http://www.navi-mag.com/la-solidarite-internationale--plus-que-de-laaide-a-des-enfants-et-adultes-demunis-id-4144.html

Les politiques, grâce aux partis "verts" et à aux déclinaisons associatives de l'écologie, commencent à introduire un problème laissé longtemps dans un coin très à l'ombre de l'esprit des responsables élus: le caractère de plus en plus intrusif des "technobureaucraties" dans la vie quotidienne des citoyens. Ces intrusions, parfois violentes car non désirées, ont contribué à la dissolution des solidarités sans en proposer d'autres. Bien au contraire!

Toutes les fraternités se sont diluées: celles des villages, des villes, des régions, des nations. Les protections mutuelles appartiennent aux institutions bureaucratiques, chacun étant désormais déchargé de toute responsabilité et initiative. Qu'une femme soit agressée dans la rue; rares sont ceux qui lui prêtront secours puisque la Police est là pour stopper cette violence et le SAMU pour se charger de la victime.

Les douleurs, les micro-souffrances se multiplient. C'est celui qui parle derrière un hygiaphone à un visage à peine visible. C'est celle qui attend au téléphone après avoir pianoté "1" puis "4" puis "3" avant d'entendre une musique entrecoupée de la formule "Vous allez être mis en relation avec...". C'est cet autre qui attend sagement assis, un ticket numéroté à la main. Il fixe la cadran à diodes lumineuses. Il est le "97". Une voix dans un haut-parleur invisible appelle le "91"...

Et chacun vit avec sa chacune, cosomme des tranquillisants ou des excitants, des boissonts "énergisantes", "euphorisantes". Médecins, psychanalystes, spécialistes et charlatans ont des carnets de rendez-vous absolument remplis. Mais il faut avancer, accompagné par sa déprime, ses angoisses, ses misères solitaires... L'atomisation des individus atteint des degrés jamais observés auparavant. Les aspirations des révolutionnaires des Lumières, des socialistes du XIXème sièccle, des participants au mouvement de Mai-68 qui désiraient tous "plus de liberté, plus de communautés", sont en voie de disparition.

Dans les sociétés industrielles d'une complexité grandissante, les solidarités sont pourtant une nécessité absolue. Lech Walesa avait raison d'affirmer: "Pas de liberté sans solidarité". Sans FRATERNITE. Mais le dernier terme de notre devise est le seul des trois à offrir une difficulté majeure. En effet comment un Etat peut-il instituer ce qui ne relève en aucun cas de ses compétences? Peut-être en réinventant la politique, en pratiquant celle qui éveille et stimule... Celle prtaiquée par Ségolène Royal per exemple...

Les solidarités doivent sortir des caves de l'infra-politique dans lesquelles elles sont confinées. Elles doivent devenir des thèmes centraux du débat politique. Allons même plus loin. Le Ministère des solidarités devraient être un Ministère majeur, comme l'Education ou la Défense et son responsable avoir rang de Ministre d'Etat.

Ce Ministère majeur aurait pour mission première de fédérer les "disponibilités solidaires" de ce pays. Elles sont plus nombreuses qu'il n'y parait. Mais dispersées, sans moyens et à bout de soufle souvent face aux obstacles de l'administration. Remplir un simple dossier de demande de subventions est un pensum absolu qui décourage plus d'un. Président associatif, j'en suis chaque année le témoin fatigué...  Il aurait aussi pour mission de créer, dans chaque département, puis dans chaque ville d'au moins 40 000 habitants, des lieux dédiés aux solidarités et regroupant les divers mouvements solidaires. Ces lieux, sur le modèle des Crisis Center américains, pourraient rapidement et gratuitement porter secours aux victimes des "naufrages de la vie", en les accompagnant rapidement dans les dédales administratifs (qui devront être simplifiés!), en collaborant avec les services PUBLICS et PRIVES concernés par tel ou tel drame. Ces lieux seraient ceux de la médiation, de la remédiation, de l'information, de la mobilisation.

A l'aube d'un quinquennat à venir, il me semble que Ségolène Royal pourrait être celle qui initie cette nouveauté...

Christophe