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    Jeudi 14 juin 2012 4 14 /06 /Juin /2012 12:33

    sans-titre-copie-1.pngLa Rochelle est devenue un feuilleton médiatique à rebondissement. Le dernier en date porte sur le tweet d’une  femme jalouse, utilisant sa position pour nuire à sa rivale en accordant son soutien au traite d’un Parti politique. Le feuilleton est bien ficelé.

    Mais au-delà de ce feuilleton, cette histoire de la Rochelle pose avant tout la question de l’engagement politique. Pourquoi s’engage-t-on ? Quelles sont les valeurs que l’on défend dans un combat politique pour prétendre à assumer des responsabilités et à représenter des citoyens ?

     

    Nous avons déjà connu l’affaire Besson. Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007, Eric Besson change de camp et apporte son soutien à Nicolas Sarkozy. Il sera récompensé et deviendra ministre. Quand on connaît après coup la politique suivie par cet ancien cadre du Parti socialiste qui dirigera le ministère de l’identité nationale,  on mesure la hauteur de la forfaiture.

    Nous avons le cas aujourd’hui d’Olivier Falorni, ancien cadre du Parti socialiste de Charente-Maritime. Refusant la candidature de Ségolène Royal, soutenue par toute la gauche unie, Olivier Falorni pour être élu dimanche accepte les voix de la droite et de l’extrême droite qui vont se reporter massivement sur sa candidature. Quel est le sens de cet engagement ? Le carriérisme est la pire des forfaitures.

     

    On peut reprocher tout et son contraire à Ségolène Royal mais personne ne peut lui retirer la valeur de ses engagements. Martine Aubry ne s’y est pas trompée. Elle avait sous estimé sans aucun doute la valeur de cette femme politique, aujourd’hui elle lui rend hommage. Certes les deux femmes défendent des orientations différentes au sein du Parti socialiste, mais c’est cela la politique, la grandeur de la politique : s‘engager pour défendre ses valeurs et ses convictions. Il n’est pas facile en France d’être une femme de premier plan à l‘égal des hommes.

     

    Ségolène Royal n’a jamais lésiné dans ses combats. Elle représente une voie progressiste au sein du plus grand parti de la gauche, refusant les conformismes. Ses combats furent durs pour réussir à bousculer les lignes. 

    Elle s’est battue dans cet univers encore très masculin pour mettre la question écologique au premier plan.

    Elle s’est battue pour rappeler l’importance des classes populaires refusant un discours destiné uniquement à des classes moyennes. Elle a porté le concept d’ordre juste et de sécurité dans les quartiers.

    Elle s’est battue pour faire reconnaître la France métissée, condamnant la vision de l’extrême droite, alors que la gauche ne se faisait pas suffisamment entendre.

    Elle s’est battue contre une mondialisation libérale, prédatrice, appelant à un Etat plus volontariste et stratège.

    La liste serait trop longue de ses engagements. Tout au long de ces années, elle s’est battue malgré les attaques, les coups bas, les sobriquets.

     

    Ses combats furent difficiles car on a souvent voulu délibérément réduire la portée de son engagement, en faire la voix d’une hystérique féminine qui ne sait pas très bien où elle va. La Rochelle, est à nouveau un de ces combats difficiles car il n’y a rien en face, il n’y a pas de valeurs, il n’y a pas de conviction, ce n‘est pas un engagement politique. Le feuilleton médiatique amuse et prend le pas sur la politique.

     

    Philippe Allard

     

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