• François Ruffin : Comment faire pour passer d'une Assemblée chambre d'enregistrement de l'exécutif à une assemblée qui élabore vraiment la loi ?

    Publié le 20 décembre 2017 par FSC

    On connaît l'incident : le député François Ruffin sanctionné pour avoir porté ostensiblement à l'Assemblée le maillot de foot d'une de l'équipe amateur d'Eaucourt-sur-Somme pour soutenir sa proposition de loi d'une taxe sur les transferts sportifs du monde professionnel au profit du sport amateur.

    C'est l'occasion pour François Ruffin de dépasser l'anecdote dont se repaissent les médias et les réseaux sociaux pour poser une question de fonds : à quoi sert une assemblée ravalée au rôle de chambre d'enregistrement actuellement et que convient-il de faire pour qu'elle soit vraiment au service du peuple et de l'élaboration de la loi ?

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    Monsieur le président,

    Ce mercredi 20 décembre, en conseil de discipline, vous allez devoir trancher : faut-il me sanctionner pour le “déshonorant” et “indigne” port du maillot d'Eaucourt-sur-Somme dans l'hémicycle ?
    Avant que cette grave question ne soit tranchée, et mon martyr achevé, je viens vous en poser une seconde : de quoi, au fond, le maillot d'Eaucourt-sur-Somme est-il le nom ?

    Je ne voudrais pas vous parler de sport.
    Ni même d'associations, ou de subventions.
    Mais de notre Assemblée, de notre Constitution.

    Notre histoire s'est offert des crises parlementaires. Il ne nous reste que des crises vestimentaires. En quelques mois, j'en ai connu trois : le non-port de cravate, la chemise hors du pantalon, et donc le maillot d'Eaucourt-sur-Somme. A chaque fois, l'hystérie m'a surpris, l'emportement de collègues députés, des médias, ou de l'institution.
    Et puis, enfin, aujourd'hui, j'ai compris.

    De la “loi travail numéro 2” à celle sur “la moralisation de la vie publique”, de la “Sécurité intérieure” au “budget de la sécurité sociale”, en un semestre déjà, il ne faut pas être bien malin pour s'en rendre compte : l'Assemblée, supposée “législative”, ne fait pas la loi.
    Ces textes nous tombent de l'Elysée, après un passage par les ministères, et le Parlement sert de chambre d'enregistrement, gavé de lois comme des oies, siégeant du lundi au vendredi, jusqu'à une heure du matin. Nous suggérons certes des milliers d'amendements, pour se donner l'air important. Nous affichons notre fierté, victorieux quasiment, lorsqu'avec l'assentiment du gouvernement une virgule d'un alinéa est déplacée.
    Je le savais depuis longtemps, en théorie. Je l'avais observé de loin, comme simple citoyen, sous Hollande, sous Sarkozy, sous Chirac. Mais c'est autre chose, tout de même, de l'avoir sous le nez au quotidien, d'y être en butte chaque matin. A découvrir, comme ça, la toute puissance de l'exécutif, qui est en fait également le législatif, je retiens un cri : “Montesquieu, reviens !”
    J'en ai causé, déjà, avec des dizaines de personnes, des juristes et des lambdas, de la majorité et de l'opposition, des députés et des administrateurs, des de gauche et des de droite, et pour tous, pour tous, c'est une évidence : la séparation des pouvoirs n'est qu'une fiction.

    Mais c'est une évidence qui se chuchote.
    Une évidence qui se murmure.
    Une évidence qui ne se clame pas haut et fort.
    Tel le jeune enfant qui, dans le conte d'Andersen, Les Habits neufs de l'Empereur, vient crier “Le roi est nu ! Le roi est nu !”, je me suis assigné ce rôle : crier “L'Assemblée est nue ! L'Assemblée est nue !” Non par plaisir, mais par regret. Par espoir, aussi, pour qu'elle obtienne un véritable pouvoir, qui lui revient de droit : faire la loi.
    Aussi, tous les débats d'aujourd'hui, sur le nombre de députés, sur leurs notes de frais, sur les réformes que vous avez lancées, tous ces débats ne m'intéressent pas, ou peu. Ces discussions masquent la seule interrogation qui vaille à mes yeux : à quoi sert-on vraiment ? Quelle fonction nous attribue-t-on ? Va-t-on faire la loi, oui ou non ?
    Et sinon tant qu'à enlever deux cents députés tant qu'à faire des économies, pourquoi ne pas y aller carrément ? Pourquoi ne pas supprimer le Parlement tout entier ? Pour conserver une apparence de démocratie ?

    Nous y voilà, l'apparence.
    Et j'en arrive enfin au maillot d'Eaucourt-sur-Somme.
     
    Avec mon cri, “l'Assemblée est nue ! L'Assemblée est nue !”, je me trompais, sans doute. C'est presque l'inverse qu'il faudrait dire : l'Assemblée n'est qu'habit. De pouvoir, elle n'en a pas, elle n'en a que l'apparat.
    Comme beaucoup de nouveaux élus, j'ai fait visiter le Palais Bourbon à ma famille. Dans le salon Delacroix, mon fils Joseph, âgé de neuf ans, s'est planté le nez vers le plafond : “Tu as vu le beau lustre, Papa ?” Et j'ai songé, tu as raison, mon fils, c'est juste du lustre. Mais derrière ce lustre, derrière les dorures, derrière les apparences, le vide.
    Derrière, l'insignifiance de notre pouvoir.
    Derrière, l'inutilité de notre fonction.
    D'où la panique, en fait, lorsqu'on touche à l'habit, qui fait le parlementaire.
    C'est notre collègue Thierry Benoit qui a le mieux résumé ça. Dans l'hémicycle, durant mon intervention, durant mon hommage aux bénévoles, il s'égosillait : “Charlot en maillot !” Je l'ai retrouvé, mercredi dernier, à la Commission des affaires économiques, et j'ai éclaté de rire : “Bah alors ? Qu'est-ce qui t'a pris ? T'as pété un câble ?”, je l'ai taquiné. Et lui de me répondre : “Je t'aime bien tu sais, mais là, si on vient en maillot, quand est-ce qu'ils vont nous retirer la garde républicaine ? Quand est-ce qu'ils vont nous ôter les huissiers avec leurs chaînes ? Qu'est-ce qu'il va nous rester ?”
    Qu'est-ce qu'il va nous rester, en effet, si on nous enlève les apparences ?

    Aussi, Monsieur le président de l'Assemblée nationale, vous me sanctionnerez si vous le désirez.

    Mais plutôt que de sauver les apparences, je vous inviterais à entamer un bras de fer avec un autre président, nettement plus puissant : de la République, lui. Pour que notre Assemblée soit habillée de réels pouvoirs. Pour qu'elle ne lui serve pas que de faire-valoir. Pour que les parlementaires ne soient plus ses marionnettes, moi comme Guignol, vous comme Gendarme…

     Notre “dignité”, notre “honneur” de députés, devraient résider là : engager une lutte avec l'exécutif, pour la séparation des pouvoirs, pour leur rééquilibrage.
    Vous pourriez compter sur mon plein et entier soutien.

    Respectueusement comme il se doit,
    François Ruffin.


  • Le blog de Jeno l'écolo Jenofanimalhumaniste 

     
     
    19 décembre 2017 2 19 /12 /décembre /2017 18:00
    Déconne pas Manu, c't'à moi qu'tu fais d'la peine.

    J'emprunte le titre de ce "post" à Renaud (quand il était Renaud)  pour vous raconter une toute petite tranche de vie, de ma vie et les très simples  réflexions qui l'ont accompagnée.

    Ce week-end, je pensais à notre président monarque en train de fêter le plus modestement du monde et en toute simplicité son anniversaire au château de Chambord. Pour ajouter à mon bonheur (je vous rassure , j'ironise), il me semblait respirer les effluves de la soupe frelatée qu'il devait être en train  de servir  aux chasseurs de tout poil et plus particulièrement aux fins de race hyper friquées qui pratiquent encore la barbarie anachronique connue sous le nom de chasse à courre. Ce type d'activité de salon dans lequel excelle notre monargue président  se nomme également "cirer les pompes" et vous remarquerez, j'espère, que je reste polie. A  ce moment là, j'avais en face de moi la pierre de grès de l'Arradoi qui, de l'entrée de la maison qui a la générosité de m'abriter, a été, je ne sais quand et par qui, déplacée sur son côté Sud. Outre les noms  du couple fondateur, Peio Duhalde et Etkalin Diriart, j'y lisais la date de cette fondation:1744.

    Gilles, mon historien préféré, je t'en prie, ne te mets pas en colère contre moi mais à ce jour et depuis si longtemps que je vis ici, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de ce qui pouvait bien se passer en 1744 dans le royaume de France et de Navarre. Un faux président me conduisant vers un vrai monarque, je suis allée dimanche farfouiller sur le net. D'où le portrait de Louis XV ci-dessus et le lien ci-dessous.

    Depuis, je tente de me replonger dans l'époque. Je vois dans les environs  plus d' habitants humains dans les fermes, plus de troupeaux de brebis mais beaucoup  moins d'animaux dans chacun. Moins de vaches " à viande", quasiment pas, en fait. Beaucoup plus de ruches et d'abeilles, beaucoup plus de haies riches en baies nourricières pour les humains comme pour les animaux sauvages. Beaucoup plus d'arbres en particulier le frêne dont le feuillage était nourricier et source de soins pour les animaux élevés à la maison. Beaucoup de "pourceaux" tous en liberté, allant  chercher leur provende de faines, de châtaignes et de glands. Il me semble bien voir les bois qui entouraient encore  la maison il n'y a pas si longtemps, quelques petites dizaines d'années. Et j'entends de nouveau le chant des oiseaux dont nos printemps de plus en plus silencieux nous ont déshabitués.

    Oui, oui, je sais --- L'église omniprésente, les curés castrateurs-- Je sais, je sais. Mais moi, je n'ai pas eu à en souffrir, alors veuillez me pardonner si ce qui me fait terriblement mal aujourd'hui, c'est la nature peau de chagrin morcelée, souillée, traitée en permanence comme un objet gênant dont on ne sait comment se débarrasser. Et les paysages dont la banalisation et l'enlaidissement progressif et insidieux, tuent en chacun(e) à petits feux l'appétit de vivre sans même qu'il ou elle en ait conscience. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Elisée Reclus.

    Et---  question régime politique, cela n'a pas top changé, non?

     
     

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  • Bonjour, voici la lettre d’information du site « CAPJPO - EuroPalestine » (http://www.europalestine.com)
    Si vous ne visualisez pas cet email lisez-le sur le site
    http://www.europalestine.com

    Publication CAPJPO - Europalestine
     
       






     


  • 20 Décembre 2017

    Publié par El Diablo

    Collectivités territoriales : Macron veut imposer l’austérité maximum aux populations

    Les réformes engagées par Macron depuis son élection ont un seul objectif : transformer complètement la société française pour l'adapter aux exigences du capitalisme. Les collectivités n’échappent pas à cet objectif.

     

    - 13 milliards d'euros d'économies imposés aux collectivités sur cinq ans.

    - hausse maximale de 1,2% par an de leurs dépenses de fonctionnement

    - baisse des aides au logement

    -diminution des emplois aidés

    -exonération de 80% des foyers de la taxe d'habitation, principale ressource des communes. Macron présente cette mesure comme une amélioration du niveau de vie des ménages. C’est une duperie, toutes ses réformes, mesures ( par exemple : augmentation de la CSG pour les retraités, augmentation de la TVA…), aggravent leur situation.

     

    Le chef de l'Etat s’est exprimé au Congrès des Maires devant plusieurs milliers d'élus pendant une heure et demie. Il annonce une loi logement pour début 2018, dont l’objectif est de réduire les aides au logement. Il ne dit pas où il trouvera les 22 milliards pour compenser la suppression de la taxe d’habitation pour les communes.. Il ne dit pas non plus par quoi la taxe audiovisuelle sera remplacée, pas plus qu’il n’évoque la taxe « inondation ». Il parle de "refonte globale de la fiscalité locale" ou de "le transfert d'une fraction de la TVA aux régions".

     

    Ce qu’il faut retenir de ces annonces, c’est :

    - La mainmise de l'Etat sur les finances locales et l'encadrement des dépenses. Macron veut signer des contrats avec les 300 à 600 collectivités les plus importantes (régions, départements, grandes villes...) pour la maîtrise de leurs dépenses.

     

    - Son projet est de privatiser les services publics, de les soumettre aux grandes entreprises du capital, en matière de transports, de santé, d'éducation, de loisirs, de logements... Les projets locaux seront encouragés par une "Agence nationale de la cohésion des territoires"permettant aux collectivités de s'organiser pour des transferts de compétences, à qui sinon aux entreprises privées.

     

    Autre exemple de privatisation, d’ici à 2020, c’est la mort annoncée de la gestion communale de l’eau, ce sera la disparition, déjà bien entamée, du modèle historique de gestion communale de l’eau hérité de la Révolution. Celle-ci avait confié aux communes, la responsabilité de l’approvisionnement en eau des populations. Aujourd’hui elle seraconfiée aux entreprises privées. La direction générale des collectivités locales (DGCL) évaluait au 1er janvier 2016 à 12 234 le nombre de syndicats existant en France, leurs budgets cumulés atteindraient près de 18 milliards d’euros, une manne de profits pour les Saur, Veolia, Suez… tous ces monopoles et les banques vont s’emparer d’un marché, non pour satisfaire les besoins mais pour accumuler les profits capitalistes. L’eau est un droit, un besoin élémentaire à satisfaire et non un champ d’activités lucratives et spéculatives.

    Exigeons la nationalisation sans indemnisation des groupes Veolia, Suez, Saur pour former un grand service public de l’eau au service des intérêts de la population.

     

    Les services publics nous appartiennent, ils ont été financés par les travailleurs et les populations depuis plusieurs générations. Ne laissons pas faire. Ce n'est que par la lutte qu'on reprendra les richesses que les capitalistes nous volent.

     

    Parasitisme, gaspillages multiples, exploitation salariale, argent public spolié par le capital, telle est la règle du système capitaliste qu’il faut abattre pour assurer le progrès social et les revendications fondamentales des populations.

     

    Les richesses créées, les profits réalisés par les grands groupes, les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais été aussi importants. Il faut arracher ces moyens aux multinationales qui les possèdent, pour satisfaire les besoins sociaux, il faut changer radicalement de politique, se débarrasser du capital.

     

    SOURCE :





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