• On savonne beaucoup au PS , 2007 ségolène en a fait les frais(hollande n'a rien fait contre) donc là c'est son tour ,on va se marrer !!!

    Mardi 18 octobre 2011 2 18 /10 /Oct /2011 17:52


    Par DESIRS D'AVENIR HERAULT

    Ce mardi matin sur RTL, le porte-parole du PS et soutien d'Aubry a donné un aperçu des difficultés qui attendent le candidat Hollande dans ses relations avec la direction du PS battue dans la Primaire.

    Martine Aubry ayant conservé le contrôle du PS et avec elle, Benoît Hamon, les problèmes commencent pour François Hollande, désormais candidat socialiste.

     

    Benoît Hamon le 9 octobre 2011 à Paris (JOHANNA LEGUERRE/AFP)

     

    Rappelons une évidence : il n'est pas facile de faire le choix de se maintenir dans une fonction quand on a été désavoué directement par le suffrage universel. Dès lors, se lancer dans une opération de résistance, voire d'opposition envers celui qui bénéficie d'une légitimité totale, nette et neuve relève de la mission impossible.

     

    On mentionnera aussi, pour l'anecdote, la manière brutale avec laquelle Harlem Désir, suspecté de complaisance hollandaise durant la campagne, a été prié de dégager le bureau de Premier secrétaire en trois minutes parce que Martine Aubry tenait à marquer son territoire tout de suite, épisode qui souligne combien la direction actuelle du PS, désavouée par le vote de la Primaire, fébrile et encerclée, se sent sur une sorte de siège éjectable.

     

    Savonnage de planche

     

    Ce matin, Benoît Hamon était l'invité de RTL. Le porte-parole du PS, fervent soutien d'Aubry, adversaire résolu d'Hollande a, en six minutes, montré l'ampleur de la difficulté qui attendait le candidat dans les semaines qui viennent. Affichant une mine blasée, et prenant ostensiblement le ton de celui qui veut bien faire comprendre à ses auditeurs qu'il n'est pas enthousiaste d'avoir vu Hollande triompher, Hamon s'est livré à un petit exercice de communication dont les passages clés méritent décryptage :

     

    "François Hollande incarne la gauche et c'est celui sur lequel repose les espérances de celles et ceux qui veulent battre Nicolas Sarkozy."

    Traduction : nous ne sommes pas de ceux qui pensent qu'Hollande est le mieux placé pour battre Sarkozy, même si certains le pensent.

     

    "Le problème c'est de savoir comment on se rassemble derrière François Hollande (...) c'est comment on fait la différence entre la gauche et la droite."

    Traduction : Hollande n'est pas clairement de gauche, donc, le rassemblement ne se fera qu'à nos conditions, puisque nous, nous ne sommes pas la "gauche molle".

     

    "Tout repose sur le projet socialiste (...) sans cette espérance il sera à la fois très difficile de se battre contre Nicolas Sarkozy, et surtout il sera difficile de gouverner."

    Traduction : le parti avant le candidat, c'est lui qui doit se plier à notre projet.

     

    "Le contrat de générations, il faut en discuter, voir de quelle manière il s'intègre dans une politique globale d'emploi."

    Traduction : Hollande dit ce qu'il veut, mais c'est nous qui déciderons, à nos conditions, dans un cadre gouvernemental dont nous sommes les initiateurs.

     

    "Sur ces sujets (nucléaire et énergie, ndlr) nous en discuterons avec nos partenaires et François Hollande vous dira quelles sont ses orientations." Traduction : Hollande dira ce qu'il veut dans son coin, mais c'est nous qui en causerons sérieusement avec les Écologistes, en mode majorité de gouvernement déconnecté du président.

     

    "Je parlais avec Hollande hier au téléphone, le problème c'est pas de faire des soustractions ou de mettre sous contrôle qui que ce soit, c'est d'avoir un parti et des équipes rassemblées (...) Je suis le représentant d'un courant important du PS et je pense et je sais que François Hollande compte sur ce courant." (air ironique, ndlr).

    Traduction : nous ferons ce que nous voulons, et avec mes troupes personnelles, je peux pourrir la vie du candidat.

     

    "Nous discuterons ensemble, tous les jours, de l'expression cohérente entre le parti et le candidat."

    Traduction : il y a le parti ET le candidat. Faut pas confondre. Rien ne sera dit sans notre accord.

     

    Faut-il pousser plus loin la démonstration ? Si les vues de Benoît Hamon s'imposent dans la campagne présidentielle, c'est à dire la volonté de contourner le vote de la Primaire en présentant le candidat comme une entité à part, cela promet à François Hollande une réédition de la campagne 2007 : à savoir un candidat isolé face à un parti dirigé par des personnalités qui auraient intérêt à sa défaite.Pour dire les choses un peu crument, si Benoît Hamon voulait donner ce matin le sentiment qu'il se préparait à savonner la planche du candidat Hollande, l'opération est parfaite.

     

    Ce matin, sur RTL, Benoît Hamon a entamé une drôle d'opération de communication, qui ressemble à l'instauration d'un rapport de force visant à transformer François Hollande en candidat à la présidence de la IVe République, façon René Coty. Pas certain que cela plaise aux électeurs de la Primaire, même ceux qui ont voté Aubry.

     

    PS : en bonus vidéo l'entretien de Benoît Hamon à RTL. On invitera le lecteur à savourer comme il convient le moment où le porte-parole du PS indique que tous les socialistes sont derrière François Hollande, en affichant ostensiblement une mine qui signifie le contraire (à 6.20' sur la bande VHS).

     

    Voir la video : Benoît Hamon sur RTL: "Hollande est le... 

     

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