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    Dimanche 6 novembre 2011 7 06 /11 /Nov /2011 16:43


    Par DESIRS D'AVENIR HERAULT

    « Quand tu dois 10 000 euros à la banque, la banque te tient. Quand tu lui dois 1 million d'euros, tu tiens la banque. »

    Alternatives économiques. 03.11.2011. Guillaume Duval

     
     
     

     

    « Quand tu dois 10 000 euros à la banque, la banque te tient. Quand tu lui dois 1 million d'euros, tu tiens la banque. » Pour avoir négligé ce vieil adage et s'être crus seuls maîtres du jeu dans leurs relations avec le gouvernement grec, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont frôlé la sortie de route avec leur plan de sauvetage de la zone euro approuvé le 26 octobre dernier quand le cave s'est rebiffé et a menacé de convoquer un référendum.


    Le paradoxe de l'affaire était que, concernant la Grèce, ce plan était pourtant nettement moins stupide que les précédents. Il prévoyait en effet l'annulation de 100 des 350 milliards de dette publique, allégeant enfin de façon significative la charge insoutenable pesant sur l'économie grecque, même si le niveau de 120 % du produit intérieur brut (PIB) qu'elle devrait conserver au final reste probablement encore trop élevé. Mais, comme les précédents, ce plan était aussi accompagné de requêtes supplémentaires poussant encore plus loin l'austérité de fer imposée au pays afin de satisfaire les opinions publiques, et notamment l'allemande.


    Il ne fait aucun doute que la Grèce a besoin de profondes réformes afin de disposer d'un secteur public plus efficace, de lutter contre la fraude fiscale généralisée… D'ailleurs, les Grecs dans leur majorité en sont conscients : c'est pourquoi ils ont accepté sans trop broncher depuis deux ans déjà des mesures extrêmement sévères. Simplement, du fait de l'austérité excessive que ces mesures ont entraînée, le pays a été plongé dans une profonde récession. Du coup, loin de se résoudre, ses problèmes se sont fortement aggravés, son endettement public passant de 127 % du PIB en 2009 à 158 % cette année. D'où la nécessité de nouveaux plans d'aide plus importants que les précédents… De ce fait, les Grecs ont eu le sentiment légitime que ces efforts étaient en réalité inutiles, voire contre-productifs, et qu'ils n'étaient exigés d'eux que dans une optique punitive. C'est la raison pour laquelle, malgré la restructuration de la dette, la louche supplémentaire d'austérité du 26 octobre dernier passait très mal à Athènes, poussant Papandréou à sortir le joker du référendum.


    Est-ce que les dirigeants européens, et particulièrement Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, sauront tirer toutes les leçons de cet épisode ? Est-ce qu'ils comprendront enfin que l'austérité excessive exigée des pays en crise est contre-productive économiquement et explosive politiquement, ces pays conservant, malgré leur faiblesse, la capacité d'entraîner la zone euro avec eux dans l'abîme ? On le souhaite, mais rien n'est moins sûr…


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