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    Bienvenue sur le blog d'@dam

    « Je ne suis pas allé partout, mais je suis revenu de tout » (Coluche)

     
     
    Lundi 10 septembre 2012 1 10 /09 /Sep /2012 12:25

    Merci à Jean-Paul Guyomarc’h, qui a déniché l’information, et me l’a transmise. Vu le titre que j’ai trouvé, le suspense ne sera pas bien grand, mais faisons comme si. Et commençons par la lecture d’un site internet (ici), qui nous annonce une bien grande nouvelle : la société Scotts France « lance son appli jardin ». Certes, cela peut paraître modeste, mais c’est tout de même bien joli. Disponible sur les smartphones, cette nouveauté « propose un diagnostic complet des maladies et des nuisibles rencontrés dans un jardin et détermine le traitement adéquat ». C’est gratos, c’est sur le téléphone, c’est hyperpratique et hypramoderne, cela devrait donc faire fureur. Ne compte-t-on pas 17 millions de jardiniers en France, ainsi que 12 millions de smartphones à la fin de 2011 ? Si.

    Insistons sur un point digne d’intérêt : il s’agit de proposer un traitement. Car l’application magique recense, en sa banque d’images, 110 maladies et « nuisibles » de la plante. C’est la guerre, voyez-vous, mais les armes de destruction massive sont à portée de pulvérisateur. Elles s’appellent KB, Carré Vert, Fertiligène et Naturen. En « géolocalisant » les magasins qui produisent ces excellents biocides, puis en établissant un itinéraire grâce à Google Map, on court les acheter les yeux fermés. Et si par malheur l’agressé ne trouve pas l’agresseur dans la liste des 110, eh bien, il lui reste la possibilité d’appeler un expert. Un expert de chez Scotts, la noble société qui offre ainsi ses si admirables services.

    Poursuivons. Pour en savoir plus sur l’application gratuite, il est conseillé de se rendre sur un autre site appelé La pause jardin (ici). Un tel nom donne confiance, je trouve. Surtout qu’on vous annonce de suite qu’on « n’a jamais été aussi bien dans son jardin ». Pour celui qui a envie de jouer à l’ombre de son figuier, « un grand concours Agriculture biologique », qui peut permettre de gagner un kayak. Quantité de braves gens dont on ne connaîtra que le doux prénom - Nathalie, par exemple - répondent à nos questions, tandis qu’un gentil organisateur offre un voyage virtuel dans la magnifique bambouseraie d’Anduze, dans le Gard. « C’est les vacances », « Découvrez le Land’art »« Jardinez à l’ombre » : tout est à ce point sympathique qu’on a envie de tirer une chaise, et de s’asseoir en si bonne compagnie. Il faut vraiment être une vilaine engeance pour se concentrer sur les discrètes mentions concernant les bons produits de la maison, qui ont nom Substral, Fertiligène, KK, etc.

    Et d’ailleurs, quel est donc le propriétaire de ces marques, dites-moi ? La page ne signale rien qui permette de comprendre qui est qui. Il faut aller aux toutes dernières lignes, et se munir d’une loupe binoculaire pour découvrir ceci : « Vous êtes sur le site Scotts France destiné aux produits grand public ». Et nous voilà bien avancés, car qui est donc Scotts France ? Vous connaissez peut-être, mais en ce cas, vous faites partie d’une minuscule cohorte. Oui, qui est Scotts France ? Patience. C’est en tout cas une entreprise fortement « citoyenne », pour reprendre un mot si galvaudé qu’il en est devenu obscène. Regardez plutôt ce film d’une minute où l’on voit le directeur de Scotts France parler de ses relations avec les parcs naturels régionaux : c’est ici.Monsanto a été condamnée pour publicité mensongère. Sans état d’âme, la transnationale plaquait sur ses flacons : 100 % biodégradable ou encore Respecte l’environnement. Plaisantins, va !

    Mais Monsanto n’était pas la seule entreprise poursuivie. Car si la marque fabriquait, une autre commercialisait. Et cette autre a pour nom, mais vous l’aurez sans doute deviné, Scotts France. Quels sont les liens entre les deux ? Bonne question, que je vous remercie de me poser à distance. Ce n’est pas si clair. Des documents présentent Scotts France comme une « division » de Monsanto, mais je n’y crois guère. Les sources les plus sérieuses que j’ai pu lire indiquent que Scotts Miracle-Gro est une entreprise américaine qui a passé des accords exclusifs avec Monsanto. Il n’est pas exclu que des liens plus discrets existent entre les deux, mais en ce cas, j’en ignore tout.

    La question du jour est de savoir pourquoi Monsanto a renoncé à commercialiser sous son nom l’un de ses produits-phares, le round-up. Les explications sont sûrement nombreuses, mais je vais vous proposer la mienne, exceptionnellement optimiste : le nom de Monsanto est associé à tant de saloperies que la firme étasunienne aura préféré cacher ce nom devenu synonyme de crime. En confiant le bébé à une boîte totalement inconnue, Scotts, elle aurait réussi à gagner un peu de temps et à tromper un peu plus les pauvres nigauds que nous sommes tous.La suite................

     

    Source : Planère sans visa ,via le Panier de crabes


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