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    Allègement de charges, Prime pour l’emploi,

    pouvoir d’achat et autres fausses promesses :

    pour mieux comprendre

    par Najat BELKACEM  -  le 26 février 2012

     

    Le candidat Sarkozy a voulu faire croire aux Français que remplacer la prime pour l’emploi (PPE) par un allègement des charges sur les bas salaires "augmentera le pouvoir d’achat" (Xavier Bertrand, "Revu et corrigé", France 5). 

    Les personnes bénéficiant de la PPE touchent entre 0,3 et 1,4 smic pour un célibataire, et jusqu’à 3 smic pour un couple. Soit 6,7 millions de foyers en 2011, qui ont perçu en moyenne un complément de revenu annuel de 450 euros. 

    Nicolas Sarkozy a promis 4 milliards d’euros de baisse des charges salariales; ce qui permettra, selon lui, à 7 millions de salariés de gagner "un peu moins de 1 000 euros par an en plus". 

    Il est urgent que l’UMP se munisse d’une calculette. Annoncer 1000 euros par an, c’est largement surévaluer la réalité des choses, c’est mentir aux Français.  En effet, tel était le cas, ce ne sont pas 4, mais 7 milliards d’euros qui seraient redistribués.

    un pinocchio Le montant moyen de la hausse est, en fait, plus proche de 570 euros par personne. Rapporté aux gains moyens que représentait la PPE (450 euros par personne), le différentiel en faveur des salariés est de 121 euros par an. Soit 10 euros en plus par mois. 

    Et pour les smicards, qui touchent le maximum de PPE (960 euros par an), la réforme sera même pénalisante : le gain maximum sera de 840 euros pour un smic et sera ensuite dégressif jusqu’à 1420 euros net; soit 120 euros de moins par an.

    Que Messieurs Bertrand et Sarkozy comprennent que les Français ne sont plus dupes. 

    Par ailleurs, qui est assuré qu’un allègement sur les salaires sera redéployé directement sur les salaires par le chef d’entreprise ? S’il n’y est pas contraint, il y a aura de grosses surprises. Surtout dans une période de crise où les entreprises sont en difficulté pour dépenser plus. L’argent issu des suppressions de charges sera précieusement gardé dans les caisses des entreprises. C’est à peu près ce qu’il s’est passé pour la baisse de la TVA dans la restauration. Les salaires ont stagné, les emplois ont stagné, et le prix des menus n’a que très peu changé !

    Oui, M. Bertrand, le travailleur "verra tout de suite la différence sur la feuille de paie" : de l’argent en moins.


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