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    Dimanche 18 septembre 2011 7 18 /09 /Sep /2011 11:07

                                                                                                                                                                                                                                    

    Avant de rejoindre Bruxelles, quelques centaines d'indignés européens ont manifesté à Paris samedi 17 septembre pour réclamer  « une réelle démocratie » et « la fin de la dictature financière ». Certains d'entre eux - entre 100 et 150 -  sont arrivés à pieds. Partis d'Espagne, ils marchent depuis des semaines. Plutôt jeunes, sac sur le dos, ils parcourent jusqu'à 30 km par jour, campent sur les places publiques et organisent des rassemblements populaires. Rencontre. 
    Isabel avec sa tente et sa gamelle.

    Des propos recueillis par Camille Sarret

    17.09.2011Isabel 23 ans -  Espagnole de Valence en recherche d'emploi dans l'audio-visuel 

    « J'en ai assez du manque d'enthousiasme et du manque d'empathie générale. Les gens travaillent comme des robots. Ils ne voient pas plus loin que leur propre petite vie. L'argent est devenu plus important que les vies humaines. La classe politique et les médias nous mentent. Il est temps d'opérer un grand changement. C'est pour cela que je marche depuis le 8 août avec les indignés de Madrid.

    On va d'une ville à l'autre en passant parfois par de petits villages. Le soir, on installe nos toiles de tentes sur la place centrale. Parfois le maire tente de nous faire décamper mais la plupart du temps, nous sommes bien accueillis. Les gens nous donnent à manger, nous apporter de l'eau et nous offre même des vêtements plus chauds avec l'arrivée de l'autonome. Et nous, nous distribuons des tracts, organisons des débats publics. En ce moment, ma phrase préférée, c'est "on va lentement parce qu'on va loin". J'ai vraiment le sentiment de participer à un mouvement historique, révolutionnaire. »
    Vincent, 36 ans - Français de Bayonne, artiste 

    « Depuis longtemps, j'essaie de convaincre mon entourage que notre société va droit dans le mur. Alors dès que j'ai vu qu'un changement de fond était en train d'émerger en Espagne, je m'y suis intéressé. Apprenant sur Internet que des indignés de Madrid passaient par Bayonne, je les ai rejoints et marche avec eux depuis un mois. J'ai l'impression qu'on n'est qu'au début du mouvement. Après Paris, il y aura Bruxelles et d'autres villes encore. C'est un mouvement de fond qui réclame de manière pacifiste un changement radical. Après l'expérimentation de l'individualisme, de la concurrence effrénée et du règne du plus fort, il est temps de construire autre chose en inversant les valeurs sociales. »
    Quand la fatigue la gagne après plusieurs jours de marche, Amandine fait du stop pour suivre les indignés.
    Amandine, 26 ans - Française de Dijon, en formation coiffeuse 

    « Dès que j'ai rencontré des indignés de Barcelone après les avoir encouragés à passer par Dijon, je me suis identifiée à leur mouvement. Mes proches sont de plus en plus nombreux à vouloir  voter Marine Le Pen [présidente du Front national, le parti d'extrême droite français,ndlr] à  la présidentielle. Moi je sais que ce n'est pas la solution. Je trouve que les gens sont défaitistes, pessimistes, blasés. On ne sait plus vivre en communauté. On ne tolère plus rien. Avec les indignés, je retrouve de l'entraide et de l'affection. »
    Refusant le terme d'indigné, Enrique se définit comme un activiste des droits de l'homme.
    Enrique, 32 ans. Espagnole de Barcelone, DJ. 

    « Depuis quatre ans, je vis sans logement fixe sans rien posséder. C'est un choix personnel. Je ne veux plus faire parti du système capitaliste actuel. A Madrid, j'ai participé aux forums qui invitaient les citoyens à faire des propositions de réformes dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture. On a tout mis en commun le 25 juillet et le lendemain on a lancé la grande marche jusqu'à Bruxelles pour montrer qu'au-delà des frontières nous partageons les mêmes problèmes : le chômage des jeunes, les banques qui accumulent de l'argent, des hommes politiques qui ne font pas ce qu'ils disent. Il est temps de remodeler la démocratie, de redonner aux citoyens le pouvoir de décider, de remettre le système financier sus la tutelle du pouvoir politique. »
    source: TV5MONDE. 
     

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