• PUBLIE PAR LE FRONT SYNDICAL DE CLASSE =

    Publié dans : Luttes, actualités

        Source : Les Echos  

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        FO a saisi la cour d'appel administrative pour faire invalider les résultats.     La centrale conteste les conditions de mesure de l'audience des syndicats.  

    Représentativité syndicale : FO contre-attaque en justice  

    La bataille de la représentativité syndicale n'est pas finie. Deux mois après la publication de l'arrêté ministériel définissant les cinq confédérations      syndicales autorisées jusqu'en 2017 à négocier au niveau national avec le patronat (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC), Force ouvrière la relance dans les prétoires. La centrale dirigée par Jean-Claude      Mailly, opposée depuis toujours à cette réforme issue d'une position commune en 2008 entre le patronat, la CFDT et la CGT, a saisi la semaine dernière la cour administrative d'appel de Paris      pour demander l'annulation de l'arrêté de représentativité.    

          
                           
                       

    FO conteste « l'exhaustivité et la fiabilité » des résultats des élections professionnelles du cycle 2009-2012, base de calcul de l'audience      nationale de chaque organisation, et par extension de sa représentativité. « La gestion du processus électoral par la Direction générale du travail n'a pas permis de prendre en compte      tous les résultats. On a laissé aux seules entreprises le soin de faire remonter leurs résultats et certaines ne l'ont pas fait », explique Marie-Alice Medeuf-Andrieu, secrétaire      confédérale. FO ne « remet pas en cause le travail de l'administration », mais insiste sur « les lacunes dues à la complexité du système » mis en place par      la loi de 2008. « Agréger des centaines de milliers de PV, c'est un travail de titan », y affirme-t-on, en évoquant aussi « des erreurs dans la saisie » de      PV. Pour les mêmes motifs, des fédérations FO envisagent de contester les résultats des élections dans certaines des 750 branches professionnelles, un maquis par ailleurs en voie d'élagage      (lire ci -dessous).    

    FO serait en possession de PV non pris en compte et pointe que c'est à la suite de ses premières démarches pour faire inclure des résultats initialement omis que      les audiences mesurées ont très légèrement évolué entre la présentation des résultats, fin mars, et l'arrêté du 30 mai : FO est ainsi passée de 18,23 % à 18,28 %. Ce n'est      pas forcément anodin.    

    Nouveau rapport de force  

    Si la réforme n'a pas modifié la liste des syndicats représentatifs, elle a posé un nouveau rapport de force : avec 51 % des voix, le pôle réformiste      (CFDT, CFTC, CGC), majoritaire, est en mesure de signer des accords sans que FO et la CGT ne puissent s'y opposer. Un point clef pour le gouvernement, qui mise sur un dialogue social dynamique      pour réformer. Mais l'écart est minime : si 1 % des voix rebasculaient, le camp contestataire reprendrait le pouvoir et FO se retrouverait en position d'arbitre entre la CGT et les      réformistes.    

    La direction générale du travail rétorque que « tout le système a été fait en toute transparence et en concertation permanente avec les partenaires      sociaux ». Les résultats proclamés sont le fruit d' « une construction collective » et « certains éléments pointés par FO depuis l'annonce des résultats      ont été pris en compte », explique le directeur général du travail, Jean-Denis Combrexelles, qui précise que « des PV que FO demande à réintégrer ne sont pas      valables ».    

    FO est en tout cas seule dans son combat. Durant le cycle électoral, la CFTC avait elle aussi fustigé l'organisation du scrutin et de la remontée des résultats,      menaçant alors d'attaquer. Mais les résultats lui ont finalement permis de sauver sa représentativité, vitale financièrement. Depuis, elle a mis ses critiques en sourdine.    

    Derek Perrotte  

     

    Vers une refonte du scrutin dans lesTPE    
    En vertu de la loi du 20 août 2008, sont désormais reconnus représentatifs au niveau national les syndicats recueillant plus de 8 %      d'audience nationale. L'audience est mesurée en agrégeant les résultats des élections professionnelles dans les entreprises privées (comité d'entreprise sur le cycle      2009-2012), les TPE (scrutin spécifique de décembre 2012) et les chambres d'agriculture (scrutin de février 2013). Mais la participation globale est restée limitée à 42 %, un total tiré vers le bas par l'échec du scrutin dans les TPE (10 % de      votants). Ce dernier, exclusivement électronique, a été pénalisé par des ratés dans la communication et l'organisation du vote. Les partenaires sociaux et l'administration vont étudier à la rentrée une refonte de ce scrutin TPE, a indiqué Michel Sapin, ministre du Travail,      lors de la conférence sociale.