• Excellent !!!

    27 Juin 2019

    Publié par El Diablo

     

    Image d'illustration

    Par Eric Verhaeghe

     

    Jamais dans la Vème République, un Président n’avait aussi bien assumé le rôle de représentation homogène d’une classe sociale: la bourgeoisie, sortie toute droit des livres d’histoire consacrés à la Révolution Française et des manuels marxistes, après plusieurs années d’oubli. La disparition quasi-officielle de la droite et de la gauche a remis au goût du jour ce concept qu’on croyait obsolète. Désormais, dans les dîners en ville, on se dit défenseur de Macron car bourgeois. C’est un peu le retour des espèces en voie de disparition.

     

    La bourgeoisie triomphe ou croit triompher. Coup sur coup, j’ai enchaîné quelques dîners en ville qui m’ont laissé perplexe, parce que j’y ai retrouvé des mots, des phrases, des expressions, que j’imaginais enterrées à jamais.

     

    La bourgeoisie parisienne convertie à la dictature

    Dans l’un de ces dîners, en petit comité, mais avec un personnage très officiel, l’une des invitées les plus éminentes a, sans qu’on ne sache d’où cela venait, ouvertement posé la question: comment faire pour museler la presse? quel « truc » peut-on trouver pour l’empêcher de diffuser des informations gênantes pour le pouvoir?

     

    J’en suis resté baba. Le dîner se voulait apolitique, et rassemblait des gens qui se reconnaissaient dans Macron: des hauts fonctionnaires, des cadres supérieurs ou dirigeants, des chercheurs. Tout ce petit monde posait comme une évidence le fait que la liberté de la presse était un inconvénient pour le bon fonctionnement de la société. Dans le même temps, bien entendu, la même invitée qui appelait de ses vœux au retour de la censure (pour la sécurité nationale, selon elle) a accumulé les poncifs: la France, pays des Droits de l’Homme, la République, etc.

     

    […]

     

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