• EXTREMEMENT INTERESSANT , PUBLIE PAR PAPY MOUZEOT (CHE4) =

    Mardi 17 juillet 2012 2 17 /07 /Juil /2012 10:21

    http://img15.hostingpics.net/pics/155729Fukushimamonamour.jpgUn rapport explosif

     

     

    Le rapport de la commission d'enquête japonaise (NAIIC) accable le gouvernement japonais et l'entreprise Tepco.

     

    La commission parlementaire indépendante s’est appuyée sur une masse considérable d’informations : 900 heures d’auditions ont permis d’entendre 1 167 personnes ainsi que des dirigeants de Tepco, responsables gouvernementaux, membres de l’autorité de sûreté nucléaire, etc. La commission s’est rendue dans douze municipalités qui se trouvent aujourd’hui dans la zone d’exclusion. Elle a recueilli 10 633 réponses à un questionnaire adressé aux habitants évacués. La commission a aussi relevé plus de mille commentaires de travailleurs qui se trouvaient à la centrale de Fukushima Daiichi, le 11 mars 2011. Le rapport de la nouvelle commission d'enquête chargée par le parlement nippon de faire toute la lumière sur l'accident dit de la centrale nucléaire de Fukushima ne souffre d'aucune contestation possible. Sa conclusion est donc sans appel. "L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est le résultat d'une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et Tepco, et le manque de gouvernance de ces instances", peut-on lire dans le résumé en anglais du rapport de 641 pages (ci-dessous). "La commission a relevé une ignorance et une arrogance impardonnable pour toute personne ou toute organisation travaillant dans le domaine du nucléaire. Nous avons découvert un mépris pour la sécurité du public", explique encore le texte, pour qui l'accident a été "créé par l'homme". La gestion de la crise de l'ancien Premier ministre Naoto Kan est notamment critiquée, de même que l'attitude des dirigeants de l'opérateur.

     

     

     

    « Le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 ont été des désastres naturels d’une ampleur qui a choqué le monde entier. Bien que déclenché par ces événements cataclysmiques, l’accident qui s’est ensuivi à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ne peut pas être regardé comme un désastre naturel. Ce fut un désastre profondément causé par l’homme – qui aurait pu et aurait dû être prévu et prévenu. Et ses effets auraient pu être atténués par une réponse humaine plus efficace. »

     

    Extrait du rapport de la commission d’enquête parlementaire japonaise sur l’accident de Fukushima (Naiic : National diet of Japan Fukushima nuclear accident independant investigation)

     

    On y apprend natomment que les populations ont été évacuées de manière "chaotique", au point que soixante patients hospitalisés sont morts "de complications liées à l’évacuation". Le rapport révèle que la gravité de l’accident, souvent imputée à la fatalité du tsunami, est due à "une multitude d’erreurs et de négligences délibérées", qui expliquent l’impréparation de Tepco face aux événements du 11 mars 2011. Le rapport de la Naiic montre aussi que le gouvernement a diffusé des informations tronquées et inadéquates, répétant que les radiations n’entraînaient pas "d’effet immédiat pour la santé", et donnant au public "une fausse impression de sécurité".


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    Des avertissements avant
    la catastrophe
     


    "La direction de Tepco était consciente des retards dans les travaux anti-sismiques et des mesures contre les tsunami et savait que Fukushima Daiichi était vulnérable", a expliqué la commission. Dans un document remis le 28 février 2011 à l’agence japonaise de sûreté nucléaire, la société fondée en 1951 sur les braises de la Tokyo Electric Light Company, créée elle en 1883, expliquait qu’elle n’avait pas contrôlé 33 éléments des six réacteurs de Fukushima-Dai-ichi, dont un moteur et un générateur électrique d'appoint pour le réacteur n°1, dont la faillite après le tsunami sera une cause directe de la crise actuelle. Le 2 mars 2011, quelques jours avant le tsunami, l’agence japonaise de sûreté nucléaire signifiait à la Tepco qu’elle avait jusqu’au 2 juin 2011 pour lui adresser un point complet sur le programme de contrôles de la centrale, mais estimait que qu’il n’y avait aucun risque immédiat... Avant le tremblement de terre les dommages collatéraux qu’il a provoqués au sein de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi (l’accident a été classé au niveau 6 sur l’échelle à sept niveaux instaurée par l’Agence internationale de l’énergie atomique), le programme nucléaire civil japonais avait déjà été l’objet de nombreuses critiques. En 2002, une affaire de contrôle de sécurité falsifiée avait éclaté au grand jour au sein de la puissante Tepco. Des fonctionnaires de la compagnie avaient tenté de dissimuler des fissures dans les cuves de 13 des 17 réacteurs exploités. Parmi ceux-ci figuraient déjà ceux Fukushima Dai-ichi.

    En juillet 2007, à la suite d’un tremblement de terre de 6,8 sur l’échelle de Richter, la centrale nucléaire de Kashiwazaki Kariwa, toujours exploitée par la Tepco, avait été gravement affectée par le séisme. De l’eau s’était répandue dans le bâtiment de l'un des réacteurs, avant d'être rejetée dans la mer, chargée d'éléments radioactifs. En juin 2008, un nouveau tremblement de terre cette fois-ci de 7,2 endommageait l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Kurihata, sans grave conséquence.

    Le gouvernement japonais a-t-il joué avec la santé de ses concitoyens ?

    En août 2007, le professeur Ishibashi Katsuhiko, de l’université de Kobe, créait le néologisme Genpatsu-shinsai, que l’on peut traduire par le désastre nucléaire créé par un tremblement de terre dans une tribune publiée conjointement par "l’International Herald Tribune" et "Asahi Shinbun". Il mettait en lumière les risques encourus par le Japon. « Depuis le tremblement de terre de Hanshin qui a dévasté Kobe en 1995, presque tout l’archipel japonais est entré dans une période d’intenses activités sismiques », expliquait-il, alors même que le gouvernement sous-estimait les risques potentiels posés par des tremblements de terre majeurs. « La période de forte activité sismique se poursuivra pendant encore 40 ans ou plus. Si des mesures radicales sont prises dès maintenant pour réduire la vulnérabilité des centrales nucléaires aux tremblements de terre, le Japon pourrait connaître une véritable catastrophe nucléaire dans un proche avenir », prophétisait-il. Et le sismologue de prendre l’exemple des centrales nucléaires exploitées par Tepco, aux importants défauts de conception pour supporter les effets d’un tremblement de terre de grande ampleur.

    La Tokyo Electric Power a aussi ignoré les nombreux messages d’alerte, notamment un rapport présenté par l’Institut national de la science industrielle et de la technologie sur les conséquences du tremblement de terre survenu au large de la préfecture de Miyagi il y a 1150 ans de cela. Le séisme d’une magnitude de 8,3 ou 8,4 sur l’échelle de Richter avait provoqué un tsunami d’une rare violence, qui avait pénétré jusqu’à quatre kilomètres à l’intérieur des terres et fait au moins 1000 morts, selon ce qui est décrit dans le "Nihon Sandai Jitsuroku" (traduction : "Les Annales des trois règnes"). Bien sûr, Tepco a négligé cet avertissement, jugeant plus utile d’adapter ses normes de sécurité au référant du tremblement de terre de 1938 – d’une magnitude de 7,9. La très sérieuse Japan Nuclear Energy Safety Organization (JNES) avait établi le scénario de la catastrophe de Fukushima avant que celle-ci ne se produise, estimant dans un rapport de 1998 que si une vague de 15 mètres de haut s’abattait sur les installations nucléaires, celle-ci noierait les groupes électrogènes de secours et provoquerait une réaction en chaîne, avec l’impossibilité de refroidir les réacteurs et son endommagement définitif.

     

    Des négligences sont à l’origine de l’impréparation de Tepco

    La centrale de Fukushima Daiichi n’était capable de résister ni au séisme ni au tsunami du 11 mars 2011, selon la commission parlementaire. La zone entourant la centrale était considérée comme ayant une activité sismique minimale, et le niveau de résistance au séisme de l’installation était "remarquablement faible". En 2006, à la suite d’une réévaluation des normes de sûreté anti-sismique, la Nisa, l’autorité nucléaire japonaise, a demandé à Tepco et aux autres exploitants de réexaminer leurs centrales en fonction des nouvelles normes.

    Tepco a présenté à la Nisa, en 2008 et 2009, des rapports exposant les mesures de sécurité anti-sismique prévues. La Nisa a accepté ces rapports, alors qu’ils ne concernaient qu’une partie des équipements nécessaires à la sûreté. De plus, alors que les mesures prévues devaient être mises en application au plus tard en juin 2009, « Tepco a décidé en interne et unilatéralement de repousser la deadline à janvier 2016 ».

    Au moment du séisme de 2011, Tepco n’avait pas apporté un certain nombre d’améliorations aux réacteurs 1, 2 et 3, bien qu’elles aient été jugées nécessaires par la Nisa. Cette dernière a failli à sa mission en ne rappelant pas l’exploitant à l’ordre. Tepco et la Nisa ont également confirmé que des éléments importants de la tuyauterie du réacteur n°5 n’avaient pas été mis aux normes en 2011. Pour la commission NAIIC, il est clair que « les renforcements anti-sismiques appropriés n’étaient pas en place au moment du séisme du 11 mars ».

    Tepco et l’autorité régulatrice ont fait preuve d’une imprévoyance encore plus importante à propos du risque de tsunami, qui avait été évoqué à plusieurs reprises par des scientifiques. Au moins dès 2006, Tepco et la Nisa disposaient d’informations selon lesquelles un tsunami plus fort que prévu pourrait provoquer la perte totale des alimentations électriques, avec pour conséquence un risque de fusion du cœur d’un ou plusieurs réacteurs.


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    La centrale de Fukushima après le tsunami © Digital Globe


    Des manquements après le tsunami 


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     Naoto Kan

    Quant à l'après tsunami, la presse japonaise avait déjà établi le listing des erreurs commises par la compagnie. Dans la nuit du 11 mars, quelques heures après le tremblement de terre et le tsunami, la société avait ainsi prévu de libérer de la vapeur mélangée avec des substances radioactives du réacteur n°1 pour diminuer la pression de la cuve. L’opération sera réalisée de nombreuses heures plus tard, après l’inspection très médiatique du Premier ministre Naoto Kan et alors que l’évacuation des résidents de la centrale sur un rayon de dix kilomètres plus tard n'est pas terminée. Dans les colonnes du "Daily Yomiuri", Kenzo Miya, professeur à l’Université de Tokyo et expert en ingénierie nucléaire avait expliqué que ce "retard" avait été préjudiciable pour la suite des opérations. De même, Haruki Madarame, président de la Commission de sûreté nucléaire, avait regretté la lenteur des premières opérations et notamment de l’injection de l’eau de mer. Rappelons que l’eau de mer avait l’inconvénient pour la Tepco d’endommager durablement les réacteurs en vue d’une exploitation future.

    En déplacement professionnel distinct, les cadres dirigeants de la société n’avaient pu rejoindre Tokyo que le lendemain du drame, ce qui a bien sûr eu un impact sur l’organisation générale. Selon les analystes, l'opérateur avait également négligé le problème posé par les piscines de stockage des barres de combustible nucléaire, bien que ces dernières soient potentiellement plus dangereuses sur le plan de la pollution. La température des piscines a sans doute augmenté à partir du 13 mars 2011 en raison de l’arrêt de la circulation de l’eau de refroidissement, ce qui était prévisible selon les spécialistes.

    Enfin, au-delà des défaillances techniques, la Tepco a souffert d’une communication désastreuse, de l’absence identifiable dans les médias de son principal dirigeant, Masataka Shimizu, hospitalisé, aux nombreuses contradictions quant aux taux de radioactivité constatés, ce qui a bien sûr ajouté au caractère dramatique de la situation. Et le "Daily Yomiuri" de rappeler que la compagnie niait les premières explosions alors qu’elles étaient visibles à la télévision japonaise... Bien sûr, l'opérateur a fait rédiger son propre rapport, publié en juin, dans lequel il démentait toute responsabilité, imputant au tsunami la cause du désastre tout en admettant après coup ne pas avoir été suffisamment préparé à un tel scénario.

     

    Une évacuation “chaotique”


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    Yukio Edano

    Auditionné par la Naiic, le chef de cabinet de Naoto Kan, Yukio Edano (aujourd’hui ministre de l’économie), a déclaré que Tepco avait le projet d’abandonner la centrale après avoir évacué tous ses employés. C’est ce qui aurait justifié l’interventionnisme du cabinet du premier ministre. Selon le rapport de la Naiic, Tepco n’a jamais voulu abandonner le site, et le cabinet de Naoto Kan s’est trop occupé de ce qui se passait à la centrale, au lieu de se focaliser sur sa principale mission : la protection des populations.

    Dès le début de la catastrophe, le gouvernement disposait d’informations précises sur la répartition des retombées radioactives fournies par le système "Speedi" (System for Prediction of Environmental Emergency Dose Information). Cela aurait dû permettre d’organiser un plan d’évacuation rationnel. Le rapport de la Naiic montre clairement que c’est le contraire qui s’est produit.

    Le signe le plus évident du chaos dans lequel se sont déroulées les évacuations est la mort de soixante patients au cours de ces mouvements. Même si ces personnes ne sont pas mortes de l’irradiation, elles sont les premiers victimes des suites directes de l’accident nucléaire. La Commission parlementaire a recueilli de nombreux témoignages d’habitants évacués. Ils sont éloquents, comme l’illustrent quelques exemples.

     

    « J’ai quitté ma maison avec juste le strict nécessaire. J’ai appris où je devais aller par la radio, alors que j’étais déjà en route. Je suis arrivé au premier lieu d’évacuation indiqué, après 6 heures de voiture pour un trajet qui prend normalement une heure. En chemin, mon fils qui vit loin de Fukushima m’a appelé et m’a dit que je ne devais pas m’attendre à revenir bientôt. C’est seulement alors que j’ai commencé à comprendre ce qui se passait. »
    (Témoignage d’un habitant de Futaba, ville de 7 000 habitants avant l’accident, située dans la zone d’exclusion de 20 kilomètres autour de la centrale)

    « Si nous avions entendu ne fût-ce qu’un mot à propos de la centrale nucléaire au moment où l’évacuation a été ordonnée, nous aurions pu réagir raisonnablement, prendre nos objets de valeur et fermer correctement la maison avant de partir. Nous sommes partis en courant, sans rien d’autre que les vêtements que nous portions. »
    (Témoignage d’un habitant de Okuma, ville de 11 500 habitants avant l’accident, située dans la zone d’exclusion).

    « J’ai été évacué et envoyé sans être informé dans une zone présentant le niveau de radiation le plus élevé. À cause de cela, j’aurai peur pour ma santé jusqu’à la fin de ma vie… Quel cas font-ils de la vie des gens ? Notre maison n’est plus habitable… Le nucléaire devrait être stoppé. Il causera un deuxième Fukushima et il n’y aura plus un seul endroit où vivre au Japon. »
    (Témoignage d’un habitant de Namie, ville de 22.000 habitants avant l’accident, située dans la zone d’exclusion.)

    « On nous a dit de rester à la maison, et on ne nous a jamais dit d’évacuer. A la TV, tout ce qu’ils ont dit c’est qu’“il n’y avait pas d’effets immédiats sur la santé”, ce qui nous a encore plus effrayés. Rien n’a changé depuis l’accident. Alors qu’il y a très peu de progrès dans la décontamination, il est très étrange que l’ordre d’évacuation ait été déjà levé. »
    (Témoignage d’un habitant de Minamisoma, à 25 kilomètres de la centrale de Fukushima.)

     

    Au total, environ 150 000 personnes ont été évacuées, mais seuls les habitants de la zone d’exclusion de 20 kilomètres de rayon autour de la centrale ont reçu un ordre d’évacuation rapide. Et souvent aberrant : à peu près 50 % des habitants de Namie ont été évacués temporairement dans des endroits à haut niveau de radioactivité ; et près de 70 % des résidents de Futaba, Okuma, Tomioka, Naraha et Namie ont dû évacuer quatre fois ou plus.

    De plus, les données Speedi montrent que de nombreux secteurs au-delà des 20 kilomètres étaient très irradiés et auraient dû être évacués rapidement. Les habitants de la zone comprise entre 20 et 30 kilomètres de distance à la centrale ont été particulièrement mal lotis. Ils ont reçu un ordre de mise à l’abri le 15 mars, alors que l’accident nucléaire a commencé le 12. Et on les a appelés à évacuer volontairement dix jours après, le 25 mars. Autant dire qu’ils ont été exposés à d’importantes doses de radiation, pendant la période où les rejets étaient les plus élevés.


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    Devant la lenteur des mesures gouvernementales, de nombreux habitants n’ont pas attendu et sont partis de leur propre initiative. Ce qui a amplifié le chaos général.

     

    Le suivi sanitaire des populations est insuffisant

    Parmi les évacués, un grand nombre ont été mal informés et n’ont pas su précisément ce qui se passait. Beaucoup d’habitants n’ont pas reçu d’informations par les canaux officiels : municipalités, radio d’urgence et police. Ainsi, seuls 10 % des habitants de Minamisoma, Iitate et Kawamata ont reçu les informations officielles. Les autres ont été informés par des moyens de fortune.

    « La Commission conclut que le gouvernement et les régulateurs ne sont pas pleinement attachés à la protection de la santé publique et de la sûreté ; et qu’ils n’ont pas agi pour protéger la santé des habitants et restaurer leur bien-être ».

    Cette citation est assez claire. Les populations japonaises sont mal informées des risques des radiations, et leur suivi sanitaire n’est certainement pas à la hauteur de la troisième économie mondiale. Dans un rapport intitulé "Fukushima 1 an après", l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) faisait état de quatre études épidémiologiques lancées après Fukushima.

    Or, le mot "épidémiologie" ne figure même pas dans le rapport de la Naiic. La préfecture de Fukushima a entrepris de suivre les habitants qui dépendent de son administration. Ce suivi comporte des examens de la thyroïde chez les enfants et les jeunes de moins de 18 ans. On sait en effet que le cancer de la thyroïde, particulièrement chez les enfants, est la première pathologie susceptible d’apparaître à la suite d’un relâchement de radioactivité (c’est ce qui a été observé à Tchernobyl).

    Au stade actuel, 38 114 personnes de moins de 18 ans ont eu un examen de la thyroïde. Pour 13 460 d’entre eux (35,5 %), on a détecté des nodules ou des kystes et, dans 0,5 % des cas, les nodules ou kystes ont une taille importante. Ces données sont publiques, mais aucune information n’a été divulguée sur la nature, bénigne ou maligne, des nodules et des kystes.

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    Dr. Hisako Sakiyama

    Le docteur Hisako Sakiyama, membre de la commission parlementaire indépendante. Elle nous a indiqué que les 184 enfants qui ont des nodules de plus de 5,1 millimètres ou des kystes de plus de 20,1 mm, devraient subir un "deuxième examen", mais ignore combien exactement ont eu ce deuxième examen. À la question de savoir si certains des nodules diagnostiqués étaient cancéreux, elle nous a répondu : « Je ne sais pas, mais les médecins qui s’en occupent le savent probablement. Ils traiteront donc les nodules lorsqu’ils jugeront que c’est nécessaire ».

    Cette réponse confirme que l’université médicale de Fukushima, qui supervise ces examens, n’a pas publié d’information complète sur le sujet. De plus, on n’a pas non plus recherché de nodules chez des enfants non exposés aux radiations, de sorte qu’il n’y a pas de base statistique pour savoir si le nombre de cas de nodules relevé à Fukushima est ou non anormal.

    Ce suivi peut donc difficilement être considéré comme une étude épidémiologique complète et rigoureuse. On peut ajouter que la préfecture de Fukushima a choisi comme conseiller spécial pour les radiations le docteur Shunichi Yamashita. Ce dernier s’est rendu célèbre en affirmant que les radiations n’entraînent pas de risque de cancer en-dessous d’une dose de 100 mSv (millisieverts) !

    Cette affirmation revient à dire qu’il n’y a pas d’effet des faibles doses, et contredit toutes les recherches des vingt dernières années. À titre d’exemple, Elisabeth Cardis, du Circ (Centre international de recherche sur le cancer, Lyon), a publié une étude de référence sur les travailleurs du nucléaire de quinze pays. Cette étude met en évidence un risque de cancers et de leucémies pour une cohorte de plus de 400 000 sujets exposés en moyenne à une dose de 19,4 mSv, et dont 90 % ont reçu moins de 50 mSv (voir aussi les explications de l’Irsn sur les faibles doses).

    Autrement dit, l’affirmation du docteur Yamashita revient à effacer d’un trait vingt années de recherche épidémiologique. Cela situe son niveau de crédibilité. C’est pourtant ce médecin qui supervise le suivi effectué par l’université médicale de Fukushima…

    Ce n’est pas tout. Les estimations des doses reçues par les populations reposent uniquement sur des questionnaires qui ont été envoyés aux évacués, et auxquels une petite minorité à répondu. « Ce n’est pas suffisant pour estimer la véritable dose reçue par les habitants, dit le docteur Hisako Sakiyama. Mais on ne peut pas faire autrement, faute d’avoir effectué des mesures immédiatement après l’accident. Il y avait une occasion de faire ces mesures, mais elle a été perdue ».


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    Les travailleurs du nucléaire
    ont payé un lourd tribut
     


    En clair, les données dont on dispose sont insuffisantes pour estimer les véritables doses externes reçues par les populations. De plus, les contaminations internes ne sont plus contrôlées (40 000 personnes ont été examinées dans les dix premiers mois, puis ces examens ont été abandonnés). Aucune étude spécifique n’a été lancée pour rechercher une éventuelle hausse des cas de leucémie.

    C’est sur la base de ces informations extrêmement incomplètes que deux études ont été récemment publiées, l’une par l’Unscear (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation, organisme proche de l’industrie nucléaire) et l’autre par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Les deux études affirment que les effets sanitaires de Fukushima seront faibles et probablement non détectables. Il est certain que l’on ne trouve que ce que l’on cherche, et que l’on trouve rarement ce que l’on s’efforce de ne pas chercher…

    Ce dernier point lui aussi a été nié par les autorités nucléaires, mais les faits sont têtus. Selon les données de Tepco, reprises dans le rapport Naiic, 167 travailleurs ont reçu une dose cumulée supérieure à 100 mSv, ce qui les expose, selon les travaux d’Elisabeth Cardis, à un sur-risque de 10 % de décéder d’un cancer et de 19 % de mourir d’une leucémie (ces valeurs correspondent à 100 mSv et augmentent rapidement en fonction de la dose).

    Mais le nombre de travailleurs concernés par ce risque est très probablement bien supérieur à 167. En effet, les données fournies par Tepco sur les travailleurs sont incomplètes pour deux raisons : d’une part, un certain nombre d’entre eux n’avaient pas de dosimètre ou ont dû le partager avec d’autres travailleurs ; d’autre part, le système de calcul des doses cumulées s’est trouvé hors service.

    Selon le docteur Sakiyama, 28 % des employés de Tepco, 25 % des sous-traitant et 35 % des "sous-sous-traitants" n’ont pas reçu d’information sur leur dose cumulée. Ces chiffres portent sur les travailleurs qui ont répondu au questionnaire envoyé par la Naiic, soit d’environ 2 400 travailleurs sur un total de 5 500.

    Parmi ces 2400, 710 ne connaissaient pas leur dose cumulée, mais le chiffre réel est plus important puisqu’il y a eu plus de 50% de non-réponses. A cela il faut ajouter un nombre plus petit de travailleurs qui n’avaient pas de dosimètre du tout. En résumé, il y a probablement des centaines d’agents de Tepco et de ses sous-traitants qui ont reçu des doses importantes, mais inconnues à ce jour.

     

     

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    La théorie du complot refait surface


    Selon le site wikistrike.com, le journaliste indépendant Jim Stone présenterait des preuves convaincantes que l’histoire officielle qu’on nous a raconté, concernant la catastrophe, est une dissimulation bidon pour une attaque  concertée contre le Japon, peut-être pour son offre d’enrichir de l’uranium pour l’Iran. Le Japon n’a pas été frappé par un séisme de 9,0. Un "rapport" revendique qu’un false flag d’armement nucléaire a en fait détruit Fukushima.


    Lire la suite de cet énorme dossier publié sur wilistrike.com et intitulé REVELATION FUKUSHIMA : UN PERFIDE MEGA ATTENTAT à ne pas manquer et à prendre avec beaucoup de recul.

     

     

    Et puis il y a la réalité, sans fard et sans espoir

     

     

     

    Comme Carl Pillitteri, qui fût l'un des 38 américains présents à la centrale de Fukushima quand le séisme a frappé...

     

     

     

    Ou comme ces habitants de Minamisoma, une ville de la préfecture de Fukushima, qui se souviennent des victimes du tsunami quinze mois après la catastrophe du 11 Mars...

     

     

     

     

     

     

    TOURNER LE DOS À LA RÉALITÉ D'AUJOURD'HUI
    AUVEUGLERA NOTRE FUTUR

     

     

     

     

    Sources : mediapart.fr, parismatch.com, wikistrike.com


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