• ET OUI, SARKO NE VEUT PAS TROP DEPLAIRE A SES AMIS D'AMERIQUE =

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    A l’heure où Mahmoud Abbas revendique devant l’ONU le droit à un État palestinien, Nicolas Sarkozy avance une proposition mi-figue mi-raisin consistant à offrir un statut intermédiaire d’État observateur à la Palestine, ceci pour prendre le temps de désamorcer la crise avec Israël.

    Cette idée, repoussée par Barack Obama d’un haussement d’épaules, ressemble à une plaisanterie au regard de l’histoire de la politique étrangère française basée sur le respect des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    On aurait donc préféré voir le président de la République ne pas jouer petit bras et  incarner pleinement la spécificité française, en affirmant haut et fort son soutien à la Cisjordanie et en imposant aux deux camps des règles du jeu incontournables et immédiates pour régler, enfin, le conflit le plus long de la planète.

    Ce raté présidentiel est d’autant plus regrettable que le peuple palestinien a démontré ces derniers jours une très grande maturité, notamment au travers d’immenses manifestations pacifiques et sans un seul slogan hostile à Israël, dont les colons continuent pourtant l’annexion du territoire voisin.

    Il ne fallait donc pas rater l’occasion de renforcer cette maturité. Au contraire, en repoussant la reconnaissance par l’ONU d’un 194ème  État, on prend le risque d’encourager la désespérance au détriment de l’espoir, attitude qui peut conduire à renforcer le Hamas jusqu’en Cisjordanie.

    C’est aussi l’erreur de quelque cent dix parlementaires français, dont quelques socialistes, qui ont manifesté leur désapprobation, dans les circonstances actuelles, à la reconnaissance de l’État palestinien.

    Thierry SPRIET

    (Editorial du 23 septembre 2011)


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