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    Vendredi 16 mars 2012 5 16 /03 /Mars /2012 14:05


    Par DESIRS D'AVENIR HERAULT

    Fiscalité, immigration, justice... Hollande fait le point

    Libération. 16.03.2012


    David Pujadas et François Hollande, le 15 mars sur France 2.
    (Photo Thomas Samson. AFP)
     

    Ce jeudi sur France 2, le candidat socialiste a tenté de répliquer aux accusations de mollesse et de flottement.

     

    François Hollande a contre-attaqué ce jeudi soir sur France 2, en faisant plusieurs annonces sur la fiscalité et l’immigration, au moment où il stagne dans les sondages quand Nicolas Sarkozy remonte légèrement et que Jean-Luc Mélenchon enregistre une poussée.

    Répliquant aux accusations de flottement dans ses mesures annoncées pour la taxation des hauts revenus, le candidat PS a annoncé, lors de l’émission Des paroles et des actes, son intention de «rétablir», s’il était élu à l’Elysée, le «plafonnement» des impôts directs nationaux à 85% des revenus d’un contribuable.


    Mais il a affirmé que ce «plafond» n’avait «rien à voir» avec le bouclier fiscal supprimé l’an dernier, ni avec l’introduction qu’il a promise d’une tranche d’impôt à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros par an. «Il n’y aura pas de modulation, il n’y aura pas de plafonnement» de l’impôt à 75%, a assuré François Hollande.


    Il a également annoncé vouloir taxer les exilés fiscaux en Belgique, Luxembourg et Suisse, par le biais d’une renégociation des conventions fiscales avec ces pays. Une proposition qui s’apparente à celles de Nicolas Sarkozy et de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche).


    Taxé de mollesse par le camp du président-candidat sur l’immigration, il a annoncé la création s’il était élu le 6 mai, d’«une brigade spécialisée de lutte contre les filières clandestines» d’immigration et «les passeurs». Mais surtout il a promis que, chaque année, le Parlement aurait à fixer des quotas d’immigration économique.


    Hollande a aussi voulu se montrer ferme sur l’Union européenne, où il peine à imposer sa stature. Affirmant que «ce n’est pas Mme Merkel qui décide au nom de tous les Européens», il a assuré que, s’il était élu à l’Elysée, le nouveau Parlement «ne pourra pas ratifier en l’état» le traité européen de discipline budgétaire. Hollande veut renégocier ce texte pour y introduire des mesures sur la croissance.

    Sarkozy «dans l’excès» et «la vulgarité»

    Le député de Corrèze n’a pas faibli non plus quand il s’est agi de commenter la levée de l’immunité parlementaire des sénateurs PS et apparenté PS Jean-Noël Guérini (Bouches-du-Rhône) et Robert Navarro (Hérault), souhaitant que la justice aille «jusqu’au bout» pour ces élus qui, a-t-il souligné, n’étaient pas «mis en examen» lorsqu’il était premier secrétaire.


    Sur la conduite de sa campagne, Hollande a affirmé maintenir le cap. «Je travaille et je ne sors pas de la ligne dans laquelle je me suis orienté dès le départ : la cohérence, la constance et la confiance», a-t-il réaffirmé, invité pour la deuxième fois de cette émission, son dernier grand rendez-vous médiatique avant l’application de l’égalité de temps de parole entre candidats le 20 mars.


    Il a relancé l’offensive contre le candidat UMP, tombé selon lui «dans l’excès» et «la vulgarité», se posant de son côté en «rassembleur» qui veut faire primer «la morale et la cohésion». Brièvement, il s’est même mis dans la peau d’un «président». «Il y a eu pendant des décennies des guerres scolaires. Je ne vais pas les rallumer. Je suis le président qui rassemble, je ne vais pas commencer à diviser», a-t-il dit.


    «Je ne suis pas dans l’improvisation, je ne sors pas des mesures à chaque émission de télévision», a-t-il aussi lancé dans une pique récurrente contre «le candidat sortant».


    Son tassement dans les sondages, dont deux le donnent cette semaine devancé ou à égalité avec Sarkozy au premier tour ? «Je n’ai jamais pensé que ce serait facile», a-t-il répondu.


    Hollande a également relativisé la poussée de Jean-Luc Mélenchon dans les enquêtes d’opinion, au-dessus de 10%, soulignant que le candidat du Front de gauche avait «une fonction tribunicienne, au meilleur sens du terme», mais qu’il avait tout de même «plutôt plus de chances» que lui d’accéder à l’Elysée. Sans employer l’expression, il a de nouveau appelé au vote utile dès le premier tour, parlant d’«un vote essentiel», alors qu’avec 5 ou 6 candidats de gauche il y «aura des pertes en ligne».


    Confronté à Jean-François Copé, Hollande s’est appliqué à enfermer le secrétaire général de l’UMP dans le registre de l’agressivité, tournant en dérision ses attaques tous azimuts, dans une certaine cacophonie.

     

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