• Quelle France voulons-nous en 2017 ? C’est la question clé de la prochaine élection présidentielle. À cette interrogation, Ségolène Royal apporte des réponses précises, concrètes et de grande ampleur.

    Trois grands points me paraissent les illustrer le mieux :

    - Sa lucidité radicale en matière économique et sociale.

    Deux propos de notre candidate identifient bien cette position ambitieuse.

    « L’efficacité économique dépend de la justice sociale ».

    Comment peut-on envisager de susciter une dynamique économique crédible si l’on ne lutte pas contre les inégalités sociales qui ne cessent de croître ? Ce serait une ineptie. Seule une politique sociale équitable pourra constituer les bases d’un nouvel élan.

    « Je suis pour un Etat très volontariste en économie ».

    Redonner toute leur place aux pouvoirs publics dans l’orientation de l’économie est essentiel. Il ne s’agit pas de revenir à une économie administrée mais de savoir utiliser à bon escient l’outil politique. Lutter contre les spéculations financières, obliger les banques à revenir à leur métier de base, créer une banque d’investissement publique en faveur d’activités innovantes, génératrices de valeur ajoutée et d’emploi, savoir prendre des participations dans certaines entreprises, sont des initiatives politiques qui remettront l’économie dans le bons sens. Ajoutons à cela le lancement programmé d’une politique d’envergure dans les domaines de la recherche et de l’enseignement supérieur.

    - Son choix d’une gouvernance transformée.

    Il s’agit tout d’abord de faire participer les territoires dans les décisions nationales et de tenir compte de leurs expériences et de leur capacité de mobilisation. On ne peut plus diriger sur la base d’un jacobinisme exacerbé. Une nouvelle étape doit être franchie en matière de cogestion avec les territoires. La mise en place de la politique par la preuve passe par ce chemin.

    Et puis cette gouvernance transformée ne sera viable et efficace qu’en s’appuyant sur une démocratie participative, complément indispensable de la démocratie représentative. Comment peut-on le contester à l’heure où la population est bien mieux instruite et où la complexité des problèmes à résoudre est grandissante ?

    - Sa vision d’une politique internationale rééquilibrée.

    À quand la fin de la Françafrique et de l’arrogance occidentale ? Et pourtant, la leçon d’humilité que viennent de nous donner les pays arabes devrait nous en guérir !

    Une nouvelle coopération équilibrée est urgente à l’image de celle mise en place par la Région Poitou-Charentes avec celle de Fatick au Sénégal. Il faut établir et multiplier de tels partenariats équitables dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. C’est une autre conception des relations humaines à rechercher, faite d’écoute, de modestie et de justice. Un long travail est devant nous. La fonction de Ségolène Royal, vice-présidente de l’Internationale socialiste est en cela un atout.

    Permettez-moi une dernière remarque. Certains s’interrogent à tort sur ce qui différencie Ségolène Royal des autres candidats à la présidentielle. Ces quelques exemples, bien peu exhaustifs d’ailleurs, y répondent sans effort.

    La « différence » Ségolène Royal est de faire le pari de cette France nouvelle ! 

     

    Patrick Ardoin

     


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