• EXCELLENT ARTICLE PUBLIE PAR EL DIABLO =

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    Sarkozy est de retour! Ce n’est pas si dramatique que cela, mais depuis qu’il est revenu de Marrakech après un séjour dans une villa prêtée par le Roi du Maroc, on ne parle plus que de cela. Comme si on avait oublié que l’omni-président a été renvoyé par les électeurs. La boucle est définitivement bouclée: du Fouquet’s au ryad de sa majesté, la logique est respectée!

     

    Mais, en tant qu’ancien président, le voici affublé d’un nouveau bureau et de plusieurs collaborateurs payés par l’Etat. Même si c’est la coutume, à l’heure où les Français se serrent la ceinture, le statut d’ancien chef d’Etat est quelque peu indécent, surtout quand il a été sanctionné sur son action lors de son mandat.

     

    Toujours en tant qu’ex-locataire de l’Elysée, Nicolas Sarkozy bénéficie également d’un fauteuil au Conseil constitutionnel, avec là encore un staff technique, un bureau et 13000 euros par mois! Qu’il siège ou pas comme son prédécesseur Jacques Chirac qui, selon les observateurs, n’y met plus les pieds.

     

    Du Conseil constitutionnel, l’ancien chef de l’Etat pourrait, dans le strict cadre des institutions, sanctionner une politique approuvée par les Français et qu’il a vivement combattue pendant la campagne électorale. Cette position pour le moins incongrue n’est pas cohérente avec la logique du suffrage universel. Mais, alors que l’on sourit en regardant le jubilé d’un autre temps de la reine Elisabeth II, on subit encore en France l’empreinte de la royauté. Si les conseillers ont remplacé les laquais et les belles limousines les carrosses, les grands du royaume aiment s’abriter sous les ors de la République. Sauf que l’immunité présidentielle arrive à son terme et que cette protection pourrait s’avérer bien vaine quand les dossiers Karachi et Bettencourt seront grand ouverts.

     

    Thierry SPRIET

    Editorial de L'ECHO

    Mardi 5 Juin 2012

     

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