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Le tripe A de l'artisanat en Charente-Maritime

 Il est de notoriété publique que le président de la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Charente-­Maritime, Jean Doignon, et la présidente de Région, Ségolène Royal, n’ont pas toujours été sur la même longueur d’ondes et que leurs points de vue ont parfois divergé sur les priorités à donner à tel ou tel dossier. C’est pourquoi la présence de cette dernière aux vœux du président, adressés aux acteurs économiques de la filière artisanale, pouvait en surprendre certains. “Après, comme l’a rappelé Jean Doignon, avoir mené des combats, où nous n’étions pas en guerre l’un contre l’autre, mais l’un à côté de l’autre, nous menons surtout un combat commun, pour l’emploi des jeunes.”

En préambule, Jean Doignon soulignait les bons chiffres 2011 de la filière artisanale en Charente-Maritime, dans un contexte économique européen “sur le fil du rasoir”. Il ajoutait : “L’artisanat reste la première entreprise de France. Et, alors qu’il y a quelques années, nous passions encore pour des ringards, notre système de formation, respectueux des salariés, qui passent du statut d’apprenti à compagnon, puis de compagnon à chef d’entreprise, est aujourd’hui, une valeur sûre qui balaie tout ce que montre la mondialisation”. Sur les 13 000 entreprises répertoriées dans le département, 766 ont été créées l’an passé. Et alors que le chômage augmente, l’artisanat, en Charente-Maritime, comptabilis 480 salariés de plus.

Le Campus des métiers à Aytré

Jean Doignon s’est ensuite félicité de voir, enfin, aboutir le fameux projet de reconstruction du Campus des métiers, “qui sera le plus grand centre d’apprentissage du Poitou-Charentes”. Après bien des atermoiements, les premières pierres du futur bâtiment devraient être posées au plus tôt en 2012 et, au plus tard, en 2013, alors que la commune d’Aytré vient d’intégrer la construction de cet établissement dans le vote de son Plan local d’urbanisme (PLU). Le budget pour la création de ce Campus des métiers est important, puisqu’il représente 40 millions d’euros.

Jean Doignon a conclu en évoquant le triple A de l’artisanat en Charente-Maritime : A pour agglomération rochelaise, A pour artisanat et A pour apprentissage.
Prenant la parole à son tour, la présidente de Région a listé les actions du Conseil régional en faveur de la filière artisanale, à commencer par une participation financière importante au futur centre de formation.  

“Dans ce secteur, a indiqué Ségolène Royal, le chômage des jeunes n’a pas augmenté, ou presque : 0,2 %. L’exemplarité de la méthode de formation qu’est l’apprentissage a été appliquée à des filières post-bac et a pleinement rempli ses objectifs.”

Le secteur porteur des éco-constructions

Ségolène Royal a rappelé que les artisans représentaient des maillons essentiels de l’animation économique des territoires, notamment pour des services de proximité dans les territoires ruraux.

Le secteur des énergies renouvelables et des éco-constructions est, selon elle, un secteur très porteur d’avenir. À ce titre, elle a annoncé la création de deux nouvelles formations : CAP monteur thermique et CAP monteur acoustique, qui viennent aussi compléter les nouveaux diplômes que sont les Bac Pro cuisine et restauration.La présidente de Région a souligné l’importance de l’artisanat en Charente-Maritime, puisque c’est le département où la filière est la plus importante.

Elle a ensuite mis en avant certaines priorités régionales, comme la lutte contre le chômage des seniors, nouveau cheval de bataille, ainsi que son souhait de voir les petites entreprises du bâtiment répondre aux appels d’offres publics. Enfin, Ségolène Royal a rappelé que le soutien à l’apprentissage était l’une des grandes priorités de la Région et, qu’à ce titre, les apprentis avaient les mêmes droits en région Poitou-Charentes que les étudiants : carte d’étudiant, pass contraception et chèques au permis de conduire.

Lors de cette soirée de vœux plutôt consensuelle, la seule attaque que fera la présidente de Région sera réservée aux banques et aux métiers de la finance, qui “ne jouent plus leur rôle, en privilégiant la spéculation plutôt que les prêts aux entreprises pour leur permettre de développer de nouveaux projets.” C’est pourquoi la Région a créé une agence publique de financement, expliquait-elle. Et de conclure : “N’hésitez pas à la solliciter”.