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EXCELLENT ARTICLE PUBLIE SUR LE BLOG D'EL DIABLO =
Courrier des lecteurs
Suppressions de postes dans l’Education Nationale
Le 24 juin 1984, les défenseurs de l’école privée (pourtant largement minoritaire en France avec moins de 20% d’élèves dans les effectifs scolaires de notre pays), réussissaient à mobiliser environ un million manifestants dans la rue et faisaient échouer le projet de «Grand Service Public Unifié et Laïc d’Education» proposé par la gauche alors au pouvoir sous la présidence de François Mitterrand. Trente ans après, c’est l’Ecole Publique française qui est menacée de démantèlement, sans que l’on assiste à une mobilisation au moins de la même ampleur ! Pourquoi, alors que plus de 80% des élèves sont scolarisés dans le public, si peu de parents et de citoyens se mobilisent contre les 80 000 suppressions de postes de professeurs qui auraient pu significativement augmenter l’encadrement pédagogique et éducatif pour la réussite des élèves en difficulté et des décrocheurs, qui vont grossir le flot de la désespérance sociale, du chômage, du racisme et de la délinquance qui profitent à la répression policière et aux politiciens démagogues ? Comment prétendre vouloir transmettre l’esprit de responsabilité et le respect des lois républicaines à ses enfants, si l’on est incapable de défendre ces valeurs et leurs institutions comme l’Education nationale par des actes courageux ?
Pourquoi près d’un million de professeurs et de personnels d’éducation et d’orientation plus cultivés par formation et plus syndiqués que la moyenne, et protégés par leurs statuts de fonctionnaires comme d’autres personnels menacés de l’Education Nationale (T.OS., A.E.D., Administratifs etc.) n’ont-ils pu organiser une riposte à la hauteur de ce qui apparaît comme le plus gros plan de licenciements de notre Histoire ?
Comment prétendre vouloir transmettre aux jeunes et aux citoyens du secteur privé comme du public, l’esprit citoyen et la combativité de la Résistance, si les moins démunis et les plus protégés des travailleurs donnent l’impression d’être incapables de défendre leurs acquis sociaux et d’en faire profiter les autres par une lutte plus large ?
Pourquoi les jeunes de France, dans leur plus large part, sont-ils si faibles et égoïstes dans leurs comportements consuméristes, trop dépressifs ou trop violents, au point d’abandonner leurs chances de réussite et de devenir pour la première fois dans notre histoire la génération dont la combativité et la qualité de vie va baisser par rapport à leurs aînés ?
Pourquoi les retraités qui n’ont jamais été aussi nombreux en France, et qui ont du temps pour manifester et agir, préfèrent-ils dans leur trop grande majorité stigmatiser les jeunes et jouir égoïstement d’une retraite que les autres n’auront pas (et qui fut le résultat principalement des combats des générations qui les ont précédé), plutôt que de défendre activement la solidarité intergénérationnelle transmise aussi par l’Ecole ?
Pourquoi la gauche et l’extrême gauche, les syndicats et les associations humanistes sont-ils si prompts à défendre leur image médiatique et l’irresponsabilité narcissique de leurs querelles de chapelles, plutôt que d’agir vigoureusement de concert comme lorsqu’ont été retirés le projet Devaquet ou le Contrat Première Embauche contre la jeunesse ?
Pourquoi lors des réunions qui se déroulent actuellement dans les rectorats et les préfectures, le peuple ne se soulève-t-il pas pour submerger les abords de ces palais de NOTRE REPUBLIQUE et empêcher ces décisions catastrophiques d’être prises ?
Pourquoi cet obscur désamour de la France pour son Ecole ? C’est à nous tous d’y répondre… Mais si des bonifications importantes doivent être apportées dans l’accueil quantitatif ET qualitatif des élèves ainsi qu’aux questions de leurs parents, ce n’est pas une fois que ce formidable outil de civilisation pour notre démocratie sera détruit que de nouveaux progrès indispensables seront possibles ! Attention à la rage et au désespoir autodestructifs face aux grandes difficultés dont nous sommes victimes, ils accélèreraient la mise en place du système de gestion éducative et policière de la misère «à l’américaine» qui se met en place actuellement, dans une surenchère avec l’extrême droite. Ne nous trompons pas d’ennemi, mais sachons aussi nous remettre profondément en question après une génération de défaites sociales...
Mobilisons-nous à la hauteur, avant qu’il ne soit trop tard !
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