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    Ségolène Royalva au contact

    La candidate à l'investiture PS à la présidentielle est venue faire campagne, samedi.

    La journée de visite de Ségolène Royal en Béarn, samedi, a été marquée par le meeting de l'après-midi, à Pau.

    Meeting auquel ont assisté environ 400 soutiens et amis politiques, dont la députée-maire de Pau Lignières-Cassou, et durant lequel la candidate aux primaires socialistes pour la présidentielle a invité les militants à mettre « Nicolas Sarkozy en congé de paternité pour cinq ans » à compter de 2012 - en faisant référence à la grossesse de Carla Bruni.

     Rencontre autour des personnes âgées au Ciapa. photo thierry suire

    Mais son déplacement en Pyrénées-Atlantiques, dans le cadre de sa campagne pour ces primaires, avait démarré dès 11 h 30, le matin.

    Avec une table ronde sur le thème des aînés organisée au Ciapa, le Comité d'information et d'action pour les personnes âgées de Pau.

    Là, la présidentiable socialiste a pu entendre différents personnels de santé, dont des médecins gériatres et psychiatres, des particuliers, aussi, qui ont exprimé leurs préoccupations et espoirs. Le premier vice-président de la MSA de Gironde, Jean-Michel Lopez, a ainsi plaidé pour la reconnaissance du « métier » d'aidant familial pour le maintien à domicile des personnes âgées.

    Ségolène Royal s'est ensuite rendue à Thèze, en fin de matinée, pour visiter la Maison d'accueil rurale des personnes âgées aux côtés de Georges Labazée, le président PS du Conseil général. Ceci, avant d'être reçue à l'hôtel de ville par la députée-maire PS de Pau, Martine Lignières-Cassou.

    Des rencontres dans lesquelles elle a puisé, dans l'après-midi, de quoi nourrir le discours de son meeting. Un discours tonique conclu par une ovation.

    Ségolène Royal en mode campagne présidentielle

    Devant 400 militants et sympathisants réunis au Parc des expos samedi, la candidate aux primaires socialistes a concentré ses attaques contre le Président, Nicolas Sarkozy.

    «Ségolène, présidente ! » Pour un peu, on se serait cru de retour en 2007, samedi après-midi au Parc des expositions de Pau. La présidente de la Région Poitou-Charentes, candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2012, y tenait un meeting devant un parterre de 300 personnes.

    Elle clôturait ainsi une journée passée en Béarn et placée sous le signe de l'égalité de l'accès à la santé. Durant laquelle, elle a notamment visité, en compagnie du président du conseil général Georges Labazée, la maison de retraite rurale (Marpa) de Thèze.

    La santé, ce devait être encore le thème central du meeting palois. Mais le décor planté par le staff de Ségolène Royal donnait le ton d'emblée : slogan « La force citoyenne » affiché partout sur les murs, pupitre installé devant un drapeau bleu blanc rouge....

    Elle est d'ores et déjà en mode « présidentielle ». Pas un mot sur les autres postulants à l'investiture socialiste, mais par contre une charge méthodique contre Nicolas Sarkozy.

    Ce drapeau français, dont elle ne veut pas « laisser le monopole au Front national », elle l'estime « souillé » par la présidence Sarkozy. La liberté ? « Comment peut-on être libre quand le pouvoir d'achat est si bas ? ». L'égalité ? « Il n'y a jamais eu autant d'inégalité que dans la France de Sarkozy ! » assure-t-elle.

    Avant de se demander à propos de l'allégement de l'Impôt de solidarité sur la fortune : « N'y avait-il pas d'autres priorités dans ce pays ? ». La fraternité ? Pour Ségolène Royal, elle passe par la défense du service public, notamment en matière de santé : « Une santé à plusieurs vitesses se met en place et ce n'est pas acceptable ».

    Réclamant « davantage de justice sociale », la candidate à la candidature propose au contraire de « reconstruire le système de solidarité ». Elle entend aussi « remettre l'école au coeur du projet présidentiel », créer « une banque publique d'aide au financement des petites entreprises », ou encore « réorienter les fonds bancaires vers le financement de l'économie réelle ».

    Il y avait du fond donc dans le discours de présidentiable de Ségolène Royal. Mais il y avait aussi une forme qui se voulait simple et efficace. Offensive, mais aussi plus sereine peut-être que par le passé. « Qui ne change pas en 5 ans ?, a-t-elle expliqué en marge du meeting. Je me suis aguerrie, j'ai mûri ».

    Ségolène Royal a affiché samedi une certaine assurance, de la décontraction et même un beau sens de l'humour. Comme en témoigne cette prestation exécutée pratiquement sans note, en jouant avec son public tout au long d'un discours construit autour de la narration piquante de son récent face-à-face avec Nicolas Sarkozy lors d'un déplacement de ce dernier en Charente. Alors que la présidente de Région n'était « même pas invitée ».

    Grand moment de ce « one woman show » : « J'ai initié le congé de paternité de 15 jours. (...) Je vous invite à faire une bonne action. Nous allons donner un congé de paternité de 5 ans à Nicolas Sarkozy (ndlr, dont l'épouse Carla Bruni est enceinte) ! ». Une formule sans doute préparée pour être reprise en boucle par les médias en ce long et calme week-end de Pentecôte.

    C'était sans compter sur un autre trait d'humour, « corrézien » celui-là. Jacques Chirac déclarant pince-sans-rire samedi à Sarran : « Je voterai François Hollande ». Car avant la présidentielle 2012, pour Ségolène Royal, il y a bien les primaires socialistes d'octobre 2011. 

    ===> Echos

    S.Royal fustige « l'impunité des puissants ». Aucune allusion samedi à l'affaire DSK qui a ébranlé le PS. Mais comment ne pas penser à ce contexte quand Ségolène Royal a fait part de sa volonté d'instaurer « un ministère des Droits et de la dignité des femmes » ? Ou quand elle a déclaré avec force : « L'impunité des puissants, c'est fini ! Que ceux qui ont du pouvoir considèrent qu'ils ont davantage de devoirs que de droits ».

    « Je remercie les agriculteurs du Béarn ». 100 tonnes de foin sont parties du Béarn pour venir en aide aux éleveurs du Poitou-Charentes sinistrés par la sécheresse. Ségolène Royal a tenu samedi à remercier ces « agriculteurs du Béarn », mais aussi le député-maire de Mourenx David Habib « qui a facilité ce transfert ».

    Primaires : pour qui roulera Martine Lignières-Cassou ? Martine Lignières-Cassou a souligné lors du meeting « la chaleur et la simplicité » de la candidate PS en 2007, en expliquant que Ségolène Royal « avait apporté quelque chose de neuf ». Mais elle a aussi appelé à la « retenue » lors des primaires socialistes et à « l'union » une fois celles-ci achevées. Prendra-t-elle position ? No comment. « Mon objectif, c'est de battre Sarkozy », se contente d'indiquer Martine Lignières-Cassou.

    S.Royal, la brouilleuse de pistes

    La candidate à la primaire aime dépasser les clivages politiques. Et ce n'est pas nouveau.


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