• Très intéressant !!!

    1 Décembre 2019

    La réponse est double: oui, s’il s’agit de poursuivre le mouvement social jusqu’à l’abandon du projet de contre réforme des retraites, par la grève reconductible pour ensuite imposer nos revendications; non, ça n’a pas de sens de continuer  à coup de journées d’action sans lendemain(comme contre la loi Travail). 

    Il faut préparer et organiser la grève reconductible. Des organisations syndicales nationales (Solidaires, CNT-SO, CNT, des fédérations CGT), de très nombreuses structures syndicales interprofessionnelles départementales ou locales, des milliers de syndicalistes, une grande partie des participants et participantes des gillets jaunes, ont raison de l’affirmer !

    «La grève générale ne se décrète pas»: c’est vrai. Mais ça tombe bien, nous n’avons ni besoin, ni envie de décret. Ce qu’il nous faut, ce sont des organisations syndicales qui affirment que la grève reconductible est nécessaire, qui la préparent et l’organisent en donnant aux travailleurs et travailleuses tous les moyens nécessaires à cela. Crier «grève générale, grève générale», alors qu’il n’y a pas grève, ne sert à rien. Y appeler est nécessaire, mais insuffisant. C’est un long travail; il est largement entamé. Dans les entreprises et les localités, beaucoup de syndicalistes s’y emploient; ils et elles sont à la CGT, à FO, à Solidaires, à la FSU, à la CNT-SO, à la CNT, à LAB, il y en a même une poignée à la CFDT ou à l’UNSA. Des jeunes engagés à l’UNEF, l’UNL ou la FIDL y contribuent; la Coordination nationale étudiante, Solidaires étudiant-e-s ou encore les syndicats CGT et SUD Lycéens défendent cette position. Des collectifs d’intermittents du spectacle s’inscrivent dans cette dynamique. C’est aussi un sujet largement débattu dans beaucoup de rassemblements gillet jauneC’est du constat que la guerre des classes existe, et qu’elle est menée par la grande bourgeoisie, que le mouvement ouvrier s’est formé dans le second 18ème siècle pour défendre sa dignité et ses droits les plus élémentaires. La lutte des classes est le véritable moteur du capitalisme ; ce qui ne laisse pas d’autre choix à la classe ouvrière que de s’organiser et de se battre pour faire face au rouleau compresseur de la classe dominante. C’est dans ce contexte que les travailleurs prirent conscience de leurs deux forces, incontournables et inaliénables incontournables, car l’ensemble des grandes avancées sociales sont entrées dans la loi à la suite de l’emploi de ces forces par le mouvement ouvrier ; inaliénables, car rien ne peut les enlever aux travailleurs, Surtout aujourd’hui – avec les consciences qui mûrissent, et ce malgré une capacité d’organisation affaiblie dans la bataille depuis 2010.

    Il faut  tirer les leçons des grandes luttes de ces vingt dernières années, et notamment celle de l’automne 2010 contre la casse des retraites et celle de 2016 contre la loi El Komri. A elles seules, de grandes journées d’action ne feront  pas reculer le gouvernement.  Sa grande hantise, ce qui le forcerait à reculer, c’est le développement d’un mouvement de grève reconductible embrassant un nombre croissant de secteurs économiques. A l’automne 2010 et au printemps 2016 différentes catégories de salariés avaient engagé un mouvement de grève reconductible : cheminots, travailleurs des raffineries, éboueurs et transporteurs routiers, entre autres. Mais les dirigeants syndicaux ne faisaient rien pour soutenir et développer ce mouvement ; ils se contentaient d’organiser des « journées d’action » à intervalle régulier, qui, fatalement, ont fini par moins mobiliser. Isolés, les travailleurs en grève reconductible ont alors cessé leur mouvement.

    Les gouvernements ont  tenus bon, malgré plusieur  millions de personnes dans les rues. Il nous faut tirer les leçons de ces défaites, car le gouvernement actuel n’est pas moins déterminé à faire passer sa contre-réforme scélérate que ne l’était le gouvernement Fillon en 2010 ou le gouvernement Valls en 2016 
    Le potentiel de mobilisation des travailleurs et des étudiants est immense. Dans les entreprises, la colère gronde contre la dégradation sans fin des conditions de vie, de travail  que les « réformes » des gouvernements UMP, PS  et maintenat Macron ont imposées au plus grand nombre. Les mouvements de 2010 et 2016 sont dans toutes les têtes. Cette situation a beaucoup joué dans la décision de Macron de passer en force cette été et par ordonnaces ! Mais ce n’est pas la seule raison. Pour le gouvernement, c’est aussi une tactique permettant de négocier les reculs sociaux avec les syndicats capitulards.

    l’expérience des dernières grandes mobilisations  prouve que la stratégie des « journées d’action » sans lendemain, même massives, n’est pas suffisante pour faire reculer le gouvernement, en particulier dans le contexte d’une crise profonde du capitalisme. La responsabilité des directions syndicales est donc de préparer dès à présent, avec énergie, un mouvement de grève reconductible, dans le but de paralyser durablement l’économie

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