Eric Raoult est un homme fidèle. Il sert son maître en tout temps et en tout lieu. Même quand le maître est mort, il s’écrie : « vive le maître ! ». Ainsi, Raoult - qui sait sans doute que juin est considéré comme le « mois de la gentillesse » - vient de confirmer son attachement au maître déchu en proposant pour Nicolas Sarkozy…le prix de Nobel de la Paix.

 

Dans une lettre adressée aux parlementaires, aux responsables du comité Nobel et à Jean-Marc Ayrault, le député UMP exprime son vif désir de voir l’ex-président candidater à ce prix, pour que soit enfin reconnue « la part essentielle de son action internationale durant son quinquennat pour le maintien de la paix dans le mon ».

 

Quelle riche idée que voilà ! Un président qui a su, en l’espace de cinq ans, maintenir d’inutiles troupes de combat en Afghanistan pour poursuivre une guerre ingagnable, mérite tout à fait un tel prix. Surtout quand le même homme a su entreprendre conjointement, malgré les coupes sombres réalisées dans le budget de la Défense , malgré le « dégraissage » de 54 000 personnels appliqué à ce ministère au nom de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), une guerre en Libye menée de main de maître par un chef d’Etat-major spécialement dédié : Bernard-Henri Lévy.

 

Pour son habileté à s’aliéner l’Iran et à rendre impossible tout dialogue avec lui, pour les habiles propositions de sa ministre Michèle Alliot-Marie d’envoyer les gendarmes français mater le « printemps » tunisien, pour avoir su établir des rapports de proximité tels avec le Qatar que cet émirat nous rachète aujourd’hui méthodiquement et par petites touches, Nicolas Sarkozy mérite d’être internationalement salué.

 

Ne parlons pas de sa délicatesse vis-à-vis de ses partenaires européens, des œillades complices échangées avec la chancelière Merkel pour se payer de conserve la tête du président du Conseil italien, ou des humiliantes saillies contre l’Espagne, présentée à tout bout de champ comme l’anti-modèle absolu.

 

Quant à nous pour l’ensemble de son œuvre, pour la réduction conjointe de la dette et du chômage, pour l’augmentation généralisée du pouvoir d’achat et pour sa gestion brillante de la crise de l’euro, dont tout le bénéfice nous apparaît aujourd’hui, nous proposons que soit attribué à Nicolas Sarkozy le prix Nobel d’économie.