• ACTE V

    Direct Toulouse. Une équipe de Street Medic se fait confisquer tout son matériel               de soin par la police

    Ce samedi 15 décembre 2018, la répression se prépare sur Toulouse. Blindés de la gendarmerie, canon à eau, et maintenant confiscation du matériel de soin d’une équipe de Street Medic.

     

    Que prépare la police sur Toulouse pour la manifestation de cet après-midi ? Alors que le dispositif de répression monte d’un cran depuis l’arrivée de deux blindés sur Toulouse cette semaine, une équipe de Street Medic - des bénévoles portant assistance à toute personne blessée durant les manifestations - vient de se faire confisquer tout son matériel de soin lors d’un contrôle.

    Les deux blindés sont actuellement positionnés rue de Metz près de la préfecture, non loin du rendez-vous des Gilets Jaunes à François Verdier à 14h. Un canon à eau est stationné à la place Arnaud Bernard là où les cortèges syndicaux, étudiants et lycéens se donnent rendez-vous à 14h également. Les deux cortèges ont pour but de converger. On ne peut que craindre que la police va tout faire pour empêcher cette convergence, reflétant par là la peur viscérale de Macron de voir ces deux types de mouvements converger.




    MOTS-CLÉS

     Gilets jaunes   /    Toulouse   /    Répression   /    Politique


  • Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com
    Publication CAPJPO - Europalestine
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      La municipalité de Montréal vient d’être condamnée à verser des dommages et intérêts à deux organisations dont elle avait arraché les affiches qui montrait les crimes israéliens commis contre les enfants palestiniens.
      Montréal devra verser 12.000 dollars canadiens (8000 euros) + les frais correspondant au... (suite)
       
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      Une fillette de 7 ans, qui était entrée illégalement aux USA avec son père, en provenance du Guatémala, vient de décéder après être restée longtemps sans boire et sans manger dans le centre de détention où elle était maintenue, rapporte le Washington Post.
      Manifestation aux USA contre l’"encagement" des... (suite)
       
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      Ceux qui ont la citoyenneté israélienne mais qui ne sont pas juifs font quotidiennement la terrible expérience de la barbarie et du mépris. Un chauffeur de bus israélien arabe vient d’être sauvagement agressé, tandis que les plaintes pour discrimination se multiplient concernant les hôpitaux et l’accès... (suite)
       
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      Un vote historique ce jeudi au sénat américain qui a voté par 54 voix contre 41 l’arrêt du soutien à l’Arabie Saoudite en raison de sa guerre contre le Yemen.
      Nos ami(e)s de Codepink se félicitent de ce vote contre la politique de Trump.
      Les sénateurs ont également estimé dans leur majorité que... (suite)
       
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      Contre les mouvements sociaux en cours, et en particulier celui des gilets jaunes, « la mobilisation des médias dominants en défense du pouvoir politique et des forces de répression a pris des proportions inédites », s’insurge l’observatoire des médias, Acrimed, dans son appel du 13 décembre pour la... (suite)
       
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      Encore un très grand merci à vous toutes et tous pour votre générosité, qui a notamment permis de réunir plus d’une centaine de Palestiniens amputés par les snipers israéliens pendant les grandes manifestations de la jeunesse de Gaza à partir du 30 mars 2018.... (suite)
     
       






  • POLITIQUE

    15/12/2018 10:58 CET | Actualisé il y a 3 heures

    Gilets jaunes: des "Marianne" seins nus face aux CRS sur les Champs

    Cinq femmes ont pénétré sur l'avenue des Champs-Élysées pour se positionner sous le nez des forces de l'ordre.

     
    Gilets jaunes: des "Marianne" seins nus face aux CRS sur les Champs-Élysées
    AFP
    Gilets jaunes: des "Marianne" seins nus face aux CRS sur les Champs-Élysées

    POLITIQUE - Cinq à la suite? Les gilets jaunes veulent croire à un nouveau samedi de mobilisation ce 15 décembre. Alors que le mouvement semble s'essouffler sur le terrain après de nombreux appels au calme et plusieurs annonces du président de la République, les contestataires étaient appelés, une nouvelle fois, à converger sur Paris.

    Selon les premières images publiées sur les réseaux sociaux et celles tournées par le journaliste du HuffPost dans les rues de la capitale, la mobilisation matinale semble en baisse comparée au samedi 8 décembre. Mais ces Français en colère ont reçu un soutien inattendu: cinq femmes, habillées de sweat/bonnets phrygiens ont pénétré sur le bas de l'avenue des Champs-Élysées avant de se positionner juste devant les CRS en formation.

    Comme vous pouvez le voir ci-dessous, le face-à-face s'est fait sans grande tension, les forces de l'ordre comme les militantes restant imperturbables.

     
    Vidéo intégrée
    Clément Lanot 
     
    @ClementLanot
     
     

    PARIS  - Action symbolique de femmes seins nus déguisées en Marianne qui font face aux gendarmes sur les  

     
    145 personnes parlent à ce sujet
     
     
    Vidéo intégrée
    Remy Buisine 
     
    @RemyBuisine
     
     

    Action symbolique en cours : Plusieurs  dénudées se tiennent devant les gendarmes.

     
    980 personnes parlent à ce sujet
     

    Contactée par Franceinfo, la fondatrice des Femen Inna Shevchenko précise que l'happening ne se fait pas au nom du collectif féministe. Selon elle, il s'agit d'une performance de l'artiste Déborah de Robertis.


  • Nouveaux sur notre site http://bolivarinfos.over-blog.com

     
    En page d’accueil:
     
    1)Venezuela: En quoi consiste le nouveau plan des Etats-Unis ?, un article de Telesur du 13 décembre 2018 traduit par Françoise Lopez. Un petit résumé clair et précis des actions envisagées par les Etats-Unis pour renverser le Président Maduro. A lire absolument.
     
    2)Venezuela: Déploiement maximum de la Force Armée Bolivarienne face aux conspirations des Etats-Unis, un article d’Alba Ciudad du 13 décembre 2018 traduit par Françoise Lopez. 
     
     
    4)Venezuela: Le Ministre des Relations Extérieures remet une note de protestation au chargé d'affaires des Etats-Unis, un article du service de presse de la vice-présidence du 13 décembre 2018 traduit par Françoise Lopez.
     
    5)Venezuela: Le Gouvernement condamne l'attentat de Strasbourg, un communiqué du 13 décembre 2018 traduit par Françoise Lopez. « On n’est pas comme eux, » disait le Che: Nicolas maduro nous présente (au peuple et à Macron!) ses condoléances alors que le dit Macron n’a même pas réagi à la tentative d’attentat contre lui, considérant que c’était de la manipulation… Maduro n’est pas comme Macron, on le savait déjà mais ça se confire chaque jour davantage…
     
    6)Venezuela: La Commission pour la Paix du Congrès de la Colombie appelle à rétablir les relations avec le Venezuela, un article de Telesur du 13 décembre 2018 traduit par Françoise Lopez. Ca fait quand même plaisir de constater que certains en Colombie apprécient les actions du Venezuela pour la paix… et son rôle dans le processus de paix en Colombie. La Colombie n’a pas à se plaindre du Venezuela, bien au contraire…
     
    7)Colombie : Iván Duque doit réfléchir : attaquer le Venezuela provoquerait une guerre mondiale, un article du Resumen Latinoamericano du 13 décembre 2018 traduit par Françoise Lopez. Apparemment mais l’article n’est pas bien clair, c’est le Parti Communiste de Colombie qui le dit… Espérons qu’il sera entendu!
     
    8)Cuba : Détérioration des relations entre Cuba et les États-Unis, un article de RHC du 13 décembre 2018. Intéressant pour faire le point sur ladite détériorations…
     
    9)Cuba : Le Sénat des Etats-Unis adopte la loi agricole dont un amendement favorise le commerce avec Cuba,un article de RHC du 13 décembre 2018. De quoi ne plus rien comprendre: que veulent les Etats-Unis? Faire du commerce avec Cuba ou  lui imposer un blocus féroce? Parce que l’un contredit l’autre, évidemment… mais avec Trump, on n’est pas à une contradiction près!
     
    Bonne lecture à tous,
     
    Françoise Lopez

  • Répression macroniste contre le peuple des Gilets jaunes : un état d’urgence qui ne dit pas son nom

    Jérôme DUVAL

    D’après Vincent Brengarth, avocat au Barreau de Paris, nous assistons à une dérive inquiétante en matière de répression policière en France ces dernières années, plus précisément depuis novembre 2015 lorsque l’état d’urgence est prononcé, et prolongé à de multiples reprises, avant d’être intégré dans le droit commun. Nous serions donc désormais sous le coup « d’un état d’urgence qui ne dit pas son nom », avec des interpellations préventives sur la simple base du soupçon, sans élément concret d’une infraction.

    Les chiffres du ministère des forces de l’ordre

    Samedi 8 décembre, le mouvement des « Gilets jaunes » maintient sa progression puisqu’il a rassemblé un total de 136 000 manifestants sur l’ensemble du territoire (dont près de 10 000 à Paris), niveau comparable au samedi 1er décembre, tandis qu’il avait comptabilisé 106 301 personnes lors du week-end précédent, selon les chiffres, habituellement sous-estimés, du ministère de l’Intérieur. Au lendemain de la mobilisation du 1er décembre, le ministre Christophe Castaner s’est d’ailleurs empressé de revoir à la hausse les chiffres du 24 novembre, puisqu’il a réévalué le nombre de manifestants à 166 000 personnes, au lieu de 106 000 annoncées précédemment. On appréciera ce saut de 60 000 personnes apparues soudainement dans les statistiques du ministère, manipulation comptable qui permet d’affirmer que le mouvement décroît...

    Paris en état d’alerte insurrectionnelle

    Pour ce quatrième samedi de mobilisation pour les Gilets jaunes, 89 000 membres des forces dites « de l’ordre » sont mobilisés, dont 8 000 à Paris, appuyés par 14 « VBRG », véhicules blindés à roues de la gendarmerie. La tension est palpable. Dans la capitale, 36 stations de métro sont fermées au public, de nombreux commerces ne lèvent pas leurs rideaux et les portes d’une douzaine de musées (dont le Louvre, le musée d’Orsay, le Grand Palais, le musée de l’Homme ou le musée d’Art moderne) ainsi que d’autres sites touristiques emblématiques comme la Tour Eiffel, les Catacombes ou encore l’Arc de triomphe, sont restés fermés. Des salles de spectacles, de l’Opéra à la Comédie-Française en passant par le théâtre Marigny et le théâtre des Champs-Élysées ont annulé leurs représentations.

    1 723 interpellations

    Une vague massive d’interpellations a lieu ce samedi 8 décembre, quatrième samedi ou acte IV de la mobilisation du mouvement des « Gilets jaunes ». Des interpellations au cours desquelles la police confisque des fioles de sérum physiologique, apportées pour aider et soulager les gens asphyxiés par les gaz lacrymogènes, des masques de protection, des casques de cycliste, etc. Dérober le matériel de protections aux manifestants suscite l’indignation et jette de l’huile sur le feu. Pour peu qu’ils soient non-violents, avec l’intention légitime de se protéger contre la violences des armes utilisées par la police, ces intimidations finissent par inciter à ne plus « rester pacifique, puisque ça ne sert à rien », comme le confie Jean-Philippe interrogé par Mediapart.

    Dans la capitale, la course aux interpellations bat son plein. On passe de 121 interpellations à 7h30 le matin à 575 à 14h. Les commissariats sont très vite saturés. Finalement, sur la seule journée du samedi 8 décembre, les forces de police ont interpellé 1 723 personnes participant au mouvement, dont 1 082 rien que sur Paris, lesquelles ont débouchées sur 820 gardes à vue. Une jeune mère livre un témoignage accablant alors qu’elle se retrouve en garde à vue sans avoir rien à se reprocher et sans pouvoir allaiter son bébé de quatre mois. « C’est un état d’urgence qui ne dit pas son nom, un détournement de pouvoir au profit du pouvoir judiciaire », s’insurge l’avocat inscrit au barreau de Paris, Me Vincent Brengarth. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, mi-novembre, la police française a procédé à 4 523 interpellations, dont 4 099 ont débouché sur des gardes à vue.

    Florent Compain, président des Amis de la terre France, et Denys Crolotte, du Mouvement pour une alternative non violente, sont arrêtés dans le cortège de la Marche pour le climat à Nancy. Leur seul délit est d’avoir organisé et maintenue une manifestation malgré l’interdiction de la Préfecture. Celle-ci s’est pourtant révélée être un réel succès, rassemblant entre 1 000 et 1 500 personnes. Là aussi, il semble qu’apporter « une réponse aux problèmes de fin du monde autant qu’aux problèmes de fin de mois » pour faire converger les enjeux nationaux de la mobilisation n’aient pas été du goût de la police qui a tout fait pour éviter cette convergence sur le terrain. Mais, les soutiens se sont multipliés et le standard du commissariat a croulé sous les appels téléphoniques. Denys et Florent sont finalement libérés après avoir été retenus plus de 21 heures en garde à vue par la police. Ils encourent une peine de 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende.

    En attendant, les plaintes déposées s’accumulent alors qu’on célèbre, ce 10 décembre, le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, dont l’article 9 stipule : « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé. »

    La violence, parlons-en !

    Le samedi 1er décembre, alors que des manifestations ont lieu dans toute la France, Zineb Redouane, une femme de 80 ans, se trouve dans son appartement au quatrième étage du 12, rue des Feuillants, adjacente à la Canebière à Marseille. Soudain, elle s’apprête à fermer ses volets et reçoit une bombe lacrymogène au visage, tirée lors d’incidents sur la Canebière après les manifestations. Sa voisine Nadjia Takouche, recueille son témoignage alors que la vieille dame est transportée à l’hôpital de La Timone, puis à l’hôpital de la Conception, pour y être opérée. « Mais comment ils peuvent tirer au quatrième étage ? Les policiers m’ont bien visée. Ils ont tiré avec un pistolet, puis ils sont montés dans la voiture et sont partis. Peut-être qu’ils pensaient que j’avais le téléphone portable pour filmer », se demande t-elle avant de mourir quelques heures plus tard, au bloc opératoire de l’hôpital de la Conception, le dimanche 2 décembre. Une enquête judiciaire sera confiée par le procureur à l’IGPN, la police des polices, une de plus.

    Quelques jours plus tard, des jeunes du lycée Simone-de-Beauvoir, à Garges-lès-Gonesse manifestent le 5 décembre 2018 contre Parcoursup devant leur Lycée. L’un d’entre eux, Issam, un élève de Terminale de 17 ans, est touché par un tir tendu de flash-ball et s’effondre devant son professeur Mathieu Barraquier, il a la joue déchiquetée. Le même jour, Oumar, 16 ans, a été grièvement blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), à la porte du lycée Jacques-Monod à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans. Le lendemain 6 décembre, l’arrestation de 151 jeunes de Mantes-la-Jolie choque. Sur des images qui tournent en boucle sur Internet, on voit les lycéens alignés, agenouillés à même le sol, les mains sur la tête ou menottées à l’aide de Rilsan (des bracelets en plastique), sous la surveillance d’agents armés. On entend distinctement un policier commenter la scène : « Voilà une classe qui se tient sage. » Le même jour, 6 décembre, quelques 130 ex-lycéens engagés dans les mouvements en 1968, 1977, 1986, 1990, 1994, 2000, 2005 ou 2013 sous les différents gouvernements du Général De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard D’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande tirent le signal d’alarme. « Une étape a été franchie » dans la répression, s’inquiètent-ils.

    Deux jours plus tard, Fiorina, une étudiante de 20 ans originaire d’Amiens, et Thomas, 20 ans aussi, un étudiant nîmois, sont grièvement blessés au visage par des balles en caoutchouc sur les Champs-Élysées. Le Front de mères, premier syndicat de parents des quartiers populaires, publie dans la foulée une tribunedans laquelle les parents dénoncent « l’infâme répression policière digne d’une dictature » que subissent leurs enfants. Le Front de mères affirme être « solidaire des revendications légitimes de nos enfants, qui refusent qu’on restreigne “réforme” après “réforme” leurs champs des possibles et leurs perspectives d’avenir, (...) solidaires de leurs revendications contre Parcoursup, la “réforme” du bac, la suppression de 2 600 postes depuis septembre, et les discriminations dans le système scolaire. » Il exige que soit respecté « le droit de nos enfants à manifester et à s’exprimer » et soutient les plaintes déposées par les avocats de lycéen.nes victimes de violences policières. Enfin, le Front de mères appelle à protéger ses enfants en s’interposant tels des boucliers face à la police, car : « Un pays où l’on terrorise les enfants se dirige vers la dictature et le fascisme. »

    Lors du rassemblement à Bordeaux, ce 8 décembre, Antoine, 26 ans, a été amputé de sa main droite après l’explosion d’une grenade qu’il essayait de renvoyer sur « les forces de l’ordre ». 32 autres manifestants seront blessés. Antoine a vraisemblablement été mutilé par une grenade explosive de type GLI-F4, une arme composée de 25 grammes de TNT et d’une charge lacrymogène, qui tutoie les 165 décibels lorsqu’elle explose, soit plus qu’un avion au décollage et que seule la France utilise en Europe dans ses opérations de « maintien de l’ordre ». « Je n’en veux pas forcement aux flics, explique Antoine, mais à ce système qui a laissé des gens s’armer d’une telle façon face à d’autres gens qui ne sont pas du tout prêts à affronter ça. » Pourtant, dès le 30 novembre, un collectif d’avocats de personnes blessées par ce type de munitions adressait une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dans laquelle ils l’appelaient à cesser l’usage de cette grenade en vue de la nouvelle mobilisation prévue le 1er décembre. « Alors que depuis 2016, tant le Défenseur des droits que l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture (ACAT) tirent le signal d’alarme quant au recours à ces armes à feu, l’État persiste à recourir massivement à ces grenades explosives au risque assumé de mutiler voire de tuer », dénonçaient-ils dans leur lettre. Pour l’heure, la seule réponse apportée à cette lettre, demeure la répression aveugle d’un gouvernement aux abois. Le collectif prévoit d’introduire des recours devant le tribunal administratif. « Dans un rapport conjoint daté de 2014, l’Inspection générale de la gendarmerie nationale, ainsi que celle de la police nationale, indiquent que ces grenades sont susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement », rappelle Raphaël Kempf, un des avocats du collectif. « Que ce soit sur la zone à défendre de Bure (Meuse) ou à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), cette grenade a déjà fait beaucoup de blessés... » dénonce Aïnoha Pascual, l’avocate de Gabriel, un autre manifestant qui a eu la moitié de la main arrachée le 24 novembre.

    Matériel de protection confisqué, droit de la presse bafoué

    Plusieurs photo-reporters ont déclaré s’être fait confisquer leur matériel de travail. La photographe Véronique de Viguerie raconte à L’Express comment les protections de cette journaliste lui ont été confisquées par la police, la rendant vulnérable au cœur des manifestations du samedi 8 décembre. « J’arrivais devant le Louvre et il y avait quatre garçons assis sur un trottoir. Ils venaient d’être interpellés par la police. J’ai pris une photo et là les policiers sont venus vers moi. Ils m’ont contrôlée, m’ont dit de me tourner. J’ai montré ma carte de presse et bien rappelé que j’étais journaliste. Mais ils m’ont pris mon sac, dans lequel j’avais deux casques de snowboard, sur lesquels il y avait écrit « presse » avec du scotch, deux masques de snowboard et deux masques de peintre. »

    Quatre syndicats de journalistes, le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT et FO, ont demandé lundi 10 décembre à être reçus « en urgence » par Emmanuel Macron après des « dérapages inadmissibles » des forces de l’ordre, notamment à Paris, contre des reporters de terrain et des photographes en marge de la manifestation des Gilets jaunes. Ils « exigent des explications de la préfecture de police, du ministère de l’Intérieur et du gouvernement sur les consignes qui ont été données pour en arriver à cette situation ». « Dès 8h du matin, samedi, de nombreux photographes de presse, clairement identifiés comme tels, se sont fait confisquer leur équipement de protection individuel (casques, lunettes, masque à gaz), parfois sous la menace d’une garde à vue », écrivent-ils dans un communiqué commun. Parmi les journalistes blessés samedi 8 décembre, deux photographes du Parisien ont été visés par des tirs de Flash-Ball, l’un d’eux, Yann Foreix, a été la cible d’un tir dans le dos à deux mètres de distances par un policier. Même cas de figure pour Boris Kharlamoff, un photographe de l’agence A2PRL, également touché dans le dos par un projectile en caoutchouc tiré par un policier en civil. Un photographe du Journal du dimanche, Éric Dessons, a lui été hospitalisé pour une fracture à la main après avoir été frappé à deux reprises par un CRS et un photographe de Reuters a été atteint par un tir de flash-ball à Bordeaux. Toujours à Paris, ce samedi 8 décembre, le reporter de la fameuse émission de radio, Là-bas si j’y suis, Gaylord Van Wymeersch, se fait agresser par un agent de la BAC (brigades anti-criminalité de la Police nationale qui sont déployées massivement et en tenue civile, avec ou sans brassard) qui lui donne un coup de matraque et casse sont téléphone. Son collègue, Dillah Teibi, enregistre la scène.

    Enfin, lorsqu’un agent des forces de l’ordre républicain s’adresse à un photographe indépendant, couvrant les manifestations, en ces termes : « Si vous voulez rester en vie, vous rentrez chez vous ! Vous n’avez rien à branler ici ! », on peut se poser des questions quant au maintien de l’ordre républicain. Macron, dans son discours du 10 décembre, parle exclusivement de la violence des « casseurs », sans même faire mention des innombrables blessés par armes létales des forces de l’ordre. Pourtant, le bilan provisoire du quatrième samedi de manifestation 8 décembre est lourd : 264 blessés dont 39 policiers, plus important encore que celui de la semaine précédente de 229 blessés dont 28 policiers. Les hôpitaux de Paris ont pris en charge 170 blessés contre 162 le 1er décembre. En tout, depuis le début du mouvement, mi-novembre, près d’un millier de personnes ont été blessés et parfois très gravement. Une liste non-exhaustive des blessés graves de ces dernières manifestations dressée par le collectif Désarmons-les ! donne froid dans le dos. Il fait mention de 3 mains arrachées par des grenades GLI F4 et d’au moins 4 yeux arrachés par des tirs de LBD 40.

    Malheureusement, pour faire face à un tel afflux de blessés, dont nous ne dressons là qu’une liste trop partielle, les services de santé pâtissent d’un manque flagrant de ressources qui pourraient être facilement mobilisées en rétablissant l’ISF par exemple. À la suite de la manifestation du 8 décembre, l’Association des usager.es et du personnel de la santé (AUP’S) se révolte dans un communiqué contre des effectifs et moyens humains qui sont réduits d’année en année pour soigner dignement alors que « les gens meurent aux urgences ou y dorment sur des lits de camp faute de place. » L’association dit se préparer à descendre à nouveau dans la rue et se mobiliser avec les Gilets jaunes.

    Jérôme Duval

    »» http://www.cadtm.org/Repression-macroniste-contre-le-peuple-des-Gilets...
    URL de cet article 34246 




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