• Le plan du gouvernement se déroule mal pour le peuple

    Publié par jlduret sur 12 Septembre 2022, 14:21pm

    Catégories : #Pénurie gaz#Pénurie électricité#Pénurie alimentaire#Les clowns politiques

    Le plan du gouvernement se déroule mal pour le peuple
     

    Comme le disait régulièrement Hannibal Smith, il n’y a rien de tel qu’un plan qui se déroule sans accrocs et celui qui consiste à transformer à grands coups de pieds au derrière la riche société occidentale en société pauvre et désorganisée semble porter ses fruits : ça se transforme de plus en plus. 

    L'abondance ? C'est terminé !

    Dans cette « grande bascule » (pour reprendre les termes du Lider Enmêmetento), il est entendu que chaque Français devra faire de menus efforts en termes de consommation : d’énergie d’abord (fini les longues soirées d’hiver à la lumière électrique, n’est-ce pas), de carburants ensuite (fini les longs trajets en voiture pour aller au travail ou déposer les gamins à la crèche, vive le vélo cargo !), puis de viande (fini les barbecues trop virils et bienvenue aux petits insectes croustillants) et, enfin, de tout le reste. Pour une grande bascule, ce va être une belle bascule. 

     

    Et puisque bascule il va y avoir, autant qu’elle concerne un peu tout le monde en commençant par les gueux qui mangent de la viande, roulent en diesel et fument des Gitanes. Or, pour concerner d’un coup tout le monde, quel meilleur moyen que de s’attaquer directement à la nourriture et plus précisément à sa production ? Ici, le mot « attaquer » n’est pas anodin puisqu’il s’agit bien de porter le fer contre toute velléité de production un peu soutenue de nourriture en mettant fin, de façon planifiée et artificielle, à l’abondance que permet l’agriculture actuelle, celle qui utilise des engrais.

    Ici, nulle surprise puisqu’on se rappelle que notre Président À Toux Tous a clairement précisé que le règne de l’abondance était terminé. Si l’on y ajoute sa récente déclaration expliquant qu’il entend faire subir la transition écologique à l’agriculture, plus aucun doute n’est possible : 

     

    Plus d'engrais azoté = on est sûr que les rendements agricoles vont chuter lourdement

    Pour ceux qui ne comprendraient pas les (lourdes) implications que cette transition fait peser sur l’agriculture, rappelons qu’elle imposera de se débarrasser des engrais azotés ainsi qu’une réduction nominale des productions de différentes catégories de produits… Exactement ce à quoi sont actuellement confrontés les agriculteurs néerlandais et qui menace de faillite pure et simple une proportion affolante d’entre eux, au point de déclencher chez eux une colère légitime, des manifestations depuis le mois de Juin, et dont je faisais mention dans un précédent billet qui détaille les grandes lignes de ce plan génialissime de pénuries et de famines prévisibles.

    Car c’est bien un plan concerté que nos dirigeants continuent de mettre en place, obstinément et sans plus aucunement se soucier des peuples concernés : ce qui s’est passé au Sri Lanka, ce qui se passe actuellement aux Pays-Bas et ce que Macron entend pousser en France ne doit rien au hasard. 

    Il est vraiment stupéfiant, ce copier-coller des méthodes politiques actuellement appliquées avec une frénésie qui masque mal une certaine panique. 

    Jugez plutôt :

    Les hôpitaux

    Après avoir consciencieusement diminué le nombre de lits des hôpitaux, on fait fermer des services entiers et on interdit d’exercer des personnels pourtant formés et valides sur des motifs artificiels pour aboutir à la conclusion que l’hôpital ne fonctionne plus. 

    Le nucléaire

    Après avoir consciencieusement annoncé, planifié et orchestré la fermeture de centrales nucléaires au point de voir l’expertise nationale disparaître, après avoir poussé des énergies intermittentes aux rendements écologique, économique et énergétique catastrophiques, on aboutit à une situation inextricable où la France, jusqu’alors exportatrice d’énergie, doit en importer à très grands frais et menace de pénuries et de coupures. 

    L'agriculture

    Ce serait bien du diable si, après avoir annoncé puis mis en place dans l’agriculture une transition écologique consternante d’idiotie, on n’aboutissait pas dans quelques années au même résultat flamboyant d’une filière décimée et d’un pays, jadis exportateur massif de céréales, devant aller quémander sa subsistance à des voisins plus malins.

    Oui, le plan se déroule comme prévu, c’est-à-dire de plus en plus mal pour le peuple lui-même qui ressemble de plus en plus à un encombrant paramètre dans le délire des Macron de ce monde. Et dans ce plan, il semble maintenant garanti que nous aurons des pénuries, à commencer par celles d’électricité – le brave Emmanuel l’a clairement annoncé. 

    Les pénuries de gaz ne tarderont pas plus, probablement parce qu’on choisira de le vendre d’abord aux Allemands qui ont subtilement choisi, aussi obstinément que le reste, cette fameuse transition écologique qu’on nous badigeonne sur tous les domaines. 

     

    Ce plan ne serait pas complet sans un volet communicationnel bien rempli. 

    Ne vous inquiétez pas, là encore, tout se déroulera comme prévu : attendez-vous (aussi) à des pénuries d’internet et de téléphone ne serait-ce que parce que les clowns gouvernementaux nous assurent qu’ils ont déjà fait le nécessaire (comme les masques, les vaccins et, finalement, absolument tout le reste). En somme, le gouvernement nous a assuré avoir déjà plongé ses gros doigts boudinés dans ces différents domaines ce qui nous garantit qu’il va y avoir des problèmes. 

    UBU n'est pas mort, il s'appelle Manu !

    L’hiver approche et nous allons donc devoir, progressivement, nous passer d’énergie, de communication et de nourriture. Au contraire de nos gouvernants qui continuent de dépenser sans compter et quoi qu’il en coûte, il va tous nous falloir faire de grandes économies, couper les lumières surnuméraires pour « aplatir la courbe » et « éteindre le wifi pour sauver papy ».

    Mais une chose continuera de fonctionner quoi qu’il arrive : jamais le gouvernement ne vous demandera de couper votre radio ou votre télé pour économiser l’énergie. C’est absolument nécessaire pour que le plan se déroule sans accrocs.

     


  • Le tournant environnemental de Radio France .. çà vaut le détour !

    Publié par jlduret sur 13 Septembre 2022, 22:39pm

    Catégories : #Radio France#Climat

    Le tournant environnemental de Radio France .. çà vaut le détour !
     

    Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite).

    Radio France publie dans le Journal du Dimanche (et peut-être également ailleurs) une pleine page intitulée « Radio France engage un tournant environnemental » qui mérite attention.

    A écouter France info et France inter, on avait l’impression que sur les questions environnementales les radios d’Etat étaient très engagées, très militantes : à fond anti-nucléaires ; à genoux devant de grands scientifiques comme Greta Thumberg ou Nicolas Hulot ; admirateurs éperdus de l’Energiewende allemande ; pleurnichant sur la prétendue disparition des ours polaires ; outrageusement favorables à la multiplication par trois ou quatre des éoliennes en France ; etc. – et ne donnant la parole qu’aux militants de ces nobles causes. Sur tous ces points, les radios d’Etat se faisaient d’ailleurs les porte-paroles des gouvernements français, avec même parfois quelques excès de zèle. Le gouvernement français a récemment un peu évolué sur ces thèmes. En lisant le titre de ce manifeste, on a naïvement pu croire un instant que le « tournant » proclamé par Radio France allait se traduire par plus d’impartialité et moins de propagande. Erreur complète.

    Sa lecture attentive annonce au contraire encore moins d’impartialité et encore plus de propagande.

    On se souvient de Philippe Verdier, météorologue à France Télévision, licencié pour avoir publié sur le climat un livre qui n’était pas dans la ligne. Il s’agissait de la télévision d’Etat, pas de la radio d’Etat. Celle-ci a donc un peu de retard. Elle va le rattraper, en mettant les bouchées doubles.

    Notons en passant que le texte de l’annonce ne correspond pas du tout à son titre. Le titre cite l’« environnement » ; le texte parle uniquement du climat. Les journalistes de Radio France suivent là l’exemple de nos gouvernements. Il n’y a plus, depuis longtemps, de ministère de l’environnement en France. Il y a un ministère (et même plusieurs ministres) de la Transition énergétique. C’est plus chic. Mais l’essentiel n’est pas là. Il est dans le totalitarisme rampant du « tournant ».

    On y trouve explicitement trois ingrédients caractéristiques des religions et des totalitarismes : le dogme, l’endoctrinement, et la censure.

    Le dogme d’abord.

    La « crise climatique » doit être « résolument sortie du champ du débat » (Ah, qu’en termes choisis, ces choses-là sont dites !). Son origine humaine est un « fait scientifique établi », qui ne se discute pas. Ceux qui se posent des questions sont des hérétiques, bons pour le bûcher. Cette attitude est totalement anti-scientifique, puisque le moteur de la science, c’est le doute et le débat. Paradoxe amusant, cette anti-science est vendue au nom de la science. Les religions sont plus cohérentes : leurs dogmes ne se cachent pas derrière la science, mais se fondent sur la transcendance. A Radio France, la crise climatique sera donc sortie du champ du débat, mais en même temps elle sera « un axe éditorial majeur ». Il y aura de plus en plus de journalistes pour en parler, mais ils devront tous dire la même chose.

    L’endoctrinement ensuite.

    Il ne suffit pas d’avoir un dogme, un catéchisme, encore faut-il le faire rentrer dans la caboche et le cœur de tous (et toutes) les journalistes. Radio France annonce à cet effet un « grand plan de formation (sic) sur les questions climatiques ». Pour entrer à Radio France, et y faire carrière, il ne suffira pas d’être compétent dans son domaine, encore faudra-t-il être ferré en climatologie officielle. Dans toutes les universités des pays communistes, les cours de marxisme-léninisme (autre science sortie du champ du débat) étaient obligatoires, même pour les étudiants de mathématiques ou de musique ; et de bonnes notes en marxisme-léninisme étaient un accélérateur de carrière.

    La censure enfin.

    Radio France s’engage à « exclure progressivement la publicité des produits et services les plus polluants ». Elle va donc créer, avec tous les spécialistes de sa science climatique, un service qui examinera et appréciera ce qui peut ou non être présenté aux auditeurs. Sous d’autre cieux, en d’autres temps, on appelait cela la censure. En contre-partie Radio France « élargira le nombre d’espaces publicitaires offerts aux organisations engagées dans la transition [énergétique] ». La propagande est en effet le complément naturel de la censure. Pour un croyant, il faut évidemment punir le péché et récompenser la vertu.

    Comme chacun sait, ce joli programme est financé par les contribuables français, à hauteur de 600 millions d’euros par an.


  •  
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    « Prix de l'énergie. Des efforts mais pas de sacrifices ! » L’édito de Charles SANNAT
    Mes chères impertinentes, chers impertinents, Élisabeth Borne, la Première ministre, doit tenir une conférence de presse aujourd'hui mercredi 14 septembre, sur la crise énergétique et doit faire quelques annonces notamment pour nous indiquer à quelle sauce nous allons être mangés et combien va nous coûter notre guerre contre la Russie aux côtés de l'Ukraine. En gros elle va nous dire quel sera le prix de notre liberté pour la saison automne/hiver 2022/2023. Parce que 2024 c'est bien loin, ...
     
     

    _______________________________


    La BCE est prise au piège pour le Point.
    La BCE prise au piège, c'est le titre de cet édito du Point. "Non seulement elle ne peut juguler l’inflation, mais son objectif de stabiliser celle-ci à 2 % apparaît plus que jamais inatteignable. Depuis deux ans et le début de la crise sanitaire, la BCE a renoncé à sa sacro-sainte indépendance en conduisant une politique entièrement au service de la politique budgétaire des gouvernements, en créant massivement de la monnaie pour financer les déficits publics et racheter les dettes des Eta...
     
     

    _______________________________


    Pour Elon Musk, la hausse des taux de la FED peut provoquer une... déflation !
    Elon Musk prévient qu’une hausse majeure des taux de la Fed risque de provoquer une crise économique majeure. Le PDG de Tesla, Elon Musk, a averti qu’une hausse majeure des taux de la Réserve fédérale risquait de provoquer une déflation dans l’économie américaine. L’avertissement de Musk fait suite à une analyse de Cathie Wood, PDG d’Ark Invest, qui a averti que “les indicateurs d’inflation avancés comme l’or et le cuivre signalent le risque de déflation.“
    ...
     
     

    _______________________________


    Recharger le réseau EDF avec les batteries des voitures électriques... L'idée d'un ministre français. Si, si...
    Notre Ministre Pannier Runacher nous fait régulièrement des sorties pour le moins surprenantes. Certains disent qu'elle est "perchée", je ne sais pas trop ce que cela veut dire, mais je crois comprendre que ce n'est pas très aimable vis-à-vis de la ministresse. Il n'en reste pas moins que d'après la ministre, acheter des voitures électriques (que l'on recharge tout de même en faisant tourner des usines à charbon pour produire de l'électricité) est une excellente idée selon elle, car quand le ...
     
     

    _______________________________


    La Norvège s'oppose au plafonnement européen des prix du gaz !
    La Norvège est devenu le premier pays fournisseur de l'Europe à la place de la Russie et bien évidemment elle s'oppose au plafonnement des prix ! "Alors que la majorité des pays européens souhaitent instaurer un plafonnement du prix des importations de gaz pour alléger leur facture énergétique, la Norvège s'affiche contre. Discret sur la question jusqu'à présent, le pays scandinave, qui est devenu le premier fournisseur de l'Europe en gaz naturel depuis les sanctions contre la Russie, con...
     
     

  • Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com
    Publication CAPJPO - Europalestine

    Des Juifs portent plainte en Allemagne contre Yair Lapid et Benny Gantz

    Un groupe juif en Allemagne a déposé des accusations criminelles contre le Premier ministre israélien Yair Lapid et le ministre de la Défense Benny Gantz pour le bombardement qu’ils ont ordonné à Gaza cet été, devant la Cour fédérale de justice d’Allemagne. L’attaque surprise israélienne du 5 au 8 août a fait une cinquantaine de […]

    Lire plus

     

    Les Ultras du PSG boycottent le déplacement au Maccabi Haïfa

    Le Collectif Ultras Paris refuse de se rendre en Israël pour assister ce mercredi à la rencontre entre le PSG et le Maccabi Haïfa en Ligue des champions, indique dans un communiqué ce groupe de supporters qui dénonce des « restrictions attentatoires aux libertés ». « Nous déplorons les conditions sécuritaires et liberticides mises en place par l’état […]

    Lire plus

     

    Démolition d’écoles en Cisjordanie : c’est grave !

    Une nouvelle école pour les enfants de la communauté ‘Ein Samia est sous menace imminente de démolition. La communauté ‘Ein Samia, qui se trouve à l’est du village de Kafr Malik dans le district de Ramallah, abrite 28 familles, soit un total d’environ 200 personnes. Depuis la création de la communauté en 1977, ses habitants […]

    Lire plus


  • 1973 : L’AUTRE 11 SEPTEMBRE

    Depuis 2001, tous les 11 septembre chacun se remémore la façon dont il a appris l’attaque et l’effondrement des Twin Towers, symbole de l’événement méta historique qu’était cette attaque terroriste de l’Amérique. Pour ma part, c’est la mémoire du moment où j’ai appris en cette fin d’après-midi du 11 septembre 1973 le coup d’État de Pinochet au Chili, qui me vient d’abord à l’esprit. Non que la tragédie américaine ne m’ait pas secoué, mais « l’autre 11 septembre » s’il n’a pas bouleversé la face du monde a finalement changé ma vie. Je me souviens de cette fascination de jeunesse pour l’Amérique latine. De ces images de la mort de Guevara. De la libération de Régis Debray. Du romantisme de nos 20 ans. Je me souviens de la fête de l’Huma en septembre 1973 et des Quilapayun sur la grande scène. « El pueblo unido jamás sera vincido ». Tu parles ! Je me souviens du moment où j’ai appris à la radio le coup d’état et la mort d’Allende. Je me souviens de la manifestation « des forces de gauche », avenue de la Tour-Maubourg devant l’ambassade du Chili. Des visages ravagés, de ce cortège qui se savait funèbre. Je me souviens de ce meeting à la Mutualité où Krivine et ses amis, toujours réalistes, réclamaient des « brigades internationales pour le Chili » !

    C’est à ce moment que pour moi, face à l’urgence, le travail de solidarité avec l’Amérique latine a pris une grande importance dans mon existence. Et m’a conduit à des prises de responsabilités pour accomplir un travail qui s’est déroulé dans la terrible période des années 70 et 80, où les dictatures installées et soutenues par les États-Unis se sont permis le pire.

    De façon assez curieuse, et les réactions à la guerre en Ukraine en sont le symbole, c’est aujourd’hui le comportement des États-Unis depuis 20 ans qui est pointé. Il y a ceux qui dénoncent son cortège de guerres criminelles, de violences, de violations permanentes du droit international, et d’arbitraire. Sans oublier cette stratégie de sanctions qui n’est que la forme moderne de la politique de la canonnière. Le tout accompagné d’un terrible bilan humain. Il y a bien sûr en tête la Russie et la Chine et d’autres encore qui ne veulent plus de ce monde dominé par les États-Unis. Mais aussi en Occident ceux qui s’opposent à la servilité suicidaire des élites européennes dont la guerre actuelle vient de fournir consternante démonstration. En face, tous les petits télégraphistes de l’Empire rivalisent de mauvaise foi et de mensonge pour occulter, nier, ou minorer. Alors de part et d’autre, on condamne ou on justifie. Les bombardements de la Serbie, le détachement du Kosovo, l’agression criminelle de l’Irak, l’intervention en Syrie, la destruction de la Libye, la guerre de 20 ans en Afghanistan, les ingérences des « révolutions de couleur », Guantanamo, les prisons secrètes de la CIA sous-traitée à des alliés sans honneur, d’une certaine façon, tout ceci est sur la table. Certes les médias-système occidentaux verrouillent l’expression et déversent leur propagande à base d’occultation des crimes. Mais, une presse numérique dissidente et les réseaux permettent quand même l’expression de ceux qui refusent un monde unipolaire dominé par l’arbitraire d’un gendarme autoproclamé et sans scrupule.

    Mais ce qui est curieux, c’est que la critique ou la défense du comportement des États-Unis porte uniquement sur la période qui a suivi la fin de la guerre froide. Comme si c’était la chute de l’Union soviétique, le sentiment de la victoire qui avait provoqué ces 25 ans de débordement. Et c’est là où on revient au 11 septembre 1973. Sur l’instauration brutale d’une dictature féroce et massacrante organisée par les États-Unis et confiée à des militaires amis corrompus. Les États-Unis ont toujours considéré l’Amérique latine comme leur « arrière-cour » où ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Ils sont intervenus directement ou indirectement des dizaines de fois, ont organisé des coups d’État sanglants à plusieurs reprises, et toujours appuyé les pires tortionnaires. « Ce sont des fils de putes, mais ce sont nos fils de putes » disaient-ils régulièrement, parfois sans même s’en cacher. La moindre tentative d’une réforme sociale susceptible d’écorner les intérêts des sociétés américaines se livrant au pillage de ces pays, valait coup d’État militaire et passeport pour les exécutions, les disparitions, la torture, et les escadrons de la mort. J’ai connu personnellement les années de plomb au Chili, Brésil, Paraguay, Guatemala, Salvador, mais mon expérience la pire fut celle l’Argentine. Dans ce pays, les militaires soutenus par les États-Unis avaient mis en place un système à base d’arrestations et d’enlèvements qui conduisaient directement les malheureux sur qui cela tombait, souvent de façon complètement arbitraire, dans les centres de torture dont ils ne sortaient que pour être exécutés. Les enfants des malheureux étaient enlevés et confiés secrètement à des familles de militaires qui ne pouvaient en avoir. Terrible et impardonnable bilan que ces dizaines de milliers de disparus, de torturés et d’exécutés, parmi lesquels j’ai perdu quelques amis.

    Alors on va me répondre qu’il s’agissait de soutien à des dictatures qui défendent leurs intérêts mais pas de guerres ouvertes comme ils les déclenchent depuis la chute de l’Union soviétique qui ne peut plus servir de contrepoids. Mais pas du tout ! Depuis 1950, les États-Unis ont mené plusieurs guerres. Il y eut par exemple la guerre de Corée, qui fut incontestablement déclenchée par l’agression du Nord de Kim Il Sung. Muni d’un mandat du conseil de sécurité de l’ONU car les soviétiques avait appliqué la politique de la chaise vide (!) et sous commandement du proconsul américain au Japon Douglas MacArthur, les troupes américaines avaient repoussé les troupes nord-coréennes sur la ligne de démarcation issue de la deuxième guerre mondiale. Imaginant aller au-delà du mandat onusien, les Américains décidèrent d’envahir le Nord et de pousser jusqu’à la frontière de la Chine et créer quelques problèmes à Mao qui venait de remporter la guerre civile et de proclamer la République populaire. Voyant le danger, les Chinois intervinrent et firent subir aux troupes du présomptueux MacArthur une cuisante défaite au « déversoir de Chosin ». Mortifié, ledit MacArthur proposa alors d’atomiser un certain nombre de villes chinoises ! Les soviétiques qui venaient d’acquérir la bombe atomique firent savoir que ce n’était pas nécessairement une bonne idée, et Harry Truman finalement assez raisonnable limogea l’excité et on n’en parla plus. En revanche pour marquer le coup, et pour compenser la défaite humiliante, les Américains ont bombardé pendant plusieurs années et sans relâche la Corée du Nord qu’ils ont détruite de fond en comble. Provoquant la mort de centaines de milliers de civils, et jetant les survivants dans une misère noire. Kim Il Sung quant à lui mourut bien plus tard dans son lit. Il y eut ensuite, on se le rappelle un peu mieux, la guerre du Vietnam ou les Américains prirent le relais des Français battus par les Vietnamiens sous la direction d’Ho Chi Minh qui n’avait déclaré la guerre à personne et simplement proclamé l’indépendance de son pays en 1945. S’ensuivit 30 ans d’une guerre, où les Américains intervinrent d’abord pour refuser l’application des accords de Genève signés par la France en 1954 et imposèrent ensuite à ce malheureux peuple un conflit meurtrier. Ils ont déversé sur un pays pourtant petit, plus que tous les explosifs utilisés pendant la deuxième guerre mondiale sur tous les théâtres d’opérations. Sans compter bien sûr les régions entières qu’ils ont empoisonnées avec « l’agent orange », où les habitants payent encore aujourd’hui leur absence de scrupules. Là aussi, ils subirent une défaite piteuse laissant derrière eux une nation bouleversée et exsangue. Et à la liste de ces interventions militaires antérieures à la chute de l’Union soviétique, on peut ajouter Saint-Domingue, la Grenade, Panama, pays où sans mandat, en violation du droit international, les États-Unis armés de leurs sentiments d’exceptionnalité et d’inculpabilité, considèrent qu’ils ont le droit de bombarder, de débarquer, et d’y massacrer des civils.

    Alors oui, le 11 septembre 2001 est une affreuse attaque terroriste qui a provoqué la mort de 3000 innocents. Et le propos, lorsque l’on souligne les brigandages que les États-Unis s’autorisent, n’est absolument pas de dire que ceci compense cela. Simplement de répondre à ce journaliste atlantiste fanatique qui prétend que les 11 septembre de chaque année, nous devons nous sentir « tous américains ».

    Pour ma part je me sens chilien.