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Vendredi 2 mai 2014
Il serait sans doute intéressant, mais certainement trop long d’expliquer le parcours industriel d'Alstom, les richesses produites par le travail des ouvriers, la diversité des métiers, l'utilité des productions pour le développement économique et social du pays.
Les luttes très fortes des travailleurs d'Alstom au cours de l'histoire sociale de l'entreprise ont chaque fois fait échec autant que possible à la rapacité des actionnaires. Mais pour le capital, une entreprise ne se juge pas à son efficacité sociale mais à sa rentabilité, à son niveau de profit pourvu qu'il soit le plus haut possible.
Alstom est donc aujourd'hui sous les feux de l'actualité.
Pourquoi aujourd'hui et pour quelles raisons ?
Nous expliquons souvent que le capital n'a pas d'autre choix que se développer, d'accumuler du profit, sinon il meurt. Dans cette course au profit, les multinationales se livrent une concurrence sans merci, c'est à celle qui mangera l'autre, qui parviendra à s'accaparer les profits de l'autre.
Les travailleurs sont au centre de cette course folle, ils en payent les frais : licenciements, fermetures partielles ou totale des entreprises, délocalisations, démantèlements sont les conséquences économiques. Baisse des salaires, suppression des acquis sociaux, aggravation des conditions de travail (Alstom est condamné pour avoir empoisonné des salariés en utilisant l'amiante) sont les conséquences sociales.
Cela entraîne difficultés de vie aggravées pour les travailleurs mais aussi dépeçage de l'industrie, casse de tout un tissu indispensable pour satisfaire les besoins nationaux et préserver l’indépendance nationale.
Avant Alstom, il y a eu toute la sidérurgie, la machine- outil, le textile, l'horlogerie, les fonderies pour ne citer que les plus grosses industries. Ça continue aujourd'hui avec l'automobile (V.L et camions), les raffineries, l'agroalimentaire, la téléphonie, les privatisations qui concernent l'eau, le secteur de l'énergie (EDF), les transports.
Les vautours du capital guettent les énormes profits à réaliser et suivant les circonstances ils choisissent de s'éliminer ou de fusionner, nous sommes dans ce cas aujourd'hui avec Alstom, les conséquences sont connues.
Il n'y a que les luttes pour les arrêter et il est urgent de le faire.
Alstom aujourd'hui, c'est 20,2 milliards de chiffres d'affaires, un résultat net de 802 millions et 18 000 travailleurs en France.
C'est le numéro un mondial dans la fabrication de centrales électriques, dans les turbines d'alternateurs hydrauliques, dans les systèmes antipollution des centrales à charbon. C'est aussi le numéro un mondial dans la fabrication des trains à grande vitesse (TGV), dans les trains pendulaires, les trains de banlieue, régionaux, les tramways.
Pas étonnant que l'entreprise fasse l’objet de tant de convoitises.
Déjà en 1999, Alstom vend à Général –Electric (l’américain) la totalité de son activité turbines- gaz.
A la suite de difficultés dues à son introduction en bourse et d'un dividende de 500 millions d’euros versés à ses deux actionnaires principaux, l’Etat français vient à la rescousse en 2004 et injecte 2,2 milliards de fonds publics.
C'est ce que les commentateurs politiques de l'époque ont appelé « nationalisation partielle », alors qu'il s'agissait en fait d'assurer aux actionnaires (anciens et futurs) un niveau de profit « acceptable ».
Francis Meir, ministre de l'industrie de l'époque et Sarkozy, ministre des finances vont exiger le démantèlement de l'entreprise : création de Cegelec (activité électrique, électromécanique), vente de l'activité transmission et distribution pour 913 millions à Areva en 2006, vente partielle également en 2006 des chantiers navals à Saint-Nazaire. Bouygues rachète les parts de l'État la même année ce qui lui permet de réaliser une opération financière juteuse payée par le peuple français. Et le démantèlement se poursuit : en 2010 Alstom intègre la branche transmission d'Areva et Schneider- Electric, vend les 17 % des chantiers navals qui lui reste à STX pour 125 millions, supprime 600 emplois en 2012 à Belfort dans un atelier de fabrication d’ailettes de turbines, et vient de vendre une entreprise à l'allemand Triton pour 730 millions d'euros.
Au cours de ces années 13 000 emplois sont supprimés.
Voilà très rapidement tracé ce qu'il faut savoir d'Alstom pour comprendre qu'il n'y a surtout pas de solution dans ce que proposent les multinationales, leur unique but est de s'emparer de l'entreprise pour augmenter leurs profits.
Pas de solution non plus du côté des politiques qui sont tous d'accord pour vendre l'entreprise, il n'y a que la forme qui diffère.
Tous d'accord pour poursuivre cette politique de casse avec ses conséquences économiques et sociales désastreuses.
Rien d'étonnant de la part du pouvoir socialiste et de la droite qui approuvent toutes les décisions des multinationales. Rien d'étonnant non plus de la part de Mélenchon qui vient de révéler son accord. Son discours « révolutionnaire » et son verbe haut ont fait long feu. Il préconise une « nationalisation partielle et temporaire » autrement dit la même solution que Sarkozy en 2004, on en mesure les conséquences aujourd'hui. Même discours du Parti Communiste Français : « l’Etat doit prendre ses responsabilités et priver les patrons d'Alstom de leur droit divin ».
Le parti communiste s’en remet à l’Etat capitaliste pour intervenir !! On croit rêver, le pouvoir actuel accepte et accompagne toutes les mesures dictées par les grands groupes capitalistes.
Du côté des syndicats : FO déclare « nous n'avons jamais été effarouchés par la nationalisation (ah bon !), y compris si elle doit avoir un caractère temporaire », FO-Mélenchon : même combat !!
La CFDT est dans sa logique de courroie de transmission du MEDEF : « pas de précipitation dans les décisions » « il faut négocier » etc.
La fédération de la métallurgie CGT déclare que « c'est le coût du capital qui est le problème ».
Ne serait-ce pas le capital lui-même ? Son existence ? La CGT ne le dit pas.
Comme on le voit, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes
Il n’y a pas de temps à perdre, il est urgent d'engager la lutte, les leviers de l'industrie doivent revenir au peuple. La nationalisation totale et immédiate, c’est la seule solution pour arrêter la casse, la seule solution pour répondre aux besoins de la nation.
source www.sitecommunistes.org
http://www.communcommune.com/article-alstom-engager-la-lutte-tout-de-suite-123491029.html
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Vendredi 2 mai 2014 5 02 /05 /Mai /2014 08:12 - Communauté : Les blogs républicains
Les dirigeants des plus grands groupes français ont encore engrangé d'énormes rémunérations l'an dernier. C'est ce que révèle le classement des salaires des patrons des 120 plus grosses entreprises cotées à la Bourse de Paris, établi par le site Capital.fr.
La crise ? Pas pour les patrons du CAC 40 !
Si les entreprises se montrent pingres en matière d'augmentations pour leurs salariés — Elles n'ont guère accordé plus de 1,5% à 2% d'augmentations l'an dernier — les grands patrons ont vu, eux, leur fiche paie grimper en flèche en 2013. Le record reviendrait à Jean-François Dubos, le patron de Vivendi, qui a vu bondir ses émoluments de 82%, (4 millions d'euros ! 3600 fois le SMIC mensuel, ou 300 années de SMIC). Ceux de Thierry Breton, ancien ministre des finances de Chirac, aujourd'hui à la tête d'Atos, se sont envolés de 74,5%, (4,9 millions d'euros ! Soit 4500 fois le SMIC mensuel ou 375 années de SMIC), comme le montre le classement des salaires réalisé par Capital.
Pour réaliser ce palmarès, la publication se sert des publications des documents de références des 120 plus grandes sociétés cotées à la Bourse de Paris, et épluche les rémunérations de leurs dirigeants. Pour cela, elle prend en compte le salaire fixe, le variable, les extras (« jetons de présence »—Jetons de présence = argent que l'on reçoit à chaque réunion, pour seulement avoir posé ses fesses sur un siège d'un conseil d'aministration —,avantages en nature, voire certaines rémunérations complémentaires comme des primes exceptionnelles). Ce à quoi il additionne les « stock-options » et « actions gratuites » attribuées au titre de l'année 2013 (ou de l'exercice 2012-2013 pour les firmes publiant leurs comptes de manière décalée).
Le PDG le mieux payé, parmi les 62 PDG les mieux payés que le site a déterminé, est Christopher Viehbacher, à la tête du groupe pharmaceutique Sanofi, avec 8,6 millions d'euros (+15,6% sur un an; sans doute pour avoir délocalisé de nombreux sites et supprimé des milliers d'emplois en France !), dont plus de la moitié en actions et stock-options. L'équivalent de… 650 années de Smic ! (Le site cacule lui 500 années de SMIC — ce qui serait déjà énorme — mais il ne doit pas connaître la valeur réelle du SMIC net !)
Il devance de peu Jean-Paul Agon, le PDG de L'Oréal et ses 8,5 millions d'euros (+8,9%). Bernard Arnault, le boss du géant du luxe LVMH, a amassé de son côté un peu plus de 8 millions et complète le podium (-16,1%).
Certes, de leur coté, les patrons d'entreprises où l'Etat est actionnaire majoritaire ont du faire quelques efforts : en effet, il a été décidé, depuis l'an dernier, que leur rémunération ne devait pas dépasser 450.000 euros. D'où la baisse de 65% de la paie d'Henri Proglio (EDF) (tout de même 457 696 € ! Soit tout de même 416 SMIC mensuel, et 34 années de SMIC) et de 54% de celle de Luc Oursel (Areva) (tout de même 450 000 €; Soit à peut près autant de SMIC, et d'années de SMIC). En revanche, dans les entreprises où l'Etat est seulement actionnaire minoritaire, on explose toujours ce seuil imposé aux patrons du secteur public. Carlos Ghosn, aux commandes de Renault, par exemple, a affiche tout de même à 2,7 millions d'euros de rémunération — Et encore, ce montant ne prend pas en compte les émoluments versés par le japonais Nissan, dont il est aussi le patron. En 2012, la firme nippone l'avait gratifié de près de 9 millions d'euros. Pas mal pour un secteur prétendument "à la peine"…
Pendant ce temps là le Premier Ministre déclare sans vergogne à la télévision que "la France vit au dessus de ses moyens",... et ce "depuis 30 ans".
De qui se moque-t-on ?
Qui vit donc au dessus de "nos" moyens sinon les PDG !
source: blog UD CGT Dieppe
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02 mai 2014
Le gouvernement a un mois pour éviter le démantèlement d'Alstom
Pour l’instant, quel que soit le repreneur – Alstom a voté en faveur de GE –, c’est le démantèlement qui se profile. Les syndicats demandent une entrée au capital pour préserver son intégrité. Le gouvernement aimerait bien trouver une alliance industrielle, se rapprochant de celle de Safran-GE dans les moteurs d’avions.
Un mois. Un tout petit mois. C’est le répit qu’a accordé le conseil d’administration d’Alstom au gouvernement pour trouver une solution ou au moins un compromis acceptable sur l’avenir du groupe, de ses salariés, de ses usines. Le conseil, toutefois, n’a pas changé d’analyse : il soutient à l’unanimité la solution de reprise de la branche énergie par General Electric et les 12,3 milliards d’euros d’argent frais qui vont avec. Le conseil d’Alstom s’est toutefois engagé à examiner toute autre proposition qui lui serait présentée.
Siemens a fait parvenir une seconde lettre d’intention dans laquelle il présenterait une proposition « plus acceptable » : en échange des actifs d’Alstom dans l’énergie, il ne proposerait plus seulement son activité en difficulté dans les trains à grande vitesse mais aussi dans les trams et les métros. Un comité ad hoc, emmené par Jean-Martin Folz, ancien de Pechiney tout comme Patrick Kron, a été formé pour étudier les offres.
Entre le conglomérat américain et l’allemand Siemens, de toute façon, le choix n’est guère réjouissant. Quel que soit le repreneur, au stade actuel et compte tenu des solutions proposées, Alstom est appelé à être démantelé.
« C’est désolant. Alstom est une entreprise centenaire. Et on veut dépecer ce fleuron en quelques jours, sans état d’âme », s’indigne, Didier Lesou, délégué central CGE-CGC d’Alstom transports.
Exclus de toutes les réflexions sur l’avenir du groupe, les syndicats en appellent unanimement à l’État pour trouver des solutions. « Le gouvernement doit mettre à profit ce délai pour continuer d’intervenir avec le souci de préserver l’emploi et les bases industrielles en France, y compris dans la sous-traitance. Il faut examiner en priorité, avec les dirigeants du groupe et l’actionnaire principal, une solution de consolidation financière et actionnariale qui permette le maintien de l’intégrité et l’indépendance d’Alstom », écrit la fédération de la métallurgie CFDT dans un communiqué, qui résume l’état d’esprit général chez les syndicats, toutes tendances confondues, du groupe. Le groupe, insistent-ils, vit de la commande publique, c'est-à-dire des subsides de l'État et des collectivités locales. Ils comprennent d'autant moins le revirement de la direction que, depuis un an, celle-ci avait lancé un vaste programme pour unifier plus étroitement les deux branches.
La suite del'article :
http://www.mediapart.fr/journal/france/010514/le-gouvernement-un-mois-pour-eviter-le-demantelement-dalstom