« Dans le monde entier, il y a des problèmes dans des endroits éloignés et nous avons des troupes dans des endroits éloignés, alors que le Venezuela n’est pas si loin, c’est notre voisin, et les gens y souffrent et meurent. Nous avons de nombreuses possibilités pour le Venezuela parmi lesquelles une option militaire si besoin est. » a déclaré le président états-unien lors d’une conférence de presse le 11 août 2017.
Vendredi soir, le secrétariat de la Maison Blanche a émis un communiqué informant que Trump avait reçu une demande d’appel téléphonique de son homologue vénézuélien mais que celle-ci a été rejetée parce que « Maduro a choisi la voie de la dictature », indiquant que « le président Trump parlera volontiers avec le dirigeant du Venezuela dès que la démocratie sera rétablie dans le pays. » Nicolás Maduro a répondu en demandant si « les États-Unis seront prêts, un jour, à respecter les peuples du monde » et a assuré qu’il « souhaitait avoir des relations » avec ce pays « comme j’en ai avec la Russie, avec la Chine ou avec l’Inde. »
De très nombreux secteurs sociaux et politiques d’Amérique Latine – et même plusieurs gouvernements latino-américains conservateurs ou nettement de droite – ont rejeté les menaces de Donald Trump et demandé le respect de la souveraineté vénézuélienne. Les positions du Mexique ou de la Colombie en ce sens ont suscité l’ironie du gouvernement vénézuélien pour qui ces pays « se lavent les mains face aux menaces de leur chef, et se frappent la poitrine en disant que tout est permis, sauf une intervention militaire ».
Les dirigeants de la droite vénézuélienne qui ont initié il y a trois mois une vague de violences pour renverser le gouvernement bolivarien avec un bilan de près de 130 morts, et qui ont plusieurs fois réclamé publiquement une intervention militaire des États-Unis (1), sont restés muets sur les déclarations de Trump.
Le président Evo Morales a répondu au président états-unien sur son compte Twitter :
« Donald Trump révèle sans scrupules son plan d’intervention militaire contre le Venezuela. Maintenant le monde sait que ceux qui étaient contre Maduro ne cherchaient que l’intervention militaire de l’Empire. Le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, le latino-américain le plus soumis à l’Empire, doit être plus que satisfait par les propos de Trump. La droite locale et internationale observent un silence assourdissant et complice. Nous condamnons cet élan interventionniste contre le Venezuela, un pays qui recherche la paix à travers le dialogue, l’assemblée constituante et les élections régionales. » (NDT : le Centre National Électoral vient d’annoncer que les élections régionales – qui servent à élire les gouverneurs des 23 états du pays, initialement prévues en décembre, ont été avancées au mois d’octobre).
Note:
(1) Lire notamment de Marco Teruggi: « L’hypothèse du double gouvernement et du conflit prolongé », https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/07/11/lhypothese-du-double-gouvernement-et-du-conflit-prolonge/
Source en espagnol : http://www.telesurtv.net/news/Trump-no-descarta-una-opcion-militar-en-Venezuela-20170811-0067.html
Traduction : Thierry Deronne
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