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    Comité de soutien à François Hollande dans la Vienne

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    Il n’était pas là, Nicolas Sarkozy. Totalement absent de lui même et ne s’en cachant même pas, sur ce plateau de France2 pendant la première heure de l’émission “Des Paroles et Des Actes”.

    Regardant défiler les montages accablants qui résument son quinquennat : les insultes ” casse toi pov con ” ,” le name dropping ” d’un parvenu qui se retrouverait tel un enfant trépignant dans les plus beaux palaces du monde à jouer au chef d’état avec les grands de ce monde.  Tapant sur l’épaule d’Angela, appelant Zapatero et Medvedev par leur prénom pour passer à table sans oublier le déjà culte ” Hey Barack”, un type quasiment étonné de se retrouver là, d’en être arrivé là.

    Et notre capitaine Fracasse de regarder cela d’un œil morne, de se défendre mollement  et maladroitement . Et de s’excuser ! 2 heures d’excuses, comme un enfant pris les mains dans le pot de confiture et jurerait qu’il ne recommencera pas.
    Des excuses comme s’il en pleuvait : le Fouquet’s, le yacht de Bolloré, l’EPAD, Bachar l’assassin. Pour peu, il se serait excusé d’avoir brise le vase de Soissons. Explications confuses.  ” oui, ça n’est pas bien , mais je suis un émotif ” illustrant ainsi cette phrase de Cécilia, qui le définissait si bien ” Nicolas est un hyper affectif qui s’est trompé de métier ”.

    2 heures, c’est long et ça dit beaucoup du degré de blues qui atteint, étreint le candidat de l’UMP.  Pour peu, on se serait laissé prendre à cette nostalgie.

    Une heure à parler de moi moi moi. Moi et mon moi, moi à travers moi qui moi même me regarde entrain de me regarder.

    Mais le plus intéressant, c’était cette lassitude, cette non-envie, ce désir d’en terminer. Moment de sincérité, lorsqu’il parle de sa famille et cette phrase subtile ” je sais ou j’irai fêter la victoire. Maintenant j’ai une famille je n’aurais pas à être hébergé …” de quoi parle-t-il ? D’un autre désir …

    Pendant une heure, on a donc vu un homme ailleurs. À l’ouest.

    Mais l’animal s’est réveille un peu. Chassez le naturel il revient au galop. Titillé par François Lenglet  sur l’économie il le traite le d’imposteur. Par Fabien Namias sur la politique, il le traite d’archaïque et de démodé. Le débat avec Laurent Fabius n’offrira rien de plus, hormis quelques petites attaques attendues sur le PS, François Hollande et quelques passes d’armes qui tourne au combat de coq. Sans intérêt, si ce n’est de réveiller un peu l’animal. Qui a du mal à mordre. Les crocs sont limés. Les attaques ressemblent plus à des coups portes avec des couteaux en plastique.

    Non désir.

    Ah, il y a bien cet instant où Sarkozy traite Fabius de tartuffe qui lui répond imposteur !  On ouvre un oeil. Ping pong . Stérile.

    Une émission à côté de la plaque, avec des flèches incongrues. Annoncer sa fierté d’avoir le soutien de Claude Allègre, ça frise le pathétique .

    Sans parler de l’amnésie générale sur tout.

    Ciel, il a découvert  hier soir que des grands patrons du CAC40 ne payait pas d’impôts en France !

    Ciel, il n’y a pas un chômage galopant en France !

    Ciel, il n’a jamais pratique une politique en faveur des riches !

    On lui rétorquera que le bouclier fiscal  à protéger les milliardaires comme Bettencourt.

    On lui rétorquera que des millions de gens ont défilé dans la rue pour les retraites.

    On lui rétorquera que oui le chômage galopant, chiffres à l’appui.

    Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre.

    Et surtout, les questions qui fâchent n’ont pas été posées : quid de Karachi, de Woerth, de la dette, du bouclier fiscal, de la suppression des postes dans l’éducation nationale, de la désindustrialisation. On ne peut que regretter cette atonie journalistique.

    À leur décharge, l’ennui général qui semblait régner dans la tête de Nicolas qui n’a eu pour seule défense que ” c’est la faute des autres “… À commencer par Cécilia qui a bon dos et qui lui aurait soufflé l’idée du Fouquet’s.

    Les autres… Les socialistes, les gens qui l’agressent, ceux qui ne le comprennent pas, les tableaux mal faits, les courbes malhonnêtes, les chiffres truqués, les dictateurs qui deviennent assassins , le soleil, la lune, les ouistitis et la machine à coudre.

    Dans cet inventaire à la Prévert des fautes des autres, une seule évidence sautait aux yeux hier soir : Sarkozy n’a plus faim. Il ne le montre pas encore totalement mais les deux mois qui viennent seront un long, un très long chemin de croix.

    Hier soir, il a continué à couler doucement.

     

    Par Lautréamont

     

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