• Les primaires Socialistes, pour quel changement ?   

    La suppression du droit de faire valoir son droit à la retraite à 60 ans n'apporte aucune solution aux différents déficits générés par l’idéologie du président en place. Les seules bénéficiaires de cette réforme appartiennent à la catégorie des employeurs représentés principalement par le MEDEF.

    Les réformes rabâchées dans les médias et présentées comme une activité audacieuse et courageuse par ce gouvernement est tout simplement de l'assistance et de la protection des avoirs d'une classe dominante.

    Les syndicats et membres de l’opposition ont apporté de larges arguments contre cette réforme injuste. La jeunesse qui entre dans le monde du travail a majoritairement plus de 20 ans, mécaniquement le droit à taux plein pour ces futurs retraités sera de toute façon supérieur à 60 ans.

    L'entrée dans le monde du travail est de plus en plus difficile, le chômage de la jeunesse est élevé, largement supérieur au taux du chômage officiel qui frôle les 10%. Ces jeunes vont devoir cotiser pour nos retraites alors que dans le même temps ils savent qu'ils n'auront droit à rien ou une misère quand viendra leur tour. C'est à terme la destruction de la solidarité entre les générations.

    Les séniors sont moins productifs, par lassitude physique ou morale, par une adaptation moindre avec les nouvelles technologies. Ils supportent beaucoup moins les contraintes des stratégies des entreprises sur la productivité. Ils aspirent à un moment de leurs vies à la possibilité de posséder à leur tour cette liberté d'entreprendre ou de réaliser leurs projets personnels. Toutes raisons qui incitent les employeurs à remplacer ces séniors par des juniors. C'était possible sans trop de dégâts humains grâce à la liberté financière qui était apportée par ce droit à la retraite à un moment important de la vie. Droit pour lequel les ayants droits ont cotisé de très longues années.

    Différer dans le temps ce droit en plus de diminuer le montant de la pension génèrera des tensions lourdes de conséquences, c’est inévitable.

    Je ne débats pas sur le nombre d'années travaillées, la pénibilité, la différence entre le régime générale, agricole, professions libérales, commerçant artisan, les régimes spéciaux, les problèmes du temps partiel imposés (souvent aux femmes) sujets qui sont déjà discutés et pour lequel je partage le positionnement du Parti Socialiste.

    Mais j’affirme que cette réforme soi-disant courageuse imposée par le MEDEF, est une assurance pour les employeurs et un moyen supplémentaire de faire baisser les revenus de la population active au service des entreprises dominantes en faisant jouer la concurrence de la jeunesse face à leurs ainées. C’est la possibilité de faire baisser le cout du travail pour la majorité d'entre nous dans le but de pérenniser et garantir des marges bénéficiaires au profit d'une minorité de la population, de poursuivre la destruction de l'unité nationale cimentée par la Sécurité Sociale (maladie, vieillesse).

    Par exemple sur les revenus, comment est-il possible d'entendre dans les médias les assertions suivantes sans que cela ne nous choque et nous indigne :

    BFM Jean Jacques Bourdin avec Luc Chatel dans une interview matinale juste avant un mouvement en 2010

    Question "Les ministres vont il baisser leurs salaires de 5% à l'instar des ministres anglais?

    Réponse, ce n'est pas d'actualité et si le gouvernement le faisait, tous les fonctionnaires devraient baisser leurs salaires.

    Avec cette réponse j'en conclus que lorsque M. Raffarin lors de sa première action en tant que Premier Ministre en 2002, avait augmenté les salaires des ministres de 70%, tous les salaires des fonctionnaires avaient été augmentés dans la même proportion.

    Même chose en 2007 pour le Président de la République en exercice, la toute première initiative du parlement a été d'augmenter de plus de 200%, selon l’hebdomadaire Marianne le revenu de M. Sarkosy.

    Si les Ministres et le Président sont biens lotis, pour les autres fonctionnaires cela reste dans le domaine du rêve.

    Le déficit de la France devient abyssal. A qui la faute?

    Les excès des élus et des hauts fonctionnaires dans les avantages qu'ils s'attribuent ou qu’ils font profiter à des chefs d’entreprises par le jeu des subventions contre un soutien souvent financier. Certes ces dérives ne font pas le tout certes, mais elles s'ajoutent de façon significative tous les mois dans le budget de la France.

    Sur ce sujet, quelques personnalités politiques ont depuis été prises les mains pleines de bonnes et appétissantes confitures sur les doigts.

    Deux exemples significatifs concernant des hommes d’influences par leurs fonctions révélées par le Canard Enchainé :

    M Coppe qui recevait un salaire de 20 000€ pour une matinale dans le mois pour un cabinet de conseil en plus de ses autres salaires sur diverses présidences,

    M Luc Ferry actuellement mis en cause pour des revenus fictifs, plus de 4400€/mois..

    Et combien d’autres qui sont inconnus du public…

    L’émission de TFI, "A vous de juger", il y a quelques mois avec la présence de Roseline Bachelot Ministre en exercice, Bernard Tapie annonce que durant les 20 dernières années les salaires des responsables des banques ont été multiplié par 4000. Aucune personnalité présente ne contredit cette affirmation, c’est aberrant. Encore plus fort ce même M Tapie peut remercier Mme Lagarde Ministre des finances qui grâce a son soutien, son intervention reçoit une indemnisation record de plusieurs dizaine de millions d’Euros en réparation d’un préjudice morale sur une de ces affaires judiciaires et ce malgré les avis contraires des plus grands magistrats du pays.

    Nous serions très heureux si nos salaires représentaient 4000 fois ceux d'il y a 20 ans tout comme si nos compagnies d’assurances étaient aussi généreuses dans les indemnisations dans les accidents de la vie qui parfois nous touchent dans nos chairs.

    Je rappelle que la formule "Les gens d'en bas " a été utilisé par le sémillant M Raffarin alors premier Ministre. Expression inélégante pour nous désigner, nous qui produisons en grande partie la richesse du pays.

    En fait, le dogme de la droite est simple. Elle mutualise les déficits auprès du plus grand nombre et privatise les profits pour un nombre restreint de privilégiés.

    Je suis convaincu comme beaucoup de mes compatriotes que la solution pour les régimes de la solidarité nationale, ceux des retraites ou de l'assurance maladie passent par la remise en cause de la redistribution de la richesse produite telle qu'elle existe aujourd'hui.

    Définir des règles identiques à tous, les obligations et devoirs ne doivent pas être toujours supportés par les mêmes.

    La gauche a su imposer des règles pour défendre les plus démunis en instaurant un revenu minimum, la gauche doit pouvoir maintenant imposer un revenu maximum pour dissuader l'explosion de profits indus.

    Nous savons aussi que la richesse produite n’est pas du seul fait du monde salarié, elle concerne la nation dans son ensemble. Ce qui revient à penser que l’effort de solidarité et de protection de ceux qui en ont besoin relève de tous les revenus.

    Sur un plan d’équité est-il possible de mettre en place l'idée d’un calcul proportionnel entre des revenus d’un même secteur d’activité?

    De tel façon que si un conseil d'administration ou un propriétaire d'entreprise souhaite augmenter un de ses dirigeants ou lui même, mécaniquement cette hausse serait profitable à l'ensemble du personnel dans la même proportion ou bien instaurer un écart maximum entre le salaire le plus bas et le plus élevé.

    Ce n'est que justice, car si un dirigeant est récompensé sur sa stratégie, le personnel doit aussi être récompensé sur sa capacité à mettre en œuvre cette stratégie. Tout est lié, le dirigeant ne peut rien sans le savoir faire du personnel, au même titre le personnel ne peut pas grand chose sans une politique bien pensée et efficace de la part de décideurs.

    Avec ce type de fonctionnement, la part qui reviendrait à la protection sociale (maladie, vieillesse) susciterait moins de problème, tous les agents économiques seraient intéressés, il ne serait plus possible pour un groupe de mettre en place un privilège (retraites chapeaux, primes d'entrées/départs exorbitant, soins pris en charge par l'entreprise, différents avantages en nature le tout cumulé qui alourdit les charges, compromet des investissements).

    Pour l'artisan, le commerçant, la crainte du joug de la grande surface ou de la grande enseigne qui impose un diktat, ne serait plus de mise non plus. Le prix d'un produit, d'un service ne pourrait pas varier au-delà d’un % moyen relevé dans la chaine professionnelle.

    Revoir la relation entre le producteur et la grande enseigne, l'obligation étant faite a celui qui est en position dominante d’un strict respect de règles établies prenant en comptes les intérêts des parties en présence comme le cout du bien produit et vendu .

    Et arrêtons le gadget de la récompense au mérite, c'est comme les promesses elles n'engagent que ceux qui y croient.

    Si nous voulons changer les choses, c’est le moment en votant les 09 et 16 octobres 2011 puis en en Mai 2012 pour la Présidentielle.

    Mme Royal montre la voie par son action et ses propositions qui sont reprises soi-dit en passant par les mêmes qui la moquaient. Nous trouvons même des gens de la majorité actuelle qui appliquent sans le claironner ses initiatives réfléchies comme le pass-contraception ou recommandent son idée d’utiliser des ressources militaires pour encadrer des jeunes délinquants et tenter de les remettre sur un chemin respectueux des devoirs d’un citoyen digne de ce nom. C’est heureux, la démonstration est faite que le travail, l’écoute, le respect de l’autre permet de trouver des solutions qui conviennent à l’intérêt général.

    Les changements sont offerts, je vous invite donc à voter aux primaires socialistes les 09 et 16 Octobre.

    Patrick PIDOUX


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