• CHEREQUE PARLE SANS DOUTE POUR LUI , car, tout le monde sait que la CFDT magouille avec le gouvernement quelle que soit sa couleur ! la CFDT est le syndicat le plus riche en France !!!

    Cyril LAZARO

     
    Samedi 15 septembre 2012 6 15 /09 /Sep /2012 19:57

    Pour François Chérèque "les syndicats sont mauvais"

    RENCONTRE-Les syndicats ne sont-ils pas mauvais? "Si" répond François Chérèque, le numéro un de la CFDT.

    François Chérèque, au siège de la CFDT, le 10 septembre. C. Lebedinsky pour Challenges

    François Chérèque, au siège de la CFDT, le 10 septembre.

     


    Une vraie erreur de débutante. Avant de rencontrer à 8 h 30, ce lundi 10 septembre, le numéro un de la CFDT, on a bien pensé à regarder l'interview de François Hollande la veille au soir. Mais on a oublié de jeter un oeil sur les résultats du rugby. Et au siège de Belleville, chacun sait que l'humeur du boss, le lundi matin, varie selon les prouesses du club de Grenoble, présidé par son frère Marc. « Ils ont gagné, l'humeur est bonne », nous rassure François Chérèque : 52 à 7 contre Mont-de-Marsan en championnat du Top-14. Après un tel score, François Hollande ne pouvait qu'être bon aux yeux de l'ancien rugbyman. Le secrétaire général pense surtout que ses remarques ont aidé le président à passer la seconde. « J'avais demandé d'accélérer le tempo pour une raison simple: étant donné la situation des entreprises, si on doit négocier des accords pour sauver l'emploi, dans un an, ce sera trop tard. Hier soir, il ne m'a pas donné tort. » Des reculades de la part du président, il n'en voit pas. En revanche, il a bien noté l'atonie estivale. Pendant sa semaine à New York et ses quinze jours dans les Alpes, il a reçu peu de coups de fil. Du jamais-vu depuis longtemps. « Je pense que tout le monde avait besoin de souffler après les élections et cinq années de folie. » Sauf que, maintenant, avec 3 millions de chômeurs et plus de 8 millions de pauvres, la France est en situation d'urgence.

    Pour les syndicats, le changement de rythme va se traduire par une négociation express - à peine quatre mois - pour réformer le marché du travail. François Hollande a parlé d'un « agenda du redressement » de deux ans, à la façon de l'Agenda 2010 allemand lancé en 2003 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder afin de libéraliser le marché du travail. La comparaison affole certains syndicats, car, avec les « minijobs » et la fonte des aides sociales, les Allemands ont supporté de lourds sacrifices.

    François Chérèque, lui, est prêt. Il tient à encadrer les baisses d'activité dans les entreprises, pour protéger les plus précaires. « Je trouve assez insupportable de donner le sentiment qu'il n'y a pas de flexibilité en France. En 2008 et 2009, des centaines de milliers d'intérimaires et de CDD ont été mis dehors sans aucun plan social, alors que le chômage en Allemagne augmentait à peine. Ici, les jeunes sont utilisés comme un bouclier social: ils s'en prennent plein la gueule pour protéger les seniors en poste qui se gavent. Alors, elle est où, la flexibilité? » Petite explication de texte à l'usage de Jean-Claude Mailly, de FO, qui refuse que le mot « flexibilité » soit employé...

    Le 7 septembre, François Chérèque a reçu le document d'orientation de la négociation. « Le texte est bon, il n'empêche rien, il permet tout. » CDD, recrutements, baisse d'activité, licenciements... Tout sera abordé. Juste avant la fin de mandat de Nicolas Sarkozy, la CFDT avait déjà bien avancé avec le Medef sur les accords de sauvegarde de l'emploi, qui permettent d'éviter de licencier en ajustant la durée du travail et les salaires. Mais, vu l'ambiance de la rentrée - les invectives volent entre les syndicats -, le compromis avec FO ou la CGT sera dur à trouver. François Chérèque parle de simples « éléments de réglage » dus à l'arrivée de la gauche au pouvoir. Dans cette situation, qui a souvent desservi son syndicat, il cherche d'ailleurs encore sa place et son indépendance, alors qu'il tutoie François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Il avance une explication aux tensions: « Peut-être que, comme on nous écoute davantage, les autres durcissent le ton. »

    Funestes divisions syndicales

    Faut-il déjà parler de chronique d'un gâchis annoncé? Alors que la gauche donne une occasion en or aux syndicats, voulant renforcer leur poids et les associer à toute réforme sociale (comme Nicolas Sarkozy en 2007), ceux-ci s'écharpent. Une question se pose: les syndicats, déjà faibles, ne sont-ils pas également mauvais? « Si », répond étonnamment vite François Chérèque. Il s'étrangle un peu avec son croissant. « Si. On doit s'en rendre compte: l'opinion publique nous fera les mêmes reproches qu'au gouvernement, d'être dans l'incapacité d'apporter des solutions. » Car, il le sait, le traitement social du chômage et les contrats de génération, dont la réussite n'est en rien assurée, ne suffiront pas. « Je crains que nous ne soyons condamnés à nous mettre d'accord. » Pourtant, lui-même a du mal à y croire tout à fait. « Quand nous sommes autour d'une table, tout le monde s'y met », se réjouit-il à un moment donné. Alors que, trois minutes plus tôt, son constat était sombre. « Honnêtement, avoir une position commune me semble difficile. Car nous avons entre syndicats de forts désaccords sur la souplesse à apporter dans les entreprises et sur le coût du travail, dont je répète depuis plus d'un an qu'il est trop élevé. » Il est plus simple de parier sur un match de rugby que sur le résultat d'une négociation à la française.

    Source challenges.fr

     

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