« Mou premier du nom » vient de remporter la primaire.

Félicitations mon gros chamallow ! (eh oui… ce qui est mou est vivant par opposition à ce qui est dur, donc fossilisé et mort).

Félicitations même si…

• tu as laissé un PS exsangue ;
• tu as été totalement absent politiquement de novembre 2006 à aujourd’hui (je dis « aujourd’hui » à dessein vu que tu n’as rien annoncé de neuf) ;
• tu as fait un régime pour perdre 10 kilos ;
• tu as fait ton nid dans les idées des autres ;
• ton programme reprend des vieilles recettes éculées qui ne marchent pas ;
• le monde entier ignore tout de toi jusqu’à ton nom (quelles sont tes orientations en ce qui concerne les relations diplomatiques du pays pour les cinq prochaines années? Mystère…) .

Aujourd’hui, ben oui, j’ai voté pour toi. Non par conviction mais par discipline militante (je ne voulais pas de toute façon de Martine Aubry, la tricheuse du Congrès de Reims).

J’ai recensé une à une les raisons qui pouvaient m’inciter à voter pour ta tronche débonnaire.

Cependant, je tiens à ce que tu saches malgré tout que ma défiance reste intacte.

Cette défiance s’applique non seulement à toi mais ausi à ceux qui, à force de manoeuvres internes, se sont reportés sur ta candidature pour mieux manger en 2012 .

D’ailleurs, je les entends d’ici se distribuer imprudemment les postes et les voitures de fonction (comme en 1988 et 1997). A la brasserie Lipp, au café Brassac, au café Beaubourg, au Speakeasy, au bistrot de la gare ou à d’autres endroits d’une Capitale qui ne se parle qu’à elle-même.

Avec toi, dans ma vie quotidienne, je sais que je gagnerai strictement rien de ton éventuelle élection, tout comme des millions de Français.

Avec toi (à supposer que tu gagnes bien sûr l’année prochaine) je sais que la France s’offrira une simple parenthèse qui durera l’espace d’un mandat.

Les loups actuels reprendront des forces et réoccuperont bientôt le devant de la scène avec leurs slogans de merde (« travailler plus pour gagner plus », « liberté d’entreprendre », « pouvoir d’achat pour tous », etc.).

Et toi, tu fermeras ta grande gueule avec ta « présidence normale » pendant que tes obligés se dépêcheront de se recaser ailleurs.

Pour moi, tu es et demeures une monumentale erreur de casting.

Demain, nous serons les dindons de la farce… Je le sais d’avance parce que je n’attends rien de quelqu’un qui n’a pas travaillé pour être là où il est.

Mais je voterai cependant pour toi pour éviter la continuation du pire…

Toutefois, mon geste devant l’urne sera purement esthétique… Il s’agira d’un simple message : « je ne veux plus de Sarkozy, de sa vulgarité, de sa bande, de ses prébendes. »

Bref, Hollande, j’attends de toi des choses basiques et très simples (que je crois hors de portée en ce qui te concerne) :

• que tu me surprennes ;
• que tes actions me contredisent point par point ;
• que tu me ringardises totalement ;
• que tu traces des perspectives claires  pour ce pays et pour le bien de tous ;
• que je puisse dire : « je suis un con, les mecs, car il a tout bon. »

Ce soir, tu as gagné les primaires « même si »… « même si »… tout est dans les points de suspension.

Donc ?

Donc les primaires, ce sont deux tours.

Les présidentielles ? Deux tours également.

Moi j’attends le cinquième si rien ne change rapidement. Le social. Celui qui aura éventuellement lieu dans la rue non pour détruire mais pour construire et remettre les pendules à l’heure.

Au fait, battue, Martine Aubry doit évidemment dégager du premier secrétariat du PS où elle a été élue par la fraude de 2008.

Si demain elle s’accroche comme un morpion, et si le nouveau candidat s’avère incapable de l’en déloger, vous aurez tout simplement un avant-goût des désillusions futures…