• C'EST BIEN CONNU L'UNION FAIT LA FORCE !!=

    Cyril LAZARO

     
    Lundi 26 septembre 2011 1 26 /09 /Sep /2011 06:55

    Le ras-le-bol des profs du privé

    Témoignages - Mardi, les enseignants du privé battront le pavé à côté de leurs collègues du public. Eux-aussi veulent protester contre les suppressions de postes et les classes surchargées. TF1 News a recueilli leurs doléances.

    C'est inédit. Mardi 27 septembre, les enseignants du privé battront le pavé à côté de leurs collègues du public. Du jamais-vu depuis les grandes mobilisations pour "l'école libre en 1984 !" Les suppressions de poste et leurs conséquences, eux-aussi en ont marre. Mot d'ordre des cinq organisations syndicales : "Zéro retrait d'emploi pour la rentrée 2012". Depuis 4 ans, le privé sous contrat a été soumis aux coupes budgétaires qui affectent également le secteur public. 1.433 postes ont été supprimés pour la rentrée 2011 et, l'année prochaine, 1350 suppressions sont envisagées. A TF1 News, plusieurs de ces enseignants expliquent les conséquences de ces suppressions.

    "Le programme ? Oh, vous le survolez !"
    Nadia, prof de maths, à Paris (75).
    "Cette année, le programme de mathématiques en lycée technique a été revu à la hausse. Cela veut dire que le programme sera plus dense. Le problème ? Notre nombre d'heures, lui, reste inchangé. Il faut savoir que, dans cette matière, la moyenne nationale du bac STI est de 8/20. En clair, on nous demande aujourd'hui d'élever le niveau d'élèves déjà pas au niveau... Comment faire ? J'ai posé la question à mon inspecteur d'académie. Il m'a répondu : 'Oh, vous survolez le programme !'"
     
    "Je fais passer l'épreuve du BTS à mes propres élèves"
    Chantal, prof d'anglais à Metz (57).
    "Quand j'ai débuté comme prof d'anglais en 1974, j'avais 25 élèves par classe. Aujourd'hui, j'en ai 32. C'est beaucoup quand on est censé leur apprendre une langue, donc les faire parler... Passons. Chaque année, je fais passer l'oral aux BTS lors de leur examen. Jusqu'il y a deux ans, j'étais examinatrice dans d'autres académies que la mienne. Aujourd'hui, économies obligent, je fais passer cet examen à mes propres élèves, ceux que j'ai eu toute l'année. Seule. Sans personne pour vérifier que je ne vais pas noter à la tête du client."
     
    "Ma collègue, ce mouchoir jetable"
    Alain, prof de systèmes électriques et numériques, à Saint-Brieuc (22).
    "Les raisons de ma colère ? L'an dernier, dans ma classe j'avais 32 élèves. Cette année, j'en ai 30. Avant ? Oh, cela oscillait à 24-25... Quand vous voulez faire passer un savoir, 30 élèves, ça va encore à la rigueur. Mais quand vous voulez transmettre un savoir-faire, là, c'est une autre affaire... Comme exemple de mon ras-le-bol, je peux aussi vous citer le cas d'une de mes collègues. Hélène a travaillé 30 ans dans le même établissement. Cette année, alors qu'elle est à un an de la retraite, on l'a envoyé enseigner à 140 km de chez elle. Et c'était ça ou rien. Elle est devenue un mouchoir jetable."
     
    "Le désert éducatif va s'aggraver"
    Christophe, directeur d'une école maternelle et primaire à Rannée (22).
    "Jusqu'à l'an dernier, notre école comptait 5 classes. Cette rentrée, nos 122 élèves de maternelle et primaire doivent se répartir sur 4 classes, soit une moyenne de 30.5 enfants par classe. C'est mathématique, la moindre fermeture de classe se répercute sur les effectifs des autres. Plus de 30 élèves par classe, c'est beaucoup. A fortiori quand chaque classe comporte différents niveaux. Comme voulez-vous qu'on effectue correctement notre boulot dans ces conditions ? Fermer une classe, c'est très grave, surtout dans une zone rurale comme la nôtre. Le désert éducatif va s'aggraver. Aujourd'hui, les familles qui ont des enfants scolarisés dans différents niveaux doivent parcourir 7-10 ou 15 km pour les déposer à l'école, sans parler de la cantine, de l'étude... Les familles se retrouvent éclatées."

    Source lci.tf1.fr

     

    Tags Tags : , , , ,