• et ceux qui trinquent , ce sont les civils !!!

    Kurdistan: Massoud Barzani critique le PKK

    Publié par Gilles Munier sur 29 Juillet 2015, 06:51am

    Catégories : #Kurdistan

    Kurdistan: Massoud Barzani critique le PKK

    Revue de presse : Aujourd'hui la Turquie (28/7/15)*

    Le président du Gouvernement régional kurde (GRK) dans le nord de l’Irak, Massoud Barzani a sévèrement critiqué le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), lui reprochant de ne pas avoir saisi les possibilités offertes par la Turquie.

    « Le gouvernement turc a fait des pas positifs […] en vue d’une résolution pacifique (du conflit kurde, ndlr), cependant, nous avons vu que certains (du PKK) n’ont pas saisi ces opportunités par fierté », a déclaré Massoud Barzani, selon le quotidien Daily Sabah.

    Cette déclaration du président du Gouvernement régional kurde d’Irak (GRK) intervient alors que le conflit qui oppose les éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l’Etat turc - depuis 1984 - s’est ravivé ces derniers jours. La Turquie a en effet décidé de bombarder des cibles rebelles du PKK dans le nord de l’Irak, une région utilisée par le mouvement kurde pour ses opérations. Une décision qui fait suite à une série d’attaques mortelles contre des policiers et des soldats turcs, revendiqués par le PKK. Ce dernier met en cause le gouvernement dans l’attentat de Suruç, attribué à l’organisation Etat islamique, et qui a fait 32 morts parmi des militants de la cause kurde.

    Quelques heures après les premiers raids de l’armée, les rebelles ont proclamé la fin de la trêve qu’il observait depuis 2013. « Les conditions de maintien du cessez-le-feu ont été rompues (…) face à ces agressions, nous avons droit de nous défendre », ont déclaré les Forces de défense du peuple (HPG), la branche militaire du PKK, dans une déclaration sur leur site internet

    Et c’est justement cette position que reproche M. Barzani aux leaders du PKK, soulignant que les contentieux ne peuvent être résolus par la provocation, les slogans et la violence, toujours d’après Daily Sabah. « La paix est un processus long, et un temps long est nécessaire », a insisté le dirigeant de l’administration autonome de la province kurde d’Irak, ajoutant que la région était déjà marquée par plusieurs conflits, et qu’il n’y avait pas besoin de nouvelles guerres.

    Ce n’est pas la première fois qu’il fait savoir sa préoccupation face à ce nouvel épisode de violences. Samedi, il a appelé également le Premier ministre Ahmet Davutoğlu pour lui exprimer son « mécontentement quant à la dangerosité de la situation », a rapporté l’AFP. Pour lui, l’escalade doit cesser : « la paix est la seule façon de résoudre les problèmes, et que des années de négociations valent mieux qu’une heure de guerre », a-t-il ajouté. Une contradiction avec les propos de M. Davutoglu qui avait affirmé plus tôt dans la journée que M. Barzani lui avait exprimé sa « solidarité » lors de cette conversation téléphonique.

    Les déclarations de Barzani peuvent apparaitre comme un manque de solidarités avec ses « frères kurdes » de Turquie. Mais il faut savoir que leurs relations ne sont pas au beau fixe. Ils ont plusieurs divergences notamment sur la question de l’autonomisation. Ils sont toutefois tous deux engagés contre le groupe Etat islamique qui sévit en Irak et en Syrie. Un ennemi visiblement commun avec Ankara qui a décidé de mener ses premières frappes vendredi contre les positions des hommes d’Al-Baghdadi. Un engagement qui lui fait désormais courir de nouveaux risques sur son propre territoire. En plus d’un risque d’attaques terroristes de l’EI, la Turquie fait face à des menaces insurrectionnelles du côté des activistes kurdes.

    *Source : Le leader des Kurdes d’Irak Massoud Barzani critique le PKK

    Photo : Massoud Barzani, président de la Région autonome du Kurdistan d’Irak