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    Dimanche 1 avril 2012 7 01 /04 /Avr /2012 00:45

    Le scandale du "gas flaring"

     

     


    Le torchage du gaz naturel (ou "gas flaring") est un scandale environnemental qui ne dit pas son nom dans les coursives des plateaux de télé, des salles de rédaction et qui ne s'expose pas dans les salons feutrés de la conférence internationale de Durban sur le réchauffement climatique. Outre les traditionnels lobbyings de l'industrie de la finance(1) pour financer la croissance verte, aucune trace des mots "gas flaring" dans le déroulé de l'évènement donné par l'OCDE sur son site.

    Pourtant, malgré l'inertie programmée d' un grand nombre de responsbles ,le torchage demeure un enjeu de poids dans la bataille des réductions d'émissions à effet de serre. Quelles sont les raisons qui amènent les exploitants pétroliers à provoquer une telle hérésie environnementale ? Quelles sont ses conséquences sur l'environnement, Quels moyens pour lutter contre un non-sens industriel stratégique et écologique ?

    Une définition.

    On voit souvent associé dans notre imaginaire un puits de pétrole associé à un tuyau d'où s'échappe une colonne de feu. C'est ça, le torchage. Le processus d’extraction du pétrole brut fait remonter à la surface ce qu’on appelle des gaz associés. L'action consiste à laisser échapper dans l'atmosphère le gaz naturel présent dans les poches privées d'air où est enferné le précieux liquide noir.Le fait de purger ce mélange de méthane et d'hydrogène sulfuré mais aussi du dioxyde de soufre, dioxyde d’azote et d'autres produits cancérigènes comme le benzopyrène, les dioxines, le benzène etle toluène dans notre atmosphère atténue fortement les risques d'explosion du puits de forage. 
    les premiers chantiers de torchage dans le Wyoming(Usa) dès 1946(2) et leur augmentation pendant la deuxième moitié du 20ème siècle ira de pair avec la manne financière que représente pétrole pour les pays producteurs.
     
    Des disparités dans la pratique.
     
    En valeurs mesurées, la Russie (Gazprom) et le Nigéria (Total) devancent de loin leurs principaux concurrents, l'Iran et l'Irak (75 contre 22 milliards de m3).(source:GGFR)
     
    Tous les pays producteurs de pétrole sont amenés à pratiquer le torchage de leur gaz, Ce qui diverge, c'est plutôt la volonté politique de proposer et d'appliquer les lois de restriction pendant qu'une certaine forme de laxisme voire de corruption s'installe dans les centres de décision. Même si en Norvège, des pénalités sont données aux compagnies dès le premier mètre cube de gaz évacué dans l'atmosphère, ce n'est pas le cas au Nigéria ou en Chine.
     
    L'attitude des industries pétrolières est d'ailleurs tout aussi condamnable que celle des hommes politiques dans ce bal de dupes. La shizophrénie est à son paroxysme quand on sait que la même entreprise peut exploiter le pétrole dans les deux pays en même temps ,en veillant à toujours s'appuyer sur les lois existantes.
     
     
    Un réel gaspillage industriel, des raisons diverses.
     
    Les 400 millions de tonnes de CO2 qui s'échappent chaque année dans l'atmosphère sont le fait de pays dont les infrastructures de production et de transport de gaz sont inexistantes :- Les exploitants estimant perdre de l'argent sur l'exploitation de ces rejets de gaz.- mais aussi dont les conflits d'intérêt sont les plus nombreux : ,la puissance du groupe Gazprom au sein du gouvernement Poutine (Dmitry Medvedev était à la tête de Gazprom en 2005 (3)).
     
    Un demi milliard de voitures .
     
     Les conséquences du torchage, sont catastrophiques pour l'environnement climatique et humain : outre le fait que le torchage corresponde à la quantité totale d'émissions de CO2 du parc automobile européen(4), à savoir 500 millions de véhicules, les conséquences humaines sont aussi très graves : l'hydrogène sulfuré est responsable de la corrosion des métaux et son inhalation peut provoquer la dégénérescence du nerf olfactif. Du torchage résulte aussi la dispersion de gaz non brûlés dont le potentiel de réchauffement global 23 fois supérieur à celui du CO2(5).
     
    Les habitants du Nigéria peuvent témoigner d'une baisse de productivité vivrière dûe à la hausse significative des températures autour des torchères. Elles sont souvent situées à proximité des habitations. Selon l'association militante "Les amis de la Terre", "on estime que pour une seule et unique région du delta du Niger, le torchage est statistiquement responsable, chaque année, de 49 décès prématurés, de 5000 maladies respiratoires chez les enfants, de quelques 120 000 crises d’asthme etde 8 causes de cancer supplémentaires."(8)

    Le Nigéria perd chaque année , l'équivalent de 2,5 milliards de dollars de production de gaz.

     
     
     
    Une résistance active.
     
    De nombreux programmes tentent d'endiguer actuellement cette catastrophe évitable en montrant les problèmes environnementaux à leurs contradicteurs.
    La GGFR (Global Gas Flaring Reduction),en multipliant les accords public-privé est un organisme de pression associé à la Banque Mondiale (7) visant à faire prendre conscience aux états de légiférer rapidement dans ce domaine au niveau mondial et à proposer des solutions pérennes aux états et aux compagnies pétrolières. Ainsi, la Banque Mondiale s'exprimait en 2006 :"(La Banque mondiale( condamne le « torchage » (combustion du gaz naturel à la sortie des puits de pétrole) au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Un arrêt de cette pratique réduirait de 13 % les rejets mondiaux de gaz à effet de serre. Les pétroliers gaspillent tous les ans 150 milliards de m3 de gaz. Si l'on récupérait les 40 milliards de M3 brûlés par exemple en Afrique, on pourrait doubler la production d'électricité du continent. La banque préconise la liquéfaction du gaz et la construction de gazoducs pour l'acheminer vers les centres de consommation." (6)
     
    nouvelles solutions, progrès contestables.
     
    La commercialisation des gaz associés ainsi que la construction d'unités de production semblent être les solutions envisagées pour le moment.La réinjection des gaz dans le gisement paraît plus compliqué à mettre en oeuvre du fait de la nature des gaz sortants.
     
    Malgré la pression de l'opinion publique sur les instances dirigeantes des compagnies pétrolières et la dissimulation d'actes concrets en simples coups de communication, les progrès sont nuls en valeur absolue selon la NOAA( National Oceanic and Atmospheric Administration) , les quantités de gaz brûlés restent à peu près constantes sur les dix dernières années(9).
     
    -Pour la réalisation de cet article, la direction du groupe Total France n'a pas souhaité répondre aux questions du Petit Grégory..
     
    -Pour info, le documentaire sur la malédiction de l'or noir est diponible sur leur site.

    (http://www.arte.tv/fr/3963136,CmC=3...)

     
    (6)Sciences & Avenir  Déc 2006

    (8)http://www.amisdelaterre.org/IMG/pd...
    (9)http://www.noaa.gov/

     

    Source : AGORA VOX / MONKEYSEE

     

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