• LU SUR LE BLOG D'EL DIABLO =

    En 1973, Georges Pompidou, ancien fondé de pouvoir de la banque Rothschild, fait adopter une loi qui dit, benoîtement : « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France ». Le parlement ne voit pas le danger, ou ne veut pas le voir ! Cela signifie que l’Etat devra emprunter aux banques « d’affaires », et non plus à la Banque de France. Ce n’est pas anodin : emprunter à la Banque de France est à taux faible, voire nul, alors que les banques d’affaires prêtent au taux « du marché ».

    Les banques veulent profiter tout de suite de la bonne affaire, et Giscard, alors ministre des finances, lance immédiatement un emprunt d’Etat de 7,5 milliards d’euros. Les banques, et des particuliers aisés, voire fortunés, prêtent à l’Etat qui remboursera, en 15 ans, 90 milliards, soit 12 fois plus ! Les banques sont contentes, Giscard sera Président de la République !

    Mais l’Etat n’a qu’à pas emprunter, direz-vous ! C’est difficile, pour deux raisons. La première est que les rentrées fiscales sont mensuelles, trimestrielles (impôt sur le revenu) ou annuelles (impôt sur les sociétés) alors que les dépenses sont pour l’essentiel mensuelles (salaires de la fonction publique, fonctionnement de l’Etat). Il y a donc des périodes où la trésorerie manque, et où l’emprunt est nécessaire. De plus, la construction d’infrastructures (ponts, routes, ports, etc.), nécessite aussi le recours à l’emprunt.

    Devant cette réalité, le capital financier a trouvé, grâce à la loi de 1973, le moyen de pomper directement ses ressources dans les recettes fiscales ! Ainsi, les banques disent à leur personnel politique : « les impôts, vous les levez, nous les encaissons ! ».

    Le besoin d’emprunt s’est encore accru par la baisse des rentrées fiscales : on parle beaucoup des « niches » en ce moment, mais il y a aussi, et surtout, les exonérations de charges et d’impôts aux entreprises. Savez-vous qui touche des subventions ? Les associations me direz-vous ? Et bien non, ce sont les entreprises privées : en 2007, 65 milliards de subventions aux entreprises privées contre 700 millions aux associations (y compris une bonne part « d’associations » qu’on peut appeler « para administratives »). C'est-à-dire que les entreprises touchent près de 100 fois plus que les associations ! Avec comme prétexte la défense de l’emploi (il ne faut jamais les croire quand ils parlent de défense de l’emploi !), alors que l’emploi associatif représentent 10 % de l’emploi privé ! Ces baisses de recettes sont donc au profit du capital, avec la complicité enthousiaste de nos gouvernants qui viennent solliciter nos suffrages. Leur plan est de baisser les dépenses dans les mêmes proportions.

    Baisser les dépenses signifie liquider la fonction publique au sens large, c'est-à-dire « moins d’Etat » comme le demandait Friedrich Hayek dès 1944 ! En clair, c’est remplacer la fonction  publique et les services publics nationaux par une « gouvernance » de droit privé européenne.

    Mais, pour le capital, ce plan n’est pas simple à mettre en œuvre parce que la résistance populaire est une réalité, et il ne peut pas trop la heurter : le risque d’émeutes existe !

    D’ailleurs, la dette est une affaire tellement juteuse, que le capital ne tient pas du tout à l’abandonner. Alors en attendant, la dette augmente. Depuis la loi Rothschild de 1973, la dette est passé, de 20 % du PIB en 1978 (soit environ 73 milliards d’euros) à 83 % du PIB en 2010 (soit 1600 milliards d’euros !) : elle a augmentée de 22 fois ! Tous gouvernements confondus.

    Et le capital vient toujours pomper la fiscalité : le service de la dette (paiement des intérêts et remboursement du principal) est de 120 milliards d’euros, soit l’équivalent des recettes de TVA (130 milliards).

    Et comme la dette garde l’apparence de la légitimité, c'est-à-dire qu’aucun parti politique, qu’aucun syndicat ne la conteste comme étant une escroquerie, le capital passe à une nouvelle étape. Pour encaisser l’argent, son idée est simple : taxer les salaires (plus d’impôts sur des salaires et des pensions plus basses), taxer la consommation (augmenter la TVA) ! On peut toujours croire aux fables qu’on nous raconte sur ces riches qui veulent payer plus d’impôts, sur des ponctions sur les hauts revenus, sur le patrimoine, sur les niches fiscales. La réalité est que l’unique cible est le peuple !

    Mesdames et messieurs, ça va être dur, mais si on ne veut pas se faire bouffer la laine sur le dos, il va falloir se battre !

    Daniel Rougerie

    Source : « résistance .fr – journal communiste 


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