• 2ème partie de l' article de notre camarade "ouvrier en colère",1ère partie diffusée ce matin =

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    Dimanche 13 novembre 2011 7 13 /11 /Nov /2011 13:41

    "MON HISTOIRE, CE N'EST PAS LE REVE AMERICAIN"
    VWAller à l'encontre de Dirk Roelandt, un ancien ouvrier de la chaîne de VW Forest, en face de Norbert Dentressangle Forest qui a licencié tout son personnel début octobre 2011, c'est une aventure en soi, un petit goût d'incursion en terre inconnue. On dirait un refuge adossé à la colline, une maison qui fleure bon les feuilles virevoltantes de l'automne qui s'étire. Par la fenêtre du salon, les falaises plongent dans la Meuse, qui s'écoule comme si rien ici ne devait changer.
    La vie de Dirk n'est qu'un éternel rebondissement, une remise en question perpétuelle. "Mon histoire, ce n'est pas le rêve américain, je ne crois qu'au travail, j'ai la tête dure, j'ai toujours su rebondir", explique-t-il, avant de préciser que la fermeture de VW Forest l'a endurci.
    Travailler comme ouvrier à la chaîne chez VW Forest n'était pas vraiment le premier choix de Dirk, menuisier de formation. Lui, son truc, c'était plutôt l'armée, les paracommandos pour être précis. Mais une femme, à l'époque, l'a obligé à choisir entre elle et la "Grande Muette". Il a opté pour la paix des ménages. Entré chez VW Forest à 22 ans, il a franchi pas mal d'échelons, à la sueur du front. Ses débuts à la chaîne sur des Golf et des Passat ne constituent pas sa période la plus heureuse. Il évolue cependant, gère les stocks, se charge de la commande des pièces jusqu'à se retrouver à la tête d'une équipe de 28 personnes. Le problème de Dirk, c'est qu'il effectue des tâches d'employé sous un statut d'ouvrier. Pendant des années, on lui a fait miroiter la possibilité de changer de statut, et donc de salaire, mais les promesses se sont faites mirages. Alors, quand VW Forest a fermé ses portes, plus de 3000 salariés "remerciés", dégoûté, Dirk a pris la prime, ses cliques et ses claques, et est enfin parti vivre sa vie. Après VW Forest, il se tourne vers un vieil ami, Carl, un entrepreneur au costume d'aventurier. Celui-ci possède une société bicéphale, gérant à la fois des stocks de BASF et déployant des activités offshore. Voilà comment, Dirk, du jour au lendemain, se retrouve aux commandes d'un robot sous-marin téléguidé, afin d'assister au plus près à l'installation de parcs éoliens en haute mer ou pour détecter des munitions enfouies au plus profond de lacs suisses. Malheureusement la société fait faillite et le sous-marin est revendu. Finalement, il croise un ami spécialisé dans la détection des fuites pour le compte d'une compagnie d'assurance. Dirk suit son ami, l'observe, prend des notes et finalement, après un investissement de 75.000 euros, se lance à son propre compte, en Wallonie et à Bruxelles. L'ancien ouvrier de VW ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Après avoir décroché quelques contrats, il compte bien développer son activité dans les mois à venir à mille lieues du rêve américain et bien loin des chaînes de VW Forest.
                                                                                     NK
                                                       
    Journal "L'Echo" http://lecho.be

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