PUBLIE PAR CGT/NORD =

Le président de la SNCF a largement utilisé les médias pour déclarer être à la tête d’une entreprise qui recrute massivement. 

Tout d’abord il faut savoir décrypter les chiffres annoncés. Lorsque la Direction de la SNCF dit embaucher il faut savoir que les 10 000 recrutements en 2012 ou 40 000 d’ici 2017, se feront sur le périmètre du groupe SNCF qui recouvre l’EPIC SNCF et ses 923 filiales. 

Des filiales qui au fil des années ont grossi plus vite que l’EPIC SNCF car si les cheminots de l’EPIC SNCF représentaient plus de 90% des effectifs du groupe en 2007, ils n’en représentent plus que 62,7% en 2012. 

C’est la conséquence des 10 000 suppressions de postes opérées au sein de  l’EPIC  SNCF  durant  les  cinq  dernières  années  et  de  la  stratégie  de filialisation opérée par G.PEPY obéissant à la feuille de route délivrée par N.SARKOZY. 

La direction de l’entreprise annonce aussi une stabilité des effectifs en 2012 et que « le levier productivité ne passera pas par des suppressions de postes  ».  Nous  prenons  acte,  mais  cela  doit  se  traduire immédiatement par une révision à la hausse des recrutements au sein de l’EPIC SNCF et sur l’ensemble du territoire, par un arrêt des réorganisations et restructurations opérées au sein de l’EPIC qui ne visent qu’à réduire les effectifs dans toutes les fonctions. 

A ce jour, la direction de la SNCF ne prévoit que 5300 recrutements en 2012 alors que 6900 cheminots sont prévus de quitter l’entreprise d’ici la fin de l’année. La CGT et les cheminots seront donc attentifs aux 1300 recrutements à réaliser pour combler la différence. 

Dans les faits, la direction de l’EPIC SNCF a décidé de geler les recrutements en Province. Comment dans ces conditions peut-elle annoncer une stabilité des effectifs et garantir une qualité de service sur l’ensemble du territoire? 

Au-delà  du  nombre  de  recrutements,  se  pose  aussi  la  question  de  la nature des embauches. Si la Fédération CGT des Cheminots dénonce un niveau de recrutement largement en deçà des besoins exprimés par les cheminot(e) s, les méthodes de recrutement sont aussi très critiquables. Alors que le président PEPY appelle de ses vœux un cadre social dit « harmonisé », il multiplie les différents statuts au  sein de l’EPIC SNCF.  

Etre embauché à la SNCF aujourd’hui n’offre plus la garantie d’avoir accès au cadre permanent puisque près de 30% le sont en contrats de droits privés. De plus, nous constatons depuis plusieurs années un développement de la précarité au sein de l’entreprise publique avec un recours massif aux CDD, à l’intérim et maintenant à l’embauche de retraités sous le statut d’auto entrepreneur! Au regard de notre vécu dans l’entreprise,  nous lisons dans ces annonces une opération d’affichage médiatique qui risque de donner de faux espoirs aux jeunes et moins jeunes en recherche d’emploi. 

Alors oui, la Fédération CGT des Cheminots est prête à relever le défi du recrutement de masse à la SNCF par des emplois de qualité permettant de développer un service public ferroviaire répondant aux besoins des usagers. La Fédération CGT des Cheminots et ses militants resteront vigilants pour que les discours faits aux médias se concrétisent par des embauches à statut dans les établissements. 

Montreuil, le 24 septembre 2012