• Publié par Ernesto sur le blog des Salariés de HOP !!!

    1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 10:03
    Vers quoi "vole" HOP!

    Il en est de l'art de la communication comme de beaucoup de choses : le message que l'on cherche à faire passer n'est pas forcément celui qui est recu par les personnes à qui on le destine.

    Ainsi les dernières publications de la direction de HOP !, notre direction, en ont fâché plus d'un(e).

    C'est souvent le cas quand on diffuse à l'ensemble des salariés une communication qui, même à mots cachés, à l'aide d'expressions bien propres, vient passer un savon à tout le monde sans distinction, sous-entendant que les salariés « traînent des pieds ».

    Quand on parle à tout le monde, la première des conséquences, est la suivante :

    Ceux qui "traînent réellement des pieds", qui « n'en jouent pas », se tapent de tous les reproches, avertissements, mises en garde, menaces et autres. Ils sont dans la position du bégonia que l'on arrose et qui pousse, peu importe que l'on manie l'arrosoir avec plaisir ou en faisant la gueule, ils poussent. En gros, ils se tapent comme de leur premier rempotage, pour rester dans les allégories florales, de tout ce que l'on peut dire ou écrire de leur comportement.

    La deuxième est nettement plus gênante, car elle vient toucher ceux qui, au quotidien, jours après jours, heures après heures, tentent de continuer à faire leur travail avec engagement et professionnalisme et ce malgré les difficultés souvent d'ailleurs, très largement minimisées par les publications patronales. Ce que nos direction appelle « la conscience professionnelle ». Personnellement, je la nomme autrement, mais ce n'est pas le sujet.

    Nous arrivons donc au paradoxe connu en la matière : la communication sensée remettre les pendules à l'heure et remotiver les troupes a l'effet totalement inverse, elle conforte les inutiles et coupe les pattes au plus motivés...

    Désastreux !

    Nous étions, hier, au siège de l'ancienne compagnie Régional pour entendre les témoignages des salariés de la production PN.

    Je dois dire que rarement il m'avait été donné d'assister à un tel déballage de problèmes d'organisation, de personnels, de méthodes de travail et surtout, SURTOUT, à de telles détresses.

    PAS UN JOUR sans que quelqu'un ne craque.

    Qui aujourd'hui peut ignorer cela ? QUI?!!!!

    Comment avons nous pû en arriver là ?

    Alors que la fusion n'était pas même évoquée et que nous sortions à peine de la présentation du Pôle Régional Français, nous avions rencontré la direction de HOP !, et en particulier Philippe Micouleau. Je ne me rappelle plus de la date exacte, mais je me souviens très bien de ce que je lui avais dit, nous parlions Maintenance, mais le propos pouvait être étendu à tous les secteurs de l'entreprise. « Dans la tête des salariés, c'est fait. Un jour ou l'autre nous serons amenés à tous travailler ensemble, c'est une évidence. Sur certaines escales techniques, les gars se donnent déjà des coups de main, se prêtent les outillages etc... Rédigez des procédures communes, formez les salariés, faites les travailler ensemble, de la même façon, négocions des accords collectifs communs, le reste coulera de source ».

    Dire que nous n'avons pas été entendus est un doux euphémisme...

    Quelles sont aujourd'hui les causes des difficultés qui se font jours dans tous les secteurs de l'entreprises ?

    - Des procédures différentes qui doivent être appliquées par des gens qui ne les connaissent pas ou mal.

    - Des formations inexistantes ou données « sur le vif » alors que la charge de travail ne le permet pas.

    - Des accords collectifs et des règles d'emploi totalement différentes qui aboutissent à des erreurs graves sur l'activité du Personnel Navigant.

    A cela s'ajoute les « mobilités volontaires » qui ne sont, en fait, dans 90% des cas que des mobilités forcées, ce qui n'arrange certainement pas les dispositions psychologiques des salariés.

    Et comme si le tableau n'était pas assez noir, des, comment dire (poliment, c'est là la difficulté), des aberrations managériales qui font que l'on ne place pas la bonne personne au bon endroit pour des raisons... des raisons...je ne sais pas quoi dire, alors je me tais, que l'on ne forme pas une salarié ou qu'on la forme et qu'elle décide de quitter le service, ou qu'on la forme pour qu'ensuite elle se rende compte que le poste ne lui convient pas (la formatrice aurait sûrement pu être plus utile ailleurs si l'étude des candidatures avait été plus attentive).

    Que l'on change une salarié de poste sous prétexte d'un refus de mobilité, pour qu'elle s'apercoive, en fait, que de mobilité il n'y a pas, chacun reste à sa place et que c'est d'autres qui tiennent son ex-poste. A t'elle seulement été écartée?

    Le traitement des "ressources humaines" est aussi assez... déroutant (je sais, il y a plein de point de suspension, mais parfois les mots me manquent, ou alors ceux qui me viennent ne sont pas forcément publiables).

    Elle est partie, donc je peux maintenant vous narrer une belle histoire. Un salariée, compétente sur plusieurs postes, en CDD depuis 7 ans (si, si vous avez bien lu, 7 ans, pas 7 mois ou 7 jours, 7 ans!!!), s'est vue annoncée que l'on mettait fin à son CDD, non pas pour le transformer en CDI, s'eut été parfait, non, que lundi prochain elle commençait dans une société d'intérim !

    Son CDD prenait fin aujourd'hui. Elle est partie et ne reviendra pas lundi. Ni dans une société d'intérim, ni autrement d'ailleurs, alors que nous pouvions exiger de la direction une embauche en CDI. « NON » a-t-elle dit. Et on la comprend !

    Voilà les « mesures » prises par HOP !

    Pour réduire les coûts, sûrement.

    Tous les secteurs de l'entreprise sont touchés : Informatique, Maintenance, support, production, PN : pas un endroit où les salariés ne soient totalement démoralisés, certains doutant maintenant sérieusement de la viabilité de HOP !

    La « dernière » de la direction vient nous mettre le coup de grâce !

    Dans une adresse aux salariés, cette après-midi, la direction générale annonce les premières mesures de « redressement de l'exploitation ».

    Allègement du programme : notre activité en régression, encore.

    • Suspension des vols charter : une source complémentaire d'activité et donc de revenu qui disparaît sur une des périodes les plus demandées.

    • Renforcement de l'activité externe : que l'on paye. En plus, bien sûr, de nos avions qui feront du « béton » pendant que les autres voleront.

    • Renforcement des escales de Lyon et de Toulouse : et Orly ! Quelqu'un a pensé aux conditions de travail lamentables de nos Camarades d'Orly ?!!

    • 8 PNC recrutés : ah zut, dire que l'on nous répète depuis au moins deux ans que nous sommes en sureffectif, au point, d'ailleurs d'ouvrir au PDV des postes de PNC. Ah oui, pardon, ce sont des Chefs de Cabine. Remarquez, avec le nombre d'hôtesses et de stewards qui volent en « faisant fonction Chef de Cabine », vous faites d'une pierre deux coup. Ils assureront les deux fonctions.

    • Renfort de la présence de l'encadrement sur les bases : voilà une p... de bonne décision !

    J'avais effectivement remarqué que les chignons tombaient un peu, et que le rouge à lèvre « bavait » au bout de 3 étapes et une nuit courte. « L'encadrement »

    redressera la situation. Ce n'est pas ça ? Pourquoi, elles font autres choses ?

    Et nous gardons le meilleur pour la fin : étude sur la reprise temporaire de l'activité de CDG par Air France.

    Quel splendide message d'encouragement ! Quelle belle mesure ! Elle nous donne une confiance dans l'avenir ! C'est merveilleux !

    Alors que les pilotes d'Air France viennent de voir leurs revendications satisfaites, nous « étudions » le transfert d'activité vers Air france. Auriez-vous oublié, Mesdames et Messieurs que l'une des revendications des PNT de la maison mère était « la reprise au sein d'Air France de l'activité » ?

    Quel est donc ce signale étrange que vous envoyez aux salariés ?

    « L'endroit du réseau qui ne verra jamais son activité diminuer ». Vous vous souvenez de vos propos j'espère ?

    Voilà, il y aurait tellement à dire !

    La production à Clermont-Ferrand.

    La maintenance à Lille, où maintenant, les techniciens (le technicien, pardon), part en dépannage en Allemagne en voiture. Il paraît que ça compte comme séjour touristique.

    Les problèmes du MCC, de la formation et des procédures d'utilisation du logiciel Amos, où, là aussi, on demande à un Chef d'équipe d'assurer la formation alors qu'il est en fonction (et qu'il a largement autres choses à faire, lui et les techniciens qu'il est censé former). Pour l'anecdote, il n'a pas été formé non plus d'ailleurs, enfin, certainement pas comme il aurait fallu le faire.

    Et tellement encore....et encore....et encore.

    Mais tout va bien.

    Des chefs ont été nommés.

    Des groupes de travail avaient travaillé et préparé la fusion.

    Eh ben ! Qu'est-ce que ça aurait été si ça n'avait pas été organisé !