelle assemblée issue des élections du 21 octobre 1945 ayant ainsi fait du Parti Communiste le premier parti de France, ne lui permettait pas de conduire les affaires du pays comme il l’aurait souhaité, bien qu’étant reconduit à la présidence du Conseil. Persuadé que la France ferait de nouveau et rapidement appel à lui, il se retira à Colombey-les-Deux-Églises. Ce ne fut cependant qu’en 1958 que le Président René Coty fit appel à lui. Même si l’on sait, par différents témoignages [4] qu’il suivait de près ce qui se passait tant sur le plan national qu’international, il ne fit pratiquement aucune déclaration publique.

    À son retour aux affaires en mai 1958, il lui fallut en priorité mettre fin à la guerre d’Algérie. Après l’indépendance en 1962, il se tourna vers l’Europe pour tenter d’infléchir un processus d’intégration européenne dont l’élément fédérateur était essentiellement américain. Il proposa donc au Chancelier Adenauer de signer un Traité de coopération entre la France et l’Allemagne mais pouvant être étendu aux pays européens qui le souhaiteraient. La France, devenue une puissance nucléaire proposait à l’Allemagne sa protection en cas d’attaque et l’Allemagne s’engageait, en contre-partie, à développer des grands programmes industriels avec la France. Le Traité fut signé le 23 janvier 1963, mais le Bundestag devait le ratifier avant son entrée en vigueur. Les américains ne voulaient pas entendre parler de ce Traité et firent en sorte que le Bundestag ne le ratifie qu’après l’avoir vidé de son contenu, ce qui le rendait inutile.

    La France au-delà de l’Europe

    De Gaulle ne dit rien mais agit sans tarder. Conscient que ses véritables adversaires européens se trouvaient en réalité aux États-Unis, il affirma haut et fort l’indépendance de la France par une suite continue d’actions et de déclarations qui contribuèrent grandement à rehausser le prestige international de la France avec laquelle il allait falloir désormais compter. Il s’engage résolument dans un rapprochement avec les pays considérés comme des adversaires des États-Unis. Il faut souligner que de Gaulle n’avait jamais voulu couper les ponts avec l’Union Soviétique et avait reçu, dès mars 1960, Nikita Khrouchtchev. Lors de son retour aux affaires de 1958, les dirigeants soviétiques voyaient en lui un allié potentiel. Il avait notamment énoncé le fameux triptyque « Détente, Entente, Coopération » qui allait marquer ses relations avec les pays de l’Est. Son rapprochement avec Adenauer les avait quelque peu troublés. Peu de temps après, de Gaulle écrit au président Eisenhower pour lui proposer la mise place d’un directoire tripartite de l’OTAN entre les États-Unis, l’Angleterre et la France. Cela n’était pas du goût d’Adenauer, à qui de Gaulle n’avait rien dit. On retrouve ici une des caractéristiques de la politique de de Gaulle de toujours garder un équilibre pour ne pas apparaître comme inféodé à quiconque. Le voyage de Khrouchtchev fut très important car c’est la première fois qu’un chef d’État de l’URSS venait en France, et tout porte à croire que de Gaulle avait soigneusement choisi la date car la France était devenue une puissance nucléaire un mois avant.

    Néanmoins, la route de Moscou passera par Pékin.

    Mao tsé-Toung et de Gaulle prennent tous deux une position critique envers Moscou, en refusant l’accord proposé par Khrouchtchev sur la proposition d’un pacte de non-agression entre l’OTAN et les pays du Pacte de Varsovie. Jugeant la situation propice, de Gaulle fit officiellement reconnaître par le gouvernement français la République Populaire de Chine le 27 janvier 1964 [5].

    Parallèlement, un traité commercial est conclu entre la France et l’Union Soviétique en octobre 1964, et en mai 1965 fut signé le fameux Accord de coopération sur l’énergie nucléaire. Les américains y virent, bien sûr, une provocation supplémentaire…

    Le tournant capital du voyage à Moscou de 1966

    Afin de bien montrer que la France n’entendait pas déléguer aux seuls États-Unis le monopole des relations avec l’URSS, de Gaulle se rend à Moscou où il séjournera du 20 juin au 1er juillet 1966. Cette visite fut le complément logique de la décision de février 1966 de retirer toutes les forces françaises du commandement intégré de l’OTAN, complétée par une évacuation de toutes les bases étrangères situées sur le sol français. Une telle attitude ne pouvait que plaire aux autorités soviétiques qui lui réservèrent un accueil chaleureux. Il rencontre pratiquement tous les dirigeants soviétiques et effectue un périple qui le mènera de Moscou à Saint-Pétersbourg puis en Sibérie, et se terminera par Leningrad, Kiev et Volgograd, acclamé partout par une foule dense.

    Le 30 juin, veille de son retour, il prononcera son fameux discours sur « l’amitié de la France éternelle envers la Russie éternelle ». Dans ce discours, vibrant hommage à l’âme des peuples qui savent faire la différence entre l’Histoire et les péripéties dues au caractère des hommes, il rappelle les siècles d’une long passé d’amitié entre nos deux peuples. Il termine avec beaucoup de lyrisme en disant que ce passé doit préfigurer l’avenir et que nos deux pays doivent continuer leur route commune. Il conclut que le moment de la détente et de la coopération en Europe était venu. Il suggèra – sans toutefois le dire précisément – qu’il conviendrait d’installer une sorte de téléphone rouge entre Moscou et Paris, identique à celui qui existe ente Moscou et Washington.

     

    L’Europe de l’Atlantique à l’Oural

    On ne peut que constater la vision à long terme qu’avait de Gaulle depuis son discours de novembre 1959 dans lequel il affirmait :

    « Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde ! »

    La puissance de cette phrase qui bouscule l’ordre bipartite établi au lendemain de la guerre, décrit en peu de mots ce que devait être l’Europe du futur et quel rôle elle devait jouer dans le monde. Elle sous-tendait toute la politique étrangère du général de Gaulle qui n’aura de cesse, pour y aboutir, de se doter des moyens nécessaires. La force de dissuasion, le redressement économique de la France, son rayonnement culturel en sont les témoignages.

    Personnage hors du commun dans notre histoire, il a su, par sa seule volonté, marquer une étape cruciale pour sortir notre pays de l’irrémédiable déclin auquel il était voué.

    Le retour à l’étalon-or et l’ordre financier mondial

    De Gaulle avait su déjouer le piège des dollars AMGOT [6] en prenant de vitesse les USA qui comptaient bien introduire une monnaie d’occupation dans les « territoires libérés » (ce qui aurait fait d’eux des « territoires occupés »).

    Il avait une conscience parfaite de la bataille financière qui allait se jouer autour du dollar qui allait devenir la monnaie des échanges internationaux tout en gardant un statut de monnaie domestique américaine. Il avait compris très rapidement que la convertibilité du dollar en or était un leurre qui disparaîtrait rapidement. Dès que les dettes françaises furent remboursées, il demanda l’application de cette convertibilité en échangeant les dollars qui s’accumulaient à la Banque de France contre de l’or physique. On estime qu’environ 900 tonnes ont ainsi été rapatriées entre 1962 et 1967. Il savait parfaitement que la Réserve Fédérale US ne pourrait pas continuer longtemps à faire semblant et dénonça cet abus dans une conférence de presse en 1965, accusant les États-Unis de s’enrichir sur le dos des autres nations en imprimant du papier. [7]

    À la fois visionnaire et pragmatique

    Tous ceux qui aujourd’hui se réclament d’une sorte de « filiation politique » avec de Gaulle devraient surtout prendre la mesure de leurs différences.

    On peut l’aimer ou le détester. Mais il ne saurait susciter l’indifférence de ceux qui l’ont acclamé ou subi. Il est regrettable qu’il n’ait pu achever ses Mémoires d’Espoir qui auraient certainement été une source d’inspiration pour les générations futures.

    Laissons-lui une ultime parole :

    « Pour faire de grandes choses, il faut de grands hommes. Et ils ne le sont que parce qu’ils ont choisi de l’être. »

     

    Jean Goychman
    29/11/2017

     

    Sur    http://www.minurne.org/?p=13251

     
    Posté par Jocegaly à

  • Syrie – EI est vaincu et ce sera bientôt le tour des États-Unis

    Moon of AlabamaMoon of Alabama

    Par Moon of Alabama – Le 9 décembre 2017

    L’État islamique en Syrie et en Irak est officiellement vaincu. La résolution des Nations Unies qui a permis à d’autres pays de combattre EI en Syrie et en Irak est devenue caduque. Mais l’armée américaine veut, en dehors de toute base légale, poursuivre son occupation du nord-est de la Syrie. Elle n’y arrivera pas. Ses alliés kurdes de la région l’abandonnent déjà et préfèrent maintenant la protection russe. Des forces de guérilla pour combattre la « présence » américaine sont en formation. Le plan américain est à courte vue et stupide. Si les États-Unis s’entêtent à rester là, beaucoup de leurs soldats mourront. 

    Il y a deux jours, l’armée arabe syrienne a colmaté les dernières brèches sur la rive ouest de l’Euphrate. Après avoir combattu tout le long de la rivière depuis Alep vers l’est, la Force du Tigre a atteint Deir Ezzor qui avait déjà été libéré. Toutes les villes et villages qu’ils ont rencontrés en cours de route sont maintenant contrôlés par le gouvernement syrien. Les combattants islamiques restants ont été repoussés dans le désert où ils seront chassés et tués.

    Carte via SouthfrontPour agrandir

    Il y a deux jours, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une « victoire complète » en Syrie : 

    « Il y a deux heures, le ministre (russe) de la défense m’a rapporté que les opérations sur les rives est et ouest de l’Euphrate se sont achevées par la déroute totale des terroristes », a déclaré Poutine.

    « Naturellement, il pourrait encore y avoir des poches de résistance, mais dans l’ensemble, les opérations militaires à ce stade et sur ce territoire se sont terminées, je le répète, par la déroute totale des terroristes » a-t-il dit.

    Aujourd’hui, le Premier ministre irakien Haider Abadi a annoncé la victoire et la « fin de la guerre » contre l’EI du côté irakien :

    « Nos forces ont repris le contrôle total de la frontière irakienne et syrienne et j’annonce donc la fin de la guerre contre Daesh (EI) » a déclaré Abadi lors d’une conférence à Bagdadk

    Au nord de l’Euphrate, les Forces démocratiques syriennes (FDS), les forces par procuration américaines, avaient récemment négocié un autre accord (42) avec les combattants islamiques restants. EI aurait donné le contrôle d’un poste frontière avec l’Iraq aux FDS et, en échange, aurait obtenu le droit de circuler librement dans les zones contrôlées par les FDS. Cet accord a fait suite à un accord antérieur aux termes duquel les États-Unis et le SDF avaient permis à 3 500 combattants de EI de fuir Raqqa pour aller combattre l’armée syrienne à Deir Ezzor. C’était une tentative des États-Unis pour retarder ou empêcher la victoire de la Syrie et de ses alliés. Elle a échoué.

    Peu de temps après le nouveau cessez-le-feu proclamé entre les forces par procurations américaines des FDS et EI, des officiers russes ont rencontré des responsables des Unités de protection du peuple kurde (YPG), la force principale des FDS. Ces entretiens ont complètement changé la situation. Lors d’une conférence de presse commune, les Kurdes et les Russes se sont engagés à unir leurs efforts pour combattre EI à l’Est de l’Euphrate. Il semble que les YPG ne soient plus convaincus que les États-Unis veuillent le combattre. Les Russes ont pris le commandement et les forces aériennes russes soutiennent depuis les YPG dans leur lutte contre EI dans le gouvernorat de Deir Ezzor sur la rive est du fleuve :

    « Un état-major opérationnel conjoint a été créé dans la ville d’Es-Salhiya pour assurer le contrôle direct et organiser la coopération avec les milices populaires. Outre les conseillers russes, des représentants des tribus orientales de l’Euphrate y participent » a déclaré Poplavskiy, en ajoutant que dans les « prochains jours » tout le territoire à l’est de l’Euphrate River serait libéré des terroristes.

    Selon Mahmoud Nuri, un représentant des YPG kurdes, la milice « s’est battue très efficacement contre EI sous le commandement russe » et les forces kurdes se sont également déclarées prêtes à assurer la sécurité des spécialistes militaires russes opérant sur la rive orientale de l’Euphrate.

    Les États-Unis s’inquiètent vivement du fait que les Russes appuient soudain les forces américaines par procuration dans le nord-est de la Syrie. Les États-Unis veulent s’approprier la région. (Ils veulent probablement aussi protéger ce qui reste de EI pour le réutiliser au besoin). Les États-Unis prétendent que le soutien aérien russe aux Kurdes viole « l’espace aérien de la coalition ».

    Les États-Unis qui n’ont jamais été invités en Syrie, prétendent maintenant y détenir un espace aérien? Les Russes, alliés au gouvernement syrien, ont été invités dans le ciel syrien. Tout le monde sait parfaitement bien qui a le droit de se trouver dans la région et qui ne l’a pas. Mais l’armée américaine a horreur de regarder en face ses propres abus autant que de se mesurer à un adversaire qui connait la musique :

    Une fois, deux avions d’attaque A-10 de l’armée de l’air volant à l’est de la rivière Euphrate ont failli heurter de front un Su-24 Fencer russe se trouvant à seulement 300 pieds de distance – une distance infinitésimale quand on pense que tous les avions volent à plus de 350 milles à l’heure. Les A-10 ont fait une embardée pour éviter l’avion russe, qui aurait dû se trouver à l’ouest de l’Euphrate.

    (…)

    Depuis que les commandants américains et russes se sont mis d’accord le mois dernier pour voler sur des rives opposées d’un tronçon de 45 milles de l’Euphrate afin de prévenir les accidents dans le ciel de plus en plus encombré de l’est de la Syrie, les avions de guerre russes ont violé cet accord une demi-douzaine de fois par jour, selon les commandants américains. Selon eux, Moscou veut tester la détermination américaine, pousser les pilotes de l’armée de l’air à réagir imprudemment, et aider l’armée syrienne à consolider les acquis territoriaux avant les pourparlers diplomatiques pour mettre fin à la guerre de près de sept ans du pays.

    EI a disparu. Rien ne justifie la création d’un « espace aérien de la coalition ». Où se trouve l’« accord » qui permet aux États-Unis d’occuper indéfiniment le nord-est de la Syrie, comme ils affirment maintenant officiellement vouloir le faire ?

    Le Pentagone prévoit de maintenir indéfiniment des forces américaines en Syrie, même après la fin officielle de la guerre contre le groupe extrémiste islamiste, pour participer à ce qu’il appelle des opérations antiterroristes, ont déclaré des officiels.

    Il y a environ 2 000 soldats américains en Syrie et un nombre indéterminé de personnel privé en soutien. Le mois dernier, l’armée américaine a retiré 400 marines de Syrie où les forces américaines sont entrées pour la première fois à l’automne 2016.

    Plus tôt dans la semaine, des officiels ont dévoilé les plans d’un engagement à durée indéterminée, connu sous le nom de présence « conditionnelle ».

    (…)

    Le Pentagone a déclaré que ses forces armées cibleraient des parties de la Syrie qui ne sont pas entièrement gouvernées par le régime ni les forces rebelles. L’armée affirme qu’elle a le droit de rester là.

    L’armée américaine se fait beaucoup de films sur la « légalité » et les « accords ». Nous avons déjà dit que sa « présence » en Syrie est manifestement illégale. La feuille de vigne fournie par la résolution 2249 des Nations Unies  pour combattre EI est en poussière. Poutine a suffisamment insisté sur la « déroute totale des terroristes » et la victoire « complète » pour qu’il n’y ait pas de doute là-dessus. Il n’y a absolument aucune raison pour que les États-Unis restent là. D’ailleurs ils n’y arriveront pas.

    Le commandant des forces paramilitaires qui soutiennent le gouvernement syrien et irakien a envoyé une note aux États-Unis pour leur faire savoir que les forces américaines restantes en Syrie seront combattues :

    Le commandant du corps des Gardiens de la révolution iranienne, le général de brigade Haj Qassem Soleimani, a envoyé un message verbal, via la Russie, au chef du commandant des forces américaines en Syrie, lui conseillant de retirer toutes les forces américaines jusqu’au dernier soldat « sinon les portes de l’enfer s’ouvriront ».

    « Voilà mon message au commandement militaire américain : lorsque la bataille contre l’EI (le groupe État islamique) prendra fin, aucun soldat américain ne sera plus toléré en Syrie. Je vous conseille de partir de vous-mêmes sinon vous y serez contraints par la force », a dit Soleimani à un officier russe. Soleimani a demandé au responsable russe de bien préciser les intentions iraniennes concernant les États-Unis : à savoir qu’ils seront considérés comme des forces d’occupation s’ils décidaient de rester dans le nord-est de la Syrie où Kurdes et tribus arabes vivent ensemble.

    En 1983, les casernes militaires américaines et françaises de Beyrouth ont sauté après que leurs forces sont intervenues pour soutenir un des camps de la guerre civile libanaise. Plusieurs centaines de soldats sont morts. Après l’attaque, les États-Unis se sont retirés du Liban. Les soldats américains qui restent dans le nord-est de la Syrie peuvent maintenant s’attendre à subir le même sort.

    Les États-Unis affirment qu’ils ont 2 000 soldats au nord-est de la Syrie. Ils avaient auparavant prétendu en avoir 500.  Ce nouveau nombre a été annoncé après le rapatriement de 400 marines et il est encore bien inférieur à la réalité :

    Le chiffre mis à jour ne tient pas compte des effectifs des missions classifiées ni de certains membres du personnel des opérations spéciales, a indiqué M. Pahon.

    Pendant des mois, les États-Unis ont prétendu n’avoir que 500 soldats dans la région. Ils ne faisaient même pas mention du personnel privé qui suit leurs troupes partout. Le nombre réel des Américains en Syrie devait être dix fois plus élevé que le nombre officiel. Le nouveau nombre officiel est « 2000 et quelque ».  Le nouveau nombre réel est probablement supérieur à 3 500, plus plusieurs milliers de personnel privé. Cette révélation confirme une fois de plus que l’armée américaine ment tout le temps.

    Les « 2 000 et quelque »  qui restent maintenant auront besoin de dizaines de tonnes d’approvisionnements chaque jour et les États-Unis n’ont pas de ligne d’approvisionnement sécurisée vers le nord-est de la Syrie. C’est de l’arrogance et de la sottise que de vouloir maintenir les troupes sur place. Quelques guérilleros  pourront facilement empêcher les livraisons. Tous les camps que ces troupes occuperont seront la cible d’attaques extérieures et intérieures.

    Les Kurdes des YPG sont déjà en train de sortir de leur coalition avec les États-Unis… Ils se lient maintenant d’amitié avec les Russes qui leur fournissent un soutien aérien là où les États-Unis veulent maintenir EI en vie. Combien de temps encore les soldats américains qui se trouvent dans les zones contrôlées par les YPG pourront-ils faire confiance à leurs « alliés » ?

    Le Pentagone dit que la présence en Syrie est « conditionnelle », mais il ne dit pas à quelles conditions il y mettrait fin. Le général Soleimani semble croire que si quelques centaines de sacs mortuaires étaient débarqués sur la base d’Andrews près de Washington, cela pourrait constituer une condition suffisante pour que les Américains s’en aillent.

    La situation dans les autres parties de la Syrie n’a pratiquement pas changé. Les différents groupes Takifiri d’Idleb continuent à se massacrer les uns les autres. Les forces syriennes retarderont probablement les attaques qu’elles ont planifiées dans la région tant que leurs ennemis se dévoreront mutuellement. Mais dans un an, Idelb et le nord-est de la Syrie seront probablement de nouveau aux mains du gouvernement syrien.

    Traduction : Dominique Muselet


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