“Le courage fera la différence”

Publié le29 janvier 2012

 

 

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Ce texte est librement inspiré d’un éditorial de Jean-François Copé publié samedi 28 janvier sur le site de l’UMP. Il n’a fallu changer quelques mots ici ou là (en gras) pour qu’il colle parfaitement à l’analyse du discours-interview de Nicolas Sarkozy ce dimanche soir sur 6 chaînes de télévision.

Après cinq ans passés à la tête du pays, dix ans au pouvoir, trois ans de campagne et de multiples reniements, Nicolas Sarkozy vient enfin de nous présenter un projet. Le dernier? A ce stade, force est de constater que, parmi ses propositions, on ne trouve aucune idée neuve et aucune vision structurante pour la France. Ce projet ne présente pas de réforme courageuse, parce que Nicolas Sarkozy ne veut pas prendre de risque, même quand c’est dans l’intérêt de notre pays. Son projet manque de courage, de lucidité, de sincérité et de crédibilité.

Absence de courage donc sur la question de la dette qui est pourtant cruciale pour l’avenir de notre pays. Nicolas Sarkozy compte sur une très hypothétique croissance venue du ciel pour financer son projet. Sans cette croissance improbable, alors que la zone euro est encore en crise, son projet n’est pas financé. L’application du projet de Nicolas Sarkozy se traduira par une augmentation inconsidérée de la TVA. Cela aurait deux conséquences graves : l’aggravation de la crise, et donc du chômage, et le report sur les classes populaires et moyennes des efforts financiers qui incombent aussi aux plus fortunés. Cela tient de l’escroquerie pour un candidat qui prétend faire du courage une priorité.

Absence de lucidité aussi, sur les enjeux de notre époque. Nicolas Sarkozy semble obnubilé par les « gloires » du passé socialiste, Léon Blum, François Mitterrand ou Lionel Jospin. Il ne cesse de dénoncer le siècle passé, qui lui-même était largement inspiré de la rhétorique du XIXème siècle… Résultat : Nicolas Sarkozy recycle en 2012 des solutions qui ont échoué en 2002 et 2007 : énième attaque contre les 35 heures, augmentation de la TVA, fascination pour l’économie administrée, laxisme budgétaire. C’est totalement anachronique. Mettre des œillères face aux réalités du 21ème siècle, c’est mener la France droit dans le mur.

Absence de sincérité encore, quand Nicolas Sarkozy explique qu’il fait des réformes justes alors qu’il a matraqué les classes moyennes. Les Français doivent savoir que supprimer les exonérations des heures supplémentaires, maintenir les quotients familial et conjugal pour les plus riches, baisser les cotisations patronales, ce n’est pas taxer les plus aisés, c’est protéger les classes aisées.

Absence de crédibilité enfin, car toutes les solutions de Nicolas Sarkozy aux préoccupations des Français sont totalement sous-dimensionnées au regard des enjeux. Par exemple, pour la sécurité, la grande idée du candidat Sarkozy, c’est de réduire de 10.000 postes dans les forces de l’ordre. Cela représente 1000 policiers ou gendarmes en moins par département… Une mesure stupide et inutile. Même logique pour l’éducation : supprimer 60 000 postes de professeurs, c’est économiser moins de 100 millions chaque année. Cela ne changera rien pour le budget !

Ainsi, aucune des propositions « phares » de Nicolas Sarkozy n’est à la hauteur des défis que rencontre la France du 21ème siècle. Pourquoi? Parce que Nicolas Sarkozy pense que prendre le risque de la réforme c’est prendre le risque de la défaite électorale. C’est une forme de mépris envers les Français dont il semble estimer qu’ils ne peuvent être sensibles qu’à la démagogie et imperméables au sens de l’intérêt général.


En 2012, comme dans toutes les périodes difficiles, c’est le courage qui fera la différence.