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Cette semaine a vu le cours de l’action Hollande s’effondrer de pratiquement 25% alors que dans le même temps l’action Sarkozy reprenait plus de 30% sur le marché des présidentielles. En effet, en passant de 39% d’intentions de vote à 30% au premier tour de la présidentielle de 2012, c’est bien 1/4 des acheteurs potentiels du produit phare du PS qui renoncerait à son projet d’investissement. A l’inverse, le produit vedette de l’UMP, Nicolas Sarkozy, voit de nombreux investisseurs s’intéresser à nouveau à lui avec 29% d’intention d’achat Soit 1/3 de plus que la semaine dernière.

Comment expliquer le Krach terrible de la valeur Hollande ? Sans doute cela est-il dû à une erreur de positionnement stratégique sur le marché de la présidentielle. Pourtant tout se déroulait comme un véritable compte de fée pour l’action Hollande. Il y a 1 an, cette valeur pesait à peine 7%. Mais une OPA lancée cette automne par le biais de primaires a fait bondir le cours de l’action Hollande, atteignant des sommets lors de la cotation du 16 octobre 2011.

Depuis, les nouveaux dirigeants de la firme PS ont décidé d’une réorientation commerciale, reniant même certains discours prononcés durant l’OPA de l’automne. Ils s’attaquent ainsi aux clients centristes dans l’espoir de conquérir des parts de marché de ce côté là. Fini alors les promesses d’investissement dans la fonction public afin de palier les carences générées par 10 années d’une économie hyper libérale. Un renforcement de la communication destinée à rassurer les marchés financiers et les industriels du BTP et du nucléaire a alors été mise en place. En fait, avec la liquidation de l’action Borloo, beaucoup au PS pensaient récupérer une large partie de la clientèle centriste ainsi laissée à l’abandon. De nombreux analystes partageaient du reste cette opinion (Le monde, Le Point, L’Express d’il y a 15 jours).

Mais les marchés en ont décidé autrement. Ne voyant finalement pas de différence commerciale majeure entre les offres marketing de la firme PS et de l’entreprise UMP, les clients orphelins centristes ont décidé d’opter pour le produit Sarkozy.

Bien plus inquiétants pour l’action Hollande et la firme PS en général, une part non négligeable de leurs clients habituels a décidé de renforcer les entreprises FDG et EELV, une autre part ayant carrément décidé d’acheter le produit Sarkozy.

Finalement, cette stratégie du centre à pour effet de renforcer l’attractivité commerciale du produit Sarkozy tout en favorisant une hémorragie de clients vers la gauche du PS. Selon une expression assez triviale mais somme toute très explicite, cela s’appelle perdre sur les 2 tableaux.

Ne soyons tout de même pas trop sévère. Il est normale que sur le marché de la présidentielle un équilibrage du cours des actions se fasse progressivement. Ce qui est toutefois remarquable réside dans l’ampleur de ce réequilibrage et le délais très court dans lequel il se produit.

Peut-être la firme PS devrait une bonne fois pour toute comprendre que la clientèle centriste est une clientèle qui choisit toujours au final les produits d’une droite radicale plutôt que ceux proposés par une gauche dite “responsable”. D’autant que cette stratégie commerciale finit par décrédibiliser l’offre du PS à l’égard de ses clients potentielles, et en particulier ceux qui sont sincèrement désireux d’acheter un vrai produit de gauche. Les mises sur le marché de 2002 et de 2007 en sont de parfaites illustrations.

Une dernière remarque. Toutes les entreprises de gauche qui étaient aux responsabilités ces derniers temps sur différents marchés Européens et qui ont proposé une offre marketing largement inspirée des produits de droites ont perdu tellement de parts de marché qu’aujourd’hui elles se retrouvent avec une clientèle réduite à peau de chagrin comme en Grèce ou plus récemment en Espagne. Exemple de stratégie marketing à méditer pour la firme PS…

Sydne93