ARTICLE LU SUR LE BLOG "LA DIVINE COMEDIE " =

Dominique BAUDIS redressé par l'URSSAF pour 12.000 euros et quelques piécettes en bronze avait claqué 36.000 euros de restaurants et de billets de transport pour sa famille et pour des besoins de représensation que n'exigeait pas sa fonction. Comme on pouvait s'en douter, le malotru nie - comme le sénateur PASTOR - tout abus volontaire. Pour BAUDIS l'affaire est entendue, il ne peut y avoir malversation car sa fonction ne saurait se limiter aux 5 jours de la semaine. Comprendre que les notes de frais devraient pour certains couvrir la semaine du lundi au dimanche inclus et pour d'autres la période des congés en sus. Bakchich.info nous en disait tout dans son édition du 1er avril 2009. L'affaire des notes de frais de BAUDIS est bien plus ancienne que la presse ne le mentionne, et on peut donc s'étonner de ce que Sarkozy ait jugé bon de le nommer auprès de lui sachant que la presse ne manquerait pas de relever une nouvelle incartade à la carte bancaire dans son staff.

Vous imaginez un peu l'allure de la classe politique française ? Ce nouveau scandale qui vient tout de suite après le scandale de la prime au coût de la vie des sénateurs et le cortège des abus en tous genres qui ont émaillé la vie du gouvernement de François Fillon ces 4 dernières années, sans compter le cas Tron ...

Et comme si ça ne suffisait pas, et pour faire bon poids bonne mesure, le Parti socialiste mouillé jusqu'au cou dans les "affaires". DSK traîné comme un gibier de potence devant la presse américaine pour avoir été pris la main dans la culotte de la femme de chambre (selon les dires de cette dernière), le sénateur MAHEAS condamné pour agressions sexuelles sur ses subordonnées, l'affaire Guérini &Co dont on sent qu'on n'en est encore qu'aux hors-d'oeuvres vu que celle des ordures marseillaises reste pendante, sans oublier l'affaire des frégates pour laquelle la France - donc nous, contribuables -, a récemment été in fine contrainte à payer une amende de 630 millions d'euros pour un contrat à rétrocommissions signé en 1981 (devinez par qui) (liste non exhaustive par ailleurs).

J'ai lu un jour un blogueur de gauche, convaincu que François Hollande est le seul capable de faire gagner la gauche, prétendre que les affaires de droite "puent autrement que celles de gauche", et même penser qu' "à gauche elles sont anecdotiques". Dans le genre couvercle de plomb on ne fait pas mieux. Le déni comme une vertu ...

Mais encore là, je pourrais à l'extrême limite concevoir que beaucoup préfèrent fermer les yeux. C'est vrai, tant d'erreurs amenant autant d'horreurs, autant d'exactions, autant de corruption, si on ne pense plus qu'à ça on ne dort plus, on ne vit plus que ronger par l'idée fixe que pour que ça change il faudrait une révolution. Perso, je pense qu'il en faut une et clairement je ne compte pas sur notre classe politique cuvée 2012 pour changer quoi que ce soit aux stratégies qui se revendiquent du mur de Berlin ou à la pensée gaulliste.

Tiens à ce propos, j'ai lu un commentaire de Lellouche : le monde entier serait devenu gaulliste pendant que la France s'obstinait à suivre la voie socialiste. Bon, c'est une opinion. Je ne vois absolument pas sur quoi elle repose. Je serais plutôt tentée de penser que le monde entier est devenu Rooseveltien tandis que De Gaulle lui, pensait que la France devait être capable de son autonomie technologique, défensive et alimentaire ce qui fait que la nuance pour être subtile n'en est pas moins évidente. Par contre, si je rebondis sur le propos de Lellouche c'est que s'il veut mener une comparaison avec la période De Gaulle jusqu'au bout, nul ne peut faire l'économie de rappeler que De Gaulle voulait supprimer le Sénat, que les Français étaient d'accord avec cette proposition mais que s'ils ont voté NON c'était parce que les électeurs pensaient qu'il avait fait son temps et qu'il devait partir. Donc, en clair pour réformer à la façon de De Gaulle je n'en vois pas un (politique) qui aujourd'hui aurait les tripes pour le faire et même aurait assez d'intelligence et de capacité d'anticipation pour le faire. Aussi, toute comparaison avec le gaullisme ici ou là me parait vraiment (et sincèrement) nulle et mal venue qu'elle vienne de droite ou qu'elle vienne de gauche.

Notre classe politique est si mal en point, tellement avilie, qu'elle ne supporte plus la contradiction. Ce matin je lis dans la presse que Aubry fait "nettoyer" de la toile tous propos jugés inconvenants sur sa personne et celle de son époux dont elle ne porte pas le nom, ni le sien d'ailleurs puisque Martine Aubry porte le nom de son premier époux. Si bien que ceux qui débarquent dans le coup de gueule d'Aubry ce matin ne sachant quelle mouche la pique de parler d'un monsieur Brochen depuis Turin, c'est qu'en fait Martine Aubry est Madame Brochen, du nom de son second époux. Lequel est avocat. Mais on s'en fout, complètement. On se fout des affaires défendues par Monsieur Brochen, par contre on ne se fout pas de savoir le programme de Martine Aubry aussi il m'est apparu ce matin totalement délirant de venir nous gaver par voie de presse des intentions du clan Aubry-Brochen de plaintes à venir pour le cas où la volonté stalinienne de nettoyage de fiche Wikipedia ne serait pas respectée. Il n'est d'ailleurs que de voir l'historique de la fiche de Martine Aubry sur Wikipedia pour comprendre que son équipe de nettoyeurs est à pied d'oeuvre 24 heures sur 24 pour empêcher toute velléité de rectification, fut-ce de la plus anodine virgule, de ladite fiche.

Je veux dire, Martine Aubry aurait du mal  à se faire passer pour une victime en employant ces procédés débiles ; au contraire sa réputation de sang-froid politique pourrait en prendre un coup. Et pour dire les choses franchement, Martine Aubry après l'affaire pathétique du congrès de Reims qui vit la défaite suspecte du clan Royal au profit d'une alliance bricolée qui n'aura vécu que le temps d'organiser les primaires socialistes, aura du mal à tailler une réputation de martyre. Donc il vaudrait mieux pour les socialistes, vu le nombre de casseroles attachées à leurs basques, la jouer fine. Or, l'absolution accordée à Guérini incidera beaucoup plus sur la confiance que l'on doit accorder aux promesses de réforme des socialistes que la blancheur immaculée d'une réputation - qui n'est réellement plus à faire - sur Wikipedia. Sarkozy lui aussi avait utilisé la stratégie du torrent de boue se faisant passer pour un nouveau Salengro, avec le succès que l'on sait aujourd'hui.

Et pan, dans les dents !