• PUBLIE PAR CUBA SI LORRAINE ///// OU EST PASSE L'ARGENT DE NOS DONS POUR CE PAYS EN DETRESSE ???

    Lundi 16 janvier 2012 1 16 /01 /Jan /2012 00:32

     

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    Par Oliver Zamora Oria.

    Le 12 janvier, il y a tout juste deux ans et un jour, la terre tremblait à Haïti : un terrible séisme a coûté la vie à environ 300 000 personnes et a détruit plus de 80 000 immeubles, laissant presque deux millions de personnes sans abris. Que s’est-il passé ensuite ? Que disent les images et les statistiques au sujet d’Haïti ? Quelles sont les perspectives pour ce pays caribéen ?

    Le président Michel Martelly a déploré que son gouvernement n’ait reçu qu’ 1% des 4 millions de dollars destinés à Haïti. Autrement dit, pour chaque dollar donné au titre de l’aide humanitaire, le gouvernement haïtien n’a reçu qu’un centime. Qui a donc bénéficié des dons ? La presse haïtienne montre du doigt les organisations non gouvernementales, les gouvernements étrangers qui se sont « engagés » à contribuer à la reconstruction d’Haïti et, évidemment, des entreprises privées, majoritairement étasuniennes. Dans un accès de transparence, le Congrès nord-américain a reconnu que le Département de la Défense des Etats-Unis a récupéré 655 millions de dollars des fonds destinés à Haïti, tandis que le Département de la Santé et des Services sociaux en a empoché quelques 220 millions.

    La question n’est pas  « comment a-t-on pu en arriver là ? » mais plutôt « comment aurait-il pu en être autrement ? ». En effet, depuis des siècles, Haïti est saignée à blanc par les grandes puissances, qui ont instauré des dictatures et des mécanismes économiques pour piller ce petit pays. En 1825, Haïti avait été contrainte de verser une énorme somme d’argent à la France, pour que celle-ci reconnaisse son indépendance. Des années plus tard, Haïti a été l’un des exemples les plus dramatiques des effets néfastes des politiques néolibérales et de la dette extérieure. La première république indépendante d’Amérique Latine et des Caraïbes, qui finira par devenir le pays le plus pauvre de la région, a donc payé au prix fort son émancipation.

    Mais fallait-il attendre autre chose des centres du pouvoir ? Depuis quand les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne ou le reste des grandes ex-métropoles s’inquiètent-ils du destin de leurs ex-colonies et du Tiers Monde ?  Pourquoi ces pays changeraient-ils d’attitude ? Encore une fois, l’histoire nous éclaire, elle nous aide à comprendre le présent et augure souvent l’avenir.

    L’industrie médiatique et les agences de « tourisme humanitaire » ont sauté sur l’occasion. Les enfants presque nus dans les campements improvisés et les rues de Port au Prince, pleines de cadavres sous les décombres, ont été perçus comme quelque chose de nouveau et de profondément bouleversant par les millions de personnes qui ne savent rien des malheurs du monde : du véritable pain béni pour les grands médias. Washington et les gouvernements européens ont saisi l’occasion pour se montrer charitables et tâcher de faire oublier qu’ils ont toujours pillé ce pays, quant à certaines ONG, elles en ont profité pour résoudre leurs problèmes financiers. 

    Depuis deux ans, l’aide réelle, durable et sincère est venue des pays de l’Alternative pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) et de l’Union des Nations Sud-américaines (UNASUR). Lorsque tout le monde pliait bagage, les médecins cubains et vénézuéliens, eux, sont restés. Hier douze janvier, les médias internationaux se sont souvenus d’Haïti, mais aujourd’hui, treize janvier, ce pays est redevenu un des nombreux endroits oubliés de la planète.


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